du 19/11/09 au 17/12/09 |un gratuit qui se lit
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Thierry
Fabre :
les rencontres
dAverroès
cahier jeunesse détachable
Politique culturelle
Les théâtres de Marseille 4 à 6
Événement
Les Rencontres d’Averrs, 8 à 11
L’d dans la cité 11
Rencontre avec Renaud-Marie Leblanc, 12,13
Biennale de la mémoire populaire 13
Théâtre
Entretien avec Catherine Marnas, Théâtre Nono 14
Au programme 15 à 18
La Cité, les Bancs publics, la Minoterie 19
Le Gymnase, le Marie-Jeanne, le Lenche, le Daki-Ling 20
Le Gyptis, le Toursky, Beaucaire, Cavaillon, Martigues 22
mes, Ouest Provence, Port-de-Bouc, Avignon 23, 24
Cirque/Arts de la rue
Le Merlan 25
Ouest Provence, le Merlan, Sines et midi net, Martigues 26
Danse
Au programme 27 à 29
Avignon, Dansem, le Pavillon Noir 30
Musique
Concerts 32 à 38
Au programme 39 à 41
Disques 44
Arts visuels
Colloques 45
Au programme 46, 47
Galerie du CG 13, Fontaine Obscure,
Espace Ecureuil, Villa Noailles 48, 49
Entretien avec Dominique Angel, mes, Allauch 50,51
Galerie de Visu, Regards de Provence,
galerie Territoires Partas 52
Cima
Montpellier, Cinehorizons, Rencontres à l’échelle 53
Instants vidéos, Image de ville, Paul Carpita, Rachel 54, 55
Gardanne, Apt, Digne, Portrait de Bania Medjbar 56,57
Sevrapek City, AFLAM, Festival Tous Courts 58
Cinambul, Au programme 59
Livres
Rencontres littéraires, salon Ecrimed 60, 61
Écritures Croies, Tâtre du Petit Matin, CRDP 62,63
CIPM, Au programme, l’Europe des intellectuels 64, 65
Livres : littérature, arts 66 à 69
Philosophie
Entretien avec Spyros Théodorou 70, 71
Histoire
La fabrique scolaire de l’histoire, Bruno Etienne 72, 73
Sciences
L’astronomie 74
Page des adhérents 75
ZIBELINE JEUNESSE
Événement La convention des droits de l’enfant III
Éducation
Laterna Magica, Des dessins pour la paix IV
Orchestre régional de Cannes, Ballet d’Europe V
Sciences Fête de la science VI
Rencontre Patrice Laisney VII
Spectacles
Château-Arnoux, Sainte-Maxime, maix VIII
Le Revest, Mômaix, le Gymnase, Le Massalia IX, X
Au programme XI à XV
Regards
CRDP, Entre tradition et moderni, Alcazar XVI
Livres
Livres, Collection Totme, Lire Ensemble, Toulon XVII, XVIII
Pourtant ils lavaient dit, non ? aimez-la ou quittez-la ! Marie
N’Diaye l’a quittée, mais sans savoir qu’elle devait se taire, et
obéir à cette censure quon appelle sormais devoir de réserve.
Quel devoir a-t-on envers un Gouvernement quand on reçoit le
prix Goncourt, décerné par un jury tout à fait pri ? Quand on
est secrétaire d’État, sans doute, il faut mesyrer ses propos.
Aimez-le ou quittez-le, avait repris Nadine Morano à propos d’une
autre femme noire, du Gouvernement. Un fonctionnaire territo-
rial, un militaire, un policier, un enseignant a effectivement un
devoir de serve.
Vraiment ?
Laffaire Marie N’Diaye nous fait avaler des couleuvres. Admettre
ce qui ne devrait jamais passer. Un enseignant, un secrétaire
dÉtat, un académicien, un sénateur na pas à s’imposer de ré-
serve, il a comme tout citoyen un devoir de résistance à ce qui
lui semble injuste, faux, dangereux. Les fonctionnaires de Vichy
devaient-ils se taire sur les lois raciales ? Ceux d’Afrique du Sud
obéir à lapartheid ? La France de Sarkozy est loin de ce type de
régime. Il n’en demeure pas moins que ce bâillon appliq aux
fonctionnaires dÉtat (et non de l’UMP) peut mener à de graves
aberrations.
Ainsi le Gouvernement reproche-t-il à la presse de se prendre
pour lopposition. Les journalistes auront-ils bientôt un devoir de
réserve ? Non, cela ne passerait pas… Mais ceux qui travaillent
dans les chnes et les radios publiques ?
Avancer lénorme pour faire accepter l’insidieux : cette technique
de pseudo-négociation est d’une grande efficacité. On veut faire
des économies sur l’Éducation ? On annonce une réforme dras-
tique des lyes, puis on la retire tout en supprimant des postes,
des heures et des options. On veut soumettre le monde de la
culture ? On annonce une diminution sans précédent des sub-
sides, et on obtient le soulagement de tous les artistes qui, les
yeux humides de reconnaissance, parviennent à obtenir le ta-
blissement d’un budget constant.
Les intellectuels, les enseignants, les journalistes et les artistes
ont en commun ceci : le seul devoir qui les conduit est de luci-
dité et de transmission. Sans serve.
AGNÈS FRESCHEL
Réserve et négoce
Les théâtres marseillais souffrent, se plaignent, nous alarment :
POLITIQUE CULTURELLE
04 LES THÉÂTRES DE MARSEILLE
Sonner lalarme
Nous avonssi avant de publier ces tableaux : la
lecture de chiffres, dans l’objectivité qu’elle semble
induire, est en fait d’une grande trtrise. Ces chiffres
ne sont significatifs que si on les ramène à des
alités plus globales : ce qu’une soc est capable
de mettre dans le football, par exemple, et qui n’a
aucune commune mesure avec ce qu’elle met dans la
culture…
Et puis, à l’inrieur me des budgets allos à la
culture, quelques alités sont importantes à rappeler.
Les subventions dans leur contexte
La Ville de Marseille aurait certainement plus d’argent
à donner à ses théâtres, si elle n’était oblie de
prendre en charge totalement, par exemple, son Opéra
municipal (18 millions d’euros). Toutes les autres
grandes villes (Paris bienr, mais aussi Lyon,
Strasbourg, Bordeaux, Montpellier, Toulouse, Nancy,
Rouen, Metz, Lille…) ont des opéras financés au
moins en partie par l’État et ais par les parte-
ments et les Régions. Au niveau des équipements la
Ville a accumulé tant de retards depuis trente ans
qu’elle manque cruellement de plateaux capables
d’accueillir de grandes productions : il faut bien
entendu qu’elle investisse dans la construction, la
habilitation et la mise aux normes de ses timents
culturels qui tombent tous en ruine. Cela coûte
extmement cher, et la ville est pauvre…
Le partement l’est aussi : le Conseil ral 13
consacre une part énorme de son budget à assurer les
minima sociaux. Quant à la Région, une part impor-
tante de son budget culture est alloué à l’emploi
culturel (pour les mes raisons économiques) et aux
festivals qui animent la vie conomique et culturelle)
saisonnre : cela fait le charme estival de la région
et la bonne santé économique des industries touris-
tiques locales, mais appauvrit aussi les structures
rennes, et l’offre culturelle pour les habitants.
Le rôle de l’État
Il faut savoir que sur 100 euros de penses publiques
en faveur du spectacle vivant, l’État verse en
moyenne, nationalement, hors Paris, un peu moins
d’un tiers (32%) et les collectivités territoriales un
peu plus des deux tiers (68%). Cet équilibre est à peu
près respecté à Marseille. Or dans un contexte
économique gional particulier, ce tiers s’avère
insuffisant. Si la France veut que Marseille soit une
Capitale culturelle, il faudrait évidemment faire pour
ce territoire un effort particulier.
L’État, globalement, investit beaucoup plus à Paris
qu’en «Province». Si notre gion n’est pas plus e
que d’autres, il reste anormal que tous les théâtres
nationaux (hors Strasbourg) soient à Paris, et que
Paris et l’Île de France reçoivent près de 65% des
penses de l’État en ce qui concerne le spectacle
vivant.
Théâtres vertueux
Nous voulons donc rappeler en publiant ces chiffres la
grande vertu des théâtres marseillais : chacun apporte
à cette ville qui se veut Capitale une immense
richesse. Le Merlan fait venir des spectacles qu’on ne
voyait pas à Marseille avant, et qu’il coproduit large-
ment, le Gyptis naccueille que des créations qu’il aide
à produire, le Toursky draine un public énorme, et tous
ont le souci soit d’accompagner les artistes de la
gion, soit de faire venir le public vers des formes
nouvelles tout en éduquant le gt et/ou en mo-
cratisant le répertoire. De plus tous pratiquent des
politiques tarifaires basses et militent pour un acs
des jeunes et des populations favorisées à la culture
de financements, ils ont de plus en plus de mal à assurer les
Les cinq théâtres
Cinq théâtres à Marseille reçoivent plus dun million
d’euros de subvention. Trois sont situés dans les
quartiers Nord, deux en centre-ville. Ils réunissent
à eux seuls plus de 200000 spectateurs sur les
280000 spectateurs environ qui fréquentent les
théâtres marseillais au cours d’une année.
Nous reviendrons dans la suite de notre enquête
sur les lieux plus petits ou moins ralistes, ainsi
que sur les autres tâtres de la région.
Les subventions prises en compte sont votées pour l’ane civile 2009. Pour l’heure l’État a «gelé»
50000 euros sur la subvention allouée à la Cre, qu’il n’a pas restitués.
Attention : ces chiffres ne représentent pas la
pense globale des collectivis pour les théâtres
marseillais. La ville regorge de théâtres plus petits
ou moins ralistes et de compagnies drama-
tiques subventionnés par les collectivités.
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acculés par des baisses conséquentes et/ou successives
missions qui sont les leurs, et ont peur de l’avenir.
*Le nombre de spectateurs et de productions sont ceux de la saison 2008/
2009, sauf pour la Criée pour laquelle nous avons retenu les chiffres de la
saison 2007/2008, la dernière saison, hors les murs, étant peu significative.
Attention : Les chiffres des productions, coproductions, créations et coa-
lisations recouvrent desalis diverses : produire La Nuit des rois à la Cre
n’a forcément pas le même coût que produire Les Caprices de Marianne au
Gyptis, et encore moins La volte des Fous au Toursky -ce qui ne pjuge pas
de la quali de l’un ou de l’autre.
De me coproduire une petite partie d’un spectacle qui tourne partout n’a pas
le même sens comptable qu’en être le producteur principal.
Les autres modes d’accueil des spectacles programmés sont la coréalisation
(participation à certains frais), l’achat d’un spectacle qui tourne déjà ou,
rarement, l’accueil à la recette (pourcentage). Ces formules sont nettement
moins coûteuses pour les tâtres, voire rentables lorsque les spectacles sont
peu chers et «remplissen bien.
-il n’est qu’à regarder le prix des places dans les
théâtres parisiens, ou à l’OM, ou au Dôme, pour s’en
persuader.
Bref, me s’ils n’ont pas le me cahier des charges
chacun va au-delà de ses missions imposées : les
théâtres marseillais programment beaucoup d’auteurs
contemporains, beaucoup de créations, et plutôt plus
de femmes qu’ailleurs. Le public populaire y est parti-
culièrement soigné, les scolaires également, et les
grosses productions «vues à la télé» sont bannies de
toutes ces salles. Le nombre de propositions diffé-
rentes et de toutes tailles est impressionnant, les
places de théâtre vendues à Marseille éloquent (plus
de 280000 places tout tâtre confondu), les petites
salles font preuve d’un dynamisme fou, les grandes se
penchent vers les créateurs à qui elles ont permis
d’émerger...
Silence, concurrence, vieillissement
Pourquoi le malaise et la sensation de délitement
sont-ils donc aussi palpables ? Qu’est ce qui, au-delà
de la crise économique rale, affecte à ce point la
vie théâtrale ? Faut-il qu’un homme, Richard Martin,
entre en grève de la faim ? Qu’un autre, Jean-Louis
Benoit, soit semparé au point de parler d’agonie de
son théâtre ? Qu’ensemble enfin les directeurs de
théâtre écrivent une lettre commune pour dire leurs
difficuls économiques ?
Le système de subventionnement place constitu-
tivement les directeurs de structures culturelles en
situation de pendance, et donc d’algeance, vis-à-
vis des collectivités qui affectent l’argent public.
Celles-ci peuvent augmenter ou diminuer, bloquer
voire retirer les subventions avec une grande facilité,
et une opacité certaine : les chiffres sont publics, mais
mal surveillés dans un secteur difficile à appréhender
dans sa complexi.
Ce me sysme de subventionnement place les
théâtres dans une situation de grave concurrence
entre eux : ils connaissent la ali des enveloppes
affectées à leur domaine, et savent que l’augmenta-
tion de l’un, dans ce contexte rigide, équivaudra à une
diminution de leur part.
Le gel des subventions favorise aussi, du moins dans
les établissements où les directeurs ne sont pas noms,
un net vieillissement des équipes, et une fiance
envers ceux qui arrivent du dehors : affecter des lignes
budgétaires à de nouveaux venus ne pourrait se faire
qu’à leurtriment.
Tous ces écueils rendent les directeurs fiants quant
à la prise de parole publique sur des sujets économiques.
Zibeline tient donc à les remercier particulièrement,
tous, d’avoir pris ce risque réel de parler de leurs
difficultés économiques : les punitions directes
(retrait de subventions) existent dans un secteur qui
pend si directement de la puissance publique.
Aujourd’hui, à force de recul, une volon d’agir
ensemble pour construire l’avenir culturel de Marseille
sur des bases solides semble à l’œuvre. Marseille 2013
fera un flop si elle n’est pas entendue : il y a urgence
à augmenter de façon conséquente, et intelligem-
ment, et en toute connaissance du terrain, et toutes
collectivités confondues, et sans népotisme d’amitié
ou de clan, les budgets allos à la culture.
AGNES FRESCHEL
Les directeurs parlent
Le Toursky
Zibeline : Avez-vous subi, ces dernres années, des baisses de subvention ?
Richard Martin : L’État a peu à peu reti toutes ses billes. 60000 euros en tout, un peu
moins chaque année, puis 15000 euros, puis plus rien.
On vous a reproché d’employer un moyen disproportionné, et de partir à la lutte
tout seul. Comment répondez-vous ?
Croyez vous vraiment que je fasse une gve de la faim pour 15000 euros ? C’est pour
le théâtre en ral que je me bats, pour la place du tâtre dans notre vie. Y a-t-il
un autre moyen ? Cela fait 40 ans que je me bats pour la culture, que je remplis mon
théâtre au-delà de tout ce qu’on avait prédit, mais pour certaines personnes je suis
«une épine dans le pied» ! C’est malveillant !
Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent votre programmation ?
On me taxe d’éclectisme… je suis un saltimbanque, mes mises en scène touchent à
tout, je reçois les expressions artistiques les plus diverses. Mais j’ai aussi ru ici Heiner
ller, Claude Régy, Tadeus Kantor, Roberto de Simone, la premre chorégraphie de
Bagouet, Martha Graham. Et oui, aussi Léo Ferré et Moustaki, ce qu’on me reproche.
Mais je n’ai pas envie de der à ces petits barons bonapartistes qui confisquent la
culture et devant lesquels il faut ramper ou crever pour avoir une audience. Je vois
toutes mes veries en grand. Ai-je tort ? Je veux que tout soit possible pour tout le
monde. Je donne l’alarme, et c’est glorieux !
Et à ceux qui vous reprochent de ne pas faire de créations, de ne pas accueillir les
bonnes compagnies ?
Je crie mensonge ! Jai toujours fait des créations en mon théâtre. Quant aux bonnes
compagnies, qui en décide ? Me reproche-t-on d’accueillir Quartiers Nord ? Ils sont en
ligne directe avec le théâtre populaire. Je crois vraiment qu’on ne comprend rien à l’art
quand on prend la temrature chez Albanel.
Écrivez-le en titre, en gros :
LES SALTIMBANQUES NONT PAS À CULTIVER LALLÉGEANCE ENVERS CEUX QUI LES PRISENT!
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