3
4. La région est très exposée aux graves intempéries. D’après le Quatrième rapport
d’évaluation (novembre 2007) du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), les conditions climatiques pourraient s’aggraver dans
cette région: l’augmentation de la température pourrait atteindre 1 à 4 degrés
Celsius à court terme et jusqu’à 9 degrés de juin à août vers la fin du siècle; les
précipitations annuelles moyennes pourraient diminuer de 20% à long terme le
long de la côte méditerranéenne. L’agriculture étant principalement pluviale, les
variations importantes des précipitations se traduisent par de fortes fluctuations de
la production et de la productivité agricoles d’une année sur l’autre, une
modification des périodes de plantation et une réduction de la période de
végétation. Dans certains pays, les rendements des cultures pluviales pourraient
chuter de 50% d'ici à 2020. Les fortes inondations sont également courantes dans
la région. Les graves sécheresses sont de plus en plus fréquentes, ce qui a des
conséquences directes et sérieuses pour les petits exploitants: perte de revenus et
d'emplois, réduction des disponibilités alimentaires, hausses connexes des prix,
désertification et dégradation des terres. Le changement climatique aura aussi pour
effet d’augmenter le niveau de la mer le long des côtes et dans le delta du Nil, ce
qui accroîtra les risques d'inondation dans ces zones, aggravera l’érosion côtière et
dégradera les écosystèmes naturels. La menace que fait peser le changement
climatique sur la sécurité alimentaire de la région l'emporte sur les autres
menaces, en particulier dans les zones les plus arides et désertiques.
B. Région Europe centrale et orientale
5. Dans l’ensemble, les ressources hydriques des pays d'Europe centrale et orientale
sont importantes, avec des précipitations annuelles élevées (dépassant 1 000 mm
dans de nombreuses régions), de nombreux cours d’eau et rivières, et de l’eau en
abondance. Toutefois, le réchauffement de la planète devrait entraîner
d'importantes modifications dans la région. D'ici à la fin du XXI
e
siècle, la
température de l’air pourrait augmenter de 3 à 4 degrés Celsius et les
précipitations pourraient chuter de 20%. Les risques de crues, en particulier les
inondations éclairs, augmenteront dans une grande partie de l’Europe du Sud-Est,
mettant en péril les agglomérations, les infrastructures et les voies d’eau. En
conséquence, il faudra investir beaucoup plus dans la maîtrise des crues et la
gestion de l’eau dans la région, surtout au niveau des bassins fluviaux. Dans les
pays de l’ouest des Balkans, qui sont fortement tributaires de l’énergie
hydroélectrique pour leur approvisionnement en énergie et en électricité, tels que
l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, la diminution des précipitations et la
réduction consécutive du débit et du déversement des rivières ont déjà de graves
conséquences pour la production d’électricité, et il continuera d’en être ainsi, ce qui
mettra en péril la sécurité énergétique de ces pays. Dans les zones côtières de
l’Adriatique, les risques d’inondation, d’érosion et de pertes en terres (dues aux
tempêtes et à l’augmentation du niveau de la mer) s'accroîtront notablement, ce
qui aura une incidence sur les établissements humains et sur les habitats naturels
côtiers. Il s’agit là d’une grave menace pour des écosystèmes importants (en
particulier les marécages), pour les paysages qui présentent un grand intérêt et
pour la riche biodiversité de la région.
6. En Europe centrale et orientale et dans la Communauté des États indépendants, la
pauvreté était généralisée au moment de l’effondrement de l’Union soviétique dans
les années 1990. Toutefois, depuis le début de la transition, d'importants progrès
ont été réalisés, dont témoignent la libéralisation des marchés et des échanges de
produits agricoles, la restructuration des entreprises, la commercialisation des
infrastructures et la législation permettant l’expansion des services financiers
privés. Malgré ces réalisations, dans de nombreuses régions, les revenus agricoles
ont stagné, principalement en raison de l’accès limité aux technologies, des