L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) considère que les esces exotiques envahissantes
(EEE) représentent une cause majeure de perte de biodiversité dans le
monde. Ces esces dégradent les écosystèmes, perturbent les activités
anthropiques et peuvent présenter des risques sanitaires. Par exemple,
les développements ts denses de plantes des berges comme les renouées
(
Reynoutria sp
) ou de plantes amphibies comme les jussies (
Ludwigia
sp
) peuvent gêner, selon les situations, la plupart des usages des milieux
aquatiques. Lécrevisse rouge de Louisiane (
Procambarus clarkii
) modi e
profondément le fonctionnement des milieux qu’elle colonise en exeant
une forte prédation sur la végétation aquatiques et la benthofaune. Les
accumulations de moules zébrées (
Dreissena polymorpha
) peuvent obstruer
les installations anthropiques et notamment les circuits de refroidissement
des centrales de production électrique. En n, dautres espèces peuvent
propager des maladies. Cest par exemple le cas du rat musqué (
Ondatra
zibethicus
) pouvant contaminer les eaux via des bacries leptospires,
présentes dans ses urines, et qui provoquent, chez lHomme, la leptospirose,
maladie ts dangereuse, parfois mortelle.
Depuis quelques décennies, la croissance permanente des impacts de ces
esces ont amené les gestionnaires des milieux naturels à réagir de plus
en plus pour tenter de réguler leurs développements et une conscience
collective sur cette problématique est en train démerger. Les connaissances
acquises montrent qu’il est di cile déradiquer une esce une fois sa prolifération commencée et que seule la rapidité
des interventions dès la découverte dune nouvelle espèce peut laisser esrer cette éradication. Cest pourquoi il est
essentiel de mettre à disposition de tous les acteurs de la sphère « environnement », y compris du grand public, des outils
aliorant la prise de conscience sur ces espèces, permettant les plus possible de les identi er a n de contribuer à leur
gestion optimale.
C’est dans cet esprit que l’O ce National de l’Eau et des
Milieux Aquatiques (ONEMA) en partenariat avec le Groupe
de Travail sur les Invasions Biologiques en Milieux Aquatiques
(GT IBMA) a réalisé un recueil de  ches didenti cations
d’Esces Exotiques Envahissantes présentes principalement
dans les milieux aquatiques. En permettant à ses utilisateurs
d’identi er plus facilement ces di érentes espèces, ce recueil
permettra daliorer les connaissances sur la répartition de
celles déjà largement présentes en France métropolitaine et de
tecter précocement dautres espèces actuellement en phase de
colonisation.
Ce recueil décrit 83 espèces, 46 animales et 33 végétales. Certaines
de ces esces sont des EEE avérées (telles que les jussies), dautres
le sont potentiellement (comme l’anodonte chinoise Sinanodonta
woodiana) et dautres encore viennent juste de passer la frontière
du territoire métropolitain (gobie  uviatile Neogobius  uviatilis).
Toutes les  ches sont illustrées ce qui facilite lutilisation des
critères didenti cation des espèces. Elles ont été validées par un
spécialiste du taxon considéré.
Espèces Exotiques Envahissantes
(également appelées « espèces in-
vasives ») : Espèces, ou taxon in-
férieur (inclus toutes les parties,
gamètes, graines, œufs ou pro-
pagules de la dite espèce pouvant
survivre ultérieurement et se
reproduire), introduits du fait de
l’in uence de l’homme, dans des
zones hors de son aire de répar-
tition naturelle (passée ou pré-
sente) et de son aire de disper-
sion potentielle et qui menace la
diversité biologique indigène ou
qui a dautres conséquences im-
prévues (économiques ou sani-
taires par exemple).
,QWURGXFWLRQ
GT-IBMA : Le groupe de travail «inva-
sions biologiques en milieux aquatiques »,
crée en 2009, est coordonné conjointement
par le Comité français de l’UICN et lONE-
MA depuis 2014. Ses objectifs sont d’ap-
porter un appui à tous les acteurs concer-
nés par la thématique des espèces exotiques
envahissantes en synthétisant et rendant
accessibles les connaissances acquises sur
les modes de gestion de ces espèces et en
développant des outils daide à la gestion.
Pour mener à bien ses activités, il mobilise
un réseau d’une cinquantaine de membres
issus de di érentes parties prenantes (ges-
tionnaires despaces, services des collectivi-
tés territoriales et de l’Etat, établissements
publics, chercheurs...).
Crédits photo :
Les photos présentes dans les  ches didenti cation ne sont, pour la plupart, pas libres de
droit. Les auteurs ont donné leur accord pour une utilisation, non commerciale, au sein des présentes  ches uni-
quement. Merci de ne pas réutiliser ces photos sans avoir obtenu, préalablement, une autorisation des auteurs.
©Jean MURATET
Face dorsale : couleur gris clair à brun-vert. Écailles canées
et alignées en 19 rangées, psence de tâches quadrangulaires fon-
cées (tesselles) formant des motifs à damiers ou des lignes trans-
versales.
Face ventrale : présence de 160 à 197 écailles ventrales et
48 à 86 écailles subcaudales. Parcourue dune bande centrale
sombre, tachée de blanc oran. Écaille anale divisée.
Critères de détermination
Couleuvre tessellée :
Natrix tessellata
(Laurenti, 1768)
Famille des Colubridés.
Mensurations : 70 cm à 130 cm de long.
Tête : étroite et allongée, peu distincte du cou. Le cou a souvent
un chevron noir bien distinct.
© Maud BERRONEAU
© Maud BERRONEAU
© Matthieu BERRONEAU
87
Coordination : Florent LAMAND
Maquette : Gwendoline LACQUEMENT
Rédaction : Gwendoline LACQUEMENT, Maud CANTOREGGI, Oane JERUZALSKI
Contribution : Claude MIAUD, Philippe FAUCON-MOUTON, Maud BERRONEAU
Validation : Maud BERRONEAU
Sources
http://www.invabio.fr (consultation : Avril 2014)
http://issg.org (consultation : Juin 2012)
Expertise SHF Maud BERRONEAU
LORVELEC O.
et al.,
2003, extrait de : Evolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions.
Guide «les Amphibiens et Reptiles de Suisse» Andreas Meyer et al.
MM DNF JA OSAJ
J
Biologie & Ecologie
Reproduction :
regroupements dindividus en début de printemps. Les accouplements ont lieu aux
mois de Mars-Avril, mais peuvent ponctuellement avoir lieu à lautomne. Le mois suivant laccouplement,
la femelle dépose sa ponte (une 20aine doeufs) dans des caches pierreuses ou des amoncellement de
végétation (fumier, paille ou roseaux séchés), non loin de son habitat aquatique saisonnier.
Période dobservation de février à octobre avec un pic davril à août.
Habitat : eaux stagnantes et courantes. Abords des grands lacs, rives de cours deau, habitats terrestres
(pierres et herbiers).
Originaire du Sud-Est de lEurope et du Moyen-Orient.
Lespèce a été introduite dans les lacs frontaliers de la Suisse tel que le Lac Léman (1930). Obser-
vations dans des cours deau proches de la frontière italienne, probablement des lâchers illégaux
(années 1990).
Observations ponctuelles en France mais sûrement des spécimens issus danimalerie qui nont pas
fondé de populations locales. Lespèce nest pas naturalisée en France.
Origine & Apparition
88
1 / 3 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !