Diptères, mouches au sens large
Diptera
Anticimex AG, Sägereistrasse 25, CH-8152 Glattbrugg, Tel +41 58 387 75 75, www.anticimex.ch, info@anticimex.ch
Les mouches sont des représentantes de l'ordre
des Diptera, insectes qui sont caractérisés par
une paire de grandes ailes antérieurs membra-
neuses. Les deux ailes postérieures sont ré-
duites à des haltères et ont la fonction d'organes
sensoriels. Elles ont les propriétés de pendules
oscillants. Lors des changements de direction,
elles sont soumises à des forces de Coriolis qui
peuvent être enregistrées par des mécanorécep-
teurs.
Les yeux simples (ocelles) et les yeux composés
sont bien formés ; le sens de la vue est impor-
tant, surtout chez les espèces actives le jour,
pour la recherche de nourriture et d'un parte-
naire sexuel.
Les pièces buccales des imagos sont configu-
rées pour lécher et sucer. Le substrat nutritif est
enduit de salive et les substances ainsi dis-
soutes sont sucées.
Les femelles de nombreuses espèces doivent
prendre de nourriture pour produire des œufs et
c'est pourquoi elles lèchent, tout comme les
mâles, des charognes, des excréments et d'au-
tres substrats.
Les deux familles Muscidae (mouches vraies) et
Calliphoridae (mouches bleues, mouches à vian-
de) comprennent quelques espèces communes
dans les maisons et autour. Quelques-unes sont
étroitement liées à l'espace vital de l'homme,
d'autres n'entrent que temporairement en con-
tact avec lui. On appelle ce mode de co-
habitation 'synanthropie'. Le degré de contact et,
par là, l'importance des différentes espèces, va-
rie beaucoup localement et dépend dans une
large mesure de l'environnement immédiat, de la
saison et du sexe. Les relations synanthropiques
peuvent être subdivisées de la manière suivante:
1. Eusynanthropes : elles passent la majeure
partie de leur vie au voisinage immédiat de
l'homme et de ses aménagements, où elles
peuvent aussi se développer.
2. Hémisynanthropes : elles vivent normale-
ment dans la nature, mais peuvent aussi,
comme les eusynanthropes, être adaptées à
l'homme et à ses aménagements.
3. Asynanthropes : ce sont les autres espèces
de mouches qui n'ont aucun lien avec l'homme,
ni obligatoirement, ni facultativement.
4. Espèces synboviles : elles se développent
dans les excréments de ruminants et d'ongulés
(dans les étables ou sur les pâturages).
5. Agents pathogènes de la myiase : ces
mouches vivent dans des blessures ou des par-
ties du corps de l'homme et des animaux do-
mestiques.
Quelle que soit la répartition à laquelle on pro-
cède, il faut bien se dire qu'elle n'est pas valable
d'une manière générale pour de nombreuses
espèces. A l'intérieur d'un même genre, cer-
taines espèces peuvent être liées très étroite-
ment à l'homme et d'autres rarement ou presque
pas du tout, parce qu'elles vivent loin des locali-
tés habitées par l'homme.
L'identification de nombreuses espèces est pro-
blématique et souvent même impossible pour
qui n'est pas un spécialiste.
Quelques espèces importantes sont :
Muscidae : Musca domestica Linné, Grande
mouche domestique ; Fannia canicularis Linné,
Petite mouche domestique.
Calliphoridae : Sarcophaga spp., Mouche à
viande ; Lucilia spp., Mouche verte ; Calliphora
spp., Mouche bleue ; Phormia spp., Mouches
noires de la viande.
Les critères communs, qui présentent de
l'intérêt pour la pratique, sont exposés ci-
après. Une présentation individuelle suc-
cincte des principales espèces est ajoutée en
complément.
Habitat: Toutes les espèces mentionnées se
rencontrent dans les maisons, en particulier
lorsque des animaux domestiques et des accu-
mulations de déchets se trouvent à proximité,
donc près des étables, tas de fumier, dépotoirs,
alluvions etc.
Nourriture: Ces espèces se nourrissent essen-
tiellement de substances organiques en décom-
position ; les muscidés préfèrent les substances
végétales, tandis que les calliphorides sont plutôt
attirés par les substrats d'origine animale (no-
tamment les charognes).
2 / 4
Dommages:
Le développement des mouches
directement sur les denrées alimentaires, no-
tamment la viande et les produits de boucherie,
le poisson et le fromage, peut provoquer des
dommages directs. Les mouches peuvent dé-
clencher indirectement des dommages
consécutifs en transmettant des micro-
organismes qu'elles ont absorbés sur des dé-
chets et qui décomposent les graisses, les hyd-
rates de carbone et les protéines (fonction de
vecteurs). Cette transmission peut aussi concer-
ner des micro-organismes pathogènes qui pro-
voquent des maladies chez l'homme et chez les
animaux domestiques. Les larves des espèces
de Lucilia peuvent être présentes dans les bles-
sures (agents pathogènes de la myiase). Et en-
fin, les insectes adultes sont importuns, ils
gênent le bien-être de l'homme et harcèlent les
animaux domestiques.
Aspect:
Les œufs de toutes les espèces sont
plus ou moins oblongs (1 à 2 mm de long) et
blancs.
Les larves sont apodes et acéphales.
Les nymphes proprement dites sont cachées à
l'intérieur du tégument marron du dernier stade
larvaire (tonnelet) (cf. fig. 1).
Fig. 1 A sinistra: Crisalide cilindrica
A destra: Involucro parzialmente aperto contenen-
te la crisalide all'interno
Les imagos ont différents aspects. Elles n'ont en
commun que la réduction à des haltères de la 2e
paire d'ailes. Les muscidés sont généralement
noirs avec des mouchetures grises, la base de
l'abdomen est jaune chez les deux mouches
domestiques. Chez les calliphorides, les es-
pèces de Lucilia sont vert doré ou bleu doré bril-
lant, la Phormia est bleu foncé brillant, la Calli-
phora (Mouche bleue) bleu foncé mat et les es-
pèces de Sarcophaga sont grises à noires avec
des dessins en forme de taches.
Développement: Le développement des dif-
férentes espèces est assez rapide, d'autant plus
que la température est généralement élevée
dans les substrats de ponte du fait des proces-
sus de décomposition. L'été, on peut
escompter
une nouvelle génération toutes les 2 à 3 semai-
nes. Il existe généralement 3 stades larvaires.
Biologie et comportement: Les œufs sont
pondus en amas relativement importants (50 à
150) directement sur la nourriture (généralement
protégée contre le dessèchement). Le nombre
total que peut pondre chaque femelle est habitu-
ellement très élevé et il n'est pas rare qu'il dépa-
sse 2.000. Les œufs qui viennent d'être pondus
contiennent parfois (Sarcophaga) des larves
presque prêtes à éclore, de sorte que l'état
d'œuf ne dure que quelques heures.
Les larves écloses pénètrent dans le substrat
nutritif elles vivent souvent en communautés
alimentaires. Les larves adultes émigrent, lors-
que c'est possible, et se changent en nymphe
dans des endroits secs. Le développement des
mouches représente une métamorphose com-
plète (holométabolie) (cf. fig. 2).
Fig. 2 Cycle de développement de la Calliphora vicina
A : œuf, B : premier stade larvaire, C : deuxième
stade larvaire, D : troisième stade larvaire, E : ton-
nelet (puparium), F : mouche adulte ou imago
Contre-mesures: Il faut penser ici en premier
lieu à l'élimination des foyers de ponte. Dans les
entreprises qui traitent des denrées alimentaires,
mais aussi dans la gastronomie et les ménages,
il faut veiller à éloigner les sources qui dégagent
une odeur attirante, c.-à-d. que les déchets
doivent être jetés dans des conteneurs her-
métiques et les aliments être enveloppés (ne se-
rait-ce que pour un court instant) ou entreposés
dans des installations frigorifiques.
Si l'on doit toujours s'attendre à des vols de
mouches, il est conseillé d'installer devant les
fenêtres des moustiquaires fixées sur un cadre
amovible pour s'en protéger. Un rideau à bandes
peut être suspendu dans l'embrasure des por-
tes. Les quelques mouches qui restent encore
peuvent être éliminées avec des lampes à UV
comme par ex. le réflecteur de capture
VECTOR.
4 / 4
Grande mouche domestique
Musca domestica
Grande mouche domestique, Musca domestica
(angl. : House fly, all. : Stubenfliege)
Habitat: Cette espèce est l'insecte probable-
ment le plus connu et certainement le plus ré-
pandu.
Nourriture: Excréments animaux et humains,
substances organiques en décomposition et dé-
chets de cuisine.
Dommages: Les denrées alimentaires et les ob-
jets d'ameublement sont souillés par les ex-
créments et les œufs pondus. Des germes pro-
voquant la pourriture et pathogènes sont trans-
mis par le système pileux et les pièces buccales.
Aspect: œuf : 1 mm de long, blanc brillant et en
amas de 20 à 50.
Larve: 10 à 12 mm de long, blanche, apode, co-
nique, rétrécie à l'extrémité de la tête et dotée de
crochets buccaux.
Nymphe: la taille de la nymphe varie avec la
grosseur de la larve et le sexe. La couleur chan-
ge avec l'âge et passe du jaune au noir en pas-
sant par le rouge et le marron.
Imago: longueur du corps 7 à 8 mm, grise avec
quatre bandes longitudinales foncées sur le tho-
rax, base de l'abdomen jaune.
Développement: L'accouplement a lieu 3 jours
et la ponte 4 à 12 jours après l'éclosion. Les
œufs sont pondus de préférence dans un subs-
trat humide car ils craignent la sécheresse. La
femelle pond 75 à 150 œufs par phase, et ce
cinq à six fois à quelques jours d'intervalle, jus-
qu'à un total de 600 à 900 œufs. Le développe-
ment dans l'œuf dure 8 heures dans les condi-
tions les plus favorables, mais il peut aussi se
prolonger sur plusieurs jours. Il existe générale-
ment 3 stades larvaires qui nécessitent entre 3
jours et 8 semaines. Il faut compter de 3 à 28
jours pour le stade nymphal. A 32°C et dans des
conditions de la nourriture et d'humidité favorab-
les, le développement de l'œuf à la mouche dure
7 jours.
Petite mouche domestique
Fannia canicularis
Petite mouche domestique, Fannia canicularis
(angl. : Little house fly, all. : Kleine Stubenfliege)
L'habitat, la nourriture de même que les dom-
mages sont à peine différents de ceux de la M.
domestica.
Aspect: œuf: Les œufs ont des appendices qui
leur permettent de surnager dans des substrats
semi-liquides.
Larve : les larves sont aplaties et dotées de pro-
longements épineux.
Imago : 5 à 7 mm de long (donc nettement plus
petite que la M. domestica). Le thorax présente
trois bandes plus foncées indistinctes sur fond
foncé, l'abdomen est jaune.
Développement: Les œufs sont pondus en
amas de 50. Pendant la saison chaude, le déve-
loppement de l'œuf dure 24 à 36 heures, celui
de la larve 7 à 9 jours et le stade nymphal 8
jours. La période qui s'écoule entre l'œuf et
l'adulte est d'environ 3 semaines. La probabilité
de vie des mouches est d'env. 6 semaines
Mouches à viande
Sarcophaga spp.
(angl. : Flesh fly, all. : Fleischfliege)
Fig. 5 Mouche à viande, Sarcophaga
Grosses mouches gris clair, avec un abdomen
allongé pointu à son extrémité, qui est parsemé
de taches miroitantes claires et foncées.
Traits longitudinaux noirs sur la face supérieure
du thorax. Chez les mouches vivantes, les yeux
4 / 4
sont rouge brique. La longueur du corps des
différentes espèces varie entre 8 et 16 mm.
Les quelque 40 espèces ne peuvent être distin-
guées que par des méthodes spéciales. Le mo-
de de vie des diverses espèces est encore mal
connu. Une partie vit comme parasites dans
d'autres insectes, d'autres se développent dans
les excréments et les cadavres ou la viande.
Les mouches recherchent la viande, les matiè-
res fécales humaines et animales, mais aussi
les substances contenant du sucre comme le
nectar et les jus de fruits dont elles lèchent le li-
quide. La S. canaria pond des larves à la place
des œufs. Elle et la S. haemorrhoidalis sont les
plus fréquentes dans les bâtiments. Le cycle de
vie est rapide et demande 13 à 25 jours selon
l'espèce et la température.
Mouche bleue
Calliphora erythrocephala
(angl. : Large blow fly, all. : Schmeissfliege)
Fig. 6 Mouche bleue Calliphora erythrocephala
MEIGEN, 1826 (=C. vicina ROBINEAU-DESVOIDY, 1830)
Thorax mat, abdomen brillant, bleu avec des ta-
ches miroitantes blanchâtres. Longueur du corps
9 à 13 mm.
La femelle pond les œufs sur de la viande
fraîche, avariée ou cuite et sur des insectes
morts. A 23°C, le développement dure 10 à 20
heures pour l'œuf, 7 à 8 jours pour la période
larvaire et 8 à 10 jours pour le stade nymphal. Le
développement complet est achevé au bout de
16 à 20 jours.
La probabilité de vie de la femelle est de 3 à 4
semaines. Une femelle pond env. 1.000 œufs, le
nombre maximum étant atteint entre le 16e et le
24e jour de sa vie.
Mouches vertes
Lucilia spp.
(all. : Goldfliegen)
Goldfliege, Lucilia spp.
Cette mouche vert doré ou bleuâtre au brillant
métallique vit sur des charognes et des excré-
ments frais. Longueur du corps environ 1 cm.
Le développement embryonnaire dure env. 1
jour, celui de la larve 4 jours et le stade nymphal
5 à 7 jours. Développement complet 10 à 12
jours.
Mouches noires de la viande
Phormia spp.
(angl. : Black Blow Fly, all. : Glanzfliege)
Fig. 8 Mouches noires de la viande, Phormia regina
Longueur du corps 7 à 9,5 mm.
C'est une mouche de charognes, mais commu-
ne aussi sur la viande. Le cycle de développe-
ment dure entre 10 et 23 jours selon les condi-
tions extérieures.
Version: 2014
1 / 4 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !