Pôle de Recherche 2
Assistante : Chrystel CONOGAN chrystel.conogan@collegedesbernardins.fr – 01.53.10.41.95
Reconnaissance de l’islam en tant que réalité religieuse et sociale dynamique et nécessité d’offrir en France
une formation aux religions et à la laïcité, aux cadres et fonctionnaires, d’autant que de plus en plus
d’entreprises comme de services publics sont confrontés à la présence de l’islam dans leur espace social.
Une étude à travers différents prismes :
- Le prisme culturel : une compréhension de l’islam par ses différentes origines : marocaine, algérienne,
noire africaine ou encore asiatique
- Le prisme sociologique : une compréhension de l’Islam par l’étude de l’évolution générationnelle, des
particularismes des « quartiers », par la prise en compte de l’exclusion dont les fidèles de cette
religion peuvent s’estimer victimes.
- Le prisme juridique : une compréhension de l’Islam et de son acculturation française par une réflexion
sur les droits et devoirs, dans le cadre de la laïcité à la française.
II- Mise en perspective de la laïcité française :
a. Rappel historique de la laïcité française
C’est avec la Révolution française que les relations entre les religions, principalement catholique, et l’Etat se
sont profondément modifiées. Le catholicisme était auparavant la religion d’Etat et des Français, le clergé
catholique étant un des trois ordres de l’Etat, le culte réformé et le judaïsme étant quant à eux acceptés sous
des statuts précaires. La Révolution française n’était pas au départ en faveur d’une séparation de l’Eglise et de
l’Etat puisqu’elle avait pour projet de créer une église nationale. Ce projet a profondément divisé l’Eglise en
France. En introduisant un clivage entre prêtres constitutionnels et prêtres réfractaires la Révolution a conduit
à un mouvement anticlérical sinon antireligieux.
Napoléon réintroduit une forme de paix religieuse en signant le Concordat et des décrets avec les
catholiques, les protestants et les israélites donnant ainsi certaines prérogatives dans l’Etat aux religions tout
en les contrôlant.
La loi de 1901 qui a permis de reconnaitre la liberté d’association en a exclu les congrégations religieuses qui
restent soumises à autorisation – signe de méfiance. Cette loi de 1901 est très marquante car ni la Révolution
ni Napoléon 1er n’avaient reconnu la liberté d’association et il est significatif que les congrégations religieuses
aient été exclues de cette liberté nouvelle.
La loi du 9 décembre 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat a renversé les principes antérieurs en
reconnaissant la liberté de religion mais en posant le principe de la laïcité de l’Etat, séparé de la religion. Elle
édicte également le principe du non-subventionnement des cultes sauf pour l’entretien des lieux de cultes
édifiés avant 1905, puisqu’ils deviennent propriété des communes (églises) ou de l’Etat (cathédrales).
Il est à noter que la grande mosquée de Paris a été construite après guerre sur des deniers publics en
application d’une loi de finances, dérogeant ainsi à la loi de 1905, et en remerciement des sacrifices
musulmans pendant la guerre.
b. Situation actuelle de la laïcité française
La loi de séparation des Eglises et de l’Etat n’est pas remise en cause, l’Eglise catholique considérant
notamment qu’elle maintient des équilibres précieux qu’il serait périlleux de remettre en cause.
- Les églises et leurs représentations face à l’Etat
Les Eglises étant des forces sociales, la nécessité de rétablir des instances de dialogue et de rencontre s’est
très vite fait ressentir, avec l’Eglise catholique par le rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint
Siège en 1924 et la présence de religieux dans les instances consultatives, plus récemment avec l’instance de
dialogue mise en place en février 2001 entre l’Eglise en France et le Gouvernement, mais tout autant avec les