reconnaisssance par le CNRS d’une approche méthodologique jusqu’àlors peu connue et
systhématisée à l’interieur du champs des sciences sociales en France.
Gutwirth et Petonnet, en travaillant ensemble, ont aussi apporté une façon nouvelle
de faire la recherche, peu valorisée em France, celle de l’équipe, du groupe, des partenariats
intellectuels. Leurs démarches méthodologiques, plus centrées sur le terrain, ont ouvert la
voie à des recherches menées par les générations de chercheurs français, formés après les
années 1980. Faute de moyens pour partir à l’étranger, sur les continents qui jusqu’à present
sont encore présents dans les dénominations et classifications du champs anthropologique
français (américanistes, africanistes, asiatiques, etc), ces jeunes anthropologues se sont
tournés sur leur propre société, et on pu grâce au soutient institucionnel du LAU y mener leurs
recherches doctorales. Si aujourd’hui il est possible d’être recruté, en France, avec des projets
de recherches et d’enseignement sur des sujets urbains et contemporains, c’est grâce au
travail des pionniers du LAU.
En ce qui concerne l’influence de leur école de pensée au Brésil, nous voyons un
parcours dans les deux sens. Sans doute, pour les anthropologues qui dès les années 1970
faisaient des recherches sur l’espace et la sociabilité urbaine au Brésil, c’était important d’avoir
un espace d’interlocution et de dialogue en France, inexistant jusqu’aux années 1980.
Gutwirth et Petonnet ont été, chacun à leur façon, des passeurs de théorie, entre la France et
le Brésil, en incorporant aussi dans leur travail le resultat de leur dialogue transatlantique.
On vivait encore, dans les années 1970/1980, au Brésil, dans un rapport d’admiration
et dépendence théorique avec les pays qu’on appelle aujourd’hui comme faisant partie du
Nord Global. En France regarder le proche était une démarche rare et les lectures sur
l’anonimat dans la ville, la sociabilité dans les marchés, les cemitières, l’importance du regard
sur la vie quotidienne, l’observation de cultes religieux, de la télé, ont été des demarches
méthodologiques centrales dans l’interlocution établie entre les deux anthropologies. Par
l’intermédiaire d’un dialogue franco-brésilien plus égalitaire, les contributions des collègues
français à l’anthropologie urbaine brésilienne sont allées au-delà du choix du terrain et de
l’objet de recherche. Les flâneries, l’écoute, le vécu auprès des enquetés, ont été des
méthodologies inovatrices dans le champs de recherche française sur l’urbain, et ont
contribué à l’éloignement d’une approche théorique sur l’urbain encore trop marquées par les
visions plus péssimistes sur la ville que nous avait apporté l’Ecole de Chicago.
Derniers mots
De notre regard éloigné nous constatons que ces trois dernières décénies ont bien
changé l’anthropologie française. D’une part l’anthropologie urbaine, vue comme marginale