Du dragon au blason
Comme la grenouille et le crapaud, au Moyen-âge la salamandre est considérée comme un être
diabolique. On lui attribue alors une liste de pouvoirsincroyables. Ainsi, si elle vous voit avant
que vous ne la voyez, vous serez ni plus ni moins foudroyé ! Elle empoisonne les puits, fait
tournerlevinaigre. Ne vous aventurez pas non plus à croquer une pomme qu’elle aurait infectée
de sa bave et ne vous baignez pas dans l’eau dans laquelle elle aurait nagé ! Il vous en coûterait !
Pire, elle pourrait vous mordre ou même vous projeter son venin à distance ! Dans ce cas,
il vous faudrait autant de médecins qu’il y a de taches sur l’animal ! Heureusement, si vous
parvenez à la tuer avant, vous éviterez cent jours de purgatoire !
Ce n’est pas tout. La bestiole fait à peu près tout ce qu’elle veut avec le feu : elle y vit, elle le
crache (de préférence vers son ennemi, c’est-à-dire vous), elle l’éteint même si tel est son désir !
Car oui, depuis l’Antiquité, il est acquis que jeter « cet animal froid comme de la glace » dans
un brasier, et de ammes il n’est plus question… Les anciens Egyptiens l’appelaient d’ailleurs
« homme mort de froid ».
A la Renaissance, François 1er va redorer le blason de la salamandre. Il en fait sa devise : «Je
l’entretiens et je l’éteins ». Parlait-il des femmes qu’il aimait beaucoup ou du feu ? Débat non
tranché aujourd’hui. Peut-être voyait-il en elle sa capacité à traverser les épreuves sans faiblir ?
Son blason devait à l’origine montrer une salamandre traversant le feu et crachant de l’eau.
Les copistes, mal informés, ont transformé l’eau en ammes d’où cet étrange apparence de
dragon… (voir l’image ci-dessous)
• Si la peau des amphibiens est visqueuse,
c’est qu’ils doivent la maintenir humide (à l’aide
de glandes). Ils respirent essentiellement par
la peau, et cette humidité facilite les échanges
gazeux.
• Les verrues du crapaud et la peau de la
salamandre abritent un venin qui sert à les
protéger des prédateurs. Il ne peuvent en aucun
cas l’inoculer ! On peut les saisir sans danger,
mais pas les croquer !
• Les amphibiens sont des alliés du jardinier
et de l’agriculture : ils consomment entre autres
limaces, escargots, chenilles, fourmis…
• Leur laideur est très subjective. Une
joue tartinée de maquillage n’est pas moins
repoussante, question de point de vue
toujours…
• Les concerts amoureux des amphibiens
sont-ils plus désagréables que le balais des
tondeuses dans les jardins, que l’aboiement
des chiens du voisin, que le ronronnement de
la quatre voies ? Si oui, quittez la campagne et
optez pour le centre ville !
• N’oublions pas de plus que ces animaux
sont strictement protégés par la loi !
Pour en savoir plus : http://educatif.eau-et-
rivieres.asso.fr/pdf/livret-amphibiens-v2.pdf
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