Pour un territoire plus performant Travailler ensemble

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G R A N D
F O R M A T
INNOVATION ET COMPÉTITIVITÉ
Pour un territoire plus performant
Les entreprises sont dans le doute du fait d’une crise économique qui s’enracine. Ne marque-t-elle pas la fin d’un système
qu’il faut donc réinventer ? Miser sur les ressources territoriales, s’appuyer sur des stratégies locales innovantes, favoriser
l’accompagnement des filières, entrer dans l’ère du numérique grâce au Très haut débit, le Conseil général compte bien être un
LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
04
Tremplin innovation (page 18). Mais
innovation et compétitivité ne veulent
pas dire abandon des secteurs traditionnels. Au contraire, ceux-ci permettront
de créer un territoire plus robuste, plus
productif et plus conquérant. L’économie
départementale doit continuer à s’appuyer sur des savoir-faire reconnus et sur
les compétences spécifiques de chaque
territoire. Territoires qui doivent être
connectés entre eux et avec les autres
régions de France, voire du monde.
Le Conseil général intervient déjà sur
les infrastructures routières dans son
Plan de modernisation du réseau routier départemental 2010 – 2025. Il
réfléchit aussi à la construction d’un
maillage numérique avec notamment
la fibre optique et le Très haut débit
(THD – pages 6 et 7). La mobilité des
biens, des personnes et des informations
est un enjeu majeur de développement
CG47
Aujourd’hui, à l’heure où la crise n’en
finit pas de secouer l’économie nationale et lot-et-garonnaise, l’union (plus
que jamais) fait la force. Mutualiser les
moyens et les ressources, faciliter le dialogue entre les différents acteurs d’une
filière ou entre les différentes filières
(Charte de coexistence – page 19),
créer des clusters (ci-dessous)… autant
d’actions qui permettront aux entreprises d’être compétitives et d’affronter
la concurrence plus sereinement. Ainsi,
depuis quelques années, le Conseil
général développe des outils et des stratégies destinés à soutenir le plus efficacement possible les entreprises qui
créent les emplois de demain (Schéma
de développement économique…). Les
initiatives et les projets, souvent novateurs et socles d’actions pérennes, sont
également encouragés à travers notamment le Tremplin rural (page 14) et le
En octobre, le Conseil général et les
collectivités étaient à Paris pour promouvoir
le département sous la bannière Eco47.
économique et d’attractivité du territoire.
Le Lot-et-Garonne recèle d’atouts (spécificité de ses entreprises, emplacement
stratégique au cœur du Sud-Ouest, taux
d’ensoleillement…). Le Conseil général se doit d’être stratège pour séduire
entrepreneurs et porteurs de projets.
D’autant plus que des études géographiques récentes montrent un fort taux
de migration des populations vers les
petites villes.
CLUSTERS 47
Travailler ensemble
Multiplier les collaborations entre le monde des entreprises, de la recherche et de la formation permet de faire émerger une
économie compétitive et innovante. La structuration de tous les maillons d’une filière vise aussi à terme à créer des emplois. Cette
action porte le nom de cluster qui signifie grappe en français. Deux clusters, récemment labellisés par le Conseil général, sont en
train de prendre leur envol. Explications…
Partage des expériences, travail en
synergie, réduction des délais et des
coûts, suppression des intermédiaires,
communication directe avec le bon interlocuteur, concentration géographique
Écoconstruction
Cluster ÉCLAIR
En juillet 2012, le Conseil général en
partenariat avec la CCIT47 et la CMA47
a officiellement lancé le cluster ÉCLAIR
(Écoconstruction Lot-et-Garonne Aquitaine
industrielle rationnelle). En le soutenant
financièrement pendant 3 ans, il souhaite
ainsi favoriser le travail collaboratif des
entreprises lot-et-garonnaises et faire
émerger des techniques innovantes.
Présidé par Thierry Bourgade (PDG
de la société Construction industrielle
rationnelle – Cir), ce cluster est déjà
des partenaires… autant d’avantages
qui permettent aux entreprises de se
développer dans des conditions optimales. Être membre d’un cluster, c’est
aussi évoluer au cœur de trois mondes :
l’économie (entreprises), la formation et
la R & D (Recherche et Développement).
Obligatoirement, des relations privilégiées se mettent en place. Le travail
coopératif est omniprésent. Un système
Plus d’infos :
www.cg47.fr
www.eco47.fr
opérationnel. Son objectif : développer une
approche architecturale et constructive
originale de conception / construction
industrialisée pour des bâtiments
d’habitation collectif à haute qualité
environnementale. Respect du cadre
financier du marché, bâtiment à forte
efficience énergétique et à faible coût
de maintenance, délai de construction
très court, architecture ergonomique,
bâtiment humain, accueillant et certifié…
autant d’attentes auxquelles l’association
Hobo Architecture
N° 21 DÉCEMBRE 2012
acteur actif dans le développement du Lot-et-Garonne.
d’entreprises se propose de répondre. Sa
composition : 6 entreprises (Cir et E. Bat à
Fauillet, Garrigues SA à Colayrac, Climater
à Agen, François de la Serre à Boé, Hobo
Architecture à Lormont), 2 centres de
recherche, de transfert de technologie et
d’expérimentation (École d’architecture
de Bordeaux et CAUE de Lot-et-Garonne
[Conseil de l’architecture, de l’urbanisme
et de l’environnement]) et 1 centre de
formation (CFA Bâtiment d’Agen).
Vice-président en charge du
Développement économique, Tourisme
Compétitivité : capacité d’une
entreprise à améliorer durablement
la qualité de ses produits et à
proposer de nouvelles gammes
par rapport aux concurrents.
Compétitivité d’un territoire :
aptitude à maintenir et/ou
attirer les activités, mais aussi à
réaliser des investissements.
Innovation : introduction dans un
produit, une méthode de production
ou une méthode de distribution
de quelque chose de nouveau.
Cluster (grappe en français) :
groupe d’entreprises et/ou
d’institutions partageant un
même domaine de compétences,
proches géographiquement, reliées
entre elles et complémentaires.
Il s’engage dans des projets de
travail collaboratif apportant une
plus-value à la filière, participant
au développement des activités
et donc à la création d’emplois.
et Politiques contractuelles
Ælementworks
Quelles sont les grandes filières
économiques du département ?
Dépar tement agricol e, le Lot-etGaronne a su tirer profit de ses ressources . Aujourd’hui son économ ie
repose donc sur deux piliers que sont
l’agricu lture et l’agroa limenta ire.
Mais pas seulement. Les filières de la
chimie, de la pharmacie et le BTP occupent également une place de choix.
Le département a aussi su développer
un savoir-faire dans la transformation
des matériaux avec la mécanique de
précision et la métallurgie. Ainsi, de
nombreuses entreprises sous-traitent
pour l’aéronautique et l’automobile. La
filière bois tend à se développer, celles
de l’économie verte et de la cosmétique
à se structurer, et enfin celle du numérique commence à émerger.
L’Agropole, la technopôle
de l’agroalimentaire.
interactif de veille du marché et de la
concurrence s’installe. Dans ces conditions, la croissance commerciale et technologique des entreprises adhérentes
est au rendez-vous. Ce mode de fonctionnement en « grappe » a séduit le
Conseil général qui a lancé en octobre
Comment le Conseil général
intervient-il en leur faveur ?
Nous disposo ns de plusieu rs aides
économiques que nous avons regroupées dans un mémento accessible sur
www.eco47.fr pour offrir une meilleure
lisibilit é. Créatio n-repri se d’entre prises, créatio n d’emplo i, agritou risme… notre objectif est d’être à côté
des entrepreneurs, et notamment de
ceux qui innoven t. Les projets inno-
2011 l’appel à projets Clusters 47. Cette
opération est l’une des actions de son
Schéma de développement économique
dans lequel il s’est engagé à structurer,
développer et moderniser les filières.
L’État, la Région, le Conseil général, les
trois chambres consulaires, cinq groupements d’entreprises de Lot-et-Garonne
Te c h n i q u e s e t p r o c é d é s a g r o é c o l o g i q u e s
Cluster Les plantes au service des plantes
Convaincu que l’agroécologie sera l’un des secteurs agricoles
les plus dynamiques et porteurs des prochaines années, le
Conseil général a labellisé en juillet dernier le cluster Les
plantes au service des plantes. Présidé par Pierre Jannot
(gérant de Rouages à l’Agropole), ce cluster a pour objectifs
de recenser, créer et développer de nouveaux procédés
et techniques, préventifs ou curatifs, devant permettre
aux agriculteurs de produire mieux, dans le respect de
l’environnement et de la santé. Ainsi, 5 entreprises se sont
associées pour mettre en synergie leurs moyens, leurs
compétences et leurs expériences : Rouages à Agen, Danival
à Andiran, De Sangosse à Pont-du-Casse, Unicoque à Cancon
et Cabso à Port-Sainte-Marie. Trois centres de recherche,
vants sont d’ailleurs soutenus de façon
priorita ire à travers les nombre ux
disposi tifs des collecti vités et bien
évidemment du Conseil général. Pour
mieux coller à la réalité de terrain et
aux mutatio ns de l’écono mie, nous
avons mis en place des aides ellesmêmes novatri ces. Dernièr ement,
l’appel à projets Clusters 47 a permis
de structurer en associations d’entreprises plusieu rs structu res dont le
but est de dévelop per de nouvell es
filières en Lot-et- Garonn e. Mise en
réseau des moyens, mutualisation des
expériences et des compétences… un
travail en synergie qui permettra à nos
entreprises d’être plus compétitives.
Concrètement, le Conseil général
intervient-il financièrement ?
Oui. Au-delà de son rôle de locomo tive, il apporte son soutien financier
aux clusters issus de l’appel à projets
Clusters 47 (ci-contre). Pour l’instant,
deux ont été labellisés : « ÉCLAIR » et
« Les plantes au service des plantes ».
Deux autres pourraient l’être dans le
courant de l’année prochaine.
et l’Agence Aquitaine Développement
Innovation faisaient partie du jury
qui a labellisé en juillet dernier deux
clusters : « ÉCLAIR » dédié à l’écoconstruction (page 4) et « Les plantes
au service des plantes » (ci-dessous) sur
la thématique « techniques et procédés
agroécologiques ».
Plus d’infos :
www.cg47.fr
www.eco47.fr
de transfert de technologie et/ou d’expérimentation
participent aussi au projet : Invénio, le Centre de Ressources
Technologiques des agroressources et le laboratoire de chimie
agro-industrielle de Toulouse (Ensiacet). Le lycée agricole
départemental (page 15) devient le centre de formation de
la structure. Enfin, le Syndicat mixte de développement
économique du Néracais (SMDEN) s’implique également, à
travers son projet @grinove, afin de contribuer à inventer
l’agriculture de demain. À terme, l’enjeu pour le cluster sera
d’activer les propriétés naturelles contenues dans certaines
plantes et permettant de jouer un rôle actif en matière de
prévention des maladies ou de soin des végétaux, afin de créer
et de commercialiser des produits phytosanitaires naturels.
N° 21 DÉCEMBRE 2012
Pour mieux
comprendre…
05
LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
Jacques Bilirit
CG47 – Xavier Chambelland
Définitions
G R A N D
F O R M A T
TRÈS HAUT DÉBIT – FIBRE OPTIQUE
L’avenir sera numérique
Comme l’eau courante et l’électricité, le numérique est entré dans les maisons et les
entreprises. Aujourd’hui, surfer sur le Net est aussi naturel qu’ouvrir un robinet d’eau
ou allumer la lumière. Envoi de courriers électroniques, recherche d’informations,
transfert de documents… les utilisations sont nombreuses pour les particuliers et les
professionnels. Mais dans un monde qui va de plus en plus vite, cet outil se doit d’être
toujours plus performant. Rapidité de circulation des données, transferts de fichiers
volumineux… le Très haut débit est un gage de développement pour un département
rural comme le Lot-et-Garonne. Le Conseil général s’engage pour éviter une nouvelle
LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
06
En France
Un retard avéré
Actuellement, seulement 10 % des
Français ont accès au Très haut
débit. « La France est en passe de
manquer le virage du numérique, et
le retard qu’elle prend aujourd’hui
risque de s’avérer rapidement
irréversible », selon un rapport de la
commission Développement durable,
Infrastructures, Équipement et
Aménagement du territoire au Sénat.
Les territoires ruraux, dans lesquels
les investissements sont a priori les
moins rentables pour les opérateurs,
sont les plus exposés à ce risque de
« fracture numérique ». Ainsi, un
cadre national fixe les grandes lignes
du déploiement du THD en France.
durable, Infrastructures, Équipement
et Aménagement du territoire au Sénat,
poursuit : « le déploiement du THD permettra à l’ensemble des Lot-et-Garonnais
de bénéficier d’une technologie numérique de pointe, élément de compétitivité
majeur pour une économie moderne. »
D’autant plus que pour les entreprises,
la qualité des techniques de télécommunication constitue un critère d’implantation. Ainsi, à l’heure où le gouvernement
prône le « THD pour tous », le Lot-etGaronne doit se doter rapidement de
cet outil d’avenir pour répondre aux
besoins des porteurs de projets et des
particuliers. Conscient qu’il a une carte
à jouer, le Conseil général a donc adopté
dès avril 2011 un Schéma d’aménagement numérique (SDAN) qui fixe les
grandes lignes de la politique numérique
départementale pour les 10 prochaines
années. Il a également initié la création d’un Syndicat départemental numérique (page 7). Celui-ci vise à regrouper
le Conseil régional, le Conseil général,
le Syndicat départemental d’électricité et
d’énergie du Lot-et-Garonne (SDEE), des
EPCI (Établissements publics de coopération intercommunale) et des acteurs
locaux concernés par la problématique.
Ælement works
« Le Très haut débit (THD), un enjeu
majeur pour le développement économique et l’aménagement du territoire.
Je le situe au même niveau que l’avènement de l’électrification ou du réseau
d’eau potable dans les années 50. » Pierre
Camani, président du Conseil général,
sénateur de Lot-et-Garonne et membre
de la commission Développement
Sigems à Villeneuve.
« Être parmi les premiers à se lancer dans
un tel déploiement va nous permettre de
mobiliser des financements de la Région,
de l’État et de l’Europe », explique le président Camani. Ainsi, le syndicat aura les
fonds nécessaires pour intervenir dans
les zones rurales, celles délaissées par
les opérateurs privés car moins denses et
donc moins rentables.
Le réseau actuel
Les limites
du réseau cuivre
Le réseau cuivre de communication
déployé dans les années 1970 a
vu « défiler » des données de plus
en plus nombreuses, lourdes et
complexes : téléphone, minitel,
Internet, chaînes numériques haute
définition et 3D… Aujourd’hui, il
montre ses limites. Il est donc
nécessaire d’en construire un autre,
plus performant, en fibre optique.
Services informatiques
Coaxis, plus de 250 clients
Coaxis, basée à Fauguerolles (quelque 650 habitants), fait partie des rares entreprises
lot-et-garonnaises à bénéficier du Très haut débit. « Nous avons été connectés en 2005.
La fibre optique nous a permis de rester en Lot-et-Garonne. Sans elle, la société aurait
été délocalisée à Bordeaux ou à Toulouse. » Laurent Réglat, le gérant, est formel. Le
Laurent Réglat le gérant de Coaxis à
cœur même de l’activité de son entreprise impose d’être irrigué par cette technologie.
Fauguerolles.
« Nos clients externalisent leurs systèmes informatiques sur nos serveurs. Nous réalisons
notamment leurs mises à jour de logiciels, nous réglons les problèmes de maintenance quotidienne et de sécurité… Nous nous devons
d’être performants », explique-t-il. 250 clients représentant près de 600 sites répartis sur la France entière, autant dire que le
débit doit être constant, fiable et élevé. La fibre optique est un gage de qualité et de confiance. Aujourd’hui, Coaxis, fort d’une
équipe de 20 personnes (ingénieurs réseaux et techniciens), est bien placée sur un créneau en pleine expansion. Et le THD pour les
particuliers ? « Que des avantages… », selon le chef d’entreprise. La TNT sera accessible partout… un exemple parmi d’autres.
Rémi Chambelland
N° 21 DÉCEMBRE 2012
fracture numérique et investit dans la fibre optique.
SYNDICAT DÉPARTEMENTAL NUMÉRIQUE
La fibre optique arrive…
Couvrir 100 % du territoire en Très haut débit (THD) d’ici 10 ans est l’objectif que s’est fixé le Conseil général. Ce chantier d’envergure
nécessitera un investissement très important. La facture pourra être diminuée grâce à l’action publique et à la mutualisation des
moyens et des compétences. Regroupant l’ensemble des acteurs locaux concernés par le THD, le syndicat départemental numérique
Utilisations
Nouvelles façons
de vivre
Internet facilite l’accès à la culture
et à l’information, développe les
échanges (vidéo, courriel, photo…),
modifie le comportement des
consommateurs et les besoins
des entreprises (télétravail,
visioconférences, externalisation
des données [ci-dessous])…
N° 21 DÉCEMBRE 2012
Le 8 octobre dernier la réunion sur le THD a réuni de nombreux acteurs locaux.
numérique. Sa mission : construire le
réseau en fibre optique sur l’ensemble du
territoire et faire des économies d’échelle.
Les zones urbaines ne seront pas privilégiées par rapport aux zones rurales.
Une équité géographique est de mise
dans ce dossier. Raccordement direct au
THD, montée en puissance du débit pour
tendre vers le haut débit puis le THD…
le syndicat cherchera des solutions adaptées au terrain et aux populations (particuliers, entreprises, établissements
scolaires…).
Un département
moderne
« Le SDEE 47 a un rôle très important à jouer », précise Pierre Camani,
alors que Jean Gallardo, président
du SDEE 47, ajoute : « un travail de
concertation nous permettra de savoir
où il est pertinent d’installer des fourreaux pour accueillir la fibre optique.
Mais fibre optique ne veut pas toujours
dire fourreaux. L’aérien peut aussi être
envisagé avec l’utilisation des poteaux
électriques, propriété du SDEE 47. »
Autre partenaire de taille : la Région
qui envisage la création d’une structure régionale pour commercialiser les
réseaux départementaux auprès des
opérateurs privés. Ce guichet unique
sera donc l’interlocuteur privilégié des
fournisseurs d’accès à Internet. Il aura
carte blanche pour négocier les tarifs
avant qu’ils ne soient proposés aux
abonnés. « Nous avons l’obligation
d’apporter à nos concitoyens un service synonyme de modernité et d’avenir
même en milieu rural. Nous allons donc
structurer l’action publique au niveau
départemental et régional pour formaliser ce qui doit être fait en matière
de Très haut débit et pour tendre vers
une vraie politique d’aménagement du
territoire pour nous, mais aussi pour
nos enfants », conclut Nathalie ManetCarbonnière, conseillère régionale
déléguée aux TIC (Technologies de l’information et de la communication).
07
LOT-ET-GARONNE MAGAZINE DU CONSEIL GÉNÉRAL
Actuellement, les opérateurs privés
ont une grande latitude d’action en ce
qui concerne le déploiement de la fibre
optique. Dans une logique commerciale,
ils préfèrent intervenir dans les zones
denses, car plus rentables. Hors, le Lotet-Garonne est un département rural, où
l’habitat est disséminé. C’est donc à l’État
et aux collectivités territoriales d’agir si
elles veulent éviter une fracture numérique. Le Schéma d’aménagement numérique (SDAN), adopté en avril 2011 par
le Conseil général, dresse un état des
lieux de la situation. Une couverture
à 100 % s’élèverait à plus de 400 M€.
Un chiffre astronomique qui peut être
réduit en mutualisant les moyens. Ainsi,
à l’initiative du Conseil général, la
Région, le Syndicat d’électricité et d’énergie du Lot-et-Garonne (SDEE 47), des
communautés de communes, des agglomérations sont en train de se regrouper en un syndicat départemental
CG47- Xavier Chambelland
en cours de création travaillera dans ce sens.
Le nuage de Sigems
Sur la question du Très haut débit (THD), le dirigeant de Sigems à Villeneuve, Jean-Claude Fourès, est catégorique.
« À l’heure de l’explosion des “Clouds” et de l’arrivée des Big Datas, le THD est un passage indispensable pour le
développement du tissu économique. Avec cet outil, les entreprises sont connectées au monde et cela quelle que soit
Jean-Claude Fourès,
leur activité. » Ainsi, lorsqu’en 2008 Sigems investit 4,5 M€ dans son premier centre d’hébergement de données
dirigeant de Sigems à
(Data center), la connexion à la fibre optique était une condition incontournable. Service que proposent alors des
Villeneuve.
opérateurs privés à quelques professionnels lot-et-garonnais. Aujourd’hui, l’entreprise travaille à la création
d’un « Cloud privé » pour le monde de la santé (investissement 2012 : 2,5 M€). Ce « nuage » hautement technologique est en fait
une plate-forme technique et mutualisée, avec des unités de réseau, une forte capacité de stockage et une puissance de calcul,
pour fournir des services à la carte aux clients. L’infrastructure et les outils sont entièrement déployés à Villeneuve par des
ingénieurs, docteurs et techniciens aguerris aux dernières techniques de l’informatique et de l’électronique. Sigems emploie au
total 48 personnes. « Nous sommes sur un marché de niche. Nous y investissons depuis notre création en 1981 en écoutant nos clients,
en suivant par anticipation les normes édictées par le ministère de la Santé. Un travail régulier nous a permis, contrat après contrat, de
devenir numéro 1 national sur le marché de l’informatisation des cliniques et du stockage de données », conclut Jean-Claude Fourès.
Thierry Breton
Services informatiques
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