Botanique autour du lac de l’Avellan - Fréjus Le 2 juin 2016 Le lac de l’Avellan est une curieuse patte d’oie, proche du mont Vinaigre et de l’Estérel. Je vous recommande de consulter le lien suivant: http://geologierandonneurs.fr/conferences/Esterel%20Avellan.pdf. C’est une thèse sur la géologie du lieu, qui est passionnante. Sachez que le volcanisme de l’Estérel a été basique dans un premier temps, acide dans un second, il y a 295 millions d’années. Le lac de l’Avellan est un lac naturel dans un fossé d’effondrement, ou graben. Dans le fossé, les laves sont essentiellement basiques, mais sur les hauteurs elles sont acides… Et comme rien n’est simple, par endroit aussi le socle hercynien a été dégagé, par exemple au seuil du déversoir du lac… Socle cristallin acide. Nous étions 10 au départ. D’inquiétants signes prémonitoires dans le ciel orageux auraient dû nous alerter… Le départ était prévu en effet au Col du Logis de Paris, or la grande majorité s’est moutonnement agglomérée au Col du Testanier, au fil de l’arrivée des voitures, persuadée d’être au bon endroit... Le temps de comprendre l’erreur, les téléphones portables ont chauffé et il a fallu un peu de temps pour se retrouver. Au final, les bons élèves se sont rangés à la position des mauvais… La force du nombre! Malgré cet incident, la sortie a été très agréable, nous avons fini par faire le tour du lac, ce qui n’était pas envisagé au départ et il n’y a pas eu d’averse ni de coup de tonnerre. Une flore riche, sur un sol complexe… Carduus litigiosus. Le genre Carduus est celui des « vrais » chardons, proche de celui des Cirses. La différence n’est pas toujours facile à faire… Les aigrettes du fruits, appelées, pappus, sont simples ou denticulées pour Carduus et plumeuses pour Cirsium… La silhouette de la Centaurea paniculata est assez reconnaissable. Mais la floraison est courte… On voit souvent des bourgeons floraux en cours de maturation ou déjà secs… Plus rarement la plante fleurie. La silhouette de Carex pendula est tout aussi reconnaissable. Curiosité de cette plante, les fleurs mâles sont sur les épis du haut, les fleurs femelles sur les épis plus bas Carex pendula F. mâle Carex pendula F. femelle Une inflorescence hérissée, se révèle un peu plus loin être celle de Dianthus balbisii, l’œillet de Balbis. Plante magnifique, inflorescence en grappe aux tons verdâtres complexes, et aux feuilles larges, l’Epipactis helleborine. Une orchidée protégée au niveau européen. Coussins piquants d’ Euphorbia spinosa, avec ses fruits aux excroissances bizarres… Plante qu’on ne trouve pas sur les coteaux calcaires. Grandes fleurs aux pétales veinés de pourpre et feuilles joliment découpées du Geranium sanguineum. Vue de loin une scabieuse quelconque, on ne s’arrête plus… Vue de près, le calice n’en n’est pas un, c’est un involucre de bractées, les petites fleurs sont pédicellées et ont chacune leur calice et une corolle de cinq pétales soudés, le tout est une campanulaceae, la Jasione. Il en existe trois espèces à la « taxonomie particulièrement déroutante » dit la flore Naturalia… On dira donc Jasione sp ! Attention les dyslexiques, il existe aussi une Jasonia, qui est une asteraceae ! A bien la regarder cette belle mauve a des feuilles palmatiséquées. Malva tournefortiana, en milieu siliceux uniquement, rare et protégée. On ne présente plus les Nymphea… Une apiaceae qui forme une sorte de boule, au feuillage fin et très touffu. Chaque feuille (ou chaque tige ?) se divise en segments un grand nombre de fois. De plus ça, ne se passe pas dans un plan, comme une bonne feuille devrait le faire, mais dans l’espace! D’où le côté touffu de la plante, tous les segments étant entremêlés… Peucedanum officinale. Potentilla sp. • hirta… Segment central de la feuille portant trois à 7 dents sur la moitié terminale, mais stipules jamais divisées. Or ils sont divisés en 3 lobes. • pedata… Segment central portant 7 à 15 dents, stipules portant 1 ou 2 incisions sur une plante robuste… On a 8 dents et 2 incisions. • recta… Segment central aux dents encore plus nombreuses… • neumanianna… on voit les sépales entre les pétales habituellement. la plante est couchée, à plusieurs tiges en général. Probablement P. pedata, mais la détermination sur photographie est un sport à risque… Prunella laciniata une lamiaceae, moins courante que sa cousine Prunella vulgaris qu’on appelle aussi Brunelle. Sorbus domesticus, avec ses fruits déjà bien gros à défaut d’être bien murs. Comestibles. Succisa pratensis. Scabieuse, succise, bâton du diable… Une caprifoliaceae. - Plante vivace de 30 cm à 1 mètre, glabre ou pubescente, à souche courte, tronquée, sans stolons - feuilles toutes entières ou dentées, ovales ou oblongues, les supérieures lancéolées - pédoncules pubescents - fleurs bleues, rarement roses ou blanches, toutes semblables, non rayonnantes, à 4 lobes égaux - têtes florifères hémisphériques, les fructifères globuleuses - involucre à folioles sur 2-3 rangs - calicule très velu, à limbe herbacé, divisé en 4 lobes dressés, ovales-aigus - calice terminé par 5 arêtes noirâtres, deux fois plus longues que le limbe du calicule. Tanacetum corymbosum ou tanaisie en corymbe. Typique de l’inflorescence en corymbe! Et pour terminer la présentation de quelques-unes des espèces rencontrées lors de cette sortie, choisies par la méthode de l’article 49-3 et par ordre alphabétique, le Teucrium Chamaedris, la germandrée petitchêne, qui fleurit en rose-violet…