Document de référence de l’événement parallèle organisé par
la division Proche-Orient et Afrique du Nord (Résumé)
Le changement climatique et la gestion durable
des ressources hydriques: expérience acquise
par le FIDA au Proche-Orient et en Afrique du
Nord ainsi qu’en Europe centrale et orientale
Conseil des gouverneurs, 17-18 février 2010
Oe uvrer pour que les
populations rurales pauvres
se libèrentde la pauvreté
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Le changement climatique et la gestion durable des
ressources hydriques: expérience acquise par le FIDA au
Proche-Orient et en Afrique du Nord ainsi qu’en Europe
centrale et orientale
Document de référence – Résumé
Preparé par : Avraam Louca
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À moins que cela ne soit expressément précisé, les opinions exprimées dans le présent document
sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement les vues ou les politiques du Fonds
international de développement agricole.
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Le changement climatique et la gestion durable des
ressources hydriques: expérience acquise par le FIDA au
Proche-Orient et en Afrique du Nord ainsi qu’en Europe
centrale et orientale
Document de référence – Résumé
I. Introduction
1. À mesure que le changement climatique fait peser des menaces plus sérieuses sur
la production agricole dans le monde entier, les systèmes d’exploitation actuels
sont remis en question. À l’avenir, les difficultés auxquelles ils seront confrontés
seront plus graves encore, s’agissant de l’adaptation au changement climatique et
de l'atténuation de ses effets. En tant qu’émetteur de gaz à effet de serre et
producteur de denrées alimentaires destinées à une population mondiale qui
s’accroît constamment, il est de plus en plus reconnu que le secteur agricole fait
partie intégrante tant du problème que de la solution.
2. L’adaptation au changement climatique entraînera des ajustements et des
modifications à tous les échelons, des communautés aux niveaux national et
international. L’éventail des pratiques qui peuvent être appliquées pour s’adapter
au changement climatique est divers; il comprend notamment: des changements
des comportements (s’agissant par exemple de l’utilisation de l’eau ou des
pratiques agricoles), des interventions concernant la gestion (gestion améliorée
des forêts et des parcours et préservation de la biodiversité), des interventions
concernant les politiques (intégration de la gestion des risques et de l'adaptation
aux politiques de développement) et modifications structurelles et mesures
techniques (spécifications de conception des routes et des ponts, renforcement des
ouvrages de défense des côtes, amélioration des prévisions).
II. Changement climatique et moyens de subsistance ruraux
A. Région Proche-Orient et Afrique du Nord (POAN)
3. Au Proche-Orient et en Afrique du Nord, région la plus aride du monde, l’eau est le
principal élément de vulnérabilité. De fait, il est prévu que la disponibilité en eau
par personne dans la région diminue de moitié d’ici à 2050, même sans tenir
compte des effets du changement climatique. Les zones arides et semi-arides, où
les précipitations annuelles sont en moyenne inférieures à 400 mm, représentent
85% de la superficie terrestre totale. Environ 60% de la population totale dépend
de ces zones pour assurer sa subsistance. L'aggravation des pénuries d’eau
conjuguée à une plus grande variabilité est une menace pour l’agriculture, qui
consomme environ 85% de l’eau de la région. Les pratiques d’irrigation non
viables, notamment la surexploitation des eaux souterraines aux fins de la
production agricole, ont eu pour effet de diminuer les ressources hydriques
renouvelables et d’aggraver la pollution (par exemple, la salinisation). La pauvreté
est généralisée dans la région POAN: quelque 25% de la population vit au-dessous
du seuil de pauvreté. Ce problème est plus marqué dans les zones rurales, où
34% de la population (environ 52 millions de personnes) est pauvre, contre
18% dans les zones urbaines. Les agriculteurs pauvres ne peuvent pas investir
dans des technologies nouvelles qui leur permettraient d’améliorer leur base de
ressources, si bien qu’ils sont contraints d’adopter des stratégies de survie au
détriment de la durabilité à long terme des terres arides.
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4. La région est très exposée aux graves intempéries. D’après le Quatrième rapport
d’évaluation (novembre 2007) du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC), les conditions climatiques pourraient s’aggraver dans
cette région: l’augmentation de la température pourrait atteindre 1 à 4 degrés
Celsius à court terme et jusqu’à 9 degrés de juin à août vers la fin du siècle; les
précipitations annuelles moyennes pourraient diminuer de 20% à long terme le
long de la côte méditerranéenne. L’agriculture étant principalement pluviale, les
variations importantes des précipitations se traduisent par de fortes fluctuations de
la production et de la productivité agricoles d’une année sur l’autre, une
modification des périodes de plantation et une réduction de la période de
végétation. Dans certains pays, les rendements des cultures pluviales pourraient
chuter de 50% d'ici à 2020. Les fortes inondations sont également courantes dans
la région. Les graves sécheresses sont de plus en plus fréquentes, ce qui a des
conséquences directes et sérieuses pour les petits exploitants: perte de revenus et
d'emplois, réduction des disponibilités alimentaires, hausses connexes des prix,
désertification et dégradation des terres. Le changement climatique aura aussi pour
effet d’augmenter le niveau de la mer le long des côtes et dans le delta du Nil, ce
qui accroîtra les risques d'inondation dans ces zones, aggravera l’érosion côtière et
dégradera les écosystèmes naturels. La menace que fait peser le changement
climatique sur la sécurité alimentaire de la région l'emporte sur les autres
menaces, en particulier dans les zones les plus arides et désertiques.
B. Région Europe centrale et orientale
5. Dans l’ensemble, les ressources hydriques des pays d'Europe centrale et orientale
sont importantes, avec des précipitations annuelles élevées (dépassant 1 000 mm
dans de nombreuses régions), de nombreux cours d’eau et rivières, et de l’eau en
abondance. Toutefois, le réchauffement de la planète devrait entraîner
d'importantes modifications dans la région. D'ici à la fin du XXI
e
siècle, la
température de l’air pourrait augmenter de 3 à 4 degrés Celsius et les
précipitations pourraient chuter de 20%. Les risques de crues, en particulier les
inondations éclairs, augmenteront dans une grande partie de l’Europe du Sud-Est,
mettant en péril les agglomérations, les infrastructures et les voies d’eau. En
conséquence, il faudra investir beaucoup plus dans la maîtrise des crues et la
gestion de l’eau dans la région, surtout au niveau des bassins fluviaux. Dans les
pays de l’ouest des Balkans, qui sont fortement tributaires de l’énergie
hydroélectrique pour leur approvisionnement en énergie et en électricité, tels que
l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, la diminution des précipitations et la
réduction consécutive du débit et du déversement des rivières ont déjà de graves
conséquences pour la production d’électricité, et il continuera d’en être ainsi, ce qui
mettra en péril la sécurité énergétique de ces pays. Dans les zones côtières de
l’Adriatique, les risques d’inondation, d’érosion et de pertes en terres (dues aux
tempêtes et à l’augmentation du niveau de la mer) s'accroîtront notablement, ce
qui aura une incidence sur les établissements humains et sur les habitats naturels
côtiers. Il s’agit là d’une grave menace pour des écosystèmes importants (en
particulier les marécages), pour les paysages qui présentent un grand intérêt et
pour la riche biodiversité de la région.
6. En Europe centrale et orientale et dans la Communauté des États indépendants, la
pauvreté était généralisée au moment de l’effondrement de l’Union soviétique dans
les années 1990. Toutefois, depuis le début de la transition, d'importants progrès
ont été réalisés, dont témoignent la libéralisation des marchés et des échanges de
produits agricoles, la restructuration des entreprises, la commercialisation des
infrastructures et la législation permettant l’expansion des services financiers
privés. Malgré ces réalisations, dans de nombreuses régions, les revenus agricoles
ont stagné, principalement en raison de l’accès limité aux technologies, des
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obstacles au remembrement agricole, de l’accès insuffisant aux marchés, de la
rareté du crédit rural et des possibilités de revenu non agricole limitées.
III. Nouvelles possibilités: de L’Aquila à Copenhague
7. Les interventions du FIDA ont mis en évidence l'énorme potentiel des petits
exploitants qui pourraient accroître la production vivrière et suivre des pratiques
respectueuses de l'environnement. Cependant, pour que ce potentiel soit exploité,
leurs efforts doivent être étayés par des mesures efficaces qui limitent les
éventuels effets dévastateurs du changement climatique. Aujourd’hui, le débat est
en général axé sur la manière de mobiliser, d'affecter et d’absorber les montants
nettement plus élevés d’aide publique au développement qui ont été promis par les
pays donateurs, notamment à l’occasion des récents sommets de L’Aquila, de
Rome et de Copenhague. La contribution de 20 milliards d’USD annoncée au G-8
de L’Aquila (Italie), les engagements pris lors du Sommet mondial de l'alimentation
à Rome (Italie) et les deux annonces de contributions de 30 milliards d’USD pour la
période 2010-2012 et de 100 milliards d’USD par an d’ici à 2020 qui ont été faites
à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de Copenhague
(Danemark) revêtent une grande importance. Ils offrent tous de vastes possibilités
de financer des programmes/projets et de renforcer les activités et les technologies
aux fins de l'adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets.
IV. Conséquences pour les interventions de développement du
FIDA
8. Dans le Cadre stratégique du FIDA, il est reconnu que le changement climatique
est à la fois un facteur qui contribue à la pauvreté rurale et un défi qui doit être
relevé. Toutefois, rares sont les stratégies de développement destinées à
promouvoir une agriculture durable qui ont explicitement intégré des mesures
visant à s’adapter aux effets du changement climatique ou à les atténuer. Dans le
cadre de ses opérations, le FIDA a acquis une grande expérience, très utile, grâce
aux efforts qu’il a déployés pour renforcer la capacité d’adaptation des populations
rurales à la variabilité du climat. En adoptant des stratégies de gestion des risques
et en accordant la priorité dans ses programmes à l’objectif de réduction de la
pauvreté, le FIDA s’est efforcé de donner aux ruraux pauvres la possibilité
d’améliorer leurs moyens de subsistance et de se libérer de la pauvreté. C’est ainsi
que des mesures d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses
effets figurent dans toutes les interventions de développement appuyées par le
FIDA. Le Fonds met actuellement au point une stratégie pour faire face au
changement climatique qui a pour objet de porter au maximum les résultats
obtenus par le FIDA en matière de réduction de la pauvreté rurale dans le contexte
du changement climatique, en pleine évolution. Par le biais de cette stratégie, le
FIDA s’efforcera: i) d’être reconnu en tant qu’institution internationale chef de file
qui appuie des méthodes novatrices visant à réduire la vulnérabilité des
communautés rurales pauvres face au changement climatique; ii) d’aider les
communautés partenaires à tirer avantage des mesures d’incitation à atténuer
les effets qui sont disponibles; et iii) de participer à un dialogue qui regroupe
les questions relatives au changement climatique, au développement rural, à
l’agriculture et à la sécurité alimentaire, de manière plurielle. Cette stratégie
devrait servir de guide au FIDA dans quatre domaines essentiels: i) les activités de
plaidoyer, qui nécessitent d’appuyer la Conférence-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques, le Programme de travail de Nairobi et la mise en œuvre
des programmes nationaux d’action pour l’adaptation aux changements climatiques
(PANA); ii) les partenariats stratégiques (Fonds pour l’environnement mondial
[FEM], Mécanisme mondial de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la
désertification, Banque mondiale, Programme des Nations Unies pour le
développement [PNUD], Centre international de recherches agricoles dans les
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