Essai de la récipiendaire 2002 : JOAN SAARY
Etobicoke, Ontario
Récipiendaire de la Bourse d’études Dick Martin du CCHST 2
Lors de ce processus, on tient parfois compte du point de vue du patient, en organisant par
exemple des groupes de consultation. Il est presque impossible de savoir si les autres
intervenants, tels les assureurs ou les employeurs, utilisent un modèle semblable pour définir ce
que représentent pour eux de « bons résultats ». Pour ces derniers, des soins de qualité
peuvent peut-être se traduire par des économies. Cependant, pour le travailleur, l’accès aux
soins et le rétablissement des fonctions physiques sont probablement d’une importance
primordiale. Dans le document de M. Feuerstein et coll. (1993), on suggère que les employeurs
visent principalement comme résultat un retour au travail productif.
Dans l’ouvrage de M. Gartland (1988), on souligne que les assureurs, les employeurs et les
décideurs publics croient que les traitements qui sont souvent utilisés par le personnel médical
pour atténuer les symptômes de façon temporaire sont inadéquats parce qu’ils n’ont aucun effet
sur certains résultats, tel la situation de l’emploi ou le maintien de l’emploi.
Par conséquent, bien qu’on présume que tous les intervenants ont à coeur le « bien-être » du
travailleur, l’opinion de ces derniers peut différer grandement lorsqu’il s’agit de définir ce que
représente le rendement idéal du système. Il est donc impossible d’évaluer les résultats et le
rendement du système, sans tout d’abord confirmer qu’il existe des points de vue très
disparates et essayer de les réconcilier. Certains penseurs qui se soucient des questions
qualitatives pourraient avancer que cette réconciliation est impossible. L’objectif devrait donc
être de reconnaître les différences qui existent.
Alors, qui s’intéresse à quel indicateur des résultats? Quelles sont les conséquences sur les
soins de santé, lorsque les intervenants en santé au travail ne s’entendent pas sur ce que
constituent des soins de qualité ou un résultat satisfaisant? On ignore toujours la réponse à ces
questions. Il reste à savoir ce que constituent des soins médicaux de haute qualité et
d’excellents résultats en ce qui concerne une maladie ou une blessure liée au travail.
Dans l’ensemble, le point clé que cette discussion tente de souligner est qu’il est nécessaire de
tenir compte de l’opinion des travailleurs dans le domaine de la recherche médicale. La
participation de ces derniers dans le processus de recherche, non seulement à titre de sujets
d’étude, mais également à titre de décideurs, témoigne de l’importance de leurs opinions et
traduit très bien, selon moi, les valeurs de M. Dick Martin.
Je suis une résidente en médecine du travail. J’aime effectuer des recherches et j’ai l’intention
de consacrer une bonne partie de ma carrière à l’étude de la prestation des soins de santé au
travail. M. Martin affichait plusieurs des qualités que bon nombre de médecins seraient fiers de
posséder. Dans un hommage rendu par les MUA, le président de la Manitoba Federation of
Labour et ancien membre de la section locale 6166 des Métallurgistes, Rob Hilliard (site Web
des MUA) a dit ce qui suit à propos de M. Martin : « Il accordait toujours la priorité aux gens […]
il était sincère et compatissant […] S’il croyait que ses efforts pouvaient contribuer au bien-être
d’un travailleur, il faisait tout en son pouvoir pour l’aider. » M. Martin a joué un rôle décisif dans
la mise sur pied du centre d’ergothérapie de la MFL.
Étant donné que nous ne possédons pas les réponses aux questions posées précédemment, il
est impossible d’énoncer le cadre théorique nécessaire pour promouvoir la compréhension de
la qualité des soins et des résultats en médecine du travail. Les réponses à ces questions
pourraient expliquer théoriquement le manque d’amélioration des résultats cliniques obtenus
pour plusieurs maladies professionnelles. Elles pourraient se traduire par la prestation de soins
améliorés pour les patients. Elles pourraient également servir de point de départ pour des