Etude Climat n°17 - Financer l’adaptation aux changements climatiques -
Ce que prévoit la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
INTRODUCTION
Agir face aux changements climatiques demande à mettre en place deux types d’actions
complémentaires : l’atténuation, c’est-à-dire la réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui a pour
but de limiter les modifications climatiques ; et l’adaptation qui vise à prendre en compte les changements
climatiques actuels et à venir dans nos activités. Du fait de l’inertie du système climatique et de nos
systèmes économiques, il est nécessaire de nous préparer dès aujourd’hui à nous protéger contre les
dommages prévisibles, à tirer parti des opportunités et à ajuster nos systèmes pour qu’ils prennent en
compte ces nouvelles conditions climatiques. Les mesures d’adaptation comprennent ainsi par exemple
l’utilisation de variétés plus résistantes à la sécheresse en agriculture, la construction de digues pour
limiter les impacts de l’augmentation du niveau des mers, ou encore la diversification des sources
d’énergie pour assurer la production même en cas d’extrêmes climatiques.
Contrairement aux bénéfices et dommages globaux de toute politique d’atténuation, ceux de l’adaptation
se ressentent à l’échelle locale. D’après le quatrième rapport du GIEC, publié en 2007, ce sont les pays
en développement qui devraient souffrir le plus des impacts des changements climatiques, au moins dans
un premier temps. Aussi trois questions peuvent se poser. Tout d’abord, qui va financer les mesures
d’adaptation aux changements climatiques, en particulier dans ces pays ? Les pays développés pourront
certainement autofinancer leurs mesures d’adaptation, contrairement aux pays en développement.
Ensuite, que va-t-on financer ? La frontière entre aide à l’adaptation et aide au développement est floue.
Une étude de McGray et al. (2007) réalisée sur cent initiatives dites d’adaptation dans les pays en
développement montre qu’il existe peu de différences entre les actions d’adaptation et ce qui est
considéré comme du « bon » développement. Enfin, comment financer ces mesures ? Faut-il utiliser les
mêmes mécanismes financiers que pour les mesures d’atténuation (marchés du carbone, fonds, taxes) ?
Faut-il privilégier une approche pays ou une approche projet ?
C’est sur cette dernière question plus générale du financement de l’adaptation que nous nous
pencherons. Il existe actuellement plusieurs sources de financement pour soutenir l’adaptation aux
changements climatiques : les fonds établis suite à des négociations internationales sur les changements
climatiques, l’aide publique au développement (APD), les apports d’institutions financières internationales
comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, les aides des agences bilatérales de
développement et du secteur privé. Aucune évaluation n’est disponible sur le montant exact des
financements dédiés à l’adaptation, du fait de la difficulté à déterminer la frontière entre adaptation et
développement.
Cette Etude Climat vise à analyser les mécanismes prévus par la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques (CCNUCC) pour répondre aux besoins de financement de l’adaptation.
Cette Etude Climat propose d’abord une revue des coûts estimés de l’adaptation aux changements
climatiques. Elle retrace ensuite le cheminement des discussions internationales au sein de la CCNUCC
sur l’adaptation, pour ensuite détailler le fonctionnement des trois fonds spéciaux pour l’adaptation mis en
place par la CCNUCC et gérés par le FEM ainsi que celui du fonds d’adaptation, destiné à devenir le
principal fonds. Enfin, elle analyse différentes voies possibles afin d’accroître et pérenniser les
ressources financières dédiées à l’adaptation, que cela soit pour le fonds d’adaptation ou pour d’autres
systèmes qui seraient mis en place.
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