Les animaux dans la ville
Réalité et outils pour une meilleure prise en compte
Mémoire de Tiphaine Illouz – Janvier 2009
Les animaux dans la ville :
Réalité et outils pour une meilleure prise en compte
Cycle urbanisme de Sciences Po – Mémoire de Tiphaine Illouz – Janvier 2009
Les animaux dans la ville : réalité et outils pour une meilleure prise en compte
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TABLE DES MATIERES
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Préambule……………………………………………………………………………………… 2
Introduction……………………………………………………………………………………. 3
1. L’animalité urbaine : un élément souvent ignoré de l’écosystème urbain
1.1. L’animalité urbaine : un maillon essentiel du développement durable……………. .5
1.2. Développement urbain durable et biodiversité………………………………........... 6
1.3. Biodiversité et animalité urbaines………………………………………………….. 6
1.4. La ville en tant qu’écosystème original…………………………………………….. 7
1.5. L’animalité urbaine : une conséquence de l’urbanisation du monde………………. 8
2. Que désigne l’animalité urbaine ? Petite typologie
2.1. L’animalité urbaine « restreinte » ou « classique ». L’exemple de Paris…………..10
2.2. L’animalité urbaine « large »…………………………………………………….. .14
2.3. Animalité urbaine et urbains……………………………………………………….15
3. Quels sont les outils pour agir en faveur de la biodiversité et de l’animalité ?
La boîte à outils de la biodiversité
3.1. Les outils internationaux, européens et nationaux………………………………… 16
3.2. Les outils locaux, territoriaux……………………………………………………… 22
3.2.a. Documents volontaires (Agenda 21)………………………………………… 22
3.2.b. Documents réglementaires (documents d’urbanisme : SCOT, PLU)……… ..28
3.3. Quelques outils concrets d’aménagement à l’échelle urbaine ou architecturale….....29
3.3.a. À l’échelle du territoire………………………………………………………..29
3.3.b. A l’échelle micro-urbaine et architecturale.…………………………………..35
3.4. Animalité urbaine : une richesse à exploiter, un potentiel d’éducation……………..37
Conclusion……………………………………………………………………………….......... 40
Bibliographie…………………………………………………………………………….......... 41
Les animaux dans la ville : réalité et outils pour une meilleure prise en compte
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PREAMBULE
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Tirer le fil en dénouant les fils. Unité et diversité
Architecture. Architecture et grands singes. Urbanisme. Urbanisme et biodiversité. Urbanisme et
animalité. Ville et animaux.
C’est peut-être une manie, mais reconnue, elle est déjà à demi pardonnée.
Une vieille obsession : les grands singes.
Elle revient mâtinée d’urbanisme et de ville durable.
« (…) J’ai contracté, en captivité, une dette envers les éléphants, dont j’essaye
seulement de m’acquitter. C’est un camarade qui avait eu cette idée, après
quelques jours de cachot un mètre dix sur un mètre cinquante alors qu’il
sentait que les murs allaient l’étouffer, il s’était mis à penser aux troupeaux
d’éléphants en liber et, chaque matin, les Allemands le trouvaient en pleine
forme, en train de rigoler : il était devenu increvable. Quand il est sorti de sa
cellule, il nous a passé le filon, et chaque fois qu’on n’en pouvait plus, dans notre
cage, on se mettait à penser à ces géants fonçant irrésistiblement à travers les
grands espaces ouverts de l’Afrique. Laissés seuls, à moitié crevés, on serrait les
dents, on souriait et, les yeux fermés, on continuait à regarder nos éléphants qui
balayaient tout sur leur passage, que rien de pouvait retenir ou arrêter : on
entendait presque la terre qui tremblait sous les pas de cette liberté prodigieuse et
le vent du large venait emplir nos poumons. »
Romain Gary1
1 GARY, Romain. Les racines du ciel. Paris : éd. Folio, 1973 (Première édition 1956), 495 p.
Les animaux dans la ville : réalité et outils pour une meilleure prise en compte
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INTRODUCTION
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Animalité urbaine : quelle place pour les animaux dans la ville ?
Des renards aux portes de Paris, des rats qui envahissent la Gare Saint-lazare, des souris dans
les vitrines de Fauchon à la Madeleine. L’animalité surgit parfois on ne l’attend pas : au cœur
des grandes villes a priori bien éloignées de la nature, et lieu des cultures humaines par excellence. Et
pourtant…
Le milieu urbain s’est considérablement dévelop et la planète est presque entièrement
urbanisée. Depuis 2007, 50% de la population mondiale vit en milieu urbain. D’ici 2030 plus de 60%
de l’humanité vivra dans les villes. L’opposition nature/culture, ville/campagne n’a plus de sens à
l’heure actuelle. Villes et animaux se superposent, s’imbriquent et cohabitent. S’intéresser à
l’animalité aujourd’hui, c’est nécessairement s’intéresser à l’animalité dans la ville, donc à l’animalité
« urbaine », et aux espaces qu’ont désormais à partager animaux et urbains.
Mais de quels « animaux urbains » s’agit-il ? Si l’on tente d’établir une première typologie
simple – car il en existe d’autres que nous verrons – trois catégories émergent. Tout d’abord, il y a les
animaux de compagnie ou ceux qui font partie des « familles humaines »2. Ils sont sans aucun doute
les plus visibles en ville. Avec ses 65 millions de chats, chiens, petits rongeurs, oiseaux et poissons, la
France est, en Europe, au premier rang des pays possesseurs d’animaux de compagnie3. À l’heure
actuelle, ce sont plus de 51% des foyers hexagonaux qui possèdent un animal domestique4. D’après
l’INSEE, le nombre d’animaux de compagnie a augmenté de 40% en 20 ans. L’évolution est
particulièrement sensible en zone urbaine puisque plus d’un tiers de ces animaux vit en ville.
Mais la ville est peuplée de bien d’autres animaux : parmi ceux qui ne font pas partie des
« familles humaines », mais qui sont néanmoins bien présents, il y a les animaux commensaux5 qui
2 Dominique Lestel est philosophe et éthologue, maître de conférence à l’Ecole Normale Supérieure. Il prépare
actuellement un livre sur l’animalité urbaine intitulé « ZooPolis. Petite philosophie de l’animalité urbaine »
3 Voir le site de l’association AFIRAC (Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal de
Compagnie) <http://www.afirac.org/index.php>
4 Se dit d’un animal qui a été dressé ou apprivoisé et qui vit ans l’entourage de l’Homme, Le Petit Larousse
illustré, 2009.
5 Se dit d’une espèce animale qui vit au contact d’une autre en profitant des résidus de sa nourriture, mais sans la
parasiter, Le Petit Larousse illustré, 2009. Par exemple, les poissons-pilotes qui suivent les requins et autres gros
poissons pour se nourrir des débris de leur repas, ou les moineaux qui vivent dans les villes, villages et champs
en se nourrissant des graines et des miettes. Le moineau est ainsi le commensal de l’Homme. Les animaux
commensaux sont les animaux non domestiqués qui se nourrissent de ce que l’Homme produit et qui en sont
dépendants.
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