entièrement provoquée par une augmentation des
catastrophes liées au climat (voir schéma 3).
Par exemple, le nombre de tempêtes désastreuses
a doublé. Les statistiques sur les catastrophes mon-
trent également qu’il y a plus d‘inondations et elles
détruisent de plus vastes régions qu’il y a deux dé-
cennies. Et ces élévations s’accompagnent d’une
rapide augmentation des pertes socioéconomiques
et du nombre de personnes touchées : en moyenne
250 millions de personnes par an, à plus de 30 pour
cent en une décennie. Bien que le nombre de per-
sonnes tuées par des catastrophes ait diminué de-
puis les années 70, en grande partie en raison d’une
meilleure préparation aux catastrophes au cours des
dernières années, cette diminution est en évolution
et même en train de s’inverser.
Des exemples spécifiques de catastrophes récentes
qui correspondent clairement à la tendance de la
montée des risques dus aux changements climati-
ques sont : la canicule de 2003 en Europe, qui a tué
plus de 35.000 personnes ; la saison des ouragans
en Atlantique en 2005, dont Katrina, la catastrophe
la plus coûteuse de l’histoire avec 125 milliards de
dollars américains de dégâts. Puis il y a eu Wilma,
la plus violente tempête de l’océan Atlantique jamais
enregistrée ; les fortes inondations pendant la mous-
son de 2007 en Asie et les inondations après les sé-
cheresses dans diverses parties de l’Afrique et qui
ont dévasté les moyens de subsistance de millions
de personnes.
Nous n’assistons pas simplement à une augmenta-
tion des catastrophes de grande ampleur- il y a éga-
lement une augmentation des catastrophes qui n’at-
tirent pas l’attention des médias du monde, mais ont
des impacts considérables sur les moyens d’exis-
tence et les vies, particulièrement celles des person-
nes les plus vulnérables. Ceux qui dépendent de la
nature pour leur revenu sont de plus en plus incapa-
bles de prévoir l’avenir et les décisions qu’ils doivent
prendre, par exemple, quand ou quoi planter, en
particulier en tenant compte du changement des
saisons et de l’intensité des précipitations.
Cette augmentation des pertes et du nombre de
personnes touchées reflète une vulnérabilité crois-
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, et d’autres
organisations humanitaires, sont en première ligne
des impacts du changement climatique.
Si nous nous préoccupons des changements clima-
tiques et nous savons qu’ils sont très probablement
provoqués par les activités humaines, que faisons
nous-mêmes pour s’attaquer à la cause principale
du problème ? Cette question est posée par de plus
en plus de Sociétés nationales.
1. Economisez l’énergie
Il existe un nombre croissant d’organisations et d’en-
treprises à travers le monde qui peuvent conseiller
les Sociétés nationales pour réduire la consomma-
tion énergétique dans les bureaux et les véhicules.
Des mesures technologiques souvent très faciles
comme baisser le chauffage ou la climatisation peu-
vent économiser beaucoup d’énergie. Une meilleure
consommation et un meilleur entretien des véhicules
constituent également une économie d’énergie.
Une prise de conscience du personnel et des volon-
taires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
en matière de consommation d’énergie devrait être
encouragée. Vous pouvez démontrer l’économie
d’énergie et d’argent après un certain temps et
récompenser le personnel. Des concours sur la
meilleure idée d’économie d’énergie sont une autre
manière de stimuler la participation
Les mesures d’économie d’énergie ne sont pas
valables uniquement au niveau national et local,
mais également au niveau international. Il nous
faudra regarder de plus près les coûts en matière
d’énergie des réunions et voyages internationaux
et les substituer par d’autres moyens, comme la
téléconférence.
2. Utilisez l’énergie verte
Après réduction de votre consommation globale
d’énergie, vous pourriez vouloir étudier votre princi-
pale source d’énergie. Y a-t-il des sources d’énergie
renouvelables disponibles qui n’émettent pas de
gaz à effet de serre ?
Dans certains pays à revenus élevés, les compa-
gnies d’énergie permettent aux consommateurs
d’acheter l’énergie verte provenant des sources re-
nouvelables comme le biocarburant, l’énergie solaire,
les turbines hydroélectriques et les éoliennes.
3. Compensez vos émissions
Une neutralité totale d’émissions de carbone où nos
activités n’ajoutent plus de gaz à effet de serre à l’at-
mosphère est peu probable dans un proche avenir.
Alors en complément d’économie d’énergie ou l’utili-
sation de sources d’énergie renouvelables, nous
pouvons compenser les émissions.
Par exemple, prenez le cas d’un vol aller-retour pour
Genève, vous pouvez calculer la quantité de gaz à
effet de serre émis. Vous pouvez alors compenser
ces émissions en payant à une organisation spéciali-
sée pour planter des arbres ou pour entreprendre
des projets d’énergie renouvelable.
Des idées émergent au sein de la Croix-Rouge et
du Croissant-Rouge sur les programmes de réduc-
tion des risques, comme la plantation d’arbres pour
lutter contre les éboulements et la désertification ou
(par exemple au Viêt-nam) des mangroves contre
les marées provoquées par les tempêtes peuvent
bénéficier de ces projets.
4. Quelles sont les priorités ?
Au sein de certaines Sociétés nationales il y a eu
des débats sur la question de savoir si la Croix-
Rouge et le Croissant-Rouge avant d’aborder les
changements climatiques ne devait pas d’abord
mettre de l’ordre dans sa propre consommation
d’énergie. Cepen dant, le Centre de changement
climatique estime fermement que notre responsabi-
lité principale est d’aider les personnes vulnérables
à faire face à l’augmentation des risques du climat.
Les aider est notre premier mandat et si nous ne
le faisons pas nous allons échouer en tant qu’organi-
sation. Nous ne clouons pas des avions au sol ou
ne gardons pas des camions dans nos entrepôts
après une urgence parce qu’ils émettent des gaz
à effet de serre.
En outre, la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, et
en particulier les Sociétés nationales dans les pays
riches, doivent se joindre au défi mondial de réduc-
tion des émissions de gaz à effet de serre.
Réduction des gaz à effet de serre sante vis-à-vis des risques naturels et en particulier
aux risques liés à la météo et au climat tels que les
inondations et les sécheresses, qui dominent les
statistiques des catastrophes. Cette vulnérabilité
croissante est intimement liée aux modèles de déve-
loppement : des pratiques environnementales irra-
tionnelles, la croissance démographique, l’urbanisa-
tion, l’injustice sociale, la pauvreté, et le manque de
perspicacité économique produisent des sociétés
vulnérables. Par ailleurs, il existe le risque que les
catastrophes elles-mêmes deviennent un cercle
vicieux pour les gens, les plus vulnérables devien-
nent encore plus vulnérables face à de nouvelles
catastrophes.
La forte vulnérabilité est accentuée par des phéno-
mènes extrêmes et d’autres aléas liés aux change-
ments climatiques. Ceci rend le défi de contrôler les
risques élevés, et la réduction de notre vulnérabilité,
plus difficile et même plus urgent. Une évolution du
climat signifie plus de travail pour les organisations
humanitaires.
S’attaquer aux
conséquences humanitaires :
un appel à l’action
À moins que l’humanité ne parvienne à réduire les
émissions de gaz à effet de serre, les conséquences
à long terme des changements climatiques seront
seulement négatives, avec des pertes économiques
annuelles de 20 pour cent de l’économie mondiale
et des conséquences humanitaires à une échelle
beaucoup plus importante que l’augmentation des
catastrophes que nous connaissons aujourd’hui.
La Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, et plus
particulièrement les Sociétés nationales dans les
pays développés, doivent limiter les émissions mon-
diales, par exemple en optimisant la consommation
d’énergie dans les bureaux et en compensant
les émissions dans les opérations (voir le tableau
à la page 16).
Quelque soit la manière dont le monde parvient à
aborder ce défi à long terme, nous assistons déjà à
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