Secondaire
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© Ville de Toulouse, musée des Augustins, document réalisé par le service éducatif, (A.-L. Jover, D. Michineau, 2006).
demander le rétablissement du parlement. Le 11 octobre 1443, ils obtiennent satisfaction
lorsque Charles VII, par un édit signé à Saumur, restitue à Toulouse sa cour. L’installation
solennelle a lieu le 4 juin 1444, en présence du premier président du parlement, Aynard de
Bletterens, des délégués du roi, du lieutenant général du Languedoc Tanneguy du Châtel, de
l’archevêque de Toulouse Pierre Dumoulin, du maître des requêtes de Charles VII Jean
d’Etampes et de l’argentier du roi Jacques Cœur. En novembre 1444 a lieu l’entrée solennelle
du parlement de Toulouse.
La création du Parlement à Toulouse, de manière provisoire (1420-28) puis définitive à partir de
1443, apparaît dès lors comme un signe de reconnaissance du roi. Le Parlement va renforcer
l’attachement de la ville et de ses élites à la monarchie et contribuer à son rayonnement.
Deuxième parlement de France, il étend son influence sur une région qui s’étend du Rhône à
l’Atlantique et des Pyrénées au Massif Central.
Les activités du parlement sont extrêmement diverses. Il a un rôle fondamental dans la vie de la
province. Ses compétences sont d’ordre judiciaire (il reçoit en appel les affaires civiles,
criminelles et ecclésiastiques), mais aussi économique, politique ou administrative. Le
parlement contrôle d’administration municipale, défend l’intégrité du domaine royal et surveille
l’administration. Jusqu’au milieu du XVIe siècle, le parlement de Toulouse apparaît comme l’un
des piliers de l’entreprise de réformation du royaume ; il contribue à la centralisation
monarchique.
> L’économie régionale
D’un point de vue économique, Toulouse redistribue les produits provenant de tout le
Languedoc et prélève sa commission au passage. L’économie régionale subit les
conséquences de cette période de tourmentes mais, à partir de la moitié du XVe siècle, les
signes favorables se multiplient.
Toulouse est, par sa superficie, au XVe siècle, une des plus grandes villes du royaume. Ses
horizons ne sont pas seulement régionaux : elle accroît ses rapports avec l’ensemble du
royaume. Toulouse est placée sur la Via Domitia, grand axe de circulation routière entre la
région du Rhône et la France méridionale. Entre la Provence et la Catalogne, Toulouse a donc
une situation géographique propice aux échanges et au commerce. La présence de la Garonne
permet quant à elle le développement du commerce fluvial.
Par ailleurs, les liens se multiplient avec l’Italie. Les grandes banques italiennes font connaître
leurs méthodes de change et de comptabilité et c’est le début de la banque à Toulouse. La ville
devient un centre financier.
La fin des troubles permet un développement accru du commerce du pastel. Celui-ci passe,
entre 1450 et 1470, des mains des Béarnais à celles des Toulousains. Cultivée en Albigeois et
Lauragais (à Villefranche, Montgiscard et Mazères), la précieuse teinture bleue extraite de la
plante est redistribuée à Toulouse. Dans un premier temps, la ville gagne beaucoup d’argent
grâce au commerce du pastel mais exporte peu. Les Toulousains vont progressivement
commencer à exporter et, au début du XVIe siècle, le réseau d’exportation du pastel s’étendra à
la fois sur le marché du Nord (Angleterre, Pays-Bas, Normandie) et sur l’Espagne et l’Italie.