LECON N°31 RAPPEL SUR L’ACCORD DU PARTICIPE PASSÉ Cette leçon doit vous aider à discerner les différentes sources des difficultés des élèves, afin de mieux cibler votre enseignement. Elle détaille donc avec minutie les points d’achoppement qui peuvent se présenter, et propose pour chacun des explications que les élèves peuvent entendre. Dans la pratique, la leçon sur le participe ne se complique pas d’autant de difficultés à chaque fois, bien entendu. I LA RÈGLE (Pour le détail de la règle, vous vous reporterez à votre cours de grammaire.) • Ne la faites pas rédiger par les élèves, édictez-la vous-même, en veillant bien sûr à insérer des exemples. • Evitez de prendre des verbes du premier groupe pour l’illustrer, vous ajouteriez inutilement ici la difficulté de distinguer l’infinitif et le participe passé. (En revanche, dans les exercices, ne les omettez pas, c’est un bon entraînement pour distinguer à l’écrit ces deux formes grammaticales, homophoniques pour le premier groupe.) • Bien souvent, il sera pertinent d’énoncer seulement la première partie de la règle, concernant les participes passés employés seuls ou avec l’auxiliaire être, qui s’accordent avec le nom qualifié ou le sujet. Après avoir suffisamment travaillé ce point, abordez la deuxième partie, concernant l’accord du participe passé employé avec l’auxiliaire avoir. • En cas de difficulté de l’élève dans les exercices d’application sur l’accord du participe passé, commencez par discerner le point d’achoppement. II ENSEIGNER CE QU’EST UN PARTICIPE • Trouver le participe passé d’un verbe. Proposez une démarche pragmatique : il suffit de compléter la phrase « J’ai… » ou « Je suis… » • Identifier un participe passé, même utilisé seul (sans la structure du passé composé incluant l’auxiliaire être ou avoir). C’est une question de répétition, d’entraînement, comme toujours lorsqu’il s’agit d’acquérir des NOTIONS, comme le verbe par exemple. Il est inutile d’établir des descriptions, des listes de caractéristiques définissant le participe passé et qui permettraient de le reconnaître. Après avoir abordé le premier point bien entendu (trouver le participe passé), ce qui permet de tracer le contour de cette notion nouvelle qu’est le participe passé, de donner une première idée, il convient d’en rencontrer encore et encore, toujours en les nommant. N’oubliez pas que c’est de cet entraînement que l’on prive souvent les élèves, par manque de temps… pour s’apercevoir qu’on a manqué le but, puisqu’ils ne savent pas l’essentiel en entrant au collège. • Retrouver le participe passé pour des verbes moins fréquents. En effet, l’usage de la langue s’appuie sur l’usage de la langue ! Les enfants à qui les adultes parlent et racontent des histoires, les enfants que l’on écoute parler chez eux sont avantagés. Ne cherchez pas à être exhaustif, établissez une petite liste de verbes irréguliers mais fréquents. Vous pouvez mutualiser les connaissances des élèves dans ce domaine en proposant des exercices par oral. III APPRENDRE À ACCORDER LE PARTICIPE PASSÉ A VÉRIFIEZ LES BASES • Vérifiez que votre leçon est explicite, avec suffisamment de phrases explicatives, et qu’elle peut se comprendre par l’élève en lecture autonome. • Vérifiez ensuite que ce n’est pas un manque de travail, à partir du moment où la leçon doit avoir été apprise. Il n’est pas rare de voir qu’un élève est perdu, mais qu’il n’a pas consacré une seule minute à lire sa leçon, , essayer de la comprendre, l’apprendre. • Avant d’introduire le participe passé employé avec l’auxiliaire avoir, vérifiez l’assimilation de la notion de COD B DÉGAGEZ LA LOGIQUE DE L’ACCORD DU PARTICIPE • Avertissez bien les élèves qu’avec l’auxiliaire avoir, on n’accorde plus avec le sujet mais avec le COD s’il est placé devant le verbe. Il est important de revenir plusieurs fois sur cette différence essentielle d’accord, dans un cas avec le sujet, dans l’autre (parfois) avec le COD • Pour certains élèves, le bon accord se fait spontanément, en fait parce qu’il y a là une logique. Vous pouvez encore vous appuyer sur la fonction qualificative du participe passé, semblable à l’adjectif : le participe passé s’accorde avec ce qui est qualifié. N’hésitez pas à repartir en arrière et travailler seulement le participe passé quand il s’accorde (seul ou avec l’auxiliaire être) en fonctionnant comme un adjectif. Généralement, vous aurez déjà vu l’accord de l’adjectif, vous pouvez vous appuyer sur cette leçon en soulignant la fonction de qualificatif du participe passé. Dans le cas de l’auxiliaire être, c’est bien le sujet qui est qualifié par le participe. Dans le cas de l’auxiliaire avoir, c’est bien le COD qui se retrouve qualifié par le participe – et non le sujet . Cependant, au moment où on écrit le participe passé, si le COD n’a pas été énoncé (en somme s’il vient après le verbe) alors on ne peut savoir quel accord former. L’information n’arrive qu’à la fin de la phrase. Donc on ne forme pas d’accord. L’objet n’est pas encore connu. Nous avons cueilli des pommes. Au moment où l’on écrit cueilli, rien n’indique ce qui va être cueilli, on n’accorde pas cueilli. En revanche si le COD a déjà été énoncé, on sait à quoi se rapporte le participe passé, il convient d’accorder le participe. L’objet est connu. Nous les avons cueillies. Au moment où l’on écrit cueillies, nous savons qu’il s’agit des pommes, et qu’elles se retrouvent cueillies : il convient d’accorder le participe. L’objet est connu. Cette question du COD connu ou non est bien illustrée par l’exemple suivant : Sa bonne note, il l’a méritée. Il a mérité sa bonne note. C FAITES IDENTIFIER LES TROIS CAS DELICATS RENCONTRÉS AVEC L’AUXILIAIRE AVOIR 1 – l’objet est un pronom placé avant le verbe Je te l’ai gardée. (il s’agit de ta place) 2 – l’objet se retrouve dans la proposition relative qui précède, parfois éloigné du verbe Les idées novatrices que nous avons défendues 3 - il n’y a pas d’accord avec le pronom « en », considéré ici (à tort…) comme un COI Des solutions, nous en avons cherché.