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2016, un siècle de cosmologie scientifique
1ère partie : Relativité Générale,
Expansion et ’’Big-Bang’’
Jean Michel Cognet
09/11/2016
1
2016, un siècle de cosmologie scientifique
1ère partie : Relativité Générale, expansion et ’’Big-Bang’’
• La cosmologie scientifique : définition et premières
questions
• Ce que l’on voit dans l’Univers
• La Relativité Générale et l’expansion
• L’expansion et le ‘’Big-Bang’’
2
La cosmologie scientifique :
Définition et premières questions
3
Questions de toujours :
Quels rapports entre
mondes céleste et terrestre ?
Quelle origine de tout cela ?
Quelle place de l’homme ?
Photo JM Cognet 4A
Les réponses :
• mythologiques
• religieuses
• philosophiques
• scientifiques depuis un siècle
Les pythagoriciens avaient exprimé l’idée d’un monde
gouverné par un ordre : le cosmos (κόσμος =
‘’monde ordonné’’)
La cosmologie scientifique se place dans cette lignée
en décrivant un monde soumis aux lois de la
physique
5
Larousse : ‘’La cosmologie est la science qui étudie la
structure, l'origine et l'évolution de l'Univers considéré
dans son ensemble’’
Pour la cosmologie l’Univers n’est pas seulement la
somme des objets physiques qu’il contient; il est luimême un objet physique
Des tentatives d’application de la méthode scientifique à
l’Univers ont eu lieu assez tôt : par exemple Kepler avec
la question de la nuit noire. Mais il a fallu attendre le
début du XXème siècle pour que les connaissances
théoriques et les moyens d’observation permettent
d’avancer efficacement
6
Ce que l’on voit dans l’Univers
7
Photo Olivier Martin 4A
Tous ces objets, étoiles, nuages de gaz et de poussières, font
partie de notre galaxie, la Voie lactée, qui a la forme d’un
8
immense disque de près de 100 000 al de diamètre
Soleil
Le Soleil est une étoile parmi plus de 200 milliards; il est
situé dans un des bras à 26 000 al du centre de notre galaxie
dont il fait le tour en 230 millions d’années à 220 km/s 9
Photo JM Cognet 4A
Photo JL Païs 4A
Mais notre Voie lactée n’est qu’une galaxie parmi bien
d’autres : ainsi M31 (Galaxie d’Andromède) est située à 2,5
millions d’al et comprend plus de 400 milliards d’étoiles 10
Notre galaxie et celle d’Andromède appartiennent à un petit
amas de galaxies appelé Groupe local, qui comprend près de
40 galaxies principales dans un volume d’environ 7 millions
d’années lumière de diamètre. Parmi celles-ci :
Photo JM Cognet 4A
Le Grand Nuage de Magellan,
30 milliards d’étoiles , distant
de 160 000 al
Photo G Le Mouellic 4A
M33 (Galaxie du Triangle),
40 milliards d’étoiles, distante
de 2,4 millions d’al 11
Groupe Local
Notre Groupe local fait partie avec d’autres amas de galaxies
‘’voisins’’, d’un ensemble de 200 millions d’al contenant
10 000 galaxies longtemps considéré comme une structure
12
physique : le ‘’Superamas’’ de la Vierge
Le ‘’superamas’’ de la Vierge n’est en fait qu’un bras de
Laniakea (‘’Ciel immense’’ en polynésien) : mise en évidence
en 2014, Laniakea est la plus grande structure
gravitationnelle à laquelle nous appartenons : 500 millions
d’al et 100 000 galaxies attirées par le ‘’Grand Attracteur’’
(concentration de galaxies dans la constellation de la Règle)
Grand Attracteur
Voie lactée
13
Distribution spatiale des galaxies
recensées jusqu’à 2 milliards d’al
par la collaboration SDSS (Sloan
Digital Sky Survey)
Les amas de galaxies
se répartissent en
surface de ‘’bulles’’
dont la dimension
caractéristique est
environ 500 millions
d’années-lumière
500
Laniakea est à
millions
al
l’intersection de
plusieurs ’’bulles’’
A cette échelle l’Univers a une structure en nid d’abeilles
homogène : l’endroit où nous sommes n’a aucune
14
particularité
Mesure des distances et mouvements des galaxies
• Henrietta Leavitt avait découvert en 1912 que
la période des étoiles variables ‘’céphéides’’ est
fonction de leur luminosité : en comparant avec
la luminosité apparente on peut en déduire leur
distance et celle des galaxies qui les
contiennent
• A partir de 1924, avec le télescope de 2,50m du
Mt Wilson, Edwin Hubble commence ainsi de
mesurer la distance des galaxies; il poursuit aussi
les mesures de vitesses radiales par l’effet
Doppler initiées par Vesto Slipher
Et ce que découvre Hubble est stupéfiant : les galaxies
semblent s’éloigner de nous d’autant plus vite qu’elles sont
15
plus lointaines !
La récession des galaxies
Voie lactée
• Sommes nous au
centre de leur fuite ?
• Est-ce le ‘’retour’’
d’un certain
anthropocentrisme ?
• Et comment est-ce
compatible avec le
fait que l’Univers soit
homogène ?
16
Plus on regarde loin, plus on regarde dans le passé
Les galaxies très
lointaines sont
petites et rouges;
elles appartiennent
au passé de l’Univers
car leur lumière a mis
des milliards d’années
pour nous parvenir
Photographie Hubble Space Telescope 2004
L’Univers montre
ainsi 2 000 milliards
de galaxies
(publication de C.
Conselice en 2016)
jusqu’à une durée de
parcours de la
lumière de 13,4
milliards d’années17
La lumière de cette galaxie de 1 milliard de masses solaires,
découverte en 2016 dans la constellation de la Grande Ourse
par les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer (IR), a voyagé
jusqu’à nous pendant 13,4 milliards d’années
18
A delà d’une durée de parcours de la lumière de
13,4 milliards d’années environ, nos télescopes ne
voient plus de galaxies !
Ni aucune source de lumière visible …
Ce sont les ‘’âges sombres’’ de l’Univers
19
Carte mission
Planck version
2015
Par contre, de toutes les directions de lespace nous parvient
un signal un peu plus ancien dans le domaine des microondes radio
Ce signal est appelé ‘’rayonnement fossile’’; nous allons voir
20
qu’il a été émis il y a 13,8 milliards d’années
Constats observationnels
• L’univers montre une structure en ‘’nid d’abeilles’’ où les
superamas de galaxies délimitent des ‘’bulles’’ de vide
• L’univers est homogène à très grande échelle, la structure
en nid d’abeille se répétant à perte de vue
• Les galaxies semblent nous fuir à des vitesses d’autant plus
grandes qu’elles sont éloignées
• Les galaxies étaient dans le passé plus petites et nous
paraissent plus rouges
• On ne voit plus de galaxies ni aucune lumière visible à
partir de 13,4 milliards d’années environ dans le passé
• Mais un rayonnement radio un peu plus ancien nous
parvient de toutes les directions de l’espace
21
La Relativité Générale et l’expansion
22
Les outils de la cosmologie
• Lois de la physique : Relativité Générale et
Mécanique Quantique sont les outils actuels vérifiés
par l’expérience pour décrire séparément le monde
physique
• Principe d’invariance des lois de la physique dans le
temps et l’espace vérifié par les observations
• Principe cosmologique validé par les observations :
‘’l’Univers est homogène et isotrope à grande
échelle’’
• Confrontation aux observations
23
Emergence d’une nouvelle physique au XXème siècle
Le début du XXème siècle a vu une double révolution de la
physique :
• 1900 : hypothèse des quanta de lumière pour expliquer le
rayonnement du corps noir (Max Planck) => Mécanique
quantique
• 1915 : nouvelle théorie de la gravitation décrivant les
relations entre matière-énergie et espace-temps: (Albert
Einstein) => Relativité Générale
24
L’espace et le temps avant la Relativité
Y(t)
Espace
cartésien fixe
Évènement 1
(x1, y1 , z1, t1)
Évènement 2
(x2, y2 , z2, t2)
X(t)
Les évènements se déroulent :
• dans un espace homogène indépendant de ce qu’il contient,
• et au cours d’un temps s’écoulant partout de façon
identique et uniforme
Z(t)
25
La gravitation selon Newton
Les masses s’attirent instantanément au moyen de forces
Ainsi pour deux masses de valeur mA et mB séparées par une
distance d :
mA x m B
F = G __________
d2
(G est la constante de gravitation)
26
De l’espace et du temps cartésiens à
l’espace-temps de la Relativité Générale
Alors que l’espace et le temps cartésiens étaient de simples
cadres de repérage, fixes, indépendants entre eux et
indépendants de la matière-énergie qui les ‘’habitaient’’ …
… l’espace-temps de la Relativité Générale est un véritable
objet physique dont la géométrie (la courbure) est
déterminée par la matière-énergie, qui elle-même obéit à
la géométrie (la courbure) de l’espace-temps
27
La matière-énergie courbe l’espace-temps
Il est impossible de se représenter visuellement un espace
courbe
Ici on a illustré le phénomène par une analogie avec une
surface courbée par une masse dans l’espace ‘’ordinaire’’ plat
à 3 dimensions (espace euclidien)
28
Dès 1916 Einstein applique à l’Univers pris dans son
ensemble la Relativité Générale finalisée en 1915
Comment la géométrie de l’Univers ‘’répond-elle’’ à une
distribution de matière-énergie homogène ?
La solution générale est dynamique : l’espace-temps doit se
dilater ou se contracter selon certains paramètres
Mais Einstein cherchait une solution statique car il ‘’croyait’’
à un Univers immuable
Einstein introduit alors en 1917 dans son équation une
constante dite cosmologique permettant d’obtenir la solution
statique qu’il cherchait
29
Evolution de l’Univers selon Einstein (1917)
Facteur
d’échelle
des
distances
spatiales
Univers
statique
Temps cosmique
Le facteur d’échelle est le coefficient multiplicateur des
distances entre deux objets « immobiles »
Pour Einstein (en 1917) le facteur d’échelle est constant au
cours du temps (univers statique, immuable)
30
Mais Friedmann confirme que l’Univers est bien
dynamique
Entre 1922 et 1924 le russe Alexandre
Friedmann étudie à son tour les modèles
d’Univers autorisés par la relativité générale
et qui respectent le Principe cosmologique
(homogénéité)
Ces Univers sont dynamiques, en expansion
ou en contraction
A la suite de ces travaux une controverse l’oppose à Einstein
qui ‘’s’accroche’’ à un Univers statique
31
Evolution de l’Univers selon Friedmann (1922)
Facteur
d’échelle
des
distances
spatiales
Univers
statique
(Einstein
1917)
Maintenant ?
Big Bang
Maintenant ?
X
X
Temps cosmique
Le facteur d’échelle varie au cours du temps en raison de la
dilatation ou la contraction de l’espace
Les modèles de Friedmann diffèrent entre eux par la densité
de matière-énergie
Dans tous les cas, l’Univers a connu dans le passé un état
d’extrême compression à partir duquel il s’est dilaté : le ‘’Big
32
Bang’’
Les observations rejoignent la théorie
Friedmann est mort du typhus en 1925;
mais le chanoine belge Georges
Lemaître arrive indépendamment en
1927 aux mêmes conclusions sur les
scénarios d’évolution de l’Univers
Et il découvre dans les mesures de
Vesto Slipher, que les galaxies
s’éloignent de nous dès qu’elles
paraissent un peu lointaines
Il comprend que cela valide un modèle d’Univers en
expansion tel que prévu par la Relativité Générale, avec un
passé d’extrême compression qui deviendra plus tard
33
le ‘’Big Bang’’, par dérision de la part de Fred Hoyle
Edwin Hubble utilisant le télescope de 2,50m du Mt
Wilson, le plus puissant de l’époque, publie en 1929 la
relation de proportionnalité entre distance et vitesse
d’éloignement des galaxies (loi de Hubble)
Il devient alors pour l’histoire le découvreur de l’expansion,
bien que celle-ci ait été découverte et expliquée 2 ans plus
tôt par Lemaître à partir des mesures de Vesto Slipher 34
Loi de Hubble : la vitesse radiale des galaxies est
proportionnelle à leur distance
• Les distances sont exprimées en mégaparsec : un
mégaparsec ou Mpc = 3,26 millions d’al
• La constante de proportionnalité (constante de Hubble =
H0) est mesurée aujourd’hui à 67,8 km/s/Mpc (Planck)
A partir des années 1930 le consensus s’oriente donc
vers un Univers issu d’un ‘’big bang’’ et actuellement
en expansion
Einstein lui-même renonce à sa constante
cosmologique, la qualifiant de ‘’plus grande erreur de
sa vie’’ …
36
Evolution de l’Univers (modèles de Friedmann-Lemaître)
Big Bang
Maintenant
Facteur
d’échelle
des
distances
spatiales
Temps cosmique
Dans tous ces modèles l’expansion de l’Univers est en
décélération constante sous l’effet global de la gravitation
De sa densité moyenne, dépendent la géométrie spatiale et
l’avenir de l’Univers (ouvert ou fermé dans le temps)
37
Géométrie de l’Univers (courbure)
Géométrie sphérique : la
somme des angles d’un triangle
est supérieure à 180°
Géométrie hyperbolique : la
somme des angles d’un triangle
est inférieure à 180°
Géométrie plate (euclidienne) :
la somme des angles d’un
triangle est égale à 180°
Représentations en 2 dimensions d’espaces
courbes réellement en trois dimensions
Il s’agit de la géométrie et non
de la forme de l’univers …
38
Géométrie de l’Univers
• Les propriétés géométriques de l’Univers (la courbure) ne
permettent pas de conclure à la finitude ou non de
l’Univers. Il manque la connaissance de la ‘’forme’’ de
l’Univers
• La géométrie de l’espace-temps se réduit à celle de
tranches temporelles successives d’un espace courbe
(sphérique ou hyperbolique ou à la limite euclidien) : la
courbure ne concerne que la composante spatiale de
l’espace-temps
39
Evolution de l’Univers (modèles de Friedmann-Lemaître)
Big Bang
Maintenant
Facteur
d’échelle
des
distances
spatiales
Temps cosmique
L’expansion observée de l’Univers implique un passé où les
conditions étaient extrêmes : plus dense que dense, donc
plus chaud que chaud; le ‘’big bang’’ de la RG est une
singularité mathématique : densité et température infinies …
Mais jusqu’à quel point ces valeurs infinies représentent40
elles une réalité physique ?
Courbure, taux d’expansion et densité de matière
énergie sont liés
• Taux d’expansion actuel = ‘’constante’’ de Hubble (H0)
mesuré aujourd’hui à 67,8 km/s/Mpc
• Courbure : selon les mesures les plus récentes (Planck,
2013), la courbure est très faible, peut-être nulle, sans qu’on
puisse en déterminer le signe
La valeur du rayon de courbure est donc très grande
(plusieurs centaines de milliards d’années-lumière au
minimum)
• La densité moyenne de matière-énergie est donc voisine de
la densité critique, dont la valeur déduite du taux d’expansion
et de la courbure est de l’ordre de 10-26 kg/m3 (équivalent
41
d’environ 6 atomes d’hydrogène par m3)
L’expansion et le ‘’Big-Bang’’
42
‘’Big Bang’’
L’Univers actuel dont nous
observons l’expansion
provient d’états antérieurs
plus concentrés, que la
physique sait décrire
presque
jusqu’au moment où
l’expansion a commencé, il
y a 13,8 milliards d’années
dans un état extrêmement
dense et chaud
C’est ce moment que l’on
appelle le « big bang »
43
Interprétation du ‘’Big Bang’’
Le ‘’Big Bang’’ apparait les modèles d’Univers issus de la
Relativité Générale comme une singularité mathématique :
densité et température infinies pendant une durée
infiniment courte …
Or de telles conditions physiques ne peuvent pas être
décrites par la Mécanique Quantique qui dit « stop ! » à
l’approche du ‘’mur de Planck’’ : temps = 10-43s,
température = 1032 K, densité = 5x1096 kg/m3)
La description de l’Univers ‘’pendant’’, et à fortiori ‘’avant’’
le mur de Planck n’est pas du domaine de la science vérifiée.
Mais il y a beaucoup d’hypothèses faisant appel à des
théories physiques non encore finalisées et validées par
l’expérience (cordes, gravité quantique à boucles, etc)
44
Domaine vérifié
Masse des particules (Higgs)
Domaine compris
Domaine des hypothèses
Facteur d’échelle
10-11s
Nous nous limitons ici à l’histoire de l’Univers validée
notamment par les observations suivantes :
• la ‘’fuite’’ des galaxies traduisant l’expansion
• le rayonnement fossile
• la nucléosynthèse primordiale
45
Pour bien comprendre l’expansion …
La dilatation de l’espace aurait connu une phase
extrêmement violente appelée ’’inflation’’ une infime
fraction de seconde après le big-bang
Elle se poursuit aujourd’hui plus calmement : c’est
’’l’expansion’’
Le ‘’moteur’’ de cette dilatation de l’espace est la gravité
décrite par la Relativité Générale
Dans les 2 cas (inflation puis expansion) l’Univers ne se dilate
pas dans quelque chose; il se dilate
Et la dilatation n’a pas lieu à partir d’un endroit privilégié;
elle a lieu partout
46
La loi de Hubble … en patisserie
cuisson
Observons un gâteau qui gonfle à la cuisson : les fruits sont
immobiles par rapport à la pâte, mais s’éloignent les uns des
autres proportionnellement à leur distance dans le gâteau
L’expansion de l’univers, ce ne sont pas les galaxies qui
s’écartent les unes des autres, c’est l’espace (cf. la pâte) qui
47
enfle entre les objets (les galaxies au cas particulier)
‘’Vitesse’’ de l’expansion
• L’expansion n’a pas de vitesse : c’est un accroissement
relatif des distances par unité de temps
• Dire que H0 = 67,8 km/s/Mpc veut dire que chaque
distance s’accroit par seconde de 2,2*10-18 fois sa valeur; il
s’agit d’un taux d’expansion
• Une petite distance ne s’accroit que microscopiquement
en une seconde, mais une très grande distance s’accroit
énormément !
• Le diamètre de la Voie lactée est de 100 000 al; il s’accroit
de 2 km/s environ; pendant une révolution du Soleil (230
millions d’années), il s’accroit de 1 500 al environ : la
dynamique de la Voie lactée n’est que peu affectée par
48
l’expansion, mais quand même un peu …
La Voie lactée ‘’chute’’ par gravitation ordinaire vers le Grand
Attracteur à 620 km/s
Mais la distance qui les sépare (80 Mpc), s’accroit de 5 500
km/s en raison de l’expansion : l’expansion disperse ainsi les
plus grandes structures de l’Univers
Grand Attracteur
Voie lactée
49
La ‘’Vitesse’’ de l’expansion n’a pas de limite
• Deux objets suffisamment distants peuvent s’éloigner plus
vite que la vitesse de la lumière :
D
la condition est que D (Mpc) > 300000/H0
soit 4,42 Gpc ou 14,4 milliards d’al
(cette distance est appelée Rayon de Hubble)
• Cela ne contredit pas la Relativité Restreinte car il s’agit
d’un étirement de l’espace entre les objets et non d’un
mouvement des objets
50
Le rayonnement fossile
Jusqu’à 380 000 ans après le ‘’big
bang’’ la matière est constituée
essentiellement d’électrons et de
protons : les photons du rayonnement
thermique ne peuvent pas se propager
librement
Mais 380 000 ans après le ‘’big bang’’,
la température de l’Univers est
descendue à 3 000K : les protons et les
électrons se combinent pour former des
atomes d’hydrogène; le milieu est donc
neutre électriquement et permet la
propagation des photons du
51
rayonnement thermique
Le rayonnement fossile
Ce rayonnement a été prédit vers 1950 par l’équipe de
l’américano-russe Georges Gamow et observé par hasard en
1964 par Wilson et Penzias (prix Nobel)
Il nous arrive de toutes les directions; il est extrêmement
homogène et a le spectre de fréquence d’un corps noir parfait
Ses infimes fluctuations spatiales de température sont
inférieures à 1/100 000ème, mais traduisent les mécanismes
physiques qui ont précédé son émission et correspondent
aux ‘’germes’’ des grandes structures formées ensuite 52
Le rayonnement fossile
• Le rayonnement fossile est la plus ancienne ‘’lumière’’
(onde électromagnétique) que nous puissions recevoir de
l’Univers. Il matérialise donc la limite de la partie visible de
l’Univers au moyen des ondes électromagnétiques
• Depuis l’émission du rayonnement fossile, toutes les
distances dans l’Univers ont été multipliées du fait de
l’expansion par un facteur de 1400 fois environ
• Le rayonnement fossile émis vers 1,4 μ (infrarouge proche)
s’observe donc maintenant vers 1,9 mm de longueur
d’onde soit une fréquence de 160 Ghz environ (microondes)
53
La trace du mouvement de la Terre dans le
rayonnement fossile
Cartographie brute
Cartographie corrigée des
mouvements de la Terre
La cartographie brute du rayonnement fossile fait apparaître
par effet Doppler les mouvements de la Terre (autour du
Soleil, autour de la Voie lactée, vers le Grand Attracteur). Ce
n’est qu’après soustraction de leurs effets que le
rayonnement fossile apparait presque parfaitement
homogène : cet effet est appelé ‘’dipôle cosmologique’’ 54
‘’Distance’’ du rayonnement fossile
• Le rayonnement fossile a voyagé pendant 13,8 milliards
d’années; mais le calcul montre que la matière qui a émis
ce rayonnement se trouve maintenant à 45 milliards
d’années-lumière en raison de l’expansion de l’espace
pendant toute cette durée …
• Ce résultat signifie que cette distance s’est accrue à une
vitesse moyenne plus de 3 fois supérieure à celle de la
lumière …
55
Parcours d'un photon du rayonnement fossile
• Le photon quitte sa zone d'émission
D = 30 M al
c
35 fois c
• Le calcul montre que la zone de réception (où se trouvait
‘’la Terre’’ au moment de l'émission) était à 30 millions d’al
et que la vitesse d'expansion entre ces 2 deux zones était
35 fois la vitesse de la lumière : la zone de réception
s'éloigne donc du photon émis qui ne va pas assez vite …
• Puis l'expansion ralentit : le photon rattrape la zone de
réception et arrive sur nos détecteurs
56
Partie visible et partie observable de l’Univers
• Le rayonnement fossile matérialise une limite de visibilité à
la fois dans le temps et dans l’espace : la lumière émise
auparavant, et dans des régions plus éloignées, ne pouvait
pas se propager
• Cependant d’autres signaux de nature non lumineuses
(neutrinos, ondes gravitationnelles) pourraient nous
parvenir d’une époque un peu plus reculée à la fois dans
le temps et l’espace, mais toutefois postérieure au big
bang; le big-bang lui-même définit donc une limite appelée
‘’horizon cosmologique’’ qui est celle de la partie
observable de l’Univers par des signaux de toute nature
Ces signaux prédits par le modèle n’ont pour le moment
pas été observés faute d’instruments adéquats
57
Partie visible et partie observable de l’Univers
Rayonnement
fossile émis
380 000 ans après
le BB => partie
d’Univers visible
Premiers signaux
émis après le BB
=>
Partie d’Univers
observable
58
A un moment donné, chacun a ‘’son’’ Univers
observable selon sa position
59
Actuellement l’Univers observable s’agrandit
sans cesse
2 raisons à cette
croissance :
• le temps de recul
vers le passé
augmente
• l’expansion a
suffisamment ralenti
pour que les signaux
datant ‘’presque’’ du
big bang aient eu le
temps de nous
rattrapper
60
Univers observable et Univers
• Ce que nous appelons couramment ‘’Univers observable’’
n’est que la partie de l’Univers observable par des signaux
de toute nature
• L’Univers réel s’étend très au-delà de l’Univers observable
car son rayon de courbure est beaucoup plus grand
Est-il fini ou infini ? La question reste posée
61
La nucléosynthèse primordiale
• Dès ses premières infimes fractions de seconde, l’histoire
de l’Univers est animée par l’expansion qui entraine le
refroidissement du milieu. Tout le reste en découle …
• Les protons (noyaux d’hydrogène) se sont formés dans la
première microseconde après le BB
• Avant que la température ne soit descendue à 1010 K
(t<<1s), photons, neutrinos et antineutrinos,
neutrons et protons, électrons et positrons composent la
‘’soupe’’ cosmique
• A partir de 109 K, un centième de seconde après le BB, la
synthèse de noyaux atomiques plus complexes commence
…
62
La nucléosynthèse primordiale
La nucléosynthèse s’arrête au bout de 3
minutes en raison de la température trop
faible
Résultat :
• Hydrogène (proton p) pour 75 % de la masse
• Hélium 4 pour presque 25 %. Presque tous
les neutrons y sont incorporés
• Deutérium : 2H (1%)
• Hélium 3 (traces)
Les abondances relatives observées correspondent assez
bien avec les prédictions du modèle, en tenant compte de
63
l’histoire ultérieure, en particulier la nucléosynthèse stellaire
La cosmologie à la fin du XXème siècle
Des résultats :
• modèles de Friedmann-Lemaître déduits de la Relativité
Générale
• observation de l’expansion (Edwin Hubble)
• prédiction du rayonnement fossile (Gamow) puis
observation (Penzias et Wilson)
• résultats constatés de la nucléosynthèse primordiale
globalement cohérents avec les prédictions
Des questions qui seront abordées dans la 2ème partie:
• problèmes de l’horizon et de la platitude => inflation
• dynamique des grandes structures => matière noire
64
• accélération de l’expansion => énergie sombre
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