1 | 2016 DANSLESANG
SANG ET CELLULES SOUCHES DU SANG
Premiers chiffres de 2015
Bien qu’encore provisoires, les chiffres de 2015 permettent d’ores et déjà
d’établir un fait: La consommation de sang a de nouveau baissé tandis que le
nombre de donneurs a explo dans le secteur des cellules souches du sang.
En 2015, 21 148 nouveaux donneurs de
cellules souches du sang se sont inscrits
au Registre suisse un résultat qui -
passe les attentes les plus optimistes.
Jusqu’en 2009, la Suisse comptait
quelque 20 000 donneurs de cellules
souches du sang, les taux de croissance
annuels se situant entre 1 et 3% (voir
diagramme à la page suivante). En 2015,
le taux de croissance a grimpé à 39%.
Changement de stratégie en 2008
En 2008, les responsables de la Fon-
dation Cellules souches du sang déci-
dèrent de changer de stratégie en
matière de recrutement de donneurs. En
comparaison d’autres pays, la Suisse se
situait à la 20e place des statistiques
nationales avec 2,8 donneurs par millier
d’habitants.
L’accent fut alors mis sur l’enregistrement
par le biais du site Internet complété par
des groupages à l’aide de prélèvements
de muqueuse buccale sur coton-tiges et
par des actions d’enregistrement at-
trayantes.
De 2,8 à ps de 10
Il aura suffi d’à peine sept ans pour que le
changement de stratégie déploie ses ef-
fets : Avec un total de 78 564 donneurs ou
9,5 donneurs par millier d’habitants, la
Suisse est remontée dans la moyenne en
comparaison de ses voisins.
ÉDITORIAL
Il est temps
Premièrement: Rien ne nous importe
plus que la santé des personnes qui
donnent leur sang ou reçoivent des
produits sanguins.
Deuxièmement: Rien ne nous ressem-
ble moins que de donner l’impression à
tout un groupe de population que nous
le discriminons.
Mais que faire lorsque l’un mène auto-
matiquement à l’autre?
Les hommes ayant eu des rapports
sexuels avec des hommes (HSH) sont
exclus du don de sang. En premier lieu
parce qu’ils affichent un taux de conta-
mination par le VIH 30 fois supérieur à
celui de la population globale. Cette
haute prévalence du VIH justifie l’exclu-
sion des HSH a fin de protéger au mieux
les receveurs des transfusions d’une
infection au VIH. Car les méthodes de
test les plus modernes ne permettent
toujours pas de détecter tous les dons
de sang infectés.
Pour Swissmedic, autorité de surveil-
lance, la sécurité des receveurs revêt
également la plus haute priorité. Et cela
est juste ainsi. Cependant, une exclu-
sion systématique ne me semble plus
de mise. Il est temps de trouver une so-
lution appropriée, qui satisfasse autant
que possible les deux objectifs.
Nous venons d’entamer 2016. Mon
but est que nous trouvions une telle so-
lution d’ici à la fin de l’année.
Dr Rudolf Schwabe
Directeur et président de la Direction
Transfusion CRS Suisse SA
Plus de donneurs de cellules souches du sang gce à des actions de recrutement
attrayantes comme le 30 juillet à Stans.
1 | 2016
Donneurs nettement plus jeunes
L’âge des donneurs et donneuses enre-
gistrés a considérablement baissé ces
sept dernières années. Ainsi, l’âge moyen
est passé de 41 à 37 ans, évolution capi-
tale pour deux raisons. D’une part, l’âge li-
mite pour le don est fixé à 60 ans pour des
questions de santé. D’autre part, il est
prouvé médicalement que les cellules
souches du sang de personnes jeunes
sont plus efficaces.
Recul constant de la consommation
de sang
Comme attendu, l’autre tendance princi-
pale de 2015 s’est confirmée. La consom-
mation de sang dans les hôpitaux suisses
a marqué un recul de 5–6 % par rapport à
l’année précédente, comme déjà en 2013
et 2014.
Malgré ce recul, l’approvisionnement en
sang a connu des problèmes en 2015.
Une pénurie sérieuse est apparue pen-
dant le long été caniculaire et, selon l’évo-
lution de l’épidémie de grippe actuelle, un
manque de produits sanguins n’est pas
exclu ces prochaines semaines (voir aussi
page 4).
Changement de tendance pvisible
Au vu de la mutation démographique,
Transfusion CRS Suisse s’attend à une
nouvelle croissance de la demande dans
moins de cinq ans. Aujourd’hui déjà, près
de deux tiers des transfusions sanguines
sont destinés à des patients de plus de
65 ans. Or, cette classe d’âge ne re-
présente que 20% de la population
totale. Conclusion: Il y aura toujours
moins de jeunes donneurs à disposition
pour des receveurs de sang toujours plus
âgés.
0
10000
20000
30000
40000
50000
60000
70000
80000
90000
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In der Schweiz registrierte Blutstammzellspender
PROJET HUMANITAIRE
Du sang pour la Grèce
Dans le cadre d’un projet humanitaire, la Suisse livre depuis des décennies
des produits sanguins à la Gce. Ces livraisons seront réduites à moyen
terme d’entente avec le gouvernement grec.
Chaque année, la Suisse livre quelque
30 000 concentrés de globules rouges à la
Grèce, dont 10% de la population souffre
d’anémie méditerraenne, une maladie
sanguine héréditaire. Les malades ont be-
soin de transfusions sanguines régulières
et ne peuvent pas donner leur sang.
Recours à la réserve d’urgence
Ce projet humanitaire a été lancé dans les
années 70 et ne présente pas d’inconvé-
nient pour la Suisse. Afin d’assurer en tout
temps la disponibilité de produits san-
guins pour des urgences, comme des ac-
cidents de grande ampleur, on se procure
en Suisse toujours un peu plus de dons de
sang que les hôpitaux ne prévoient d’en
avoir besoin. Les produits sanguins stoc-
kés en Suisse comme réserve pour des
urgences qui ne sont pas requis en Suisse
sont alors exportés en Grèce. L es besoins
des hôpitaux suisses conservent la priorité.
Aucun gainnancier
Les produits sanguins sont livrés au prix
de revient, soit un montant annuel total de
près de six millions de francs. Ces re-
cettes permettent à Transfusion CRS
Suisse de couvrir les coûts élevés d’ob-
tention, de préparation, d’analyse et de
stockage. Aucun bénéfice n’est produit.
Il ne serait pas possible de livrer les pro-
duits sanguins gratuitement ou à un prix
réduit. Un tel arrangement financier-
passerait les ressources de Transfusion
CRS Suisse. De plus, il soulèverait des
questions juridiques. Les services de
transfusion sanguine travaillent sur man-
dat de la Confédération et doivent finan-
cier leurs dépenses grâce aux prix de leurs
produits sanguins. Il ne serait pas admis-
sible de s’engager financièrement en
Grèce aux dépens de la LAMal et d’influer
ainsi sur les prix des produits en Suisse.
Compte tenu des problèmes politiques et
financiers que connaît la Grèce, les paie-
ments ont pris beaucoup de retard ces
dernières années mais il n’y a jamais eu
d’impayé. Transfusion CRS Suisse n’en
estime pas moins que ce risque est élevé.
duction de moitié d’ici à 2020
Conjointement avec les partenaires grecs,
il a été décidé de réduire le programme
d’aide progressivement de moitié d’ici à
cinq ans. En collaboration avec le minis-
tère grec de la santé publique, Transfusion
CRS Suisse tente de sensibiliser la popu-
lation de sorte que le pays parvienne à
couvrir ses besoins par lui-même d’ici à
2020.
Les autorités grecques sont bien dispo-
sées à l’égard de ce calendrier. Il convient
de relever, avec pragmatisme, que l’appro-
visionnement en sang ne figure pas parmi
les priorités des Grecs en ce moment.
En Grèce, 10% de la population
souffre d’anémie méditerranéenne,
une maladie sanguine héréditaire
Nombre de donneurs de cellules souches du sang enregistrés en Suisse
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APHÉRÈSE DE PLAQUETTES
Un don de sang particulier
Le don par apse est unethode de don de sang connue mais
extrêmement pcieuse. C’est pourquoi ces donneurs sont particulièrement
sollicis.
Le don par aphérèse permet de ne plever que certains composants du sang du donneur
néralement le plasma ou les plaquettes sanguines.
Système HLA au lieu du groupe
sanguin
Pour les globules rouges et le plasma,
les groupes sanguins du donneur et du
receveur doivent être identiques. Pour
les plaquettes, c’est le type HLA qui
est déterminant, d’où l’importance de
cette forme de don.
Chez certains patients, seuls des
concentrés plaquettaires de types HLA
déterminés sont efficaces. Le système
HLA (antigènes leucocytaires h umains)
du patient est alors analysé et on re-
cherche un d onneur de p laquettes HLA
compatible.
En Suisse, on a procédé au groupage
des caractéristiques HLA de beaucoup
de donneurs de sang, qui ont été enre-
gistrés dans un fichier central en vue
d’un éventuel don de plaquettes san-
guines par aphérèse. Nombre de don-
neurs de cellules souches du sang en-
registrés, dont on connaît naturelle-
ment le groupage HLA, sont disposés
à donner des plaquettes.
Le don par aphérèse atteint le niveau
du don de cellules souches du sang
(autrefois don de moelle osseuse), qui
peut aussi se faire par aphérèse. On
utilise alors les mêmes machines que
pour l’aphérèse de plaquettes. La
transplantation de cellules souches du
sang requiert une concordance HLA
élevée au possible entre le donneur et
le receveur.
Autres particularités de l’aphérèse de pla-
quettes:
Elle dure entre une et deux heures,
donc nettement plus qu’un don de
sang complet.
Les deux jours précédant le don, il
ne faudrait consommer que des ali-
ments non gras ou contenant peu de
graisses.
Les cinq jours précédant le don, il ne
faut plus ingérer certains médica-
ments comme l’aspirine ou des anti-
rhumatismaux car ils influent sur la
fonction plaquettaire.
Après le don, les plaquettes sanguines
se régénèrent en quelques jours. Il est
donc possible de se soumettre à nou-
veau à un don après deux à quatre se-
maines tandis qu’un nouveau don de
sang complet n’est autorisé qu’après
trois ou quatre mois.
Conservation limitée à sept jours
Les concentrés plaquettaires se conser-
vent sept jours au maximum, et ce à une
température d’environ 22°. Or, cela ac-
croît le risque de prolifération des agents
pathogènes présents dans le sang. En
2011, la Suisse a été le premier pays au
monde à introduire le procédé d’inactiva-
tion des agents pathogènes à l’échelle
nationale. Ce procédé inactive la plupart
des virus, bactéries et parasites et est -
sormais appliqué également au plasma. Il
est encore à l’étude pour les globules
rouges.
En 10 minutes, 450 millilitres de sang
s’écoulent dans une poche transparente
c’est ainsi que se déroule le don de sang
classique, comme on le connaît générale-
ment. Outre ce don de sang complet, il
existe le don par aphérèse, lors duquel
seuls sont prélevés certains composants
du sang du donneur – le plus souvent du
plasma ou des plaquettes sanguines.
Plaquettes sanguines ts demandées
Les concentrés plaquettaires (thrombo-
cytes) sont généralement administrés à
des patients gravement malades. Ils inter-
viennent dans la coagulation sanguine
sans laquelle un patient se viderait de son
sang.
Les plaquettes sanguines peuvent s’obte-
nir de dons de sang complet, comme les
globules rouges et le plasma. Il faut réunir
les dons de cinq personnes possédant le
même groupe sanguin pour produire une
unité thérapeutique de plaquettes.
Plaquettes obtenues gce au
parateur de cellules
Le don par aphérèse fait appel à un autre
procédé: Le composant souhaité (globules
rouges, plaquettes ou plasma) est prélevé
mécaniquement du sang pendant le don
et les composants non requis sont im-
médiatement réinjectés au donneur. Une
solution de citrate est mélangée au sang
prélevé pour éviter qu’il ne coagule hors
de l’organisme.
1 | 2016
APPROVISIONNEMENT EN SANG PLUS DIFFICILE
La grippe est là
La grippe a atteint la Suisse. Les services de transfusion sanguine ont
alimen leurs stocks mais certains groupes sanguins pourraient manquer.
Transfusion CRS Suisse ne peut donc pas
exclure d’éventuels problèmes d’appro-
visionnement en sang ces prochains
temps en particulier pour les deux
groupes sanguins précités.
Suffisamment de sang en principe
mais
La Suisse dispose en principe de suffisam-
ment de dons de sang d’autant plus que la
consommation de sang dans les hôpitaux
baisse depuis 2013 (voir aussi page 1).
Mais il peut quand même se produire une
pénurie sérieuse de sang en été et en hiver.
Lorsqu’on ressent des symptômes de
type grippal, il ne faut pas donner de sang.
Après la disparition des derniers symp-
tômes, il faut encore respecter un délai
d’attente de deux semaines. Cela signifie
que tous les donneurs grippés sont sus-
pendus pendant près d’un mois.
HSH
Une solution d’ici
à la fin de l’année?
Transfusion CRS Suisse examine
les moyens d’alléger l’exclusion des
hommes homosexuels du don de
sang.
Selon les prescriptions en vigueur, les
hommes ayant eu des rapports sexuels
avec des hommes (HSH) depuis 1977
sont exclus définitivement du don de
sang. Cette exclusion se fonde sur une -
cision de l’autorité de surveillance Swiss-
medic, qui a refusé en mai 2013 d’assou-
plir ces dispositions. Cette décision reste
contraignante pour les services de trans-
fusion sanguine.
Aux yeux de Transfusion CRS Suisse, dif-
férentes solutions sont envisageables.
Parmi celles-ci figure l’option adoptée no-
tamment aux Etats-Unis et en Suède. Ces
pays admettent au don de sang les HSH
qui n’ont pas eu de rapport sexuel pendant
un an. Cette solution ne paraît vraiment
pas optimale, comme l’ont montré les pre-
mières réactions en Suisse.
Examen individualisé
L’organisation faîtière vise comme objec-
tif à long terme l’introduction de l’examen
individuel du comportement à risque de
chaque donneur de sang, à l’instar du mo-
dèle présenté récemment en France. Une
telle solution serait cependant plus com-
plexe et demanderait plus de temps pour
son application. Par ailleurs, il est extrême-
ment douteux que l’autorité de surveil-
lance approuve un tel projet.
Transfusion CRS Suisse intensifie ses ef-
forts pour trouver une solution d’ici à la fin
de l’année.
A la mi-janvier, les annonces de suspicion
de grippe de tout le pays ont atteint le seuil
épidémique de 68 cas pour 100 000 habi-
tants (source: OFSP Sentinella). Ainsi,
l’épidémie de grippe débute pratiquement
à la même période que l’année dernière.
Mais on ne peut pas encore dire si elle
sera aussi virulente que la précédente.
Groupes sanguins 0et A
recherchés
En prévision de l’épidémie de grippe sai-
sonnière, les services de transfusion san-
guine ont alimenté leurs stocks de pro-
duits sanguins avant Noël, comptabilisant
plus de 9000 concentrés de globules
rouges au début de janvier. Cela n’aurait
pas de sens d’en stocker davantage,
d’une part à cause de la durée de conser-
vation limitée des produits sanguins,
d’autre part parce que l’étendue et la du-
rée de l’épidémie de grippe peuvent forte-
ment varier.
Les stocks actuels sont satisfaisants d’un
point de vue quantitatif mais pas quant
aux groupes sanguins: Les deux groupes
sanguins 0 négatif et A négatif très impor-
tants et recherchés par les hôpitaux sont
nettement sous-représentés.
Cette exclusion se fonde sur
une décision de l’autorité
de surveillance Swissmedic du
mai 2013
IMPRESSUM
Editeur:
Transfusion CRS Suisse SA
Laupenstrasse 37, 3001 Berne
«DANSLESANG» paraît trois fois par an en
français et allemand à 1500 exemplaires.
Pour plus de lisibilité, seule la forme
masculine des termes se rapportant aux
personnes est utilisée pour désigner à la
fois les hommes et les femmes.
Prise de la temrature: le don de sang est interdit en cas de symptômes grippaux. Une
épidémie de grippe peut donc provoquer des problèmes d’approvisionnement en sang.
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