Historique de la guerre 1939-1945 1933-1939 RAPPEL DES PRINCIPAUX évéNEMENTS EN France ET EN EUROPE 1933 :• 30 janvier, Hitler est élu chancelier (Premier Ministre) en Allemagne, qui subit une crise économique marquée par un chômage important. • 1 février, ouverture des premiers camps de concentration à Dachau et Oranienburg, destinés à l’internement des opposants à Hitler. er 1934 : Hitler est nommé chef absolu de l’État Allemand. 1936 : 3 mai, en France, victoire du Front Populaire. 1936-1939 : Guerre d’Espagne : renversement de la République Espagnole par Franco, avec l’aide d’Hitler et de Mussolini. 1938-1939 : Expansion du Reich nazi : • Annexion de l’Autriche (Anschluss, en mars 1938). • Annexion des Sudètes (Accords de Munich, en septembre 1938). • Annexion de la Bohème-Moravie (en Tchécoslovaquie, en mars 1939). 1939 : • Février, en France, à Rieucros (Lozère), ouverture du premier camp d’internement pour « indésirables étrangers ». • Août : Pacte germano-soviétique de non-agression. • 1 septembre : Invasion de la Pologne par l’Allemagne. er • 3 septembre : Suite à cette invasion, la France et la GrandeBretagne déclarent la guerre à l’Allemagne. • 26 septembre : En France, dissolution du Parti Communiste et de ses organisations par le gouvernement Daladier. • Fin 1939 : Fonctionnement des principaux camps de concentration dans le Reich allemand : Buchenwald, Mauthausen, Ravensbruck. Historique de la guerre 1939-1945 1940 LA GUERRE éclair / l’armistice al l’appel du g de gaulle à la réSISTANCE 19 JANVIER : 19 MAI : A près la Chambre des Députés, le Sénat vote la loi sur la déchéance des députés communistes. D éclenchement de l’offensive allemande sur les Pays Bas et la Belgique, ainsi que le Luxembourg. Les armées françaises et britanniques pénètrent en Belgique. DU 14 AU 26 MAI : L es troupes françaises et britanniques sont mises en déroute par l’armée allemande. Elles sont évacuées par mer à Dunkerque. Début de l’exode qui jette sur les routes des millions de civils fuyant l’avancée des troupes allemandes. 10 JUIN : D éclaration de guerre de l’Italie à la France. 14 JUIN : E ntrée des Allemands à Paris. 16 JUIN : à Bordeaux, formation du Gouvernement de Pétain, qui déclare : «Il faut cesser le combat ». 18 JUIN : A ppel du Général de Gaulle à Londres, à continuer le combat. 22 JUIN : S ignature de l’Armistice demandée par Pétain, dans la forêt de Compiègne. La France est divisée en deux zones (la zone Nord : occupée, la zone Sud : dite « libre »). Historique de la guerre 1939-1945 1940 3 JUILLET : NAISSANCE DE LA Résistance B ombardement anglais de la Flotte française à Mers-el-Kébir. 10 juillet : A ppel du Parti Communiste Français. Premières initiatives collectives : filières d’évasion, récupération d’armes. 11 JUILLET : P étain s’autoproclame « chef de l’état français ». 13 JUILLET : à la BBC de Londres, 1 émission de radio « Les Français parlent aux Français ». ère AOÛT-SEPTEMBRE : F ormation des premiers mouvements de Résistance : - Musée de l’Homme à Paris. - Libération Sud à Clermont-Ferrand, par Emmanuel d’Astier de la Vigerie (photo ci-contre). - Premiers réseaux de renseignements et premiers sabotages. - Reconnaissance de la France Libre par le gouvernement anglais. - L’Afrique équatoriale française se ralie à la France Libre. 2 août : C ondamnation à mort par contumace du Général de Gaulle. 27 SEPTEMBRE : 3 OCTOBRE : 24 OCTOBRE : P acte d’alliance entre Allemagne, Italie, Japon. I nstauration par Pétain du statut discriminatoire des Juifs. Arrestation et internement des Juifs étrangers dans les camps. P oignée de mains à Montoire entre Hitler et Pétain qui déclare : « J’entre dans la voie de la collaboration ». 11 NOVEMBRE : M anifestation de lycéens et étudiants à Paris. Violente répression. NOVEMBRE : - Arrestation de communistes dans les deux zones. - Création des Mouvements de Résistance : « Libération Nord » en zone Nord, « France Liberté » origine Francs-Tireurs en zone Sud, et du réseau de renseignemens « Confrérie Notre-Dame ». DéCEMBRE : C réation des Mouvements « Ceux de la Libération » et « Organisation Civile et Militaire » en zone Nord. Historique de la guerre 1939-1945 LA Répression nazie s’intensifie LA Résistance s’amplifie 1941 JANVIER : à Paris, le Réseau de Résistance du « Musée de l’Homme » est démantelé. - Création des mouvements «Ceux de la Résistance» en zone Nord et «Mouvement de Libération Nationale» en zone Sud. FéVRIER : MAI : C réation des Groupes Francs en zone Sud. mars : L e Commissariat Général aux questions juives est créé. AVRIL : C onstruction en Alsace annexée du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. à Paris, rafles de Juifs étrangers internés à Pithiviers, Beaune-la-Rollande, puis déportés. 15 MAI : L e Parti Communiste appelle à la création d’un « Front National de Lutte pour l’Indépendance de la France ». 2 JUIN : D euxième Statut des Juifs. 22 JUIN : I nvasion allemande de l’URSS. JUILLET : - Création de la Légion des Volontaires Français (LVF) contre le bolchévisme. - Parution des journaux clandestins : Défense de la France, La Voix du Nord, Combat, Libération-Sud. 12 AOÛT : D iscours du «Vent Mauvais» de Pétain : le régime de Vichy se durcit : serment de fidélité, création de tribunaux d’exception. 20 au 25 août : Rafle de Juifs français et étrangers : ils seront internés à Drancy. 21 AOÛT : F abien (Pierre Georges) abat un officier allemand à Paris : début de la lutte armée. 3 SEPTEMBRE : Premiers gazages à Auschwitz. SEPTEMBRE : P arution du journal clandestin «France d’abord». Historique de la guerre 1939-1945 1941 LA Répression nazie s’intensifie du 16 au 30 septembre : 24 SEPTEMBRE : 20 OCTOBRE : Mise en place du dispositif d’exécution d’otages. C réation à Londres du Comité de la France Libre. L e responsable allemand des troupes d’occupation en Loire Inférieure, le Lieutenant Colonel Karl Hotz, est abattu à Nantes par des résistants. 21 OCTOBRE : Parution d’un avis d’exécution d’otages. Le 22 octobre, à Châteaubriand, Camp de Choisel, 27 otages sont fusillés à la carrière de la Sablière ; parmi eux figure Guy Môquet, le plus jeune (17 ans). - 16 otages seront également fusillés à Nantes, au champ de tir du Bèle, tandis que 5 autres seront fusillés au Mont Valérien. - - Le 21 octobre, le conseiller Reimers est abattu à Bordeaux et le 24 octobre 50 otages sont fusillés au Camp de Souges (Gironde). à noter que la majorité de ces 98 otages fusillés étaient communistes ou proches du PCF. NOVEMBRE : La répression nazie n’empêche pas la création du Mouvement Combat (photo : Henri Frenay, son créateur) et la parution des journaux clandestins : Franc-Tireur, Les Cahiers du Témoignage Chrétien. 7 Décembre : Pearl Harbor : agression japonaise contre les états-Unis qui entrent en guerre. 24 DéCEMBRE : De Gaulle nomme Jean Moulin délégué pour la zone Sud. DéCEMBRE A pplication du décret nazi «Nacht und Nebel (N.N.), Nuit et Brouillard, ordonnant la déportation de tous les opposants au Reich. Historique de la guerre 1939-1945 1942 LA RÉSISTANCE VERS SON UNITÉ 2 JANVIER : FÉVRIER : Parachutage en Provence de Jean Moulin, représentant de De Gaulle, pour unifier la Résistance en zone Sud. N aissance des Francs Tireurs et Partisans (FTP), branche armée du Front National de Libération, sous le commandement de Charles Tillon. Nombreux sabotages dans le pays. 16 MARS : Manifestation d’élèves du Lycée Buffon à Paris. Cinq Martyrs seront arrêtés et fusillés le 8 février 1943. Ce sont : JeanMarie Arthus (17 ans), Jacques Baudry (20 ans), Pierre Benoît (17 ans), Pierre Grelot (19 ans), Lucien Legros (18 ans). AVRIL : Parution du « Populaire », journal clandestin du Parti Socialiste (zone Sud). 27 MAI - 1 JUIN : er Combats des Forces Françaises Libres à Bir-Hakeim (Lybie). 14 JUILLET : Manifestations à l’appel de la Résistance Intérieure et de la France Libre, qui s’unissent pour former la France Combattante. AOÛT : P arution des «Lettres Françaises», publication littéraire clandestine. 19 AOÛT : Tentative de débarquement allié à Dieppe. SEPTEMBRE : 30 OCTOBRE : Début de la bataille de Stalingrad. C réation de l’Armée Secrète (AS), sous les ordres du général Delestraint. 8 NOVEMBRE : Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord. NOVEMBRE : C réation d’un Comité de Coordination des trois principaux mouvements de résistance zone Sud, Combat, Libération Sud, Francs-Tireurs, sous l’animation de Jean Moulin. Création de l’organisation de Résistance de l’Armée. DÉCEMBRE : à Alger, Darlan assassiné est remplacé par le général Giraud. Historique de la guerre 1939-1945 L’OCCUPATION ET LA DÉPORTATION DES JUIFS 1942 20 JANVIER : Conférence de dignitaires nazis à Wannsée (Allemagne) sur la « solution finale » de la question juive, organisée par Reinhard Heydrich et Himmler, préconisant la destruction délibérée et programmée des Juifs d’Europe. 19 FÉVRIER : À Riom, début du procès fait aux dirigeants du pays, accusés d’être responsables de la défaite. 27 MARS : 7 JUIN : 22 JUIN : P remier convoi de 1 112 déportés juifs (hommes), parti de Compiègne (19 survivants en 1945). Il sera suivi par 77 autres, jusqu’au 11 août 1944. P ort obligatoire de l’étoile jaune pour les Juifs en zone occupée. D iscours de Laval annonçant une réconciliation avec l’Allemagne, pour laquelle il souhaite la victoire. 16-17 JUILLET : Grande rafle de 13 152 Juifs, dont 4 115 enfants, parqués au Vél’d’Hiv à Paris, qui seront déportés à Auschwitz. Moins de 1 000 personnes, mais aucun enfant, en survivront. AOÛT : Laval livre 10 000 Juifs étrangers de la zone Sud aux nazis. 3 NOVEMBRE : D éfaite allemande en Egypte, à El Alamein, contre l’armée britannique. 8 NOVEMBRE : R epli en Tunisie de l’Afrika Korps en déroute en Lybie. 11 NOVEMBRE : I nvasion de la zone Sud par les Allemands. 27 NOVEMBRE : L a Flotte française se saborde à Toulon et « l’armée d’armistice » est dissoute. Historique de la guerre 1939-1945 1943 LE TOURNANT DE L’OCCUPATION 30 JANVIER : 2 FÉVRIER : C apitulation allemande à Stalingrad. 16 FÉVRIER : 19 AVRIL : 11 MAI : Création par Vichy de la Milice, sous l’autorité de Darnand. I nstauration du Service du Travail Obligatoire (STO). S oulèvement du Ghetto de Varsovie. C apitulation des Forces Germano-Italienne en Tunisie (250 000 prisonniers). 9 JUIN : A rrestation à Paris du Général Delestraint, chef de l’Armée Secrète (AS). 27 JUIN : Arrivée du premier grand convoi de déportés à Buchenvald. 9 JUILLET : P remiers convois de Français « Nacht und Nebel » au Struthof. 10 JUILLET : D ébarquement allié en Sicile. 25 JUILLET : A rrestation de Mussolini. 8 SEPTEMBRE : B adoglio signe la Capitulation de l’Italie et déclare la guerre à l’Allemagne. 12 SEPTEMBRE : S ur ordre d’Hitler, un commando allemand libère Mussolini, détenu à Campo Imperatore et le conduit à Vienne, puis à Munich. 21 OCTOBRE : L ucie Aubrac réussit, avec un groupe de résistants, à délivrer son mari et 13 autres membres des MUR détenus par la Gestapo de Lyon. 11 NOVEMBRE : M anifestations de masses et grèves dans tout le pays ; à Grenoble des manifestants sont chargés par les Allemands : 450 personnes seront déportées. Historique de la guerre 1939-1945 1943 UNIFICATION DE LA RÉSISTANCE 26 JANVIER : Fusion des trois principaux mouvements de zone Sud, qui forment les Mouvements Unis de Résistance (MUR). 28 FÉVRIER : C réation par Pierre Brossolette d’un Comité de Coordination des cinq grands mouvements de résistance de la zone Nord. FIN FÉVRIER : 21 JUIN : AOÛT : L es réfractaires au STO commencent à rejoindre les premiers maquis. 27 MAI : C réation à Paris, sous la présidence de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance (CNR), qui unifie mouvements, syndicats et partis de la Résistance. 3 JUIN : C réation à Alger du Comité Français de Libération Nationale (CFLN), coprésidé par de Gaulle et Giraud. A rrestation à Calluire (Rhône) de Jean Moulin et de plusieurs hauts dirigeants de la Résistance. G eorges Bidault devient président du CNR après la mort de Jean Moulin, affreusement torturé. DU 9 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE : La Corse est le 1 département français libéré par une insurrection populaire, aidée de commandos venus d’Alger. 8 OCTOBRE : er D e Gaulle seul à la tête du CFLN, après la démission de Giraud. 11 NOVEMBRE : À Oyonnax, des maquisards défilent dans la ville libérée pour un jour. 29 DÉCEMBRE : A ccord FTP - Armée Secrète, préfigurant la constitution des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur). Historique de la guerre 1939-1945 1944 VERS LA LIBÉRATION - LA RÉPRESSION JANVIER : Création par Vichy de cours martiales expéditives entre les mains de la Milice. Les MUR intègrent des Mouvements de zone Nord et deviennent « Mouvement de Libération Nationale » (MLN). FÉVRIER : C réation des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), dont le général Koenig prendra le commandement à Londres. 19 FÉVRIER : M utinerie des résistants emprisonnés à la prison centrale d’Eysses (12 détenus fusillés). Les détenus demeurés dans la prison (environ 1 400) sont déportés à Dachau (400 mourront). 21 FÉVRIER : E xécution de 23 membres FTP-MOI du groupe Manouchian au Fort du Mont-Valérien. 15 MARS : P ublication du programme du CNR. 26 MARS : D estruction du Maquis des Glières (Haute Savoie) par les Allemands et la Milice. 2 AVRIL : M assacre d’Ascq (près de Lille), 80 civils sont fusillés. 6 AVRIL : R afle des enfants juifs de la maison d’Izieu (Ain), 44 enfants et 7 adultes arrêtés, déportés et gazés. 2 JUIN : P rise de Rome par les Alliés, après la victoire de Monte-Casino. 3 JUIN : L e CFLN devient le Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), de Gaulle en est le chef. 6 JUIN : L a Résistance développe la guérilla sur le territoire. Débarquement des Alliés en Normandie. 9-10 JUIN : L a Division « das Reich » commet les massacres : 99 habitants sont pendus à Tulle ; 642 habitants massacrés au cours de la destruction du village d’Oradour-sur-Glane. Historique de la guerre 1939-1945 1944 LA RÉSISTANCE ET LA LIBÉRATION 11 juin : Destruction du Maquis du Mont Mouchet (Auvergne) par les Allemands. 18 JUIN : L ’armée allemande est tenue en échec lors des combats du Maquis Saint-Marcel (Bretagne). 28 JUIN : P hilippe Henriot, Ministre de l’Information et de la Propagande à Vichy, est abattu par les Résistants. à partir de juin : N ombreuses villes et régions de France libérées par la Résistance et les Alliés. DU 18 AU 24 JUILLET : 27 JUILLET : A u Mont Gargan (Limousin), commandés par Georges Guingoin, les FTP font échec à une offensive allemande. D estruction du Maquis Vercors par les Allemands. 15 AOÛT : D ébarquement franco-américain en Provence. DU 18 AU 25 AOÛT : Libération de Paris par les FFI et la Division Leclerc (2 DB). e 25 AOÛT : 31 AOÛT : A rrivée de de Gaulle à Paris. I nstallation du GPRF à Paris. 7 SEPTEMBRE : SEPTEMBRE : D épart de Pétain et Laval pour l’Allemagne. E ncerclées par les Forces Françaises (FFI) et les Alliés, quelques poches allemandes tiendront jusqu’en mai 1945. Incorporation de nombreux FFI dans l’Armée Française pour la libération des ports de l’Atlantique, des Alpes, de l’Est de la France et l’entrée en Allemagne. 21 OCTOBRE : L e GPRF est reconnu par tous les Alliés. 23 NOVEMBRE : Libération de Strasbourg par la division du général Leclerc. 15-16 DÉCEMBRE : Assemblée générale à Paris des Comités Départementaux de Libération, créés en juin 1943. 27 DÉCEMBRE : Mort du colonel Fabien tué par l’explosion d’une mine près de Mulhouse. Historique de la guerre 1939-1945 1945 LA fin du conflit 27 JANVIER : Libération d’Auschwitz par l’Armée Soviétique. 10 février : A chèvement de la Libération de l’Alsace par les FFI, la 1 Américains. 12 février : A ccords de Yalta entre Churchill, Roosevelt et Staline. MARS : ère Armée et les L a 1 Armée française (de Lattre de Tassigny) franchit le Rhin. ère DU 11 AU 30 AVRIL : 29 AVRIL : L ibération des principaux camps de concentration. P remier vote des femmes aux élections municipales. 30 AOÛT : 8 MAI : S uicide d’Hitler. Capitulation de l’Allemagne nazie. DU 10 AU 30 MAI : 26 JUIN : DU 6 AU 9 AOÛT : 15 AOÛT : Retour des déportés et des prisonniers. N aissance de l’Organisation des Nations Unies. B ombes atomique américaines sur Hiroshima et Nagasaki. C ondamnation de Pétain à l’indignité nationale et à la peine de mort (transformée en détention à perpétuité). 2 SEPTEMBRE : O rdonnaces créant la Sécurité Sociale, mise en place par Ambroise Croizat, Ministre de la Santé. 21 OCTOBRE : R éférendum constitutionnel. élections législatives. 20 NOVEMBRE : D ébut du procès de Nuremberg pour juger 24 dirigeants et 8 organisations nazies accusés de crimes de guerre et contre l’humanité. 21 NOVEMBRE : ormation du gouvernement de F Gaulle (PCF - SFIO - MRP). Historique de la guerre 1939-1945 1943 LA résistance pernoise en 1942 : Gabriel Moutte prend en main, avec quelques Pernois, l’organisation d’un Comité local de Libération et ils recherchent une filière pour s’enrôler dans un réseau de la Résistance. JANVIER 1943 : Gabriel Moutte et Joseph Alamel rencontrent Gaston Cat, responsable du Mouvement Combat à Carpentras et ils décident le ralliement du comité de Pernes au réseau de l’Armée Secrète (A.S) Combat, sous les ordres de Beyne et Maxime Fischer du Maquis Ventoux. février : L e comité local de Libération est formé de trois groupes de six résistants sûrs et dévoués (dénommés sizaines). Il est présidé par Gabriel Moutte ; Joseph Alamel est nommé chef de groupe ; chaque sizaine est placée sous le commandement d’un chef. 28 MAI : C hargement à Carpentras du camion de Moutte et transport de 2 tonnes de marchandises diverses et ustensiles de cuisine, de nuit, par Méthamis, et livraison au Maquis Ventoux à Sault. 7 JUIN : C hargement de ravitaillement à la remise de Moutte et livraison de nuit au Maquis Ventoux. À l’occasion de ces livraisons à Sault, des jeunes gens réfractaires au STO, ainsi que trois soldats italiens qui faisaient partie des troupes d’occupation italiennes et qui avaient déserté, ont été conduits pour rejoindre les maquis du Ventoux et Jean Robert. NOVEMBRE : T ransport de couvertures, vêtements chauds, chaussures pris dans un camp de jeunesse et 3 tonnes de pommes de terre sont livrés à Sault. Historique de la guerre 1939-1945 1943 LA résistance pernoise ET SON ACTIVITÉ Marcel Sarrobert avait pris en charge l’hébergement des réfractaires au STO, des résistants traqués et des responsables de la Résistance en mission. MARS : Stocks importants de denrées alimentaires provenant d’un coup de mains à la Pampa à l’Isle-sur-la-Sorgue, entreposés à Velleron, puis déplacés à Pernes pour être mis à la disposition des maquis locaux. Libération de jeunes gens rassemblés à la gendarmerie de Pernes pour le départ au STO. AVRIL : MAI : JUIN : D eux transports d’armes effectués d’Apt à Pernes et répartis aux groupes de résistance de Monteux et Pernes. Ravitaillement du Maquis Jean Robert, une fois par semaine et ceci jusqu’à la Libération. D eux transports d’armes provenant du Maquis Ventoux. Premier chargement : 30 mitraillettes, 1 fusil mitrailleur, 500 kg de cartouches, entreposé à Pernes, puis acheminé sur Cavaillon. Deuxième chargement : 6 fusils, des munitions et des explosifs pour Pernes. D eux à trois fois par semaine, chargement d’un camion pour Buis-lesBaronnies et ceci jusqu’à la Libération. Après la fusion avec le Maquis Jean Robert (FTPF), la composition militaire du secteur de Pernes s’établissait ainsi : Chef militaire : Alamel Joseph Responsable du secteur AS : Moutte Gabriel. Responsables FTPF : Danton Milhet et Gervais. F ormation de 4 détachements composés de 10 groupes de 6 résistants, sous les ordres directs du Commandant Jeannot. Les instructions sur les armes sont faites à la Ferme Choisy. Historique de la guerre 1939-1945 LA résistance pernoise : sabotages et actions 1944 JUILLET : Prise de quelques fûts d’huile et d’essence (entreposés dans la propriété de François Aubert occupée par les Allemands) et remis aux Maquis de Buis et Jean Robert. Réception à la Gravière, derrière la Camarette à Pernes, d’un stock important d’armes, livré par le Maquis Ventoux, en vue d’une distribution ultérieure aux groupes de Pernes pour les futurs combats de la Libération. L’organisation TODT et la Wechmarcht, cantonnées à Pernes, comportaient des soldats d’origine russe. Certains voulant déserter, les groupes de Pernes acheminèrent neuf soldats russes vers les Maquis du Buis et Ventoux. DÉBUT AOÛT : P articipation à l’enlèvement d’une citerne de 3 000 litres d’essence appartenant à l’organisation TODT, en gare de Pernes, par un commando du Maquis Ventoux. 17 AOÛT : D eux officiers allemands faits prisonniers sur la route menant au château Saint-Joseph (cantonnement des Allemands) et dirigés par la suite à Buis-les-Baronnies où existait déjà un camp de prisonniers allemands. 18 août : D ans le cadre du plan d’action défini après le Débarquement allié en Provence du 15 août, et sur ordre du Commandant Jeannot : sabotage durant la nuit de tout le réseau téléphonique de la garnison allemande cantonnée à Pernes. Démolition des poteaux téléphoniques et coupure des fils entre le château de Pichony (PC allemand) et la Kommandatur, ainsi qu’entre le château Dreyfus (État Major allemand) et les écoles publiques transformées en caserne pour les troupes allemandes. Historique de la guerre 1939-1945 1943-1944 LA résistance pernoise : LE MAQUIS JEAN ROBERT Février 1943 : Sarrobert conduit Théo Vial chez Danton Milhet, cultivateur à Pernes. Au cours de l’entrevue, il a été décidé la formation d’un groupe de résistants légaux FTPF, dénommé « Détachement Bara ». MARS 1943 : Ce détachement sert de base au Maquis « Jean Robert », dont l’implantation a été choisie dans les bois de Saint Gens, sur la commune du Beaucet, sous la responsabilité de : • Théo Vial, alias « Jacques » • Charly Thorimbert, alias « Jean-Pierre » • Danton Milhet, alias « Flore Bernard » à partir de mai 1943 : Le Maquis « Jean Robert » implantera son camp à la cabane du charbonnier, à la ferme « La Pourraque », au Clapier rouge, à la Cornerette, jusqu’à la Libération. Son rôle essentiel sera d’instruire et former des groupes de combat, dont quelques-uns, en excédent, seront acheminés vers les Maquis du Luberon. Ce n’est qu’à partir de mars 1944 que les activités de sabotages, coups de mains et actions directes contre l’occupant nazi débuteront. mars 1944 : Tentative de destruction d’un convoi d’essence allemand sur la voie ferrée entre Le Thor et L’Isle-sur-Sorgue. La rupture des rails immobilise le convoi. - Au Clapier Rouge, attaque de la ferme par les Allemands. Vive résistance des maquisards, qui les repoussent : un Allemand tué. - Coup de main à la biscuiterie «La Pampa» à L’Isle-sur-Sorgue, avec prise de 1 000 kg de denrées alimentaires. AVRIL 1944 : Deux sabotages au plastic sur les lignes téléphoniques de l’armée allemande, au quartier de l’étoile à Monteux. Historique de la guerre 1939-1945 1944 LA résistance pernoise : LE MAQUIS JEAN ROBERT et son activité MAI 1944 : Le Maquis Jean Robert - avril 1944. Debout : «Louis», Bépo dit l’Italien, JeanPierre Flandrin dit «Simplet». A genoux : Jamet, «Le Gone», Abel Nouet (responsable du camp), Bozonat dit l’Arabe, René Fouque JUIN 1944 : - Prise d’équipements et vêtements au chantier de jeunesse de Ménerbes. - Destruction des aiguillages sur les voies en gare de Velleron. - Destruction d’un pont de chemin de fer sur la ligne entre Velleron et Pernes, quartier St-Paul. - Destruction du pont métallique du chemin de fer sur la Sorgue, près de la gare de Velleron. Le camp Jean Robert est attaqué et mitraillé par un avion allemand (Heinkell III). Pas de victimes, mais l’appareil, touché par une rafale de fusil-mitrailleur, s’écrase à Saumane. - Prise d’une camionnette Citroën chargée d’équipements pour un chantier de jeunesse. - Réquisition d’un camion chargé de 7 tonnes de farine à la minoterie Borel de L’Isle-sur-Sorgue. - Récupération d’armes italiennes dans une borrie à Cabrières d’Avignon et transportées au camp. - Parachutage à la «Cornerette» : récupération de 17 containers renfermant : fusils Remington, mitraillettes Sten, munitions, plastic en pains, détonateurs, cordon Bickford, équipements divers. JUILLET 1944 : Participation du groupe Meyer de Velleron avec le groupe Franc Klébert, à un transport et camouflage de containers d’armes au quartier Fontblanque à Pernes. - 2 transports d’armes du dépôt de Lacoste pour être livrées à Courthézon et Bédarrides, afin d’équiper les groupes locaux pour les combats de la Libération. - Sabotage des lignes téléphoniques allemandes à la ferme Bornarel à Monteux, occupée par les Allemands. 2 AOÛT 1944 : Les 5 fusillés de Barbarenque (voir détails de ce tragique assassinat sur panneaux annexes). Historique de la guerre 1939-1945 25 août 1944 LA libération de pernes 15 août : Deux mois après le débarquement en Normandie, les Alliés lancent une opération similaire sur les côtes de Provence : 5 000 soldats alliés sont parachutés dans la région du Muy, 10 000 sont débarqués entre le Cap Nègre et la pointe de l’Esquillon. 450 000 hommes au total, y compris la Résistance, ont participé à la Libération. 21 août : Les convois allemands, sous la pression des Alliés, commencent à remonter vers le Nord. Afin de jeter le trouble sur les troupes occupantes, la résistance pernoise attaque, le soir, un convoi sur la RN 538, au quartier Saint-Paul. Le groupe, composé de résistants du Maquis Jean Robert et de l’AS de Gabriel Moutte, immobilise le convoi pendant 2 heures, le véhicule de tête est endommagé, trois officiers allemands sont tués, les résistants se replient sans dommage. 24 août : Les Allemands occupent toujours Pernes, mais paraissent plus affolés que les jours précédents. Aucune bicyclette, aucun attelage de chevaux, aucune charrette, aucune voiture ne résiste à leur désir de fuite. La libération paraissait imminente, un groupe d’Allemands gardait toujours les ponts sur la Nesque. Dans la nuit, l’explosion des trois ponts annonçait le départ des troupes d’occupation. 25 AOÛT : Les premiers éléments des troupes américaines du 7 Régiment e de la 3 Division d’Infanterie entraient dans notre ville l’après-midi, sous les ovations de la population. 12 SEPTEMBRE : Le e Préfet de Vaucluse nommait un nouveau Conseil Municipal, issu du Comité de Libération désisgné par la Résistance Pernoise. LES VICTIMES DE BARBARENQUE (1) Témoignage de Robert Arnaud, alias Raton, ancien résistant du Maquis Jean Robert Le 1 août 1944, un commando de 14 maquisards du Maquis Jean Robert, situé à la Fraissinière, quitte le camp, tard dans la soirée, avec pour mission le Château de Saumane, où ils doivent récupérer du ravitaillement (brebis, notamment) chez ce collaborateur. er Arrivés de très bonne heure le 2 août 1944, ils commencent à s’approcher de leur objectif lorsque, par mégarde, Bozonat, dit l’Arabe, fait partir un coup de feu avec sa mitraillette Sten ; par miracle celle-ci est positionnée au coup par coup au lieu de rafale. René Fouque était âgé de 24 ans La balle traverse malheureusement le pied de René Fouque, sans lui occasionner une blessure grave, mais qui l’empêche malgré tout de marcher. Les gens du château, qui ont certainement entendu la détonation, se barricadent à l’intérieur, mais ils ne peuvent avertir les gendarmes car les fils du téléphone ont été sectionnés. Le commando décide alors de rebrousser chemin, après avoir pris un cheval sur lequel est hissé René Fouque, ainsi que quelques brebis qui sont acheminées au camp par Dumeyne. Sur le trajet du retour, ils décident de faire partir en estafette Jean Flandrin, jusqu’à la ferme de la famille Pons, qui réside au hameau de Barbarenque, afin de préparer les soins nécessaires à René Fouque pour sa blessure qu’il faut désinfecter. Cette famille se compose du papa, de la maman Pons, de leur deux fils Laurent et Marcel, ainsi que Paul Arnaud, un matelot déserteur et elle collabore avec le camp Jean Robert. Nous venions souvent chez eux écouter « Radio Londres » et même, pendant les patrouilles, prendre Jean-Pierre Flandrin une boisson chaude. Ils nous voyaient également venir était âgé de 23 ans faire notre toilette à la source qui se trouvait au fond du jardin. Ils informaient Abel Mouet de tout ce qui se passait dans les communes environnantes, principalement sur Saint-Didier, où étaient cantonnés des soldats allemands à l’abbaye de Sainte-Garde. LES VICTIMES DE BARBARENQUE (2) Jean Flandrin arrive donc à la ferme, rentre dans la cuisine et pose sa mitraillette sur la table : presque aussitôt, des Allemands qui étaient embusqués pénètrent dans la petite cour et l’officier Ludwig Simon, dit « Double-mètre » pour sa grande taille, arrive dans la pièce où se trouvent la famille Pons, Arnaud et Flandrin, demande à qui appartient l’arme posée sur la table. Jean Flandrin répond : «Elle est à moi», croyant certainement supporté seul les conséquences. Entre temps, le commando se rapproche de Barbarenque par le chemin de montagne, ignorant tout de ce qui se passait à la ferme. Devant le cheval, marche Bozonat ; Jeannot Place tient la courroie et se trouve sur le côté Laurent Pons droit de René et est donc caché par le cheval. Lorsqu’ils était âgé de 30 ans arrivent à proximité d’un cabanon en pierre, les Allemands ouvrent le feu. René Fouque est le premier touché et tué sur le coup. Les rafales de mitrailleuse atteignent le cheval, qui s’effondre. Jeannot Place et Bozonat ont le temps de sauter dans les taillis et peuvent s’échapper. Malgré les recherches des Allemands, ils réussissent à rejoindre le camp. Le reste du commando ne fut pas intercepté, car le sentier sinueux leur a permis d’échapper au massacre. Un autre commando, qui venait de faire sauter la voie ferrée au pont de la ferme Saint-Paul à Velleron, suivait le même itinéraire pour rejoindre le maquis. Marcel Pons était âgé de 21 ans Il est heureux que les Allemands, qui étaient nerveux, n’aient pas attendu davantage pour intercepter ces deux commandos, le massacre aurait été beaucoup plus important. Paul Arnaud était âgé de 23 ans Après cette première intervention, l’officier allemand ordonna à Flandrin, Arnaud et aux deux frères Pons de sortir. Il les aligna dans une petite clairière, contre le petit mur, et donna l’ordre de les fusiller d’une façon barbare, presque à bout portant. LES VICTIMES DE BARBARENQUE (3) Le papa Pons fut épargné car il avait fait la guerre 14-18. Les corps de ces cinq jeunes maquisards furent recouverts par des habitants du Beaucet, après le départ des Allemands. Une anecdote : Le papa Auffan eut beaucoup de mal à ensevelir le cheval dans le trou fait à la hâte un peu plus bas. Le trou n’était pas assez profond et une fois le cheval culbuté, les pattes ressortaient. Le papa Auffan dut les couper, pour éviter aux charognards de trouver la bête enterrée. Les obsèques de ces cinq jeunes héros eurent lieu dans le petit cimetière du Beaucet, en présence de plus de 1 000 personnes, parmi lesquels se cachaient des représentants de la Résistance. Une stèle fut dressée au hameau de Barbarenque, pour rappeler aux passants le sacrifice de ces jeunes Français. Plus tard, avec l’aide des communes environnantes, et sur les conseils de Gabriel Moutte, maire de Pernes, un monument a été édifié sur un terrain appartenant au papa Auffan. L’inauguration de la stèle, le 2 août 1945 Depuis juillet 1994, ce monument a été déplacé (gracieusement par les entreprises Mallet du Beaucet et Moretti de Pernes) jusque sur la place publique du village, avec le consentement du maire, M. Bouvier, et de son conseil municipal. Le 2 août reste toujours la Journée du Souvenir. Celui du Cinquantenaire (le 2 août 1994) fut particulièrement émouvant, avec l’inauguration de cette place qui porte désormais le nom de «Place du Maquis Jean Robert». (Toutes les photos des trois panneaux sur les victimes de Barbarenque font partie de la collection Robert Arnaud)