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24>26 novembre 2016
LILLE GRAND PALAIS
de l’association d’Anxitane à une thérapie 
comportementale dans la gestion des chiens 
présentant une phobie des bruits. Toutefois, 
cette étude n’est pas en double aveugle et les 
auteurs ne montrent pas de différence de cor-
tisolémie entre les deux groupes (Michelazzi 
et coll. 2010). Une autre publication porte 
sur l’utilisation d’Adaptil comprimés dans le 
traitement de 41 chiens atteint de phobie des 
feux d’artifice. Elle conclue à une amélioration 
significativement plus importante du groupe 
prenant de l’Adaptil, 5 jours avant l’évène-
ment par rapport au groupe placebo (52 % 
contre 32 %). Mais les chiens présentant des 
manifestations sévères sont exclus des résul-
tats (destructions, vomissement, salivation, 
difficultés de récupération (Giussani et coll. 
2014).
Les phéromones synthétiques regroupent les 
phéromones faciales félines (Feliway et Zéni-
fel) et les phéromones d’apaisement canine 
(DAP) et féline (Felifriend). Les résultats des 
travaux sont très controversés sur le plan 
scientifique depuis la méta-analyse de Franck 
en 2010 qui estiment qu’aucune étude ne per-
met de démontrer avec certitude leur effica-
cité. Des biais méthodologiques importants 
grèveraient les résultats. Toutefois certains 
travaux récents semblent confirmer leur effi-
cacité.
La phéromone d’apaisement du chien ou DAP 
est un mélange d’acide gras de synthèse, équi-
valent à ceux présents dans les glandes séba-
cées du sillon inter-mammaire des chiennes 
en post-partum. Quinze chiens en salle d’at-
tente d’une clinique vétérinaire ont été expo-
sés successivement à un diffuseur DAP et 
un diffuseur placebo en double aveugle. Les 
auteurs de l’étude ont constaté une diminu-
tion plus rapide des manifestations anxieuses 
avec la DAP (Mills et coll. 2006). Dans une 
autre expérimentation, quarante-cinq sont 
chiots inclus pendant 8 semaines dans une 
école du chiot et portent soit un collier DAP, 
soit un placebo. Les chiens du groupe DAP 
présentent significativement moins de mani-
festations de peur et d’anxiété que le groupe 
placebo (Denenberg et Landsberg 2008).
Les phéromones faciales félines ou FFP sont 
constituées d’une émulsion d’acides gras de 
synthèse proche de la fraction F3 des phé-
romones faciales félines naturelles. Le spray 
Feliway a permis une diminution significative 
des manifestations de stress lors des mani-
pulations de chat en salle d’examen dans une 
recherche portant sur 87 chats en double 
aveugle, contre placebo et groupe témoin 
(Pereira et coll. 2015). Une étude en double 
aveugle portant sur 24 chats subissant un 
stress modéré (mesure de la pression arté-
rielle) a montré une efficacité significative-
ment supérieure du Zenifel spray par rapport 
au Féliway spray (Bernachon et coll. 2015). 
Les extraits de valériane pour Feliway et les 
extraits d’herbe à chat pour Zenifel (népéta-
lactone) pourraient jouer un rôle additif ou 
synergique dans l’efficacité des produits.
Les extraits de valériane contiennent notam-
ment de l’acide valérénique, qui possède une 
action activatrice des récepteurs GABAa et 
agoniste partiel des récepteurs sérotoniner-
giques 5HT5A. Cela expliquerait son action 
sédative et anxiolytique. Les extraits de valé-
riane possèdent une activité anxiolytique 
chez des humains à la dose de 120 mg pour 
20 kg, soit trois fois la dose de Qalmil. Une 
dose double aurait un effet opposé (Kennedy 
et coll. 2006). Une étude, menée par l’Uni-
versité d’Exeter, met en évidence une dimi-
nution des bâillements et une augmentation 
d’activité des chiens placés dans un nouvel 
environnement en présence d’un diffuseur 
PetsCool par rapport à ceux exposés à un pla-
cebo (en cours de publication). Les auteures 
interprètent ces résultats comme une marque 
d’efficacité des extraits de valériane contre le 
stress, mais déconseille leur utilisation chez 
les chiens présentant une stéréotypie ou une 
hyperactivité. Une autre expérimentation 
menée en Angleterre montre une améliora-
tion plus importante des chiens suivant une 
thérapie comportementale et exposés au dif-
fuseur PetsCool, que les chiens suivant une 
thérapie et exposés à un placebo. La nature 
des troubles comportementaux n’est pas clai-
rement précisée (étude non publiée).
Les extraits de passiflore contiennent de la 
chrisine dont l’effet activateur des récepteurs 
GABAa a été prouvé chez le rat. Quarante-
cinq gouttes d’extrait de passiflore montrent 
une efficacité équivalente à l’oxazepam sur 
l’anxiété généralisée dans une étude randomi-
sée en double aveugle portant sur 36 patients 
(Akhondzadeh et coll. 2001). Aucune étude 
n’est publiée sur l’efficacité des extraits de 
Passiflore chez le chien ou le chat.
L’efficacité des traitements homéopathiques 
est toujours controversée à l’heure actuelle. 
Des travaux récents se sont intéressés à l’in-
térêt d’un traitement homéopathique (Camo-
mille, borax, théridion et rhododendron) sur 
des chiens phobiques des feux d’artifice. Les 
propriétaires des chiens testés notent une 
amélioration de 65 % des signes cliniques 
avec le placebo et de 71 % avec le traitement 
homéopathique. Il n’y a pas de différence si-
gnificative entre les deux groupes (Cracknell 
et Mills 2008). L’effet placebo est particuliè-
rement important dans ce genre d’étude et il 
est très difficile de conclure à l’efficacité des 
traitements homéopathiques. 
Recommandations pratiques
• L’efficacité du Zylkène est attendue dans les
15 premiers jours d’utilisation, au-delà il est
préférable de changer de produit. La dose peut 
être doublée pour plus d’efficacité. Ce produit
est particulièrement utile pour limiter les
manifestations de peur. Il est utilisable chez
les perroquets à raison d’une à deux gélules à
75 mg par jour (séparation, pica, agressivité).
• L’Anxitane présente un intérêt en associa-
tion avec la fluoxétine, pour limiter des mani-
festations anxieuses survenant en début de
traitement avec les IRSS. Il est également inté-
ressant dans les syndromes de privation au
stade phobique.
• Le Zenifel ou le Féliway en spray sont utiles
en pulvérisation sur les tables d’examen. Ils
permettent de diminuer les manifestations de
stress lors de la manipulation des chats. Tou-
tefois, certains animaux vont présenter des
comportements d’excitation lorsqu’ils sont
exposés à ces produits.
• Le colliers DAP est intéressant pour favoriser 
les contacts sociaux chez les chiots inhibés.
De ce fait, il constitue un traitement complé-
mentaire des syndromes de privation chez le
chiot.
• Le spray PetsCool présente des effets très
variables d’un animal à l’autre, comme les
phéromones. Il constitue une alternative inté-
ressante en cas d’échec des phéromonothéra-
pies. En pulvérisation sur les mains, il facilite la 
sortie des chats de leur cage d’hospitalisation
par le personnel soignant.
Conclusion 
Le point commun des produits sans AMM 
est leur innocuité et leur possible action psy-
chotrope. Mais ils ne constituent pas une 
famille homogène. Leurs modes d’action sont 
nombreux et leur efficacité n’est pas toujours 
démontrée. Pour un même produit, il est fré-
quent de constater une grande variabilité 
d’efficacité.
Certains de ces produits présentent toutefois 
un réel intérêt dans la prise en charge des 
troubles du comportement. Ils peuvent être 
vendus au comptoir et constituent une pre-
mière étape dans une thérapie, lorsque les 
clients ont besoin de temps pour accepter la