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Malgré ces tensions, malgré l’avènement d’Internet et la perte d’influence des intermédiaires
traditionnels, malgré la crise financière, économique et sociale de ces dernières années, et malgré les
contraintes de plus en plus lourdes d’optimisation du temps, des budgets et des déplacements, l’outil
FSCE a tenu bon, sans doute parce qu’il dépasse la notion et la dimension de simple média grâce à la
valeur ajoutée qu’il apporte dans la complexité de la rencontre physique, la qualité des prestations de
services et conseils de plus en plus pointus qu’il propose et le retour sur investissement qu’il offre à
ses clients. C’est également grâce à la confiance qu’il a réussi et réussira à établir et à consolider
avec ses clients et ses partenaires, en réponse à la profonde incertitude générale régnant chez les
dirigeants d’entreprise et les consommateurs.
De plus, la filière surfe sur un certain nombre de courants porteurs pour lesquels elle constitue une
plate-forme idéale de développement des entreprises, à condition de leur offrir des services
personnalisés et adaptés aux nouveaux besoins des clients :
- recentrage des priorités vers les stratégies de développement commercial sur de nouveaux
marchés,
- recherche d’informations, d’innovations et de nouvelles technologies,
- réduction des budgets et impératif d’efficacité et de rentabilité dans les opérations de
démarchage, de communication et de réseautage,
- prise en compte des enjeux de développement durable.
La conjugaison de ces freins et de ces accélérateurs sous-tend de nombreux questionnements.
Le concurrent d’hier ne serait-il pas le partenaire de demain ? Quel équilibre trouver entre corps de
métiers aux méthodes et cultures artisanales et processus industrialisés et rationnalisés ? Comment
maîtriser les cascades de sous-traitances spécifiques au secteur et garantir aux sous-traitants des
conditions minimums d’activités leur permettant de fournir des prestations de qualité dans le respect
des lois et des règles d’éthique ? Où trouver de nouvelles sources de revenus connexes pour
compenser une demande de plus en plus forte de gratuité ? Où se situe la valeur ajoutée de la filière :
dans l’innovation et la créativité d’un prestataire, dans l’implantation et la polyvalence d’un site
d’accueil, dans l’excellence et la flexibilité de l’offre et de l’organisation d’une manifestation ? Où se
situe la valeur stratégique de la rencontre : dans l’identité (multiple) de marque, dans la création
(participative) de l’événement ? Quelle fonction donner à la rencontre : un outil de marketing, de
commercialisation, de promotion, de communication et de veille (salons et foires), d’information, de
loisir et d’animation (foires et événements), de production et de transmission de savoirs et
d’innovations (salons et congrès), ou tout à la fois ? La filière de l’exposition, de la rencontre et de
l’événementiel est-elle un simple média ou s’inscrit-elle dans une industrie plus large du savoir, de la
communication, de l’intermédiation, de l’interconnexion et du réseau ? Comment envisager les liens
de demain ?
L’innovation dans les services constitue une voie essentielle du développement de demain. Il faut
valoriser la dimension intellectuelle des propositions de valeur des FSCE. Désormais, toute offre doit
intégrer de l’objet communicant, intelligent et interactif, doit prolonger et enrichir le contact par une
continuité de flux, et doit se fonder sur un système complexe de produits et services interconnectés. Il
ne s’agit plus de vendre un simple retour sur investissement, mais de vendre de l’expérience, de
l’image (valorisation), de l’originalité, de l’exception et du sens, grâce à une véritable stratégie de
marque et un engagement, une synergie de moyens de toutes les parties prenantes d’une filière ou
d’une communauté, dans une logique de transversalité, d’interactivité et de partenariat.
Pour répondre aux nouveaux besoins de l’économie de marché et de service, de l’économie de
l’information et de la communication, de l’économie de la connaissance et l’économie de l’expérience,
les foires, salons, congrès et événements devront se repositionner en tant que véritables outils de
décision stratégique du dirigeant d’entreprise.
Pour répondre aux nouveaux besoins de socialisation, de participation, de proximité, de repères, de
transmission, de valeurs, d’histoire, et d’informations fiables, les foires et salons grands publics
devront renouveler leurs offres (thèmes et formats), innover dans leurs politiques marketing
(positionnement et marques), et établir une culture qui leur soit propre.