Industrie forestière du Nouveau-Brunswick

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Industrie forestière du Nouveau-Brunswick :
Incidence économique possible de propositions pour
augmenter l’approvisionnement en bois
Décembre 2003
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick :
Incidence économique possible de propositions
pour augmenter l’approvisionnement en bois.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
1
Sommaire
L’industrie forestière du Nouveau-Brunswick comprend trois grands
secteurs : la foresterie et l'exploitation forestière, les produits du bois et
les pâtes et papiers.
L'industrie forestière contribue directement pour 1,7 milliard de dollars à
l’économie du Nouveau-Brunswick, en plus d’engendrer directement
plus de 17 000 emplois bien rémunérés et de représenter 30 à 40 % des
exportations de la province.
Avec les incidences indirectes des secteurs des approvisionnements,
l'industrie forestière procure au Nouveau-Brunswick quelque 7 % des
emplois, plus de 9 % du revenu du travail, et 11 % du PIB.
L'industrie verse plus de 260 millions de dollars en recettes fiscales au
gouvernement provincial, soit environ 1 $ par tranche de 18 $ des
dépenses gouvernementales.
Les secteurs des produits du bois et des pâtes et papiers du NouveauBrunswick ont progressé rapidement ces dix dernières années, grâce à
de nouveaux investissements considérables pour améliorer les
installations, fabriquer des produits de grande valeur, rehausser les
normes environnementales et accroître la productivité.
Toutefois, les emplois bien rémunérés du secteur et le revenu engendré
dans les zones rurales seront menacés si l'on ne peut trouver de
nouvelles sources de bois pour soutenir une industrie en pleine
croissance.
Il faut poursuivre les investissements pour maintenir la compétitivité
internationale de cette industrie. Les entreprises hésitent à investir
quand l’approvisionnement en bois risque d'être insuffisant, « comme ce
sera le cas pour l'industrie des résineux de la province avec la présente
stratégie d’aménagement forestier» (JPC, 2002).
2
Jaakko Pöyry a récemment proposé d'accroître sensiblement les
dépenses en sylviculture sur les terres de la Couronne afin d'assurer
une augmentation à long terme de l’approvisionnement de résineux sur
les terres de la Couronne.
Ces dépenses accrues en sylviculture permettront de créer 850
nouveaux emplois saisonniers par année dans les zones rurales au
cours des cinq premières années.
Le CEPA prévoit qu’avec ces nouveaux investissements en
sylviculture, l'approvisionnement total en bois de la province aura
augmenté
de
37 % en 2062, par rapport aux niveaux de 1999. Cette hausse serait
d'environ 15 % plus élevée que dans la situation où il n’y aurait pas
d'activités sylvicoles accrues.
L'approvisionnement en bois additionnel permettra à l'industrie
forestière d'enregistrer une expansion et de se diversifier davantage en
fabriquant des produits à plus grande valeur ajoutée. Le PIB de
l'industrie forestière, en incluant les incidences indirectes sur d'autres
industries, devrait augmenter de 46 % entre 2002 et 2062.
L’augmentation est environ 17 % supérieure à celle que l’on obtiendrait
sans accroissement des activités sylvicoles.
On prévoit une augmentation totale de 100 emplois dans le secteur
forestier et dans les secteurs connexes d'ici 2062, mais le nombre
d’emplois diminuerait sensiblement en l'absence d’investissements en
sylviculture.
Les recettes fiscales provinciales tirées de l'industrie forestière
augmenteront de près de 400 millions de dollars.
L'analyse montre que la province et l'industrie profiteraient d'un plus
grand approvisionnement en bois. Le rapport indique clairement les
choix qui devront être faits pour bien consolider la base de l'i ndustrie à
l'avenir.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Table des matières
Page
I.
II.
Glossaire
5
Remerciements
6
Introduction et renseignements généraux
7
Introduction
8
Industrie forestière
9
Approvisionnement en bois, sylviculture et aménagement forestier
10
Incidence économique actuelle de l’industrie forestière du Nouveau-Brunswick
11
Production
12
Exportations
13
Investissement et productivité
14
Emploi et rémunération
15
Emploi par région
16
Répartition régionale des activités du secteur forestier manufacturier
17
Incidence de l’industrie forestière sur le PIB
18
Incidence de l’industrie forestière sur l’emploi et la rémunération
19
Incidence de l’industrie forestière sur les recettes fiscales
20
Évaluation de l’incidence économique actuelle
21
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
3
Table des matières (suite)
Page
III.
IV.
4
Incidence économique possible des propositions de Jaakko Pöyry
22
Propositions de Jaakko Pöyry pour les terres de la Couronne
23
Méthode et principales hypothèses
24
Scénarios
25
Incidence économique possible : PIB et emploi
26
Incidence économique possible : Recettes fiscales
27
Incidence de la sylviculture : Dépenses
28
Incidence de la sylviculture : Financement
29
Incidence de la sylviculture : Emploi
30
Conclusions
31
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Glossaire
Coupe annuelle permise : Volume de bois que les gouvernements
permettent aux compagnies forestières de couper chaque année.
Terres de la Couronne : Terres attribuées à la Couronne et placées
sous l'administration et le contrôle du ministre des Ressources
naturelles.
Incidence directe : L'incidence directe mesure la production directe,
le PIB, les emplois ou une variable semblable d'une industrie.
Éclaircie précommerciale : Traitement sylvicole visant à réduire le
nombre d'arbres dans les jeunes peuplements, souvent appliqué avant
que les tiges éliminées soient assez grosses pour être utilisées ou
vendues comme produit forestier. Cette mesure prévient la stagnation
et améliore les conditions de croissance des arbres restants afi n de
leur permettre d'atteindre une plus grande valeur et une meilleure
qualité pour la récolte finale.
Redevance : Somme payable à la province pour le bois récolté sur les
terres de la Couronne.
MRN : Ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick.
PIB : Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure normalisée de
l'activité économique. Il mesure la valeur totale de la production
d'une industrie, moins la valeur des intrants utilisés durant la
production. Il est aussi connu sous le nom de valeur ajoutée.
Feuillus : Arbres généralement à feuilles larges et caduques,
comme l’érable, le bouleau et le peuplier.
Incidence indirecte : Incidence de l'industrie forestière causée
notamment par des industries en amont comme le camionnage, la
production d'électricité et les services financiers.
Sylviculture : Art et science permettant de contrôler l'établissement, la
croissance, la composition, la santé et la qualité des forêts et des
terrains boisés. Elle comprend la plantation, les traitements culturaux et
l'éclaircissage.
Résineux : Arbres qui portent des cônes et des feuilles en forme
d’aiguille et d’écaille, comme l’épinette, le sapin, le cèdre et le pin.
Traitements culturaux : Tout moyen utilisé au profit d'un peuplement
ou d'un arbre individuel à n'importe quel stade de sa vie. Il peut s'agir
de traitements sur le peuplement même ou sur la végétation
concurrente, mais non d'une préparation de terrain ou de coupes de
régénération.
Revenu du travail : Les salaires et traitements, la rémunération des
travailleurs indépendants, et les contributions des employeurs aux
régimes de pension et à l'assurance-emploi.
Titulaire de permis : Titulaire d'un permis de coupe sur les terres
de la Couronne. Les six titulaires de permis actuels au NouveauBrunswick détiennent ensemble dix permis de coupe.
Plantation : Établissement d’une forêt par l'installation de jeunes
plants, de semis ou de boutures dans une région.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
5
Remerciements
Ce projet a été administré par un comité directeur formé de représentants du
ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, du ministère des
Finances du Nouveau-Brunswick et de l'Association des produits forestiers du
Nouveau-Brunswick (APFNB).
Le Conseil économique des provinces de l'Atlantique (CEPA) remercie les
deux ministères gouvernementaux et l'association de l'industrie pour leur
transmission de directives et de données durant le projet. Le CEPA tient
surtout à souligner la collaboration des titulaires de permis et de plusieurs
titulaires de sous-permis qui ont répondu à trois sondages de l'industrie pour
obtenir les renseignements additionnels nécessaires à l'étude. Le ministère
des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick a appuyé financièrement le
projet.
6
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Partie I:
Introduction et renseignements
généraux
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
7
Introduction
L'industrie forestière contribue beaucoup à l'économie du Nouveau-Brunswick. Toutefois, la
croissance de l'industrie est limitée par la quantité de bois disponible. Le présent rapport examine
l'incidence économique possible de récentes propositions pour accroître l'approvisionnement en
bois à long terme sur les terres de la Couronne.
L'industrie forestière est un élément primordial des fondements de
l'emploi et de la production au Nouveau-Brunswick. L'industrie a
rapidement progressé au cours de la dernière décennie, avec un
taux de croissance deux fois supérieur à celui du reste de
l'économie.
Le rapport indique que le Nouveau-Brunswick pourrait
augmenter sensiblement son approvisionnement de résineux à
long terme aux fins commerciales en améliorant la gestion des
terres de la Couronne et en augmentant les dépenses pour la
sylviculture.
Le secteur des pâtes et papiers a longtemps constitué le cœur de
l'industrie forestière. Il s'est diversifié ces dernières années grâce
au recours à de nouveaux procédés pour fabriquer un plus grand
nombre de produits plus élaborés.
Le rapport indique clairement que « sans l’accès à de nouveaux
approvisionnements en bois, il y aura probablement un recul
dans l’industrie forestière de la province. »
Le secteur des produits du bois a connu un grand essor ces dix
dernières années, et il a doublé sa production. Il s'est également
diversifié dans la fabrication de panneaux de particules, de carton
dur et d'autres sous-produits.
Un obstacle important à la croissance et la diversification futures
est la pénurie de bois disponible.
L'industrie et le gouvernement ont retenu conjointement les
services d’une firme d'experts-conseils pour examiner la
possibilité d'accroître l'approvisionnement en bois sur les terres
de la Couronne, qui représentent plus de 40 % de
l'approvisionnement total en bois dans la province.
La province a ensuite demandé au Conseil économique des
provinces de l'Atlantique (CEPA) d’établir l'incidence
économique actuelle de l'industrie forestière du NouveauBrunswick et d'examiner l'incidence économique possible d'une
mise en œuvre des propositions de Jaakko Pöyry.
Le présent rapport expose les résultats de cette analyse. Il vise
à informer et à servir de base pour le débat public sur les
possibilités et stratégies offertes en vue d'accroître
l’approvisionnement en bois disponible sur les terres de la
Couronne.
Le rapport de Jaakko Pöyry Consulting (JPC) intitulé « Évaluation
de l’intendance et de la gestion des forêts de la Couronne du
Nouveau-Brunswick » a été publié en novembre 2002.
8
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Industrie forestière
Aux fins de la présente étude, l'industrie forestière comprend trois grands secteurs : la foresterie et
l'exploitation forestière, les produits du bois, et les pâtes et papiers.
Le présent rapport utilise les données sur l'industrie forestière
publiées par Statistique Canada. Il importe donc de préciser ce
qui est compris dans les définitions de l'industrie.
Foresterie et exploitation forestière. Ce secteur regroupe les
entreprises et les travailleurs qui sont principalement engagés
dans la culture et la récolte d'arbres durant un long cycle de
production (dix ans ou plus). Par conséquent, la production
d'arbres de Noël n'est pas incluse.
Le secteur comprend l'exploitation commerciale de bois d’œuvre
et les pépinières forestières. Une importante activité de ce
secteur est l'exploitation forestière, c'est-à-dire les entreprises et
les travailleurs engagés dans la coupe de bois, la production de
grumes et la production de copeaux de bois en forêt.
Les entreprises qui fournissent principalement des services de
soutien forestiers ne sont pas vraiment incluses dans ce secteur,
comme les services de lutte contre les feux de forêt, les services
de lutte contre les ravageurs et les services d’inventaire forestier
et de reboisement. Toutefois, comme les données étaient
disponibles, les emplois directs du secteur de la foresterie et de
l'exploitation forestière indiqués dans le présent rapport
comprennent aussi les emplois dans les services de soutien
forestiers. Pour toutes les autres variables du rapport, notamment
la production, le revenu du travail et les impôts, les services de
soutien forestiers sont inclus comme une partie de l'incidence
indirecte de l'industrie forestière.
Produits du bois. Ce secteur regroupe les entreprises et les
travailleurs qui sont principalement engagés dans la fabrication
de produits à base de bois. Il comprend trois grands soussecteurs :
• Les scieries, qui transforment les billes en bois d’œuvre et
autres produits semblables.
• Les usines et les manufactures qui améliorent les
caractéristiques naturelles du bois ; elles fabriquent notamment
des produits en bois pour le bâtiment comme les poutrelles, le
placage et le contreplaqué, les panneaux de particules et le
carton dur, ainsi que les panneaux de grandes particules et les
panneaux OSB.
• Les autres fabricants de produits en bois comme les cadres de
portes et de fenêtres, les rampes, les planchers et les panneaux,
les boîtes, les caisses et les barils, les maisons mobiles et les
bâtiments préfabriqués. Les fabricants de meubles en bois,
comme les armoires de cuisine et les chaises et bureaux de
travail, ne font pas partie de ce secteur.
Pâtes et papiers. Ce secteur regroupe les entreprises et les
travailleurs engagés dans la fabrication de pâte, de papier et de
produits de papier. Il comprend les usines de pâte, de papier
journal et d’autres produits comme le papier couché, le papier fin
et le papier de soie, ainsi que le carton. Il comprend aussi les
fabricants de produits en papier et en carton comme les boîtes,
les contenants, les sacs, les articles de papeterie et les produits
sanitaires en papier.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
9
Approvisionnement en bois, sylviculture et aménagement forestier
Les terres de la Couronne constituent la plus grande source de bois au Nouveau-Brunswick et
fournissent environ 43 % du bois utilisé dans les usines du Nouveau-Brunswick.
L'industrie des produits forestiers du Nouveau-Brunswick compte
sur quatre sources de bois. Les terres de la Couronne constituent
la plus grande source et fournissent environ 43 % de
l'approvisionnement en bois.
Les tenures industrielles et les boisés privés fournissent environ
23 % et 21 % du bois respectivement. À ces approvisionnements
provinciaux s'ajoute ces dernières années un volume
d’importation de plus en plus considérable en provenance du
Maine et d'autres provinces canadiennes. Les importations
comptent actuellement pour plus de 13 % de l'approvisionnement
en bois au Nouveau-Brunswick.
Source du bois utilisé au Nouveau-Brunswick
(Moyenne pour la période de 1998 à 2000)
Feuillus Boisés privés
6%
Feuillus Tenures
industrielles
7%
Feuillus Importations
2%
Chaque permis regroupe aussi un nombre désigné de titulaires de sous -permis. À
l’heure actuelle, il y a environ 62 titulaires de sous -permis, et beaucoup d'entre eux
exploitent de petites usines axées sur les ressources forestières.
La coupe annuelle permise est le volume de bois qui peut être récolté chaque année
sans épuiser la ressource. Cette récolte est destinée aux usines des titulaires de permis
et de sous-permis. Le gouvernement obtient des redevances pour le bois récolté sur les
terres de la Couronne. Ces redevances s’élèvent à plus de 50 millions de dollars par
année.
Les titulaires de permis pratiquent la sylviculture, et ils font notamment la plantation, les
traitements culturaux et l'éclaircissage des arbres dans le cadre de leur gestion des
terres de la Couronne. Le gouvernement fournit les semis provenant de la pépinière
gouvernementale (ou une somme équivalente), et il rembourse les titulaires de permis
pour les frais sylvicoles engagés en vertu de taux de remboursement déterminés. Ces
dernières années, le financement gouvernemental total pour la sylviculture sur les terres
de la Couronne s’établissait à environ 22 millions de dollars par année en moyenne.
L'industrie verse aussi environ 4,7 millions de dollars par année dans un fonds de
contributions volontaires pour la sylviculture sur les terres de la Couronne.
Feuillus Couronne
12 %
Résineux Importations
11 %
10
Les forêts de la Couronne du Nouveau-Brunswick sont réparties dans dix permis de
coupe de bois, et chaque permis est assujetti à un accord d'aménagement forestier de
25 ans conclu avec une grande compagnie forestière désignée sous le nom de titulaire
de permis. Ces titulaires sont les gestionnaires des permis de coupe sur les terres de la
Couronne qui relèvent du ministère des Ressources naturelles. Les dix permis de coupe
sur les terres de la Couronne sont actuellement cédés à six titulaires.
Silviculture
Résineux Couronne
31 %
Résineux Boisés privés
15 %
Gestion des terres de la Couronne
Résineux Tenures
industrielles
16 %
Les titulaires de permis ont dépensé 6 millions de dollars en 2001 et plus de 9 millions
en 2002 pour la sylviculture dans leurs tenures industrielles. Les fonds consacrés à la
sylviculture permettront d'accroître les récoltes futures dans les boisés privés et les
terres de la Couronne.
Source: DNR
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Partie II:
Incidence économique actuelle de
l’industrie forestière du NouveauBrunswick
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
11
Production
L'industrie forestière contribue directement pour environ 9 % du PIB du Nouveau-Brunswick. Cette proportion est
supérieure à la contribution directe du secteur forestier à l'économie de la Colombie-Britannique.
L'industrie forestière a contribué directement pour 1,7 milliard de
dollars à l'économie du Nouveau-Brunswick en 2002. Cette
somme correspond à environ 9 % du PIB provincial.
Par ailleurs, l'industrie touristique - qui incorpore une partie des
services d'hébergement et de restauration, des services de
transport et des services de loisirs et de divertissements correspond au quart de l'industrie forestière en importance, et elle
a contribué pour quelque 1,9 % du PIB provincial en 1998.
PIB par industrie, certaines industries
Part de l’économie du Nouveau-Brunswick en 2002 (%)
Le secteur des pâtes et papiers du Nouveau-Brunswick domine
l'industrie forestière, et il a enregistré un PIB estimatif d'environ
800 millions de dollars en 2002. Le secteur des produits du bois
contribue pour une autre tranche de 600 millions de dollars à
l'économie provinciale. Ces deux secteurs ont doublé leur
production au cours des dix dernières années, et ils ont
progressé trois fois plus vite que le reste de l'économie.
Les industries forestières de la Colombie-Britannique, du
Québec et de l'Ontario sont beaucoup plus importantes, mais
l'économie du Nouveau-Brunswick est celle qui dépend le plus
du secteur forestier.
(PIB mesuré en prix constants de 1997)
%
Finances et assurances
8,8
10
Industrie forestière totale
8,7
9
7,8
Industries manufacturières non forestières
Commerce de détail
6,2
Pâtes et papiers
4,2
Télécommunications
4,1
Services publics
3,4
Produits du bois
2,8
Hébergement et restauration
PIB du secteur forestier
Part de l’économie provinciale en 2002 (%)
(PIB mesuré en prix constants de 1997)
8
Pâte et papier
7
6
Produits du bois
5
Foresterie et exploitation
forestière
4
3
2,5
2
Foresterie et exploitation forestière
1,6
1
Mines
1,6
0
NB
Source : Statistique Canada
12
BC
PQ
AB
ON
NS
NL
MB
SK
PE
Source : Statistique Canada
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Exportations
Les exportations de produits forestiers sont les plus importantes au Nouveau-Brunswick après celles des
produits pétroliers raffinés. Elles représentaient environ 37 % des exportations de marchandises ces huit
dernières années.
Les exportations de produits forestiers du Nouveau-Brunswick ont
augmenté rapidement durant les années 1990, pour atteindre un
niveau record de 2,9 milliards de dollars en 2000. Elles ont chuté
au niveau de 2,4 milliards en 2002 à cause du ralentissement de
l'économie américaine, du conflit sur le bois d’œuvre résineux et
de la baisse des prix des marchandises.
Les exportations de bois d’œuvre comptent pour environ le quart
des exportations de produits forestiers du Nouveau-Brunswick,
mais les exportations des produits du bois, comme les cadres de
fenêtres et de portes, les panneaux de particules et le carton dur,
ont augmenté rapidement. On observe une tendance semblable
pour les exportations de produits de plus grande valeur dans le
secteur des pâtes et papiers, et le papier fin a pris de l'importance
au détriment de la pâte commerciale et du papier journal.
Principaux secteurs d’exportation du
Nouveau-Brunswick en 2002 (milliards $)
Les États-Unis constituent de loin le plus grand marché de
produits forestiers du Nouveau-Brunswick, avec environ 84 %
des exportations de ces produits. Elles représentent une valeur
d'environ 2 milliards de dollars par année, soit l'équivalent de
quelque 2 700 $ par résident du Nouveau-Brunswick. Les
exportateurs de bois d’œuvre résineux de la province ont
toujours eu un accès plus ouvert au marché américain, car les
provinces du Centre et de l'Ouest du Canada doivent se
conformer à des contingents et des tarifs supérieurs.
Les exportations à d'autres pays que les États-Unis
correspondaient à environ 0,4 milliard de dollars en 2002, avec
des ventes dans plus de 50 pays.
Exportations de produits forestiers du
Nouveau-Brunswick (milliards $)
3
2,5
Produits pétroliers raffinés
3,2
Industrie forestière totale
2,3
Pâtes et papiers
0,9
Produits du bois
0,9
Électricité
2
Papier et
carton
1,5
Produits alimentaires
Mines
Produits de
papier
Papier journal
1,5
Pâte
1
0,3
0,2
Produits du
bois
0,5
Production Animale
0,2
Machines et mécanismes
0,1
Pêche
0,1
Bois d'oeuvre
0
1993
Source : Statistique Canada
1995
1997
1999
2001
Source : Statistique Canada
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
13
Investissement et productivité
L'industrie forestière du Nouveau-Brunswick a investi plus de 1,2 milliard de dollars au cours des six dernières années, surtout
en machines et équipements nouveaux, afin d'appuyer la croissance de la production et la compétitivité.
Le secteur des pâtes et papiers a investi 710 millions de dollars
au cours des six dernières années, surtout pour l’acquisition de
machines et d’équipements nouveaux. Le secteur des produits du
bois a investi une autre tranche de 356 millions. Dans l’ensemble,
l'industrie forestière a fait des investissements nouveaux de plus
de 1,2 milliard de dollars au cours des six dernières années.
Les investissements récents dans le secteur des produits
forestiers ont pour but de moderniser les usines, de réduire les
coûts, d'accroître l'efficacité, d'augmenter la qualité des produits
et d'améliorer les normes environnementales.
Investissements cumulatifs, certaines industries
Nouveau-Brunswick, 1997-2002 (millions $)
2 344
Industries manufacturières non forestières
Finances et assurances
Transport
Industrie forestière totale
Télécommunications
Services publics
Pâtes et papiers
Mines
Commerce de détail
Construction
Produits du bois
Services professionnels et scientifiques
Foresterie et exploitation forestière
Cultures agricoles
Hébergement et restauration
Pêche
1 606
1469
1 212
1 200
La productivité du travail, soit le PIB réel par heure travaillée,
dépend de nombreux facteurs comme l'intensité capitalistique
d'une industrie, la taille de l’usine, le niveau de compétence de
la main-d’œuvre, la sophistication technologique, l'efficacité
opérationnelle et la valeur marchande des produits fabriqués.
Le secteur des produits forestiers est l'un des rares au NouveauBrunswick où la productivité du travail est supérieure à la
moyenne canadienne.
La productivité du secteur des produits du bois du NouveauBrunswick est environ 2 % supérieure à la moyenne
canadienne, mais elle est moins importante que celle de la
Colombie-Britannique.
La productivité des usines de pâtes et papiers du NouveauBrunswick a beaucoup augmenté depuis la fin des années 1980,
et elle est environ 15 % supérieure à la moyenne nationale à
l'heure actuelle, juste derrière le Québec et environ 10 %
derrière l'Alberta.
949
708
661
645
453
356
260
149
133
106
74
0
500
Toutefois, l'étude de Jaakko Pöyry a souligné le fait que la
compétitivité de coût global est menacée, car les usines de
pâtes du Nouveau-Brunswick ont les coûts de fabrication parmi
les plus élevés des producteurs comparables.
1 000
1 5 00
2 000
2 50 0
Source : Statistique Canada
14
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Emploi et rémunération
Environ 17 300 Néo-Brunswickois occupaient un emploi direct dans l'industrie forestière l'an dernier,
soit environ 5 % de l'emploi provincial. Il s'agissait également d'emplois bien rémunérés.
Le secteur des produits du bois est la plus grande source
d'emploi dans l'industrie forestière, et il a fourni du travail à
environ 7 000 personnes en 2002. Le secteur des pâtes et
papiers procurait de l'emploi à 5 500 autres travailleurs, et celui
de la foresterie et de l'exploitation forestière employait environ 4
800 personnes. Par ailleurs, on enregistrait moins de 11 000
emplois dans l'industrie touristique en 1998.
À la suite d'un déclin durant la récession au début des années
1990, les emplois dans l'industrie forestière sont passés de moins
de 13 000 en 1993 à environ 20 000 en 2000, et plus de la moitié
des nouveaux emplois étaient concentrés dans le secteur des
produits du bois. L'emploi total dans l'industrie forestière a
diminué depuis 2000 en raison de la faiblesse du marché actuel
pour les produits forestiers.
Emploi par industrie, certaines industries
Nouveau-Brunswick, 2002 (en milliers)
Les emplois dans l'industrie forestière sont bien rémunérés. Le
secteur des pâtes et papiers est l’un des meilleurs au NouveauBrunswick avec une rémunération hebdomadaire moyenne de
933 $ en 2002, soit plus de 50 % supérieure à la moyenne pour
toutes les industries.
Même le secteur de la foresterie et de l'exploitation forestière,
avec une rémunération hebdomadaire moyenne de 674 $,
dépasse de plus de 10 % la moyenne provinciale. La
rémunération hebdomadaire dans le secteur des produits du
bois a augmenté de 25 % depuis 1996, soit près du double de la
rémunération moyenne au Nouveau-Brunswick.
Rémunération hebdomadaire moyenne, certaines
industries Nouveau-Brunswick, 2002 ($)
Mines
1 042
933
Pâtes et papiers
Commerce de détail
42,9
Soins de santé
42,7
Hébergement et restauration
26,1
Services aux entreprises
20,6
Transport
20,2
Industrie forestière totale
17,3
Autres industries manufacturières
16,3
Fabrication de produits alimentaires
Produits du bois
10,7
7,0
Pâtes et papiers
5,5
Agriculture
5,1
Foresterie et exploitation forestière
4,8
838
803
751
Industrie forestière totale
Produits du bois
Transport
Foresterie et exploitation forestière
694
691
674
652
646
Industries manufacturières non forestières
Construction
608
Toutes les industries
Santé
565
438
419
Commerce de détail
Services aux entreprises
Hébergement et restauration
Source : Statistique Canada
916
Services publics
Télécommunications
Finances et assurances
268
Source : CEPA/ Statistique Canada
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
15
Emploi par région
Le plus grand nombre d'emplois de l'industrie forestière se trouvent dans les régions à
prédominance rurale du Nord du Nouveau-Brunswick. Ces régions sont plus sensibles à une
réduction dans la taille du secteur forestier du Nouveau-Brunswick.
Le CEPA a fait la répartition estimative des emplois dans
l'industrie forestière par comté. L'emplacement des grands
fabricants de produits forestiers est indiqué sur la carte de la page
suivante.
Les comtés de Restigouche et Northumberland ont le plus grand
nombre de travailleurs forestiers dans leurs grandes usines de
pâtes et papiers et leurs scieries. Les comtés de York,
Madawaska et Saint John ont aussi un grand nombre d’employés
dans les usines de produits forestiers.
Nombre estimatif d’emplois forestiers directs
par comté au Nouveau-Brunswick en 2002
Resti gouch e
No rth umberland
York
M adawaska
Sai nt Joh n
Westmorland
Gloucester
Carleto n
Charlotte
Victoria
Kings
Queens
Kent
Sunbury
Albert
Pâtes et papiers
Produits du bois
Foresterie et exploitation
forestière
0
500
1 000
1 500
2 000
2 500
Source : CEPA/ Statistique Canada
16
En matière d'emploi, Restigouche dépend le plus de l'industrie
forestière, qui compte directement pour presque 18 % des
emplois dans le comté. De plus, le secteur forestier compte
directement pour plus de 10 % des emplois dans les comtés de
Northumberland, Madawaska et Queens.
En général, l'industrie forestière est un employeur plus important
dans les comtés qui sont plus ruraux et qui ont des taux de
chômage plus élevés. Ces régions sont les plus sensibles à une
réduction dans la taille du secteur forestier du NouveauBrunswick.
Emplois forestiers directs par rapport à l'emploi total au
Nouveau-Brunswick en 2002 (%)
Restigouche
Northumberland
Madawaska
Queens
Victoria
Carleton
Charlotte
Saint John
York
Kent
Gloucester
Sunbury
Westmorland
Kings
Albert
0%
5%
10%
15%
20%
Source : CEPA/ Statistique Canada
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Répartition régionale des activités du secteur forestier manufacturier
La carte indique l'emplacement
des grands fabricants de
produits forestiers.
Quatre grands groupes d'activité
manufacturière forestière sont
bien manifestes : dans le Nord
de la province, le long de la
frontière avec le Maine au nordouest, autour de Miramichi et
dans la région de Saint-Jean.
On trouve aussi un grand
nombre de petites entreprises et
scieries
réparties
dans
l’ensemble de la province.
Fredericton est un grand centre
de recherches et de services
administratifs pour l’industrie
forestière.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
17
Incidence de l'industrie forestière (PIB) en 2002 au Nouveau-Brunswick
L'industrie forestière est un des piliers de l'économie du Nouveau-Brunswick, et elle engendre une
activité économique de plus de 400 millions de dollars dans d'autres secteurs.
L'industrie
forestière
du
Nouveau-Brunswick
contribue
directement pour environ 1,7 milliard de dollars à l'activité
économique (PIB) de la province. Elle engendre une autre
tranche de 420 millions dans d'autres secteurs non forestiers. En
matière d’effets indirects, l'industrie forestière représente plus du
dixième (11,2 %) de la production dans l'économie du NouveauBrunswick.
Les secteurs qui profitent le plus des retombées de l'industrie
forestière sont notamment les entreprises offrant des services
généraux de fonctionnement, de bureau et de restauration pour
les grandes usines de pâtes et papiers; les services de production
et de distribution d'électricité, les entreprises de camionnage et
les fournisseurs de diesel et d’essence; les entreprises de
services financiers et de services juridiques et comptables; les
services de soutien forestiers; les entreprises de transport
ferroviaire et maritime, et les entreprises qui offrent des services
de réparation et d'entretien.
Incidence de l’industrie forestière (PIB) en 2002 au
Nouveau-Brunswick ($ millions)
Industrie
forestière
Incidence directe
Incidence indirecte
Total
1 710
420
2 130
Proportion du total
pour le Nouveau-Brunswick
9%
2,2 %
11,2%
Estimation de l’incidence économique indirecte
L'industrie forestière doit recourir à des intrants et services
fournis par d'autres secteurs. Quand l'industrie forestière prend
de l'expansion, elle augmente la demande pour ces autres biens
et services. À mesure que la demande augmente dans ces
secteurs non forestiers, il en va de même dans leur volume
d’emploi et leur revenu du travail.
La présente section évalue l'incidence de l'industrie forestière
sur des secteurs non forestiers du Nouveau-Brunswick. Les
estimations sont fondées sur le modèle des entrées-sorties de
Statistique Canada pour le Nouveau-Brunswick en 1999, la plus
récente version disponible.
Le modèle des entrées-sorties montre les effets d'une expansion
dans chacun des trois secteurs forestiers sur la production,
l'emploi et le revenu dans d'autres secteurs de l'économie. Ces
effets indirects ont été mis à l’échelle pour correspondre à la
taille actuelle de l'industrie forestière.
Les secteurs des produits du bois et des pâtes et papiers
utilisent des intrants (bois et bois à pâte) provenant du secteur
de la foresterie et de l'exploitation forestière. Le secteur des
pâtes et papiers utilise aussi des intrants (copeaux) provenant
du secteur des produits du bois. Ces effets indirects sur d'autres
secteurs forestiers sont déduits des calculs relatifs à la part de
l'incidence économique directe de l'industrie forestière.
Source : CEPA
18
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Incidence de l'industrie forestière sur l’emploi et la rémunération
Pour chaque tranche de 100 emplois directs dans l'industrie forestière, 35 emplois sont créés
indirectement dans d'autres secteurs. En incluant ces emplois indirects, l'industrie forestière soutient
23 400 emplois au Nouveau-Brunswick.
Quelque 17 300 Néo-Brunswickois travaillent directement dans
l'industrie forestière, et 6 100 autres d'emplois dans les secteurs
non forestiers dépendent de l'industrie forestière. Avec ses
emplois indirects, l'industrie forestière représente près de 7 % de
l'emploi au Nouveau-Brunswick.
L'industrie forestière constitue une masse salariale estimative
directe de 705 millions de dollars. En incluant les rémunérations
des employés autonomes et les contributions des employeurs aux
régimes de pension et à l'assurance-emploi, on obtient un revenu
du travail de près de 850 millions de dollars.
Le revenu du travail total dans l'industrie forestière, y compris les
effets indirects, était évalué à 1,1 milliard de dollars en 2002. Ce
montant représente près du dixième du revenu du travail du
Nouveau-Brunswick, et il confirme le caractère très rémunérateur
des emplois dans le secteur forestier.
Le secteur du camionnage contribue le plus à l'emploi dans
l'industrie forestière, avec un nombre estimatif de 1 100 emplois,
et 200 autres emplois sont concentrés dans le transport
ferroviaire et maritime. Il faut compter plus de 400 emplois dans
le secteur de la réparation et l'entretien. L’industrie crée aussi
beaucoup d'emplois dans les secteurs des finances, des
assurances et de l'immobilier, dans la production et la
distribution d'électricité, et dans les services professionnels et
autres services aux entreprises (comme les services juridiques
et la comptabilité).
Nombre estimatif d'emplois créés dans la province par
l’industrie forestière du Nouveau-Brunswick en 2002
Camionnage
Finances et assurances
Commerce de détail
Commerce de gros
Incidence de l'industrie forestière sur
l’emploi en 2002 au Nouveau-Brunswick
Industrie
forestière
Proportion du total pour le
Nouveau-Brunswick
Service public d'électricité
Réparation et entretien
Services professionnels et
scientifiques
Services aux entreprises
Emplois directs
17 300
5,0%
Emplois indirects
6 100
1,8%
Total
23 400
6,8%
Source : CEPA
Transport ferroviaire et maritime
Construction
0
400
800
1 200
Source: CEPA
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
19
Incidence de l'industrie forestière sur les recettes fiscales
L'industrie forestière engendre des recettes estimatives de 264 millions de dollars pour le
gouvernement du Nouveau-Brunswick. Ce montant représente environ 1 $ pour chaque tranche de 18
$ dépensée par le gouvernement provincial.
En incluant les effets indirects sur d'autres secteurs, l'industrie
forestière du Nouveau-Brunswick engendre plus de 500 millions
de dollars en recettes fiscales provinciales et fédérales. Un
montant estimatif de 264 millions revient au gouvernement
provincial. Ces impôts représentent environ 9 % des recettes
autonomes au Nouveau-Brunswick, et 5,5 % des recettes totales
du gouvernemental provincial quand les transferts fédéraux sont
inclus.
Quelque 51 millions de dollars de redevances sont versés pour
la récolte de bois sur les terres de la Couronne.
L’impôt indirect net de 47 millions de dollars comprend d'autres
taxes sur la production ou les produits, surtout l’impôt foncier et
l'impôt sur le capital des grandes sociétés.
L'impôt sur le revenu des particuliers payé par les employés de
l'industrie forestière, ou par ceux dont l’emploi dépend du secteur
forestier, constitue la plus grande source individuelle de revenu,
et il s’élève à 83 millions de dollars en recettes fiscales
provinciales. Ces travailleurs procurent une somme additionnelle
de 55 millions de dollars sous forme de TVH quand ils utilisent
leur salaire pour acquérir des biens et services.
Incidence de l'industrie forestière sur les recettes fiscales en 2002 au Nouveau-Brunswick ($ millions)
20
Provincial
Fédéral
Total
Impôt sur le revenu des particuliers
Taxe de vente au détail (TVH)
Redevances
Impôt indirect net
83
55
51
47
134
44
0
8
21 7
99
51
55
Impôt sur le revenu des sociétés
28
51
79
Total
264
238
502
Source: CEPA
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Évaluation de l’incidence économique actuelle
L'industrie forestière est un pilier de l’économie du NouveauBrunswick. En effet, la province dépend plus du secteur forestier
que ce n'est le cas en Colombie-Britannique.
L'industrie forestière du Nouveau-Brunswick compte pour 30 à 40
% des exportations de la province. En incluant les effets indirects
sur les secteurs des approvisionnements, l'industrie forestière
représente environ 7 % des emplois au Nouveau-Brunswick, plus
de 9 % du revenu du travail, 11 % du PIB, et environ 9 % des
recettes autonomes du gouvernement provincial.
L'industrie forestière procure directement plus de 17 000 emplois
bien rémunérés. Ces emplois ont une importance particulière
dans de nombreuses collectivités rurales.
Les forêts du Nouveau-Brunswick offrent d'autres avantages
économiques et sociaux, notamment pour les activités récréatives
et touristiques. Les compagnies forestières appuient également
des projets éducatifs et communautaires dans l’ensemble de la
province.
Il faut compter sur un investissement continu pour maintenir la
compétitivité internationale de ce secteur. Toutefois, les
entreprises hésitent à investir devant un risque de pénurie de
bois « comme ce sera le cas pour l'industrie des résineux de la
province avec la présente stratégie d'aménagement forestier »
(JPC, 2002).
Le rapport de Jaakko Pöyry indique clairement que « sans
l'accès à de nouveaux approvisionnements en bois, il y aura
probablement un recul dans l'industrie forestière de la
province ». Des milliers d'emplois bien rémunérés, dont un
grand nombre dans les zones rurales, et des dizaines de
millions de dollars de recettes fiscales sont par conséquent
menacés.
Le rapport de Jaakko Pöyry recommande d'accroître
l'approvisionnement à long terme de bois sur les terres de la
Couronne grâce à l’accroissement des travaux sylvicoles. La
prochaine section du présent rapport évalue l'incidence
économique possible de ces propositions pour l'économie du
Nouveau-Brunswick.
Les secteurs des produits du bois et des pâtes et papiers du
Nouveau-Brunswick ont progressé rapidement ces dix dernières
années, et ils ont fait de nouveaux investissements considérables
pour améliorer les installations, fabriquer des produits de plus
grande valeur, rehausser les normes environnementales et
accroître la productivité.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
21
Partie III :
Incidence économique possible
des propositions de Jaakko Pöyry
22
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Propositions de Jaakko Pöyry pour les terres de la Couronne
Jaakko Pöyry a montré de quelle façon la récolte de résineux à long terme sur les terres de la
Couronne pourrait être presque doublée tout en respectant les objectifs en matière de
biodiversité. Quelles en seraient les implications pour l'économie du Nouveau-Brunswick?
Jaakko Pöyry a examiné les politiques et pratiques forestières du
Nouveau-Brunswick par rapport à divers modèles mondiaux. On a
constaté que la Finlande récolte régulièrement 65 % plus de bois
en forêt par hectare que le Nouveau-Brunswick. Les expertsconseils ont décrit les mesures qu’il faudrait prendre pour doubler
l'approvisionnement à long terme de résineux sur les terres de la
Couronne.
• Jaakko Pöyry a recommandé que l'approvisionnement en bois
commercial soit considéré comme un objectif primordial dans la
gestion des terres de la Couronne, plutôt qu'un but à atteindre
après la réalisation d'autres objectifs.
• Les dépenses annuelles en sylviculture doivent être
augmentées considérablement. De plus, il faudrait modifier les
règles de gestion actuelles pour permettre de planter davantage
plutôt que de compter sur la régénération naturelle.
Les incidences économiques examinées ci-après comprennent
les effets possibles sur la production, sur l’emploi, sur les
revenus et sur les recettes fiscales.
Comme les propositions de Jaakko Pöyry impliquent des
changements dans l'approvisionnement en bois à long terme,
l'analyse est faite avec une projection de 80 ans. L’année 2062
sert de référence aux fins de la présentation, car il s'agit de la
date la plus rapprochée pour constater manifestement tout l’effet
des propositions de Jaakko Pöyry, c'est-à-dire l'augmentation de
l'approvisionnement en bois.
Le modèle et les hypothèses utilisés pour la présente analyse
sont décrits, et les résultats sont ensuite présentés et évalués.
Même avec ces propositions, Jaakko Pöyry indique qu'il faudrait
environ 35 ans pour commencer à noter un accroissement de la
coupe annuelle permise sur les terres de la Couronne. D'ici là,
l'approvisionnement en bois provenant des terres de la Couronne
resterait essentiellement uniforme.
La présente section du rapport évalue l'incidence économique
possible d'une mise en œuvre de ces propositions. Que
signifieraient ces recommandations pour l'industrie forestière du
Nouveau-Brunswick ? Quelle serait l'incidence économique sur
l’ensemble de l'économie du Nouveau-Brunswick?
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
23
Méthode et principales hypothèses
Méthode
La méthode du CEPA suppose qu’une augmentation
proportionnelle dans l'approvisionnement en bois entraînera la
même augmentation proportionnelle dans la fabrication de
produits forestiers.
La production dans le secteur de la foresterie et de l'exploitation
forestière devrait augmenter proportionnellement à la récolte de
bois dans la province. Les secteurs des produits du bois et des
pâtes et papiers dépendent de la croissance dans
l'approvisionnement total en bois disponible (récolte provinciale
plus importations).
Il faut donc évaluer l'approvisionnement en bois relatif aux
tenures industrielles, aux boisés privés et aux achats, en plus de
l'approvisionnement sur les terres de la Couronne. Dans un
accord conclu entre l'industrie et le gouvernement, on a établi les
hypothèses nécessaires pour évaluer l'approvisionnement tiré de
ces autres sources.
Jaakko Pöyry a fourni des projections pour la récolte de résineux
et de feuillus sur les terres de la Couronne et pour le nombre
d’hectares devant être soumis à chaque traitement sylvicole pour
obtenir l'approvisionnement en bois accru.
Les études de l'industrie ont permis de recueillir des données
additionnelles, comme l'approvisionnement en bois prévu dans
les tenures industrielles en fonction des plans de gestion actuels,
les estimations récentes des coûts pour la sylviculture sur les
terres de la Couronne, et les estimations de la main-d’œuvre
nécessaire pour la sylviculture.
24
Principales hypothèses
• Tous les intrants industriels nécessaires sont disponibles, et les prix relatifs des
intrants sont constants. Une production accrue peut être écoulée à des prix réels
constants.
• Il y a une tendance accrue dans les secteurs des produits du bois et des pâtes et
papiers pour obtenir une plus grande valeur ajoutée.
• L'emploi progresse au même rythme que la production, après redressement pour
tenir compte de la croissance dans la productivité du travail. Les taux de croissance
dans la productivité du travail étaient fondés sur une évaluation des tendances
passées et sur des discussions avec des spécialistes de l’industrie.
• Les hausses dans la productivité du travail donnent lieu à des hausses salariales.
• L'incidence indirecte de l'industrie forestière sur d'autres secteurs est fondée sur le
même modèle des entrées-sorties présenté dans la partie I du présent rapport.
• Les taux d’imposition sont constants.
• Comme les prix réels du bois sont constants, les redevances augmentent
proportionnellement à la récolte prévue sur les terres de la Couronne. Cette hypothèse
est fondée sur l’examen de documents pertinents et sur des discussions avec des
spécialistes de l'industrie. Pour illustrer la gamme de résultats possible, des
estimations pour les redevances sont également présentées en fonction de
l'hypothèse que les prix réels du bois augmentent de 0,5 % par année.
• Les importations diminuent à court terme à cause de la demande concurrentielle de
régions avoisinantes, mais elle reste constante par la suite.
• L'approvisionnement en bois dans les tenures industrielles correspond aux plans de
gestion actuels et aux activités sylvicoles actuelles.
• L'approvisionnement en bois dans les boisés privés diminue un peu à court terme,
car les récoltes sont actuellement supérieures aux niveaux estimatifs durables. Par la
suite, l'approvisionnement augmente à cause de l’activité sylvicole accrue.
• L'année 1999 sert de base pour l’approvisionnement en bois afin qu’il corresponde
aux données du modèle des entrées-sorties.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Scénarios
Le CEPA évalue l'incidence économique possible de l'industrie forestière en vertu de deux scénarios. En 2062, l'approvisionnement total en
bois au Nouveau-Brunswick aura augmenté de 22 % en vertu du scénario 1 et de 37 % en vertu du scénario 2.
Scénario 1:
En vertu de ce scénario, l'approvisionnement en bois est fondé sur les politiques, les plans de gestion et les activités sylvicoles
actuellement en vigueur pour les terres de la Couronne et les boisés privés. Il se produit une baisse à court terme dans l'approvisionnement en
bois, surtout attribuable à une diminution de la récolte dans les boisés privés et à un déclin dans les importations. Les dépens es courantes en
sylviculture entraînent une augmentation à long terme dans la récolte de résineux dans les tenures industrielles et les terres de la Couronne. Par
rapport à l'année de base (1999), la récolte de 2062 dans les tenures industrielles est augmentée de 68 %, et la récolte sur les terres de la
Couronne est augmentée de 23 %. L'approvisionnement tiré des boisés privés se redresse avec le temps, mais les importations se m aintiennent
à de bas niveaux. L'approvisionnement en feuillus ne varie presque pas durant la période de projection.
Scénario 2:
L'approvisionnement en bois tiré des tenures industrielles, des boisés privés et des importations est le même que dans le scénario 1. La récolte
de feuillus sur les terres de la Couronne est essentiellement la même que dans le scénario 1. La grande différence est le fait que la récolte de
résineux sur les terres de la Couronne est beaucoup plus élevée en raison des activités sylvicoles accrues découlant des recommandations de
Jaakko Pöyry. Dans le présent scénario, la récolte de résineux sur les terres de la Couronne en 2062 est de 79 % plus élevée qu’en 1999.
Approvisionnement en bois prévu dans les scénarios 1
et 2 pour le Nouveau-Brunswick (millions m3 /année)
Approvisionnement additionnel sur
les terres de la Couronne selon le scénario 2
18
Approvisionnement
total en bois
selon le scénario 1
16
Approvisionnement total prévu en résineux et en
feuillus au Nouveau-Brunswick (millions m3 /année)
14
S cénario 2
12
10
14
Résineux
Importations
Boisés privés
12
8
Scénario 1
10
6
Tenures industrielles
8
Feuillus
4
6
4
2
Terres de la
Couronne
2
Scén ario 2
0
0
Année
2007
de base
(1999)
2017
2027
2037
Moyenne annuelle calculée sur cinq ans
2047
2057
2067
2077
Source : CEPA/Jaakko Pöyry
Année
2007
de base
(1999)
201 7
202 7
2 037
Moyenne annuelle calculée sur cinq ans
204 7
2057
2067
2077
Source : CEPA/Jaakko Pöyry
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
25
Incidence économique possible : PIB et emploi
En vertu du scénario 2, le PIB de l'industrie forestière augmente de 46 % en tenant compte des effets
indirects, tandis que l'emploi ne varie essentiellement pas en tenant compte des effets indirects. En
vertu du scénario 1, l’emploi diminue considérablement.
Le CEPA estime que le PIB de l'industrie forestière, y compris
ses
effets
indirects
sur
d'autres
secteurs
des
approvisionnements, augmentera de 29 % en vertu du scénario
1. Il devrait augmenter de 46 % en vertu du scénario 2 pour
passer à 3,1 milliards de dollars, ce qui représente un gain de
360 millions de dollars (17 %) dans la production par rapport au
scénario 1.
La croissance de la productivité du travail dans l'industrie
forestière et dans d'autres secteurs atténue la croissance de
l'emploi. En effet, en l'absence d’une grande croissance de la
production, l'emploi diminue effectivement.
En vertu du scénario 1, on enregistre une perte de 850 emplois
forestiers directs et de 1 800 emplois indirects d'ici 2062. On
prévoit donc un nombre total d'environ 20 750 emplois forestiers
en tenant compte des effets indirects, soit environ 11 % de
moins qu'à l'heure actuelle.
Incidence possible de l'industrie forestière
sur le PIB au Nouveau-Brunswick (millions $, prix de 2002)
(y compris l'incidence économique directe et indirecte)
2062
Scén ario 1
2 1 32
2 7 58
29 %
Scén ario 2
2 1 32
3 1 19
3 61
Incidence prévue de l'industrie forestière
sur l’emploi total au Nouveau-Brunswick
(y compris l'incidence économique directe et indirecte)
Changement par
rapport à 2002
2002
2062
Scén ario 1
23 400
20 750
-11,3 %
46 %
Scén ario 2
23 400
23 500
0,4 %
17 %
Incidence différentielle
2 750
11,7 %
Source : CEPA
26
Ce nombre prévu d'emplois peut varier selon les hypothèses en
matière de productivité. Si la productivité augmente plus
rapidement que prévu dans les hypothèses actuelles, les
niveaux d'emploi seront inférieurs à ces prévisions. Par contre,
si la productivité augmente plus lentement que prévu dans les
hypothèses actuelles, les niveaux d'emploi seront supérieurs à
ces prévisions.
Changement par
rapport à 2002
2002
Incidence différentielle
En vertu du scénario 2, la croissance de la production est assez
forte pour engendrer la création de 1 350 nouveaux emplois (8
%) d'ici 2062. On prévoit une perte de 1 250 emplois indirects.
On projette un nombre total estimatif de 23 500 emplois
forestiers en tenant compte des effets indirects, soit environ
100 emplois de plus que les niveaux actuels.
Source : CEPA
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Incidence économique possible : Recettes fiscales
On prévoit que les recettes fiscales totales de la province s’établiraient à près de 400 millions de
dollars en vertu du scénario 2. Une grande partie de cette augmentation est attribuable aux
redevances accrues pour le bois récolté sur les terres de la Couronne.
Les recettes fiscales augmentent à mesure que la production, le
revenu du travail et les profits augmentent. Toutefois, on
enregistre une plus grande augmentation dans les redevances
pour la coupe de bois, compte tenu de la croissance rapide de la
récolte sur les terres de la Couronne.
Ces estimations sont fondées sur l'hypothèse de prix constants
pour le bois. Si les prix du bois augmentent en termes réels de
0,5 % par année, les redevances en vertu du scénario 2 seraient
d'environ 118 millions de dollars en 2062, plutôt que 90 millions
avec des prix constants pour le bois.
En vertu du scénario 2, les recettes fiscales totales devraient
atteindre quelque 394 millions de dollars, soit 50 % de plus qu'à
l'heure actuelle. Ces recettes s'établiraient à environ 58 millions
de dollars (22 %) de plus que le niveau du scénario 1. Le gain
différentiel dans les recettes fiscales représente environ 1,2 %
des dépenses actuelles du gouvernement provincial.
Incidence prévue de l’industrie forestière sur les recettes fiscales
provinciales au Nouveau-Brunswick (millions $, prix de 2002)
(y compris les incidences directes et indirectes)
Incidence différentielle
2002
Scé nario 1
2062
Scén ari o 2
2062
S2 - S1
% de
2002
Impôt sur le revenu des particuliers
83
104
118
14
17 %
Taxe de vente au détail (TVH)
55
70
79
9
17 %
Redevances
51
66
90
24
48 %
Impôt indirect net
47
58
65
7
14 %
Impôt sur le revenu des sociétés
28
37
41
4
16 %
264
336
394
58
Total
22 %
Source : CEPA
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
27
Incidence de la sylviculture : Dépenses
L'augmentation de l’approvisionnement en bois sur les terres de la Couronne peut seulement être
obtenue avec une augmentation considérable des dépenses consacrées à la sylviculture. En vertu du
scénario 2, les dépenses annuelles pour la sylviculture sont d'abord doublées pour atteindre le
niveau de plus de 50 millions de dollars, mais elles s’établissent en moyenne à environ 35 millions de
dollars par année à long terme.
En vertu du scénario 1, les coûts moyens annuels pour la
sylviculture seraient d'environ 28 millions de dollars, et la plus
grande partie de ce montant serait consacrée à l'éclaircie
précommerciale (EPC).
En vertu du scénario 2, ces coûts doublent au début pour
s’établir à près de 55 millions de dollars, surtout à cause d’une
plus grande plantation de résineux. Avec le temps, les coûts
diminuent régulièrement pour s’établir à environ 35 millions de
dollars par année, soit environ 7 millions de dollars (30 %) de
plus que dans le scénario 1.
Dépenses en sylviculture – Scénario 1
(millions $)
60
Dépenses en sylviculture – Scénario 2
(millions $)
60
EPC
EPC
50
50
Traitements
culturaux
40
Traitements
culturaux
40
Plantation
Plantation
30
30
20
20
10
10
0
2002
2012
2022
2032
2042
2052
2062
2072
Moyenne annuelle calculée sur cinq ans
Source : CEPA/ Jaakko Pöyry
28
0
2002
2012
2022
2032
2042
2052
2062
2072
Moyenne annuelle calculée sur cinq ans
Source : CEPA/ Jaakko Pöyry
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Incidence de la sylviculture : Financement
Les dépenses nécessaires pour la sylviculture en vertu du
scénario 2 représentent un montant additionnel de 27 millions de
dollars par année durant les cinq premières années, pour ensuite
baisser et s'établir à un montant additionnel de 7 millions de
dollars par année. Il est avantageux pour la province et l'industrie
de faire ces investissements, mais des décisions doivent être
prises pour le financement de ces dépenses additionnelles.
Ces dépenses accrues pour la sylviculture procurent un
avantage direct à la province, puisque le revenu du travail
compte pour la majorité de ces dépenses et que les semis sont
produits dans la province. Le CEPA estime que l'augmentation
de l'impôt sur le revenu des particuliers et des recettes de la
TVH découlant de ces dépenses pourrait représenter de 2 à 2,5
millions de dollars par année durant les cinq premières années.
À cet égard, il serait bon de mettre les choses en contexte. À titre
de comparaison pour le gouvernement provincial, l'augmentation
initiale annuelle de 27 millions de dollars équivaut à environ
0,55 % des dépenses de la province. À titre de comparaison pour
l'industrie, cette augmentation représente environ 0,7 % de la
valeur des expéditions de produits forestiers, ou environ 15 % de
l’investissement annuel de capitaux par l'industrie des produits
forestiers au cours des six dernières années.
Le CEPA a estimé la valeur actuelle nette des dépenses
accrues pour la sylviculture et l'augmentation conséquente des
recettes fiscales en vertu du scénario 2. Ces estimations sont
indiquées pour divers taux d’actualisation dans le tableau ciaprès.
Le taux de rendement interne, soit le taux d’actualisation
correspondant à la valeur nette actuelle de zéro, se situerait
entre 3,4 et 3,5 %. Cette fourchette correspond à la fourchette
estimative des valeurs pour le montant de l'impôt sur le revenu
et les recettes de la TVH qui reviennent au gouvernement par
suite de plus grandes dépenses en sylviculture.
Valeur actuelle nette des dépenses accrues et des recettes fiscales en
vertu du scénario 2 (prix de 2002)
Taux d'actualisation réel
Valeur actualisée nette (millions $)
2%
7 09
3%
114
3, 4 %
0
4%
-8 4
5%
-1 55
* Aux fins de calcul, ces estimations prévoient que les dépenses accrues sont financées par le gouvernement. Elles ne
tiennent pas compte des changements apportés à d'autres dépenses et taux d’imposition du gouvernement pour
financer les dépenses accrues en sylviculture, et elles supposent que l'approvisionnement en bois reste constant audelà de la période de projection de 80 ans.
Source : CEPA
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
29
Incidence de la sylviculture : Emploi
En vertu du scénario 2, le nombre d'emplois en sylviculture passe immédiatement d'environ
1 150 à 2 000. Cette éventualité augmente considérablement l'emploi à court terme dans les zones
rurales.
En vertu du scénario 1, quelque 1 150 emplois sont nécessaires
pour la sylviculture en moyenne chaque année. Environ 60 % de
ces postes s'appliquent à l'éclaircie précommerciale (EPC).
Selon la répartition actuelle de l'emploi dans le secteur de la
foresterie et de l'exploitation forestière, plus de la moitié de ces
emplois additionnels (55 %) se retrouveraient dans les cinq
comtés les plus nordiques de la province. Cette région compte
pour près de 40 % des chômeurs, mais elle renferme seulement
30 % de la population active de la province. Puisque certaines
régions ont déjà de la difficulté à attirer des travailleurs forestiers
durant les mois d'été, il pourrait s'avérer nécessaire d’ajouter
des encouragements ou de recourir à des sources de maind’œuvre non traditionnelle.
En vertu du scénario 2, quelque 2 000 travailleurs sont
nécessaires annuellement pendant les cinq premières années, et
presque la moitié de cet effectif est utilisé pour la plantation. Il faut
donc compter sur 660 planteurs additionnels et près de 200
travailleurs pour l'éclaircie précommerciale.
Les emplois en sylviculture sont toutefois très saisonniers : les
planteurs travaillent environ 16 semaines par année en moyenne,
et ceux affectés à l'éclaircie précommerciale travaillent environ 22
semaines par année.
Au bout de vingt ans environ, le nombre additionnel de
travailleurs en sylviculture qui seraient nécessaires en vertu du
scénario 2 correspond généralement à 100 postes ou moins.
Emploi en sylviculture sur les terres de la Couronne
Moyenne annuelle calculée sur cinq ans et débutant l’année
2002
2007
2012
2017
2022
2027
2032
2037
2042
2047
2052
2057
2062
2067
2072
2077
Scén ar io 1
11 4 4
10 11
1 1 24
1 13 9
1 11 8
11 9 9
11 37
1 1 32
1 05 9
1 08 1
10 7 4
10 65
1 0 23
1 05 5
1 07 7
10 9 7
Scén ar io 2
19 9 9
11 30
1 5 83
1 35 3
1 22 0
11 5 3
12 17
1 1 77
1 20 6
1 13 3
11 2 6
11 26
1 1 26
1 12 6
1 12 6
11 2 6
Emplois additionnels
en vertu du scénario 2
85 4
11 9
4 59
2 14
10 1
-4 6
80
44
1 47
52
52
61
1 04
72
49
29
Note: Les besoins futurs concernant l'emploi en sylviculture peuvent être moindres que prévu, car aucune
marge n’a été retenue pour les améliorations dans la productivité du travail.
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Source : CEPA/Jakko Poyry
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
Conclusions
L'industrie forestière est un pilier de l'économie du
Nouveau-Brunswick, car elle procure des emplois bien rémunérés
à des milliers de travailleurs et contribue beaucoup à la
production et aux exportations.
L'industrie forestière fournit actuellement quelque 5,5 % des
recettes du gouvernement du Nouveau-Brunswick. Pour mettre
cette donnée en contexte, précisons qu’elle représente le
financement d'environ 245 infirmières à temps plein, 191 lits
d'hôpitaux, 19 écoles et 410 éducateurs. Par ailleurs, elle
représente les budgets combinés des ministères des Ressources
naturelles, de l'Agriculture, des Pêches et de l’Aquaculture, de
l'Environnement, des Entreprises, du Tourisme, et de la Société
de développement régional.
Les propositions de Jaakko Pöyry exigent un accroissement des
dépenses en sylviculture pour augmenter l’approvisionnement en
bois à long terme sur les terres de la Couronne.
L'augmentation conséquente dans l'approvisionnement en bois
est essentielle pour l'industrie forestière du Nouveau-Brunswick,
afin de permettre une croissance régulière de la production, de
maintenir les emplois très rémunérateurs du secteur forestier, et
d'encourager les nouveaux investissements pour appuyer une
plus grande tendance vers la fabrication de produits forestiers à
plus grande valeur ajoutée.
Le présent rapport a souligné les incidences d'une augmentation
à long terme de l'approvisionnement en bois, et surtout les
avantages associés à une plus grande récolte de bois après
2062. Toutefois, il importe de préciser que cette période est
éloignée de presque 60 ans. En guise de conclusion, il faut
encore souligner le fait que l'approvisionnement en bois dans la
province devrait être semblable aux niveaux de 1999 pendant
les 20 à 25 prochaines années, et « qu’il importe tout autant,
sinon plus, de s’intéresser davantage à l’augmentation de
l’approvisionnement à court et moyen terme » (JPC, 2002).
Ces dépenses accrues en sylviculture représentent plus qu'un
simple investissement dans l'approvisionnement en bois à long
terme. Elles procurent aussi des emplois additionnels à court
terme pour des travailleurs forestiers. Ces travaux sylvicoles
offriront d'importantes possibilités d'emplois saisonniers et
augmenteront le revenu du travail dans les zones à
prépondérance rurale de la province.
Industrie forestière du Nouveau-Brunswick : Incidence économique possible de propositions pour augmenter l’approvisionnement en bois
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