Le projet de recherche sur les fonctions exécutives, le

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Les indissociables :
Le projet de recherche sur les fonctions exécutives, le développement
psychoaffectif et les comportements
d’agression des jeunes a pris son envol!
Des connaissances à la pratique
Samuel Giroux
Étudiant au doctorat en psychologie
Université du Québec à Montréal
Éducateur à l’Unité Le Mirabel du
Centre jeunesse de Laval depuis 2005
Marie-Claude Guay, Ph.D
Professeure à l’Université du
Québec à Montréal
Chercheure affiliée au
Centre jeunesse de Montréal – IU
Finalement, nous avons également pour objectif de faire des liens entre
nos différentes mesures d’évaluation et les données fournies par le dossier de l’usager (PIJ). Par exemple, nous voulons voir s’il y a présence de
différences entre les éléments étudiés et le niveau d’encadrement (souple, régulier, dynamique et intensif) dans lequel les jeunes se trouvent,
la loi selon laquelle ils obtiennent des services, le nombre de mesures
disciplinaires reçues, le fait de fréquenter l’école à l’externe, le nombre
de fugues, le nombre de retraits hors unité et leurs profils neuropsychologiques.
Samuel Giroux
Marie-Claude Guay
Depuis quatre ans, un projet de recherche portant sur les comportements
d’agression est en préparation au Centre jeunesse de Laval. Le projet est
coordonné par Samuel Giroux sous la direction de Marie-Claude Guay de
l’Université du Québec à Montréal. Depuis février dernier, les coordonnateurs des services de réadaptation, les chefs de service, ainsi que huit
équipes ont été rencontrés pour participer à cette recherche. Il s’agit des
unités La Passerelle, L’Interlude, La Marée, L’Âtre, L’Oasis, La Station, La
Parenthèse et L’Agora. Le projet sera éventuellement présenté à tous
les foyers de groupe et les unités de vie. Nous envisageons de recruter
110 participants, soit 55 garçons et 55 filles.
Contexte et bases théoriques du projet
L’étude a pour objectif d’évaluer le fonctionnement neuro-exécutif des
jeunes (la mémoire à court terme, la capacité d’inhibition, d’autocontrôle,
de planification mentale, etc.) et leur développement psychoaffectif (les
émotions ressenties, la perspective de l’autre, les traits de personnalité,
l’anxiété, etc.). Nous voulons évaluer ces éléments afin de mieux comprendre leurs liens avec les conduites antisociales et les comportements
d’agression que les jeunes peuvent parfois avoir.
Lorsque nous parlons de comportements d’agression, nous faisons
référence à des actions physiques qui prennent une forme directe
(frapper, pousser, insulter) ou indirecte (intimidation sur les réseaux
sociaux, alimenter des rumeurs, etc.) et qui entraînent des dommages
(physique, psychologique et financiers) aux victimes et à la société.
Parfois, les troubles de comportement et les conduites agressives sont
plus impulsifs, et parfois, ils sont plus intentionnels et délibérés. De plus,
étant donné que la recherche sur l’agressivité a donné des résultats
mitigés en ce qui concerne les garçons et les filles, nous voulons voir si
des différences de genre s’inscrivent au travers des résultats observés.
1
Sur le plan clinique, nous allons pouvoir également brosser un portrait
intéressant des difficultés psychologiques et neuropsychologiques des
jeunes hébergés en centres jeunesse. Les résultats des recherches
cliniques des dernières années montrent que les diagnostics de trouble
de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) et de trouble
de conduite (TC) sont sous-évalués chez les filles, laissant les familles
et les intervenants sans ressources face aux troubles de comportement
de ces dernières. Pourtant, d’un autre côté, nous savons que la sousévaluation de ces problèmes s’explique de plus en plus par le fait que
les outils standard d’évaluation du TDAH et du TC sont actuellement
incomplets, voire inadéquats, et que des mesures neurocognitives
peuvent permettre d’améliorer l’évaluation. En effet, la recherche
converge vers la nécessité d’inclure une évaluation des fonctions
exécutives pour détecter le TDAH et de l’autre, vers la nécessité de
mesurer le développement psychoaffectif pour évaluer la portée des
conduites antisociales. Dans les deux cas, ces outils diagnostiques
supplémentaires sont malheureusement trop souvent absents de la
démarche diagnostic des jeunes et amènent plusieurs enfants et adolescents en trouble de comportement grave dans le milieu des centres
jeunesse sans diagnostics adéquats. Notre recherche pourrait permettre
de dresser un portrait plus juste de l’état des difficultés neurodéveloppementales rencontrées par ces derniers. Considérant que les motifs
de placement de ces jeunes sont souvent reliés aux mauvais traitements, à l’abandon et à la négligence (Association des centres jeunesse
du Québec, 2011, 2012, 2013), et que ces facteurs de risques sont
malheureusement associés à d’importants retards de développements
neurocognitifs et affectifs1, il ne serait pas surprenant d’avoir un portrait
clinique beaucoup plus précis en examinant pour la première fois ces
variables très importantes.
Cicchetti, Rogosch, Howe, & Toth, 2010; Frigon, 2011; Jaffee & Maikovich-Fong, 2010; Kim & Cicchetti, 2010; Nolin, 2004; Tabone et al., 2010; Teisl & Cicchetti, 2008)
14 - Journal Le Bon our - Avril 2014
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Des connaissances à la pratique
Samuel Giroux
Étudiant au doctorat en psychologie
Université du Québec à Montréal
Éducateur à l’Unité Le Mirabel du
Centre jeunesse de Laval depuis 2005
Marie-Claude Guay, Ph.D
Professeure à l’Université du
Québec à Montréal
Chercheure affiliée au
Centre jeunesse de Montréal – IU
Déroulement du projet de recherche
Nous allons évaluer à l’aide d’une batterie de tests et de questionnaires
les fonctions exécutives et les différents indicateurs du développement psychoaffectif de 110 adolescents hébergés au Centre
jeunesse de Laval. Les unités d’encadrement dans lesquelles aura lieu
la sélection des adolescents seront prédéterminées en collaboration
avec la Direction des services professionnels et les coordonnateurs à
la réadaptation. Une brève rencontre sera organisée avec les équipes
d’éducateurs et les chefs de service des unités afin de leur expliquer
le déroulement de la recherche (consentements des participants et
procédures de recrutement), son but, ses retombées ainsi que son utilité
clinique pour le travail de réadaptation.
La collecte de données aura lieu directement au Centre jeunesse de
Laval dans les centres Notre-Dame de Laval (NDL) et Cartier et dans les
foyers de groupe. Les assistants de recherche seront responsables de
prendre des rendez-vous avec les participants (une fois les consentements obtenus), de façon à ce que les rencontres n’interfèrent pas avec
des activités de réadaptation spécifiques. Les rencontres d’évaluation
auront lieu dans un local approprié à l’évaluation et confidentiel, réservé
à cet effet à l’intérieur même des centres NDL et Cartier. La rencontre d’évaluation consiste en une seule séance d’un maximum de deux
heures pour chaque jeune. Des questionnaires d’évaluation seront
également remis aux éducateurs, une vingtaine de minutes seront
nécessaires pour les compléter.
Si vous désirez obtenir de plus amples
informations sur le présent projet,
vous pouvez nous contacter à l’adresse
[email protected] ou
encore par téléphone 450 9754150, poste 4444.
Merci à l’avance de votre collaboration
au succès de ce projet!
Journal Le Bon our - Avril 2014 - 15
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