Introduction - Synthèse
Une étude conduite au Niger à l’automne 2010 a
permis d’observer une mortalité 50% inférieure chez
les enfants en bas âge ayant reçu un supplément
nutrionnel à base de lait, en comparaison aux
enfants qui n’en avaient pas reçu.
Ce résultat, plus qu’encourageant, représente pour
MSF un élément supplémentaire pour demander
qu’une alimentaon de complément adaptée aux
besoins des jeunes enfants soit systémaquement
intégrée dans les programmes de lue contre la
mortalité infanle dans les pays les plus touchés par
la malnutrion, au même tre, par exemple, que les
acvités de vaccinaon.
Un consensus scienque s’est dégagé ces dernières
années autour de l’importance d’une alimentaon
équilibrée et complète pour éviter la dégradaon de
l’état nutrionnel des jeunes enfants.
Au sommet du G8 de Muskoka, en 2010, les Etats
membres se sont engagés à concentrer leurs eorts
autour de la réducon de deux-ers de la mortalité
infanle d’ici 2015. Pour y parvenir, ces pays - qui
comptent parmi les principaux pays bailleurs de
fonds de l’aide internaonale - doivent nancer des
programmes qui rendent accessibles des mesures
nutrionnelles ecaces aux enfants les plus
vulnérables.
Aujourd’hui, MSF demande à ces pays de faire de l’alimentaon adaptée aux jeunes enfants l’un des piliers
des programmes de lue contre la mortalité infanle.
La crise nutritionnelle de 2010 au Niger
Chaque année pendant la « période de soudure », qui s’étend de juin à octobre environ, le Niger est confronté
à des crises alimentaires et nutrionnelles récurrentes, dont seule l’intensité varie d’année en année.
En 2010, l’intensité de la crise a été parculièrement importante : une mauvaise pluviométrie a donné lieu
à des récoltes insusantes en 2009, et ceci dans un contexte de sécurité alimentaire déjà fragilisé par une
augmentaon graduelle des prix de la nourriture au cours des dernières années. En avril 2010, environ la
moié de la populaon du pays se trouvait en situaon d’insécurité alimentaire modérée ou sévère.
En juin 2010, une enquête réalisée par les autorités nigériennes esmait qu’environ 1 enfant sur 6 dans le
pays était ou allait être aeint de malnutrion aiguë. Cee proporon était d’un enfant sur 4 chez les enfants
âgés de 6 mois à 2 ans1. Dans la région de Maradi, au sud du pays, jusqu’à 4% des enfants de moins de 5 ans
souraient de la forme la plus sévère de malnutrion, et étaient donc exposés à un risque élevé de mortalité.
© Yann Libessart / MSF
1 hp://www.unicef.org/hac2011/les/HAC2011_4pager_Niger.pdf (Accessed May 18, 2011)