Bruxelles, 13 juin 2010 MEMORANDUM DE FEVIA DANS LE CADRE DES ELECTIONS FEDERALES 2010 L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE PLAIDE POUR UNE POLITIQUE DE PARTENARIAT L’industrie alimentaire joue un rôle important dans l’économie belge. Elle est responsable pour la production d’une alimentation saine et fiable, disponible et très diversifiée, à des prix concurrentiels, répondant aux attentes des consommateurs et produite et commercialisée en respectant l’environnement. A la veille des négociations pour la formation d’un nouveau gouvernement, l’industrie alimentaire invite les partis politiques à développer une politique lui permettant de répondre aux attentes de la société dans le cadre d’un partenariat durable entre les autorités et le secteur privé. L’industrie alimentaire a en effet besoin d’un cadre juridique stable qui puisse offrir suffisamment de garanties pour des investissements à long terme. FEVIA soutient intégralement les préoccupations et les recommandations formulées par la FEB dans son mémorandum à l’occasion des élections fédérales. Notamment le redressement de la compétitivité est une priorité absolue pour l’industrie alimentaire. Dans ce mémorandum FEVIA met l’accent sur les aspects spécifiques à l’industrie alimentaire. FEVIA a identifié quatre “chantiers” pour la réalisation de ses objectifs de société en partenariat entre l’industrie alimentaire et les autorités fédérales: 1. Partenariat pour l’alimentation, la santé et l’activité physique Consultation de tous les stakeholders, sans discrimination, Préparation des prochains sondages de consommation alimentaire. Collaboration loyale entre les instances compétentes Une législation claire, proportionnelle et applicable 2. Partenariat pour la sécurité de la chaîne alimentaire Complementarité entre l’autocontrôle et des contrôles officiels Harmonisation des coûts de contrôles au niveau européen Augmentation de la dotation de l’Etat à l’AFSCA Un cadre raisonnable et réalisable, harmonisé au niveau européen Elaborer une fonction publique forte et efficace dans le domaine de l’alimentation 1 3. Partenariat pour un environnement durable Information environnementale Coût de l’énergie Suppression de la taxe sur les emballages Une fiscalité verte avec une valeur ajoutée réelle pour l’environnement 4. PARTENARIAT POUR UNE ECONOMIE COMPETITIVE Meilleur fonctionnement de la chaîne alimentaire Meilleure législation Politique dynamique d’innovation axée sur les PME Information économique FEVIA REPRESENTE entreprises (2008): travailleurs (2008): chiffre d’affaires (2008): valeur ajoutée (2008): exportations (2008): importation (2008): Investissements (2008): 5 245 88 849 40 363 mio EUR 6 381 mio EUR 19 873 mio EUR 15 373 mio EUR 1 365 mio EUR 2 1. PARTENARIAT POUR L’ALIMENTATION, LA SANTE ET L’ACTIVITE PHYSIQUE L’industrie alimentaire souscrit entièrement aux objectifs du Plan National Nutrition Santé. Ce Plan souhaite offrir à la population belge des actions coordonnées, visibles et concrètes qui lui permettent, en adoptant des meilleures habitudes alimentaires et un meilleur style de vie, de diminuer le risque de certaines maladies, d’optimiser l’état de santé et d’augmenter la qualité de vie. L’industrie alimentaire prend sa responsabilité de façon proactive pour l’implémentation de ses engagements. Le rapport nutritionnel annuel de l’industrie alimentaire, publié déjà pour la quatrième fois en 2009, en témoigne. Pour garantir le succès de l’implémentation du Plan National Nutrition Santé, FEVIA demande au gouvernement fédéral d’intégrer les propositions suivantes dans sa politique : CONSULTATION DE TOUS LES STAKEHOLDERS, SANS DISCRIMINATION, FEVIA ne peut accepter que l’industrie alimentaire ne soit pas impliquée de la même façon dans le suivi du Plan National Nutrition Santé que les organisations de consommateurs. La crédibilité de ce plan est mis en danger si les acteurs ne sont pas traités de la même façon lors de l’exécution. PREPARATION DES PROCHAINS SONDAGES DE CONSOMMATION ALIMENTAIRE. Le sondage de la consommation alimentaire qui a été effectué en 2004, donne des informations très intéressantes quant à la consommation d’aliments de la population belge. Il s’agit cependant d’un sondage effectué à un moment précis. Il est encore plus important de pouvoir constater les tendances dans les habitudes alimentaires afin que la politique puisse se concentrer sur la correction de certaines évolutions malsaines ou incorrectes. La santé du citoyen dépend en outre non seulement de sa consommation alimentaire mais d’un ensemble complexe d’attitudes alimentaires et style de vie. C’est pourquoi FEVIA plaide pour des moyens financiers nécessaires pour un renouvellement régulier de ces sondages. Les sondages doivent non seulement être axés sur la consommation alimentaire de (toute) la population mais aussi sur l’attitude et le style de vie des consommateurs comme facteurs décisifs de leur santé. COLLABORATION LOYALE ENTRE LES INSTANCES COMPETENTES L’interaction entre l’alimentation, la santé et l’activité physique est extrêmement complexe et les compétences sont éparpillées. FEVIA souhaite une collaboration constructive avec et entre toutes les instances politiques au niveau du gouvernement fédéral, des régions, des communautés, des provinces et des communes. 3 UNE LÉGISLATION CLAIRE, PROPORTIONNELLE ET APPLICABLE Les entreprises alimentaires sont régulièrement confrontées à une nouvelle législation qui impose des exigences supplémentaires qui ne sont pas réalisables pour beaucoup d’entreprises alimentaires, en particulier pour les PME. Ainsi, le secteur subit les conséquences néfastes du Règlement récent sur les Allégations. Les nouvelles propositions concernant l’étiquetage – e.a. dans le domaine de l’appellation d’origine – risquent d’être dévoyées. La simplification, qui avait été mise en perspective, ne semble pas être réalisée du tout. 2. PARTENARIAT POUR LA SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE Au niveau de la sécurité alimentaire l’Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire peut avancer un bilan très positif. L’installation de cette Agence en 2009 a mené à une amélioration incontestable de la confiance des consommateurs et de l’image des produits alimentaires belges à l’étranger. Aujourd’hui l’AFSCA est reconnue comme un de meilleurs services en son genre en Europe. Ce résultat a pu être réalisé grâce à la politique conséquente de partenariat entre les autorités et les opérateurs concernés. La responsabilité des opérateurs a été confirmée par l’introduction d’un autocontrôle obligatoire, et les opérateurs ont été impliqués activement dans le processus de consultation de l’Agence. Pour maintenir et pour améliorer encore davantage le succès de l’AFSCA et donc aussi celui de la sécurité de la chaîne alimentaire, FEVIA souhaite que les propositions suivantes soient intégrées dans la politique du prochain gouvernement : COMPLEMENTARITÉ ENTRE L’AUTOCONTRÔLE ET DES CONTRÔLES OFFICIELS La nouvelle politique de l’AFSCA a imposé à tous les opérateurs l’obligation d’introduire l’autocontrôle en tenant compte de la situation spécifique des PME et des entreprises agricoles. De cette manière l’AFSCA a mis un pas décisif en direction d’une sécurité alimentaire complète. Cette nouvelle obligation a exigé – et exige toujours – un effort énorme des opérateurs concernés. Cette obligation est uniquement supportable lorsqu’elle est accompagnée d’une diminution correspondante des contrôles par les autorités et donc aussi des contributions et rétributions. Ainsi, l’opérateur, qui dispose d’un système d’autocontrôle validé, devrait pouvoir être dispensé du paiement de contributions. D’autres mesures de politique sont nécessaires pour inciter les opérateurs à faire valider leur système d’autocontrôle. HARMONISATION DES COUTS DE CONTROLES AU NIVEAU EUROPEEN La position concurrentielle – et particulièrement la position d’exportation- des opérateurs belges au niveau européen doit être préservée. C’est pourquoi l’industrie alimentaire apprécie les efforts du ministre compétent et de l’AFSCA vers une harmonisation au niveau international et européen en ce qui concerne l’intensité des contrôles et les coûts de contrôle. FEVIA rappelle cependant que si cette 4 harmonisation ne s’avère pas réalisable, la position concurrentielle des opérateurs belges ne peut être garantie qu’en faisant correspondre les coûts de contrôle facturés par l’AFSCA aux coûts de nos principaux partenaires commerciaux. A ce niveau, une adaptation urgente s’impose, car il s’avère des résultats d’étude provisoires, présentés en février 2007 au comité consultatif de l’AFSCA, que tant les coûts pour le contrôle de la sécurité alimentaire que la contribution des opérateurs dans le financement sont nettement plus élevés en Belgique que la moyenne européenne. AUGMENTATION DE LA DOTATION DE L’ETAT À L’AFSCA Pour corriger la distorsion de concurrence constatée, une augmentation davantage de la dotation d’état à l’AFSCA est inévitable. UN CADRE RAISONNABLE ET RÉALISABLE, HARMONISÉ AU NIVEAU EUROPÉEN Les exigences imposées aux opérateurs de la chaine alimentaire doivent être réalisables. Viser le risque zéro n’est pas réaliste ! Afin d’éviter la concurrence déloyale et de garantir la protection des consommateurs, il est également nécessaire d’harmoniser l’approche de la sécurité alimentaire au niveau européen. ELABORER UNE FONCTION PUBLIQUE FORTE ET EFFICACE DANS LE DOMAINE DE L’ALIMENTATION Plusieurs intéressés – e.a. les Ministres compétents – se posent des questions sur l’efficacité de la division actuelle entre le contrôle et la politique au niveau de la sécurité alimentaire et la santé. FEVIA plaide donc pour une recherche et une évaluation des futurs besoins et structures. 3. PARTENARIAT POUR UN ENVIRONNEMENT DURABLE Ces dernières années, l’industrie alimentaire belge a acquis une solide réputation grâce à son approche pro-active au niveau de la protection de l’environnement. A chaque fois FEVIA s’engage avec ses membres pour contribuer à des solutions durables comme p.e. FOST Plus et VAL-I-PAC pour les déchets d’emballages ou les accords avec les instances régionales pour la diminution de la consommation d’énergie. La base de cette approche repose sur les rapports environnementaux de l’industrie alimentaire, dont deux versions ont déjà été publiées. Grâce à ces efforts, qui ont pu être réalisés dans le cadre d’un partenariat durable entre les instances régionales compétentes et l’industrie, la Belgique se retrouve au sommet mondial en ce qui concerne le recyclage des déchets d’emballages. De tous les emballages (emballages ménagers et industriels) commercialisés sur le marché belge, 74% sont recyclés, le chiffre le plus élevé en Europe. Ce chiffre est beaucoup plus élevé que la moyenne européenne qui est de 55%. Mais la Belgique se positionne également bien au niveau de la prévention. En 2003 on comptait en Belgique 157 kg de déchets 5 d’emballages ménagers et industriels par habitant, ce qui est le deuxième chiffre le plus bas en Europe. C’est dans ce cadre que FEVIA demande d’intégrer les propositions suivantes dans la politique fédérale : INFORMATION ENVIRONNEMENTALE L’impact environnemental des produits et notamment des produits alimentaires doit être limité au maximum. La méthode de calcul de l’impact environnemental d’un produit alimentaire doit être développée au niveau européen voire mondial. FEVIA soutient donc les travaux de la SCP Food Round table. Cette méthodologie doit permettre en priorité à l’acteur de la chaine alimentaire de mettre en œuvre les mesures les plus efficaces pour diminuer l’impact environnemental des produits. En ce qui concerne l’information communiquée au consommateur, celle-ci doit être objective, correcte et compréhensible. Elle doit également constituer une véritable valeur ajoutée. COUT DE L’ENERGIE L’augmentation très importante du coût de l’énergie (notamment électricité) a un impact non négligeable sur les entreprises du secteur alimentaire. Dans ce contexte, FEVIA soutient les revendications de FEBELIEC visant à améliorer le fonctionnement du marché libéralisé. FEVIA met particulièrement l’accent sur : - La nécessité de revoir le système de soutien à l’éolien off-shore afin de limiter l’impact financier également pour les PME La nécessité de revoir les systèmes de certificats verts afin le rendre plus efficace tout en étant plus supportable pour tous les consommateurs finaux d’électricité. La nécessité de revoir la cotisation fédérale sur l’électricité La nécessité de maintenir et d’élargir le système d’exonération des accises, de la cotisation fédérale et de l’éventuelle future taxe CO2 de manière à ce que les PME soient encouragées à s’inscrire dans la logique des Accords de branche ou Convenant (Energie/CO2) conclues au niveau régional. De cette manière, des résultats importants en matière d’efficacité énergétique peuvent être réalisés. SUPPRESSION DE LA TAXE SUR LES EMBALLAGES Il est décevant de devoir constater que l’engagement de l’industrie alimentaire a été ignoré lors de l’introduction de la cotisation sur les emballages de boissons en avril 2005. FEVIA demande la suppression de toutes les taxes sur les emballages car elles sont inacceptables au niveau social, elles sont inefficaces au niveau écologique et elles sont étouffantes au niveau économique. Ces taxes sont inacceptables au niveau social parce qu’elles pèsent davantage sur les ménages aux revenus les plus faibles, elles sont inefficaces au niveau écologique puisque aucune preuve scientifique n’est apportée pour étayer l’échelle de la 6 taxe et elles sont étouffantes au niveau économique car elles imposent des charges exorbitantes sur une partie limitée de la production économique en Belgique. UNE FISCALITE VERTE AVEC UNE VALEUR AJOUTEE REELLE POUR L’ENVIRONNEMENT L’industrie alimentaire n’est pourtant pas contre toutes formes de taxes qui pourraient servir comme instrument complémentaire dans le cadre d’une politique environnementale durable. Sous la coordination de la FEB en tant qu’organisation interprofessionnelle, FEVIA est prête à travailler à une possibilité d’introduire une forme de fiscalité verte dans le contexte d’un accord préalable avec des accords sur les conditions essentielles suivantes: o o o o o o o o o o o Effort maximal pour la maîtrise et diminution des dépenses de l’état, reconnaissance des résultats environnementaux déjà atteints, impact prouvé et tangible des mesures fiscales pour l’environnement mise en oeuvre des recettes pour l’amélioration de l’environnement cadre juridique stable à long terme, garantie du développement économique cohérence entre la politique environnementale régionale et fédérale prise en compte de la fiscalité verte au niveau des Régions (e.a sur les eaux usées, les eaux souterraines et les eaux de surface , énergie, traitement des déchets) harmonisation au niveau européen (pas de taxation supplémentaire des citoyens belges et de l’industrie par rapport à nos pays voisins). Partant des conditions essentielles précitées, la fiscalité verte ne peut plus rapporter de valeur ajoutée au niveau des emballages. Le problème des emballages est résolu grâce à l’approche pro-active qui a été mise au point en collaboration avec les autorités, les consommateurs et les entreprises. 4. PARTENARIAT POUR UNE ECONOMIE COMPETITIVE L’industrie alimentaire offre loyalement sa collaboration dans le cadre d’un partenariat au niveau de l’alimentation, de la santé et de l’activité physique, de la sécurité alimentaire et du développement durable. L’industrie alimentaire attend de son côté que les autorités la soutienne dans son développement économique. Ceci est important étant donné que l’industrie alimentaire ressent également l’effet de la crise économique, même si cette crise est moins perceptible que dans les autres secteurs industriels. Dans le cas de l’industrie alimentaire, l’impact de cette crise est encore renforcé par l’extrême volatilité des prix des matières premières agricoles. L’industrie alimentaire risque de se faire écraser entre l’objectif des autorités qui vise la gestion de l’évolution des prix des denrées alimentaires transformées et l’exigence des organisations agricoles qui vise des meilleurs prix pour les produits agricoles. 7 MEILLEUR FONCTIONNEMENT DE LA CHAINE ALIMENTAIRE L’agriculture, l’industrie alimentaire et la distribution forment avec les secteurs de fournisseurs, la « chaîne alimentaire ». Dans une telle chaîne, chaque maillon a besoin de l’autre et l’ensemble devrait veiller à ce que les différents maillons réussissent à compléter leur rôle nécessaire. C’est dans cet esprit de partenariat que le code de conduite pour des relations équitables entre fournisseurs et acheteurs dans la chaîne agro-alimentaire s’est réalisé. FEVIA attend des autorités la marge nécessaire afin de pouvoir compléter ce partenariat. Dans ce cadre la focalisation de l’observatoire des prix sur l’évolution des prix, sans tenir compte des aspect qualitatifs, risque d’affaiblir la position de marché des producteurs qui veulent se distinguer sur base d’autres éléments que seulement le prix (qualité, diversité de l’offre, innovation, etc…) MEILLEURE LEGISLATION L’industrie alimentaire rappelle que son premier souci réside dans l’assurance d’un approvisionnement garanti et suffisant en matières premières, qui réponde à des critères de qualité spécifiques et à des prix compétitifs. Dans cette optique également, l’industrie alimentaire attend des autorités une « better regulation », impliquant notamment une simplification de la législation, qui tienne compte des études d’impact, ainsi qu’une diminution des charges administratives. POLITIQUE DYNAMIQUE D’INNOVATION AXEE SUR LES PME L’industrie alimentaire attire l’attention sur l’importance d’une politique dynamique d’innovation, qui tienne compte d’une part des nouveaux développements et d’autre part de leur intégration dans la réglementation. Vu la structure spécifique du secteur, l’industrie alimentaire est demandeuse d’une politique stimulante pour les P.M.E.. INFORMATION ECONOMIQUE Enfin, l’industrie alimentaire attend du gouvernement qu’il mette à disposition du secteur des informations et analyses économiques et statistiques complètes, pour la Belgique (et ses entités fédérées) en Europe et dans le monde. XXX 8