Zeugma et accrut ses revenus grâce; aux droits de passage. Elle termine
par l'annexion en 72 ap. J.-C. du royaume de Commagène et dépeint
l'administration directe qui est mise en place par les Romains pour
renforcer la défe;nse contre les agresseurs étrangers. Notons
l'intégration du descendant du roi déc;hu qui n'est autre que C. Iulius
Philopappos, devenu consul de Rome au déb;ut du II e sièc;le ap. J.-C.,
dont le tombeau est visible depuis l'acropole d'Athènes sur la colline des
Muses. Quant à Andreas Kopp, c'est la maison royale d'émèse au I er
sièc;le ap. J.-C. qu'il a examinée;. Bien connu par sa pierre noire,
Elagabale, que l'on y vénérait, ce royaume n'existait pas encore en 45 av.
J.-C. La déc;ouverte à Horus, sur le site d'Émèse, d'un bracelet, d'un
casque plaqué d'argent et d'un sceau sur un anneau d'or, nous
permettent de nous familiariser avec cette maison peu connue par
ailleurs. Sampsigeramus, devenu citoyen romain, se fit construire un
mausolée; sous forme de nefesh , "une maison de l'âme" (6m de large
pour 7m de haut). Toutefois, parmi les tombes retrouvée;s, on note
l'usage de l' opus reticulatum . La double allégeance émésienne et
romaine est perceptible. Enfin, cette partie se termine par l'article de
Michael Sommer qui nous conduit au royaume d'Osrhoène à l'époque de
Trajan. Abgar d'Osrhoène, qui se trouvait dans l'influence parthe se
ménagea aussi une sortie honorable dans la perspective de la victoire de
Trajan dont il gagna la faveur. Une fois ce royaume intégré à l'empire de
Rome, les élites d'Éde;sse, sa capitale, restée;s fidèles à l'éc;onomie
redistributive du palais, souffrirent de l'éloignement par rapport au
pouvoir central car ils n'étaient guère habitués à ce centre lointain et à
ses réseaux aristocratiques.
Enfin, la quatrième partie "Variations et alternatives" offre à la réf;lexion
deux articles, présentant deux cas particuliers: l'un sur Palmyre de Jean-
Baptiste Yon et l'autre sur les problèmes des alliés nomades en Orient
d'Uff Scharrer. Palmyre fonctionnait sans rois, en communauté
organisée;, avec une société dominée; par de "grands notables" sans
titres officiels. Palmyre fut un lieu de commerce et d'éc;hanges, en
particulier avec la Basse Mésopotamie au déb;ut de l'Empire. Quant au
problème des peuples nomades, on constate que le caractère principal
est celui de la parenté. Une migration arabe est observable aux II e et III
e sièc;le: celle des Sarraceni. Des opérations de police romaine sont
attestée;s face au brigandage des Arabes et des Nabatée;ns, mais ni les
Parthes ni les Romains ne tentèrent de les séde;ntariser. Toutefois, des
troupes arabes sont attestée;s dans l'armée; romaine. Ces "guerriers des
frontières", puisque l'on ne peut pas parler dans ces cas d'états-tampons,
maintinrent des liens avec Rome qui disparurent après le III e sièc;le.
Pour conclure, ce tour d'horizon aux marges et au-delà de l'Empire nous
livre un panorama très riche et très varié, composé de situations
originales où le fait d'entrer dans la clientèle de Rome n'était pas sans
ambiguïté ni sans conséquence pour les structures politiques indigènes.
La présence de ce états-tampons était vitale pour Rome, en particulier
pour le maintien de la paix et de l'équilibre de ces zones frontières.
Toutefois, les élites de ces états étaient souvent divisée;s, mais un certain
nombre d'entre elles parvint à s'intégrer dans l'Empire romain comme ce