La révocation de l`édit de Nantes

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CONFÉRENCE DU FORUM DES SAVOIRS
“Plus l’être humain sera éclairé, plus il sera libre.”
Voltaire
L’ÉDIT DE FONTAINEBLEAU DE 1685
La révocation de l’édit de Nantes
CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Association ALDÉRAN Toulouse
pour la promotion de la Philosophie
MAISON DE LA PHILOSOPHIE
29 rue de la digue, 31300 Toulouse
Tél : 05.61.42.14.40
Email : [email protected]
Site : www.alderan-philo.org
conférence N°1000-270
L’ÉDIT DE FONTAINEBLEAU DE 1685
La révocation de l’édit de Nantes
Conférence d’Éric Lowen donnée le 21/02/2011
à la Maison de la philosophie à Toulouse
Le 18 octobre 1685, 87 ans après l’adoption de l’édit de Nantes, Louis XIV le révoquait. Cet
acte prolongeait une politique menée depuis 1661 de destruction progressive des différents
droits accordés aux protestants par cet édit de tolérance. Nous aborderons les raisons de
cette révocation, aux points de vue politique et religieux, ainsi que les conséquences que cela
entraînera pour la France, pour l’État, pour l’église et pour les protestants. Nous examinerons
aussi si cette révocation était la fin ou l’aboutissement de l’édit de Nantes.
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L’ÉDIT DE FONTAINEBLEAU DE 1685
La révocation de l’Édit de Nantes
PLAN DE LA CONFÉRENCE PAR ÉRIC LOWEN
Touchés de tant de merveilles, épanchons nos cœurs sur la piété de Louis ;
poussons jusqu'au ciel nos acclamations et disons à ce nouveau Constantin,
à ce nouveau Théodose, à ce nouveau Marcien, à ce nouveau Charlemagne,
ce que les six cent trente pères dirent autrefois dans le concile de Chalcédoine :
Vous avez affermi la foi, vous avez exterminé les hérétiques :
c'est le digne ouvrage de votre règne, c'en est le propre caractère !
Par vous, l’hérésie n’est plus ! Dieu seul a pu faire cette merveille !
Roi du ciel, conservez le roi de la terre !
C’est le vœu des églises ! C’est le vœu des évêques !
Jacques-Bénigne Bossuet (1627 - 1704)
Oraison funèbre de Le Tellier
I
UN GRAND OUBLIÉ DE L’HISTOIRE NATIONALE
1 - Une date occultée de l’histoire de France
2 - Au niveau de la mémorialité historique, un anti-édit de Nantes
3 - Or, un événement tout aussi important et signifiant au niveau historique
II
LA SITUATION POUR LES PROTESTANTS FRANÇAIS APRÈS L’ÉDIT DE NANTES
1 - L’adoption de l’édit de tolérance le 13 avril 1598, un modus vivendi
2 - La perception de l’édit de Nantes dans l’opinion publique
3 - Le précaire modus vivendi est remis en question par l’assassinat d’Henri IV en 1610
4 - Les protestants se sentent menacés, l’édit de Nantes n’étant plus soutenu par Louis XIII
5 - En 1620, les protestants soutiennent Marie de Médicis contre Louis XIII à la bataille
des Ponts-de-Cé
6 - Louis XIII entend mettre fin aux privilèges des protestants, la reprise des guerres de religion
7 - En 1620, l’affaire du Béarn et une guerre soldée par la paix de Montpellier en 1622
8 - Le maintien de troubles intermittents dans le royaume
9 - En 1627, éclate la dernière guerre anglo-protestante marquée par le siège de La Rochelle
10 - Au terme de cette guerre, la signature de l’édit d'Ales signé le 28 juin 1629
11 - L’application à la lettre de l’Édit de Nantes, la résistance militaire protestante est brisée
12 - Richelieu et Louis XIII respectent leurs engagements politiques jusqu’à leur mort
13 - Et les protestants se montrèrent fidèles sujets, même pendant la Régence et la Fronde
III
L’ADOPTION DE L’ÉDIT DE FONTAINEBLEAU
1 - À nouveau roi, nouvelle politique
2 - Le changement de politique de Mazarin et de Louis XIV, après le sacre de Louis XIV en 1654
3 - Un double jeu politique du roi, interne et externe
4 - La volonté de réduire progressivement la RPR
5 - Les raisons de ce changement politique
6 - Une première vague de mesure restrictive de l’édit de Nantes dans les années 1660
7 - L’absence de révolte des nobles protestants
8 - Dans les années 1670, un semblant de répit sur fond de politique de conversion
9 - En 1679, débute la seconde vague de textes anti-protestants
10 - En parallèle, la mise en place des dragonnades à partir de 1681
11 - Les mesures finales, sur fond de querelle avec Rome à propos de l’affaire de la régale
12 - La signature de l’édit de Fontainebleau le 18 octobre 1685, acte final
13 - Désormais, le royaume de France sera exclusivement catholique et le protestantisme interdit
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IV
LES CONSÉQUENCES DE L’ÉDIT DE FONTAINEBLEAU
1 - Une mesure acclamée par la population française !
2 - Pour les protestants, ils auront le choix entre abjurer, l’exil ou la résistance
3 - Le début de la répression envers les protestants restés en France (Camisards, Désert...)
4 - Un exode massif des protestants, au profit des autres pays protestants
5 - L’échec d’une conciliation avec la papauté et l’indifférence des autres pays catholiques
6 - L’hostilité des pays protestants, dont la Hollande et l’Angleterre
7 - L’échec intérieur de cette politique, le maintien de protestants malgré la répression
8 - Une image déplorable de la France, qui ternira l’image historique de Louis XIV
9 - Une révocation qui mettra en évidence la notion de tolérance
V
SIGNIFICATIONS ET CONCLUSIONS
1 - L’aboutissement d’un long processus dont il est l’acte final
2 - Une révocation réfléchie et préméditée
3 - Une mesure plus politique que religieuse, mais obéissant à une idéologie politique religieuse
ORA ET LABORA
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Document 1 : Après la mort d’Henry IV s’ouvre une période de doute et d’incertitude pour les protestants
français. Sous la régence, Marie de Médicis (1575-1642) fera respecter l’esprit des accords signés avec son
mari. Ci-dessous, tableau de 1603 représentant Marie de Médicis avec le futur Louis XIII, tableau de Charles
Martin (1562-1646).
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Document 2 : Portraits de chefs protestants durant le règne de Louis XIV, notamment pendant le siège de la
Rochelle en 1627-1628. À gauche, Benjamin de Rohan, duc de Frontenay, baron de Soubise (1583-1642) et
à droite, Henri II de Rohan (1579-1638).
Document 3 : Louis XIII (1601-1643) et Richelieu (1585-1642), victorieux devant La Rochelle.
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Document 4 : Le cardinal de Richelieu (1585-1642) pendant le siège de la Rochelle, tableau d’Henri Paul
Motte (1846-1922) réalisé en 1881.
Le cardinal de Richelieu, Armand Jean du Plessis, s’installe au Conseil royal en 1624, il y
restera jusqu’à sa mort en 1642. Doté officieusement des pleins pouvoirs, il va mettre en
place une politique de restauration du pouvoir royal. Les premières victimes de Richelieu
sont les huguenots, qui forment à ses yeux une sorte “d’État dans l’État”. Pour les faire
rentrer dans le rang, Richelieu doit reprendre la Rochelle, soutenue par les anglais.
L’Angleterre passe à l’action en 1627 et s’empare de l’île de Ré. Peu après les rochelais
s’allient aux anglais et tirent sur l’armée de Louis XIII installée dans la ville. Dès lors
Richelieu assiège la ville. Sur terre d’abord avec 20 000 soldats commandés par Louis
XIII en personne. Mais cela ne suffit pas. La ville pouvant être ravitaillée par mer, le
cardinal met au point une imposante digue composée d’entassement de pierres sur un
soubassement de navires coulés, mesurant 20 mètres de haut et longue de 1 500
mètres. Le tout renforcé au large par une ceinture de vaisseaux enchainés les uns aux
autres, légèrement ouverte au centre pour laisser un passage sécurisé par des batteries.
Malgré deux tentatives, les anglais n’arrivent pas à forcer ce barrage, au grand désespoir
des rochelais. Six mois après le début du blocus femmes, enfants, et vieillards sont
expulsés de la ville pour pouvoir tenir plus longtemps. Des bouches inutiles qui sont de
nouveaux chassées lorsqu’elles arrivent devant les troupes royales. En Octobre 1628, un
an après le début du siège, la ville est affamée et a perdu près de 80% de sa population.
Après s’être rendus, les rochelais furent “pardonnés”, mais perdirent tous leurs privilèges.
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Document 5 : Les ministres de Louis XIV en charge de sa politique contre les protestants : à gauche,
Colbert (1619-1683), ancien protégé de Mazarin et successeur de Fouquet tombé en disgrace en 1661.
À droite, Michel Le Tellier (1603 -1685). Farouche adversaire des protestants, chancelier de France depuis
1677, Le Tellier fut avec Bossuet l’un des principaux acteurs de la révocation de l’édit de Nantes par Louis
XIV. Il mourut quelques jours après, le 30 octobre. À l’annonce de sa mort, Louis XIV a dit de lui : « Jamais
homme n'a été de meilleur conseil en toutes sortes d'affaires».
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Document 6 : Portrait de Jacques-Bénigne Bossuet (1627-1704) par Hyacinthe Rigaud (1659-1743).
Suite à la querelle au sujet du droit de régale qui commenca en 1673 entre Louis XIV et
le pape Innocent XI, pour défendre la politique gallicane du roi, Bossuet fit adopter le 19
mars 1682, la déclaration des Quatre articles par l'assemblée extraordinaire du Clergé du
royaume de France (70 députés se retrouvent à Paris au couvent des Grands-Augustins).
Elle fut approuvée à l'unanimité des évêques. Ce texte latin dont le titre complet est
Déclaration du clergé de France sur la puissance ecclésiastique, se compose d’un
préambule et de quatre articles. Prolongeant l’esprit de la Pragmatique Sanction de
Bourges de 1438 par le roi Charles VII, elle définit quatre principes de l'Église gallicane :
- le pape n'a qu'une autorité spirituelle; les princes ne sont pas soumis à l'autorité
de l'Église dans les choses temporelles.
- Le pape ne peut juger les rois et ni les déposer.
- Le concile œcuménique, réunion de tous les évêques de la chrétienté, prend
des décisions qui ont une valeur supérieure à celles du pape dont l'autorité est
donc limitée par celle des conciles généraux.
- Le pape n’est infaillible en matière de dogme qu'avec le consentement de
l'Église universelle.
Cette déclaration prendra valeur de loi et porta à son paroxysme le conflit ouvert près de
dix ans plus tôt par l'ordonnance de Saint-Germain à propos du droit de régale. En raison
de la tension croissante avec la papauté, se soldant par 35 diocèses sans titulaire et
l’excommunication en 1688 du confesseur de Louis XIV, le père La Chaise, le roi
renoncera en septembre 1693 à la Déclaration. En échange, le nouveau pape Innocent
XII admettra l'extension de la régale à la totalité du royaume (aux provinces qui en étaient
alors exempts : Provence, Dauphiné, Languedoc, Cambrai et Besançon). Dans les faits,
la Déclaration de 1682 deviendra une sorte de charte de l’église française et sera
enseignée dans les séminaires jusqu'à la Révolution.
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Document 7 : Texte de l’Édit de Fontainebleau.
ÉDIT DE FONTAINEBLEAU (1685)
ou révocation de l'Édit de Nantes
Édit du roi portant défenses de faire aucun exercice public
de la P.P.R. dans son royaume.
Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : à tous présents et à venir.
Salut.
Le Roi Henry le Grand, notre aïeul de glorieuse mémoire, voulant empêcher que la paix
qu'il avait procurée à ses sujets, après les grandes pertes qu'ils avaient souffertes par la
durée des guerres civiles et étrangères, ne fut troublée à l'occasion de la Religion
Prétendue Réformée, comme il était arrivé sous les règnes des Rois ses prédécesseurs,
aurait par son édit donné à Nantes au mois d'avril 1598, réglé la conduite à tenir à l'égard
de ceux de ladite religion, les lieux dans lesquels ils en pourraient faire l'exercice, établi
des juges extraordinaires pour leur administrer la justice, et enfin pourvu même par des
articles particuliers à tout ce qu'il aurait jugé nécessaire pour maintenir la tranquillité dans
son royaume, et pour diminuer l'aversion entre ceux qui étaient de l'une et l'autre religion,
afin d'être plus en état de travailler comme il avait résolu de faire réunir à l'Église ceux qui
s'en étaient si facilement éloignés.
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Et comme l'intention du Roi notre dit aïeul ne put être effectuée à cause de sa mort
précipitée, et que l'exécution dudit édit fut même interrompue pendant la minorité du feu
roi notre très honoré Seigneur et Père de glorieuse mémoire, par de nouvelles
entreprises desdits de la Religion Prétendue Réformée, elles donnèrent l'occasion de les
priver de divers avantages qui leur avaient été accordés par ledit édit.
Néanmoins le Roi notredit feu Seigneur et Père, usant de la clémence ordinaire, leur
accorda encore un nouvel édit à Nîmes au mois de juillet 1629, au moyen duquel la
tranquillité ayant été de nouveau rétablie, ledit feu Roi animé du même esprit et du même
zèle pour la Religion que le Roi notredit aïeul avait résolu de profiter de ce repos, pour
essayer de mettre son pieux dessein à exécution, mais les guerres avec les Etrangers
étant survenus peu d'années après, en sorte que depuis 1635, jusqu'à la Trêve conclue
en l'année 1684 avec les Princes de l'Europe, le royaume ayant été peu de temps sans
agitation, il n'a pas été possible de faire autre chose pour l'avantage de la Religion, que
de diminuer le nombre des Exercices de la Religion Prétendue Réformée, par
l'interdiction de ceux qui se sont trouvés établis au préjudice de la disposition des édits,
et par la suppression des chambres mi-parties, dont l'érection n'avait été faite que par
provision.
Dieu ayant enfin permis que nos Peuples jouissant d'un parfait repos, et que nousmêmes n'étant pas occupés des soins de les protéger contre nos ennemis, ayons pu
profiter de cette trêve que nous avons facilitée à l'effet de donner notre entière application
à rechercher les moyens de parvenir au succès du dessein des Rois nosdits Aïeul et
Père, dans lequel nous sommes entrés dès notre avènement à la Couronne.
Nous voyons présentement avec la juste reconnaissance que nous devons à Dieu, que
nos soins ont eu la fin que nous nous sommes proposée, puisque la meilleure et la plus
grande partie de nos sujets de la Religion Prétendue Réformée ont embrassé la
Catholique. Et d'autant qu'au moyen de ce, l'exécution de l'édit de Nantes, et de tout ce
qui a été ordonné en faveur de ladite R.P.R., demeure inutile, nous avons jugé que nous
ne pouvions rien faire de mieux pour effacer entièrement la mémoire des troubles, de la
confusion et maux que le progrès de cette fausse Religion a causé dans notre royaume,
et qui ont donné lieu audit édit, et à tant d'autres déclarations et édits qui l'ont précédé,
ou ont été faits en conséquence, que de révoquer entièrement ledit édit de Nantes, et les
articles particuliers qui ont été accordés ensuite de celui-ci, et tout ce qui a été fait depuis
en faveur de ladite Religion.
Article I
Faisons savoir, que Nous, pour ces causes et autres à ce nous mouvant, et de notre
certaine science, pleine puissance, et autorité Royale, avons par ce présent édit
perpétuel et irrévocable, supprimé et révoqué, supprimons et révoquons, l'édit du Roi
notredit aïeul, donné à Nantes au mois d'avril 1598, en toute son étendue, ensemble les
articles particuliers arrêtés le deuxième mai en suivant, et les lettres patentes expédiées
sur ceux ci, et l'édit donné à Nîmes au mois de juillet 1629, les déclarons nuls et comme
non advenus ; ensemble toutes les concessions faites, tant par ceux-ci que par d'autres
édits, déclarations et arrêts, aux gens de ladite R.P.R. de quelque nature qu'elles
puissent être, lesquelles demeureront pareillement comme non advenues : et en
conséquence, voulons et nous plaît, que tous les temples de ceux de ladite R.P.R. situés
dans notre royaume, pays, terres et seigneuries de notre obéissance soient
incessamment démolis.
Article II
Défendons à nosdits sujets de la R.PR. de ne plus s'assembler pour faire l'Exercice de
ladite Religion en aucun lieu ou maison particulière, sous quelque prétexte que ce puisse
être, même d'exercices réels ou de bailliages, quand bien même lesdits exercices
auraient été maintenus par les arrêts de notre conseil.
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Article III
Défendons pareillement à tous seigneurs de quelque condition qu'ils soient de faire l'exercice
dans leurs maisons et fiefs de quelque qualité que soient lesdits fiefs, le tout à peine contre
tous nosdits sujets, qui feraient ledit exercice, de confiscation de corps et de biens.
Article IV
Enjoignons à tous les ministres de ladite R.P.R. qui ne voudraient pas se convertir et
embrasser la Religion Catholique, Apostolique et Romaine, de sortir de notre royaume et
terres de notre obéissance, quinze jours après la publication de notre présent édit, sans y
pouvoir séjourner au delà, ni pendant ledit temps de quinzaine n'y faire aucun prêche,
exhortation ni autre fonction, à peine des galères.
Article V
Voulons que ceux desdits ministres qui se convertiront, continuent à jouir leur vie durant,
et leurs veuves après leur décès, tandis qu'elles seront en viduité des mêmes
exemptions de taille et logement des gens de guerre, dont ils ont joui pendant qu'ils
faisaient la fonction de ministres, et en outre, nous ferons payer auxdits ministres aussi
leur vie durant, une pension qui sera d'un tiers plus forte que les appointements qu'ils
touchaient en qualité de ministres, de la moitié de laquelle pension leurs femmes jouiront
aussi après leur mort, tant qu'elles demeureront en viduité.
Article VI
Que si aucuns desdits ministres ne désirent se faire avocat ou prendre les degrés de
docteur ès loi, nous voulons et entendons qu'ils soient dispensés des trois années
d'études prescrites par nos déclarations ; et qu'après avoir subi les examens ordinaires,
et par ceux-ci être jugés capables, ils soient reçus docteurs en payant seulement la
moitié des droits que l'on a accoutumé de percevoir pour cette fin en chacune Université.
Article VII
Défendons les écoles particulières pour l'instruction des enfants de ladite R.P.R., et
toutes les choses généralement quelconques, qui peuvent marquer une concession,
quelle que se puisse être, en faveur de ladite Religion.
Article VIII
A l'égard des enfants qui naîtront de ceux de ladite R.P.R., voulons qu'ils soient dorénavant
baptisés par les curés des paroisses. Enjoignons aux pères et mères de les envoyer aux
églises à cet effet là à peine de 500 livres d'amende, et de plus grande s'il y échet ; et
seront ensuite les enfants élevés en religion Catholique, Apostolique et Romaine, à quoi
nous enjoignons bien expressément aux juges des lieux de bien tenir la main.
Article IX
Et pour user de notre clémence envers ceux de nos sujets de ladite R.P.R. qui se seront
retirés de notre royaume, pays et terres de notre obéissance, avant la publication de
notre présent édit, nous voulons et entendons qu'en cas qu'ils y reviennent dans le temps
de quatre mois, du jour de ladite publication, ils puissent, et leur soit loisible, de rentrer
dans la possession de leurs biens et en jouir tout ainsi et comme ils auraient pu le faire,
s'ils y étaient toujours demeurés; au contraire des biens de ceux qui dans ce temps là de
quatre mois ne reviendront pas dans notre royaume, ou pays et terres de notre
obéissance, qu'ils auraient abandonnés, demeurent et soient confisqués en conséquence
de notre déclaration du vingtième du mois d'août dernier.
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Article X
Faisons très expresses et itératives défenses à tous nos sujets de ladite R.P.R. de sortir,
eux, leurs femmes et enfants, de notre dit royaume, pays et terres de notre obéissance,
et d'y transporter leurs biens et effets, sous peine pour les hommes de galères et de
confiscation de corps et de biens pour les femmes.
Article XI
Voulons et entendons que les déclarations entendues contre les relaps soient exécutées
selon leur forme et teneur.
Article XII
Pourront au surplus lesdits de la R.P.R., en attendant qu'il plaise à Dieu de les éclairer
comme les autres, de demeurer dans les villes et lieux de notre royaume, pays et terres
de notre obéissance, y continuer leur commerce et jouir de leurs biens sans pouvoir être
troublés ni empêchés sous prétexte de ladite R.P.R. à condition, comme il est dit, de ne
point faire d'exercices ni de s'assembler sous prétexte de prières ou de culte de ladite
religion de quelque nature qu'il soit, sous les peines ci-dessus de confiscation de corps et
de biens.
Si donnons en mandement en nos âmes et nos conseillers les gens tenant nos cours de
parlement, chambre de nos comptes et cours des Aides à Paris, Baillis, Sénéchaux et
autres justiciers et officiers qu'il appartiendra et à leurs lieutenants, qu'ils fassent lire,
publier et enregistrer notre présent édit, en leur cours et juridictions, même en vacations,
et celui-ci entretenir et faire entretenir, garder et observer de points en points et sans y
contrevenir, ni permettre qu'il soit contrevenu en aucune manière : car tel est notre plaisir.
Et afin que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait mettre notre sceau à
cesdites présentes.
Donné à Fontainebleau au mois d'octobre 1685.
Et de notre règne le quarante-troisième.
Signé LOUIS. et sur le repli, visa, LE TELLIER, et à côté, par le Roy, COLBERT,
et scellé du grand Sceau de cire verte, sur lacs de soie rouge et verte.
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Document 8 : L’annonce de la révocation de l'Édit de Nantes fut faite dans les provinces par des officiers
royaux, soit par voie de presse.
Sa Majesté a révoqué l'Édit de Nantes de l'an 1598. Sa Majesté défend de faire aucun
exercice public de la Religion Prétendue Réformée et ordonne que tous les temples
seront démolis (...). Sa Majesté enjoint à tous les [pasteurs protestants] de sortir du
royaume dans quinze jours et leur défend de faire aucun prêche ni aucune fonction de
ministère sous peine de galères (...). Sa Majesté interdit toutes les écoles particulières
pour les enfants de ceux de la R.P.R. [Religion prétendument réformée] Ceux qui naîtront
seront désormais baptisés par les curés des paroisses et élevés dans la religion
catholique (...). Par le même édit, le roi fait défenses à tous ses sujets de la R.P.R. qui
sont dans le royaume d'en sortir sous peine de galères pour les hommes et de
confiscation de corps et de biens pour les femmes."
Relation de la révocation de l'Édit de Nantes par
La Gazette de France, octobre 1685.
Les clauses de l'édit de Fontainebleau sont énoncées à la population, gravure issue
de l'ouvrage Histoire de France, par François Guizot en 1875.
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Document 9 : Quelques rares critiques de la révocation de l’édit de Nantes par des catholiques
contemporains de Louis XIV, Saint-Simon et Vauban.
La révocation de l'édit de Nantes sans le moindre prétexte et sans aucun besoin et les
diverses proscriptions plutôt que déclarations qui la suivirent furent les fruits de ce
complot affreux qui dépeupla un quart du royaume, qui ruina son commerce, qui l'affaiblit
dans toutes ses parties, qui le mit si longtemps au pillage public et avoué des dragons,
qui autorisa les tourments et les supplices dans lesquels ils firent réellement mourir tant
d'innocents de tout sexe par milliers, qui ruina un peuple si nombreux, qui déchira un
monde de familles, qui arma les parents contre les parents pour avoir leur bien et les
laisser mourir de faim ; qui fit passer nos manufactures aux étrangers, fit fleurir et
regorger leurs États aux dépens du nôtre et leur fit bâtir de nouvelles villes, qui leur
donna le spectacle d'un si prodigieux peuple proscrit, nu, fugitif, errant sans crime,
cherchant asile loin de sa patrie ; qui mit nobles, riches, vieillards, gens souvent très
estimés pour leur piété, leur savoir, leur vertu, des gens aisés, faibles, délicats, à la rame,
et sous le nerf très effectif du comité pour cause unique de religion ; enfin, qui, pour
comble de toutes horreurs, remplit toutes les provinces du royaume de parjures et de
sacrilèges, où tout retentissait des hurlements de ces infortunées victimes de l'erreur,
pendant que tant d'autres sacrifiaient leur conscience à leurs biens et à leur repos, et
achetaient l'un et l'autre par des abjurations simulées d'où sans intervalle on les traînait à
adorer ce qu'ils ne croyaient point et à recevoir réellement le divin corps du Saint des
saints, tandis qu'ils demeuraient persuadés qu'ils ne mangeaient que du pain qu'ils
devaient encore abhorrer. Telle fut l'abomination générale enfantée par la flatterie et la
cruauté. De la torture à l'abjuration, et de celle-ci à la communion, il n'y avait pas souvent
vingt-quatre heures de distance, et leurs bourreaux étaient leurs conducteurs et leurs
témoins.
Le roi recevait de tous les côtés des nouvelles et des détails de ces persécutions et de
toutes ces conversions. C'était par milliers qu'on comptait ceux qui avaient abjuré et
communié : deux mille dans un lieu, six mille dans un autre, tout à la fois, et dans un
instant. Le roi s'applaudissait de sa puissance et de sa piété. Il se croyait au temps de la
prédication des apôtres, et il s'en attribuait tout l'honneur. Les évêques lui écrivaient des
panégyriques ; les jésuites en faisaient retentir les chaires et les missions. Toute la
France était remplie d'horreur et de confusion, et jamais tant de triomphes et de joie,
jamais tant de profusion de louanges. Le monarque ne doutait pas de la sincérité de cette
foule de conversions ; les convertisseurs avaient grand soin de l'en persuader et de le
béatifier par avance. Il avalait ce poison à longs traits. Il ne s'était jamais cru si grand
devant les hommes, ni si avancé devant Dieu dans la réparation de ses péchés et du
scandale de sa vie. Il n'entendait que des éloges, tandis que les bons et les vrais
catholiques et les saints évêques gémissaient de tout leur cour de voir les orthodoxes
imiter, contre les erreurs et les hérétiques, ce que les tyrans hérétiques et païens avaient
fait contre la vérité, contre les confesseurs et contre les martyrs.
Ils ne se pouvaient surtout consoler de cette immensité de parjures et de sacrilèges. Ils
pleuraient amèrement l'odieux durable et irrémédiable que de détestables moyens
répandaient sur la véritable religion, tandis que nos voisins exultaient de nous voir ainsi
nous affaiblir et nous détruire nous-mêmes, profitaient de notre folie, et bâtissaient des
desseins sur la haine que nous attirions de toutes les puissances protestantes.
Mémoires de Saint-Simon
Ce projet si pieux, si saint, si juste loin de produire l'effet qu'on en devait attendre a causé
et peut encore causer une infinité de maux très dommageables à l'État. Ceux qu'il a
causés sont : La désertion de 80 à 100 000 personnes de toutes conditions, sorties du
royaume, qui ont emporté avec elles plus de trente millions de livres d'argent [...] La
désertion de nos arts et manufactures particulières, la plupart inconnues aux étrangers,
qui attiraient en France un argent très considérable de toutes les contrées de l'Europe. La
ruine la plus considérable du commerce. Il a grossi les flottes ennemies de 8 à 9 000
matelots. Et leurs armées de 5 à 600 officiers et de 10 à 12 000 soldats beaucoup plus
aguerris que les leurs [...]
Vauban (1633 - 1707)
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Document 10 : Le texte suivant est une réaction du philosophe protestant Pierre Bayle à la révocation en
1685 de l'Édit de Nantes par Louis XIV, et la répression contre les protestants qui devient très brutale. Ainsi
Bayle, réfugié depuis longtemps en Hollande apprend que son frère est mort en prison. La politique du
pouvoir royal était soutenue par des théologiens qui se fondaient sur une expression extraite d'une parabole
évangélique : « Contrains-les d'entrer afin que ma maison se remplisse » (Luc XIV, 23). Voilà sa réponse,
qui forme un plaidoyer pour la privatisation de la question religieuse.
... Qu'on m'accorde donc que la raison pour laquelle il a pu traiter, sans faire aucune
injustice, ses sujets de la religion réformée, comme il les a traités, est qu'il a fait tout cela
pour l'avantage de l'Église romaine qui, est selon lui, la seule bonne Église qu'il y ait au
monde. [...]
Il n'y a que les maux qu'on fait aux fidèles, qui soient persécution. Ceux qu'on fait aux
hérétiques ne sont qu'actes de bonté, d'équité, de justice et de raison. Voilà qui est bien.
Convenons donc, qu'une chose, qui serait injuste, si elle n'était pas faite en faveur de la
bonne Religion, devient juste, lorsqu'elle est faite pour la bonne Religion Cette maxime
est très clairement contenue dans ces paroles, Contrains-les d'entrer, supposé que
Jésus-Christ les ait entendues littéralement : car elles signifient battez, fouettez,
emprisonnez, tuez, ceux qui seront opiniâtres, enlevez-leur leurs femmes, et leurs
enfants; tout cela est bon, quand on le pratique pour ma cause, en d'autres
circonstances, ce seraient des crimes énormes; mais le bien qui en arrive à mon église,
purge et nettoie ces actions parfaitement.
Or, c'est ce que je dis être la plus abominable doctrine qui ait été jamais imaginée; et je
doute qu'il y ait dans les enfers des Diables assez méchants pour souhaiter tout de bon
que le genre humain se conduise par cet esprit. De sorte qu'attribuer cela au Fils éternel
de Dieu, qui n'est venu au monde que pour y apporter le salut, et pour y enseigner aux
hommes les vérités les plus saintes et les plus charitables, c'est lui faire la plus sanglante
de toutes les injures. Car considérez, je vous prie, les horreurs et les abominations qui
viennent à la suite de cette Morale détestable : c'est que toutes les barrières qui séparent
la vertu d'avec le vice, étant levées, il n'y aura plus d'action si infâme qui ne devienne un
acte de piété et de Religion, dès qu'on la fera pour l'affaiblissement de l'hérésie. Ainsi dès
qu'un hérétique, par son esprit, par son éloquence, par les bonnes mœurs, confirmera les
autres dans leur Hérésie et persuadera même aux Fidèles qu'ils se trompent, il sera
permis de le faire assassiner ou empoisonner, ou de divulguer contre sa réputation mille
calomnies infâmes et gagner de faux témoins pour les appuyer. Car on. aura beau dire
que cela est injuste, la réponse est toute prête: cela serait injuste, à la vérité, en d'autres
cas, mais, s'agissant, de l'intérêt de l'Église, il n'y a rien de plus juste. On voit, sans que
j'entre dans un détail odieux, qu'il n'y aurait point de crime qui ne devint un acte de
religion. [...]
Pierre Bayle (1647 - 1706)
Document 11 : Le jugement de l’histoire sera l’inverse de celui de l’époque de Louis XIV, acclamée en son
temps, cette révocation deviendra à partir du 18ème siècle un des symboles de l’intolérance et de
l’absolutisme royal.
Lorsque je vois un grand prince, malgré son bon sens naturel, séduit par un conseil
aveugle, envoyer tout à coup à ses ennemis des sujets, des soldats, des négociants, des
ouvriers, son commerce, je plains plus la religion catholique et, si j’ose dire, je le plains
plus lui-même, que les protestants.
Montesquieu (1689 - 1755)
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- Histoire et dictionnaire des guerres de Religion, collectif : Arlette Jouanna, Jacqueline Boucher, Dominique
Biloghi, Collection Bouquins, 1998
- La ligue, J. M. Constant, Éditions Fayard, 1996
- Histoire de la guerre sainte, Jacques. G. Ruelland, PUF, 1993
- La religion et la guerre, Pierre Crepon, Albin Michel, 1991
- Les guerres de religion, Georges Livet, PUF, 1988
Livres sur Louis XIII et sa politique religieuse
- Marie de Médicis, la reine dévoilée, Jean-François Dubost, Éditions Payot, 2009
- Louis XIII, Jean-Christian Petit fils, Perrin, 2008
- La France italienne, XVIe et XVIIe siècles, Jean-François Dubost, Aubier Montaigne, 1998
- L'Homme rouge ou La vie du Cardinal de Richelieu (1585-1642), Roland Mousnier, Robert Lafont/
Bouquins, 1992
Livres sur Louis XIV et sa politique religieuse
- Régner et gouverner : Louis XIV et ses ministres, Thierry Sarmant et Mathieu Stoll, Perrin, 2010
- Les Relations internationales en Europe, XVIIe–XVIIIe siècles, Lucien Bély, PUF, 1998
- La France de la monarchie absolue, 1610-1715, sous la direction de Joël Cornette, Seuil, 1997
- Chronique du règne de Louis XIV, Joël Cornette, SEDES, coll. Regards sur l'Histoire, 1997
- Louis XIV en son temps, Robert Mandrou, PUF, coll Peuples et Civilisations, 1990
- Les coulisses de Versailles, le règne de Louis XIV, Gillette Ziegler, René Julliard, 1963
Livres sur la révocation
- Édit de Nantes et sa révocation, Janine Garrisson, Seuil, 1998
- La révocation de l’édit de Nantes, Elisabeth Labrousse, Payot, 1990
Livres généraux sur l’histoire du protestantisme
- Histoire des protestants en France de la réforme à la révolution, Sous la direction de Philippe Wolff,
Éditions Privat, Toulouse, 2001
- Une histoire des protestants en France, Marianne Carbonnier-Burkard et Patrick Cabanel, Desclée de
Brouwer, 1998
- La vie quotidienne des protestants sous l’ancien régime, Michel Richard, Hachette, 1966
- Histoire générale du protestantisme, Émile G. léonard (1964), Quadrige-PUF, 1988
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