La biodiversité parisienne
Sommaire
1- La biodiversité parisienne en chiffres
2- Préserver la biodiversité
a- Une richesse inattendue en milieu urbain
b- Pourquoi préserver la biodiversité à Paris ?
3- Les actions existantes en matière de biodiversité
a- Connaître la biodiversité
b- Valoriser le patrimoine vert
i La gestion différenciée
ii Labellisation « espace vert en gestion écologique »
iii La valorisation des bois urbains
iv La conservation des espèces végétale : jardin botanique de la Ville de Paris
c- Créer de nouveaux espaces d’accueil pour la biodiversité
i Les plantations
ii Les jardins partagés
iii 30 hectares d’espaces verts supplémentaires
iv L’analyse environnementale du Plan Local d’Urbanisme
v La végétalisation de l’espace public
vi Les zones humides
vii Les ruches
viii Les corridors écologiques
d- Sensibiliser les citadins à l’environnement
i Les structures du réseau d’éducation à l’environnement
ii Les publications pédagogiques
1- La biodiversité parisienne en chiffres
On trouve à Paris 2000 espèces animales parmi lesquelles :
plus d’un millier d'insectes (papillons, libellules, fourmis, abeilles, guêpes, bourdons, punaises,
mouches, moustiques...) ;
48 espèces de mollusques (planorbes, escargots, limaces, moules...) ;
33 espèces de mammifères (hérissons, fouines, chauve-souris, renards, écureuils...) ;
174 espèces d'oiseaux (faucons crécerelles, chardonnerets, chouettes hulotte…) ;
3 espèces de reptiles (lézards des murailles, orvet…) ;
10 espèces d'amphibiens (crapauds accoucheurs, tritons palmés) ;
36 espèces de poissons (brochets, truites, anguilles...).
Le Jardin botanique de la Ville de Paris conserve et gère un patrimoine naturel comprenant :
- 22 000 plantes ;
- soit 12 500 espèces, variétés sauvages et cultivées différentes ;
- plus de 650 plantes ayant un statut de plantes menacées tel que le définit l’Union Internationale
pour la Conservation de la Nature (IUCN) en réponse au « compte à rebours 2010 » signé par la
Ville de Paris.
2- Préserver la biodiversité
a- Une richesse inattendue en milieu urbain
A Paris, vivent ainsi plus de 2 000 espèces de plantes sauvages et de champignons, autant d’espèces
animales. Cette grande richesse s’explique par la présence d’une mosaïque de milieux de vie,
l’abondance de nourriture, moins de prédateurs et des températures souvent clémentes.
La faune et la flore vivent dans les nombreux milieux naturels présents à Paris : bois, parcs et jardins,
friches (terrains vagues), bâti végétalisé, Seine et canaux, plans d’eau (lacs, étangs, mares, bassins),
voies ferrées, vieux murs, toits, tunnels, cimetières, et aussi dans des micro-milieux : cavités dans le
bâti, interstices entre les pavés, écorces, etc.
Qui se douterait qu’à Paris voisinent le renard et la fouine, le lucane cerf-volant et le papillon machaon,
le martin-pêcheur et le faucon crécerelle, le lézard des murailles et le crapaud accoucheur, la libellule
aeschne bleue, le bombyx de l’ailanthe et le pseudo-scorpion, la méduse Craspedacusta et la mulette
des peintres, le silure glane et l’anguille... ?
Dans les deux bois et dans de nombreux jardins de Paris plusieurs stations d’orchidées sauvages ont
été découvertes: ophrys abeille, orchis pyramidal, orchis bouc, épipactis à larges feuilles. Certaines ont
même été observées sur les toitures végétalisées de logements sociaux : cette situation pour ces
espèces emblématiques est insolite et exceptionnelle. Sur la voie ferrée de la Petite Ceinture s’est
constituée une originale jungle urbaine mêlant le sauvage et le domestique, avec orobanche du trèfle,
morelle velue, tomate, vigne, rose trémière, figuier, maceron… Les berges de la Seine voient se
développer une flore typique : chanvre d’eau, carex et joncs, salicaire, hépatique des fontaines et
diverses fougères, aristoloche. La cuscute d’Europe, espèce protégée régionale, a été repérée sur les
berges du bois de Boulogne.
b- Pourquoi préserver la biodiversité à Paris ?
Aujourd’hui la préservation de la biodiversité apparaît comme un enjeu majeur au même titre que la lutte
contre le réchauffement climatique. L’Homme a pris conscience que l’avenir de la Terre est lié au
maintien de la biodiversité. Nature et biodiversité contribuent notamment au bien-être matériel des êtres
humains, à leur subsistance, à leur sécurité, à l’adaptabilité des sociétés, aux relations sociales et à la
santé.
En quoi les grandes métropoles, dont Paris, sont-elles concernées par cet enjeu ?
Comme toutes les grandes métropoles contemporaines, Paris offre à la biodiversité un territoire, un
milieu et des conditions spécifiques (climat, surconsommation, déplacements…), à priori peu propices à
son développement. Mais, refuges et dangers s’y côtoient et, malgré un tissu particulièrement dense, la
biodiversité y prospère facilement, notamment grâce à un patrimoine vert exceptionnel qui constitue un
maillage propice aux continuités écologiques.
Paris …
 est située au cœur d’un « carrefour biogéographique » naturel, comprenant une cuvette traversée par
la Seine, vers laquelle convergent des vallées qui séparent 4 grands plateaux ;
 est reliée à des réseaux routiers et ferroviaires ouvrant de nombreuses entrées aux différentes
espèces (ainsi l’ancienne Ceinture Verte assure l’interconnexion entre réseaux ferrés et jardins) ;
 possède un bâti très dense, mais abrite un nombre important de parcs, de jardins et de plantations
d’alignement.
3- Les actions existantes en matière de biodiversité
a- Connaître la biodiversité
Paris entretient des échanges avec de nombreuses structures institutionnelles et territoriales, tels les
conseils généraux de la Petite Couronne, sur les espaces naturels sensibles. Elle travaille notamment
avec l’Agence de Bassin Seine-Normandie et la Région Ile-de-France pour la mise en place de corridors
écologiques, en collaboration avec l’Institut d’Urbanisme et d’Aménagement Ile-de-France.
Paris met en place un réseau de surveillance et d’études, en collaboration avec les associations
naturalistes (Centre ornithologique d’Ile-de-France, Ligue de protection des Oiseaux, Société Française
d’Orchidophilie…) et les organismes scientifiques (Muséum National d’Histoire Naturelle, CNRS,
Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien, Universités…). L’objectif est de recenser les
espèces, localiser les plus vulnérables, suivre leur évolution et aider à la gestion durable des jardins et
des bois.
Ces partenariats ont permis l’édition de l’Atlas de la Nature, sous la direction de l’Atelier parisien
d’urbanisme (APUR) en 2006, collaboration poursuivie pour mettre en place un système d'information
géographique (SIG) sur les « continuités biologiques et la biodiversité ». Cette cartographie des
espèces emblématiques et des milieux naturels favorables à la biodiversité facilitera la mise en place
d’une stratégie pour préserver la biodiversité lors d’aménagements urbains.
Paris adhère à Natureparif, l’Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Ile-de-France et
échange ses données sur la biodiversité, dans Paris et au delà du périphérique.
Dans le cadre de son programme « Villes durables », l’Agence nationale de la recherche finance un
programme qui étudie les « services écosystémiques » rendus par les continuités paysagères et
végétales, notamment à Paris. Ce travail, qui aboutira en 2013, réunit onze laboratoires et 44
chercheurs.
Enfin la Ville de Paris a décidé de participer à la création du Laboratoire régional de suivi de la faune
sauvage (fin 2009). Ce laboratoire réalise des études, des analyses et émet des recommandations
vétérinaires, applicables au territoire parisien, assurant ainsi la liaison avec les réseaux nationaux de
veille sanitaire.
Au niveau national, le Jardin botanique de la Ville de Paris pilote sous l’égide de l’association des
Jardins botaniques de France et des pays francophones un inventaire des plantes menacées dans leur
milieu naturel et conservés par les jardins botaniques de France. Parmi les participants à ce projet,
citons, entre autres : les jardin botanique de la Ville de Lyon ainsi que celui de Monaco et le
conservatoire botanique national de Brest.
Au niveau international, la Ville de Paris participe aux réseaux d’échanges et de conservations des
ressources génétiques par l’intermédiaire de son jardin botanique. Dans le respect de la convention sur
la diversité biologique, les ressources génétiques constituant son patrimoine naturel (22 000 plantes
correspondant à 12 500 espèces, variétés sauvages et cultivées) est disponible auprès du Botanic
Gardens Conservation International et mis à disposition des 500 jardins botaniques et institutions
adhérentes à cette association internationale.
b- Valoriser le patrimoine vert
La biodiversité à Paris, c’est d’abord un patrimoine historique constitué par la Seine, les bois de
Boulogne et de Vincennes, mais aussi de grands parcs et près de 100 000 arbres d’alignement.
i La gestion différenciée
La gestion différenciée, consiste à adapter l’entretien au site et à son usage en généralisant les
pratiques d’entretien les plus respectueuses de l’environnement. Elle implique de la part du jardinier
d’effectuer des choix de gestion. Ainsi, en tenant compte des usages, valorise-t-il la diversité, de la flore,
de la faune, des paysages et cela dans le respect du patrimoine, tout en préservant les ressources tels
que l’eau, le sol, l‘énergie.
Cela permet en particulier de lutter contre les pollutions en réduisant les interventions mécaniques et en
utilisant des méthodes alternatives à l’usage des produits chimiques tels que les désherbants et
pesticides.
Dans ce sens, la gestion différenciée qui préserve l‘environnement et la santé de tous (usagers et
exploitants) est l’un des principaux outils du développement durable appliqué à l‘entretien des espaces
verts, et sert de socle à la reconnaissance, par une « labellisation », de la bonne gestion écologique.
ii Labellisation « espace vert en gestion écologique »
Pour valoriser l’évolution des pratiques quotidiennes, chaque année, un certain nombre d’espaces verts
est audité par un organisme indépendant. La labellisation, obtenue après un audit technique complet,
permet aux usagers d’établir une corrélation entre les changements de paysage (diminution des gazons
au profit de pelouses et de prairies, évolution de la palette végétale, enherbement de certaines zones) et
les progrès environnementaux accomplis dans la gestion (préservation de la biodiversité qui résulte
notamment de l’abandon des traitements chimiques, limitation des consommations d’eau, économie
énergétique, réduction des nuisances sonores d’entretien…). L’objectif de la Direction des espaces
verts et de l’environnement est d’étendre la gestion écologique à l’ensemble des espaces verts parisiens
d’ici 2014 et de les soumettre aux audits de labellisation.
iii La valorisation des bois urbains
Les deux bois de la capitale offrent de formidables refuges à la biodiversité. Outre qu’ils abritent de
nombreuses espèces, ils ont grâce à la politique de gestion mise en place depuis la tempête de 2001,
connu un développement sensible de la faune et de la flore, grâce aux techniques environnementales
utilisées et à la planification raisonnée des plantations. Plusieurs étapes significatives ont marqué ces
évolutions :
- Chartes d’aménagement durable des deux bois
- Management environnemental ISO 14001 du bois de Boulogne et en cours d’achèvement du bois de
Vincennes
- Inventaire de la faune et de la flore sur la parcelle témoin en régénération après la tempête au nord du
Parc Floral (8 hectares) ;
- Diversification des essences lors des replantations et formalisation des plans de gestion sylvicole.
iv La conservation des espèces végétales : le Jardin botanique de la Ville de Paris
Le Jardin botanique de la Ville de Paris est constitué de 4 jardins : le Parc floral de Paris, le parc de
Bagatelle, l’école Du Breuil et le jardin des serres d’Auteuil. Les quatre sites couvrent une superficie
globale de 83 hectares.
Son patrimoine naturel est constitué de plus de 22 000 plantes correspondant à 12 500 espèces,
variétés sauvages et cultivées différentes. Parmi ces plantes, plus de 200 sont conservées par le jardin
alors qu’elles sont menacées dans leur milieu naturel.
Le Jardin botanique a été reconnu comme tel par l’Association des jardins botaniques de France et des
pays francophones dont il a reçu l’agrément pour la première fois en 1998, renouvelé en 2005.
Le Jardin botanique de la Ville de Paris dispose d’un herbier, d’une carpothèque (carpos/fruit en grec ;
thèque/collection), d’une séminothèque (collection de graines et de fruits morts) et d'une banque de
semences. Il édite un index seminum, liste des semences vivantes conservées par le Jardin botanique
et réservées à des échanges entre jardins botaniques et organismes scientifiques dans le respect de la
convention sur la biodiversité. Il accueille chaque année, expositions et conférences ouvertes au grand
public.
c- Créer de nouveaux espaces d’accueil pour la biodiversité
i Les plantations
La capitale gère un patrimoine arboré de 484 000 arbres. Après le platane (38 %), les quatre autres
essences que l’on rencontre le plus souvent sont le marronnier (16%), le tilleul (9%), le sophora (9%) et
l’érable (6%). Ce patrimoine, géré par le Service de l’Arbre et des Bois de la direction des Espaces Verts
et de l’environnement (DEVE) comprend :
- les arbres d'alignement situés sur les voies publiques (100 000);
- les arbres des parcs et jardins (36 500);
- les arbres des cimetières (34 000);
- les arbres des talus du boulevard périphérique (8000);
- les arbres des établissements scolaires (6000) et sportifs (3 000);
- les arbres des deux bois de Boulogne et Vincennes (300 000).
Le Service de l'Arbre et des Bois élabore, propose et met en œuvre la politique de l’arbre à Paris dans
une perspective de développement durable. Seule une politique dynamique de création de plantations
nouvelles et d'entretien permet le maintien et l'enrichissement de ce patrimoine arboré exceptionnel.
Toutes les solutions techniques permettant de concilier l'entretien minimal des arbres, leur implantation
optimale et la qualité paysagère de l'ensemble sont privilégiées.
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