1 | 2016
Donneurs nettement plus jeunes
L’âge des donneurs et donneuses enre-
gistrés a considérablement baissé ces
sept dernières années. Ainsi, l’âge moyen
est passé de 41 à 37 ans, évolution capi-
tale pour deux raisons. D’une part, l’âge li-
mite pour le don est fixé à 60 ans pour des
questions de santé. D’autre part, il est
prouvé médicalement que les cellules
souches du sang de personnes jeunes
sont plus efficaces.
Recul constant de la consommation
de sang
Comme attendu, l’autre tendance princi-
pale de 2015 s’est confirmée. La consom-
mation de sang dans les hôpitaux suisses
a marqué un recul de 5–6 % par rapport à
l’année précédente, comme déjà en 2013
et 2014.
Malgré ce recul, l’approvisionnement en
sang a connu des problèmes en 2015.
Une pénurie sérieuse est apparue pen-
dant le long été caniculaire et, selon l’évo-
lution de l’épidémie de grippe actuelle, un
manque de produits sanguins n’est pas
exclu ces prochaines semaines (voir aussi
page 4).
Changement de tendance prévisible
Au vu de la mutation démographique,
Transfusion CRS Suisse s’attend à une
nouvelle croissance de la demande dans
moins de cinq ans. Aujourd’hui déjà, près
de deux tiers des transfusions sanguines
sont destinés à des patients de plus de
65 ans. Or, cette classe d’âge ne re-
présente que 20% de la population
totale. Conclusion: Il y aura toujours
moins de jeunes donneurs à disposition
pour des receveurs de sang toujours plus
âgés.
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In der Schweiz registrierte Blutstammzellspender
PROJET HUMANITAIRE
Du sang pour la Grèce
Dans le cadre d’un projet humanitaire, la Suisse livre depuis des décennies
des produits sanguins à la Grèce. Ces livraisons seront réduites à moyen
terme d’entente avec le gouvernement grec.
Chaque année, la Suisse livre quelque
30 000 concentrés de globules rouges à la
Grèce, dont 10% de la population souffre
d’anémie méditerranéenne, une maladie
sanguine héréditaire. Les malades ont be-
soin de transfusions sanguines régulières
et ne peuvent pas donner leur sang.
Recours à la réserve d’urgence
Ce projet humanitaire a été lancé dans les
années 70 et ne présente pas d’inconvé-
nient pour la Suisse. Afin d’assurer en tout
temps la disponibilité de produits san-
guins pour des urgences, comme des ac-
cidents de grande ampleur, on se procure
en Suisse toujours un peu plus de dons de
sang que les hôpitaux ne prévoient d’en
avoir besoin. Les produits sanguins stoc-
kés en Suisse comme réserve pour des
urgences qui ne sont pas requis en Suisse
sont alors exportés en Grèce. L es besoins
des hôpitaux suisses conservent la priorité.
Aucun gain financier
Les produits sanguins sont livrés au prix
de revient, soit un montant annuel total de
près de six millions de francs. Ces re-
cettes permettent à Transfusion CRS
Suisse de couvrir les coûts élevés d’ob-
tention, de préparation, d’analyse et de
stockage. Aucun bénéfice n’est produit.
Il ne serait pas possible de livrer les pro-
duits sanguins gratuitement ou à un prix
réduit. Un tel arrangement financier dé-
passerait les ressources de Transfusion
CRS Suisse. De plus, il soulèverait des
questions juridiques. Les services de
transfusion sanguine travaillent sur man-
dat de la Confédération et doivent finan-
cier leurs dépenses grâce aux prix de leurs
produits sanguins. Il ne serait pas admis-
sible de s’engager financièrement en
Grèce aux dépens de la LAMal et d’influer
ainsi sur les prix des produits en Suisse.
Compte tenu des problèmes politiques et
financiers que connaît la Grèce, les paie-
ments ont pris beaucoup de retard ces
dernières années mais il n’y a jamais eu
d’impayé. Transfusion CRS Suisse n’en
estime pas moins que ce risque est élevé.
Réduction de moitié d’ici à 2020
Conjointement avec les partenaires grecs,
il a été décidé de réduire le programme
d’aide progressivement de moitié d’ici à
cinq ans. En collaboration avec le minis-
tère grec de la santé publique, Transfusion
CRS Suisse tente de sensibiliser la popu-
lation de sorte que le pays parvienne à
couvrir ses besoins par lui-même d’ici à
2020.
Les autorités grecques sont bien dispo-
sées à l’égard de ce calendrier. Il convient
de relever, avec pragmatisme, que l’appro-
visionnement en sang ne figure pas parmi
les priorités des Grecs en ce moment.
En Grèce, 10% de la population
souffre d’anémie méditerranéenne,
une maladie sanguine héréditaire
Nombre de donneurs de cellules souches du sang enregistrés en Suisse