SOIRDT :
Synthese d'Ouverture
en Infra Rouge à Deux Télescopes
Bref historique
L'expérience SOIRDT est l'une des quelques rares entreprises pionnieres et exploratoires qui
ont contribué à promouvoir la conception et l'élaboration de grands instruments du 21eme
siècle, tel le VLTI ( Interféromètre du Very Large Telescope, Mont Paranal, Chili ) de
l'organisme ESO, (European Southern Observatory, Observatoire Européen Austral) ainsi que
des missions spatiales actuellement en développement par l'ESA (Agence Spatiale
Européenne) et la NASA (National Aeronautics and Space Administration).
Fin des années 70, autour du professeur Jean Gay, astronome, sur le site de Calern une équipe
s'est accrétée, (H. Choplin, E. Cuot, J. Delavaud, A. Journet, G. Merlin, Y. Rabbia) oeuvrant
pour la construction de l'interféromètre SOIRDT et dans la délicate mise au point de
l'ensemble instrumental très complexe, exigeant plusieurs années d'efforts.
Voici quelques années, une fois accomplie la caractérisation des divers points critiques de ce
type d'expérience, l'entreprise initiale a été arrétée (politique scientifique) mais SOIRDT est
resté un lieu de recherche et développement de nouveaux concepts instrumentaux, et a
contribué à la formation de chercheurs, doctorants, ingénieurs et techniciens, aujourd'hui
impliqués dans les grands instruments et projets de la discipline, notamment le VLTI.
Aujourd'hui, avec trois chercheurs (J.Gay, Y.Rabbia, J.P.Rivet) des recherches instrumentales
continuent à Grasse-Roquevignon, dans le domaine de la coronographie et de l'interférométrie
dite "annulante", pour l'étude de l'environnement des étoiles avec comme objectif ultime et
"aux limites" la détection directe et l'étude des planètes extra-solaires.
La synthèse d'ouverture, l'interférométrie et l'infrarouge
La synthèse d'ouverture est une méthode d'observation qui consiste à obtenir avec des
télescopes de diamètre modeste, des performances qui autrement requièrent des diamètres de
plusieurs dizaines de mètres, encore inaccessibles aujourd'hui. Ces performances concernent
la capacité à mesurer des angles extrêmement faibles comptés en millième de seconde d'angle
(angle sous lequel serait vu un petit pois placé à 1000 km !!!), car c'est l'échelle des
dimensions angulaires des étoiles, dont la mesure est une indispensable clef pour la
compréhension de leur fonctionnement.
La synthèse d'ouverture est le seul moyen d'obtenir ces mesures et cela sur un grand nombre
d'étoiles, ce qui est nécessaire pour bien couvrir le sujet.
L'interféromètrie (mesures à partir d'interférences) est la technique sur laquelle est basée la
synthèse d'ouverture. Elle consiste à recueillir sur un même détecteur (caméra) la lumière
provenant de deux (ou davantage) télescopes, ce qui produit, sous des conditions extrêmement
difficiles à satisfaire avec les étoiles) des interférences lumineuses, souvent appelées
"franges", en référence à l'expérience des trous d'Young (Thomas Young, Physicien, médecin
et égyptologue anglais ; 1773 - 1829).