THÉÂTRE DE VIDY AV. E.-H. JAQUES-DALCROZE 5 CH-1007 LAUSANNE DOSSIER DE PRESSE ALESSANDRO SCIARRONI Joseph 12.12-14.12 René Gonzalez Joseph © Ufficio Stampa Presse et communication Sarah Turin T +41 (0)21 619 45 21 [email protected] Constance Chaix T +41 (0)21 619 45 67 [email protected] www.vidy.ch ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH DISTRIBUTION Conception : Alessandro Sciarroni Dramaturgie et analyse du processus créatif : Antonio Rinaldi Image du projet : Roberto Foddai Avec : Alessandro Sciarroni Diffusion : Lisa Gilardino Production : MARCHE TEATRO_Teatro Stabile Pubblico, Ancône Corpoceleste_C.C.00# Coproduction : Officina Concordia – Comune di San Benedetto del Tronto (AP) Avec la collaboration notamment de : Centro per la Scena Contemporanea, comune di Bassano del Grappa – AMAT, Ancône – Matilde, piattaforma regionale per la nuova scena marchigiana – Centrale Fies Joseph © Ufficio Stampa 2 ALESSANDRO SCIARRONI Joseph 12.12-14.12 Salle René Gonzalez Samedi 12.12 Dimanche 13.12 Lundi 14.11 18h 18h 20h30 Durée estimée: 0h30 Jeune public, dès 4 ans Danse/Vidéo Tarif S ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH 3 PRÉSENTATION Dans Joseph, Alessandro Sciarroni danse face à une webcam sur des musiques qui changent chaque soir. Il utilise des logiciels très ludiques de décomposition-recompostition de l’image : à l’écran, il est ainsi dédoublé, transformé, tour à tour monstrueux ou grotesque. Le performeur se branche sur un site de messagerie et de visiophonie instantanées, Chatroulette, qui permet à des internautes de se connecter de manière aléatoire et d’entrer dans le jeu. « Un homme seul dans une pièce avec son ordinateur peut voir ce qui se passe n’importe où dans le monde. J’aime ça, cette manière de se voir à travers l’écran », explique Alessandro Sciarroni. Joseph © Ufficio Stampa RENCONTRE AVEC LES ARTISTES Dim. 13.12 À l‘issue de la représentation ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH 4 ALESSANDRO SCIARRONI Conception et interprétation Alessandro Sciarroni est un artiste italien actif dans le domaine des arts performatifs avec derrière lui plusieurs années de formation en arts visuels et recherche théâtrale. Ses oeuvres prévoient la participation de professionnels provenant de différentes disciplines et sont représentées aussi bien dans des festivals de danse et de théâtre contemporains que dans des musées, des galeries d’art et d’autres lieux non conventionnels. Ses spectacles ont été présentés dans 21 pays européens, en Uruguay (FIDCU) et aux Emirats arabes unis (Abu Dhabi art fair). En 2013, son spectacle Folk-s a ouvert les “Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis” pour clôturer la même année le festival “Impulstanz” de Vienne, recevant ainsi plusieurs invitations des plus prestigieux festivals européens tels le “Kunstenfestivaldesarts” de Bruxelles et le Festival d’Automne de Paris qui lui consacre en 2014 une rétrospective monographique dans différents théâtres de la ville. La première française de son dernier spectacle Untitled aura lieu quant à elle en septembre 2014 à la Biennale de la danse de Lyon. En 2013 et 2014, l’artiste est invité en outres dans le cadre de la Biennale de Venise section Danse, dirigée par Virgilio Sieni. Alessandro Sciarroni a participé à plusieurs circuits et réseaux favorisant la diffusion de la danse contemporaine et la mobilité des artistes à l’internationale comme “Anticorpi Explo”, “Aerowaves” et “Modul Dance”, un projet de coopération pluriannuelle dont font partie 19 maisons de danse européennes de 15 pays différents. Il participe également à des projets et résidences de recherche comme “Choreographic dialogues”, “Choreoroam” et actuellement “Performing Gender”, un programme européen sur le genre et l’orientation sexuels. En 2015, il suivra le projet de recherche et production chorégraphique “Migrant Bodies” qui a pour objectif la réflexion et un projet de création sur le thème de la migration et son impact culturel dans les sociétés européenne et canadienne. Alessandro Sciarroni est soutenu par APAP – Advancing Performing Arts Projects et ses spectacles sont produits par Marche Teatro en collaboration avec des coproducteurs internationaux tels que la Commune de Bassano del Grappa / Centro per la Scena Contemporanea, la Biennale de la danse /Maison de la Danse de Lyon, Mercat de les Flors-Graner / Barcelona ainsi qu’avec l’Association Corpoceleste_C.C.00# dont il est le directeur artistique. Alessandro Sciarroni est un des artistes du Projet Matilde, plateforme régionale pour la nouvelle scène de la région des Marches (Italie). PRIX 2013 – Prix Rete Critica 2013 – Marte Award 2012/2013 – Prix du meilleur spectacle - Puf Festival de Pola (Croatie) 2012 – Meilleur artiste émergeant – Magazine Danza&Danza 2008 – Prix “Nuove Sensibilità” Alessandro Sciarroni © DR ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH 5 ENTRETIEN AVEC ALESSANDRO SCIARRONI Nous vous avons découvert en 2013 en France, grâce aux pièces Folk-s et Joseph. Nous avons aussi vu votre pièce Untitled en Italie. Mais on ne saurait qualifier assez justement votre travail : est-ce de la danse, de la performance ? Ou autre chose ? Quel a été votre parcours pour arriver à une telle hybridation ? Tout le monde me demande cela (rires) que ça en devient presque étrange. Je dirai que je me définis comme un chorégraphe bien que je vienne du théâtre. J’ai été comédien pendant dix ans, dans des compagnies de théâtre contemporain. À un moment donné, j’ai été très attiré par l’art et les performances d’artistes plasticiens. Ce mouvement m’intriguait, surtout que j’ai étudié l’histoire de l’art. Quand j’ai commencé à travailler sur mes propres pièces, j’avais en tête l’idée de les présenter dans des théâtres et aussi des galeries. Mais pour les théâtres, mon travail paraissait trop minimal, et pour les galeristes, trop théâtral. (rires) Quand en 2007 des programmateurs m’ont demandé des DVD de ma première pièce (If I Was your Girlfriend ndrl), j’en ai envoyé cinq, et j’ai reçu quatre invitations dans des festivals de danse contemporaine. C’est depuis ce moment-là que mon travail est identifié dans le domaine de la danse. Dans Joseph, je fais très attention à ma manière de bouger, sans pour autant être un danseur. Quand j’étais acteur, nous suivions des entraînements physiques et j’ai alors appris quelques notions techniques. Mais cela restait avant tout du théâtre. Si les programmateurs vous associent au domaine chorégraphique, comment qualifiezvous, en tant qu’artiste créateur, votre travail ? Nous pourrions parler de ce sujet pendant des heures et encore des heures. Je pense que la danse est l’art le plus proche de la performance, car le mouvement, le corps, suffisent à exprimer des choses. Si vous faites du théâtre, vous devez avoir une dramaturgie, des personnages, une histoire. Si vous jouez Hamlet au Danemark ou ailleurs, vous serez partout considéré comme ce personnage de Shakespeare. Si je danse, que ce soit ici à Créteil (lors des plateaux de la Briqueterie ndlr) ou ailleurs, je reste moimême, Alessandro. C’est ça la danse. Elle peut-être narrative, mais vous restez vous-même avant tout. J’aime beaucoup cette définition incroyable de la danse sur Wikipedia : « la danse est un art scénique, avec une succession de mouvements dans un espace organisé ou improvisé ». C’est tout et ça reste proche de la performance. Je ne peux me rattacher à l’art contemporain, car je ne produis aucun objet. La danse est propre à chacun, comme peut l’être un droit social. Tout dépend la manière dont vous la présentez et l’amenez sur scène, comme dans Folk-s. Dans Joseph, un homme seul dans une pièce devant un ordinateur peut voir ce qui se passe n’importe où dans le monde. J’aime ça, cette manière de se voir à travers l’écran. Vos récentes propositions et créations sont singulières. Néanmoins, quelles seraient les œuvres et artistes susceptibles de vous inspirer ? Il y en a deux, auxquels je me réfère toujours quand je crée de nouvelles pièces. La première est la photographe américaine, Diane Arbus, pour sa grande capacité à réaliser, à capturer des portraits réalistes d’individus. Lorsque nous sommes face à un objectif, nous nous efforçons de prendre certaines poses, qui révèlent finalement qui nous sommes vraiment. Ce qui est intéressant dans son travail, c’est aussi son habitude de photographier des personnes très différentes, représentatives de notre époque, nues, travestie ou des artistes de cirque. Plus le sujet est étrange, plus il est particulier et plus ces portraits parlent de chacun d’entre nous. La seconde est Virginia Woolf, que je lis encore et encore. Ce qu’elle évoque, le temps qui passe et les névroses, la répétition des mouvements, est présent dans mon esprit lorsque je crée de nouvelles pièces, sauf Joseph. Je ne connais pas tant le travail d’autres chorégraphes et metteurs en scène. Je connais davantage des artistes visuels. Par exemple, je connais Romeo Castellucci parce qu’il était programmé à Dro, là où vous avez vu Untitled. ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH 6 Dans Folk-s, le spectacle s’arrêtait lorsque qu’il ne restait plus qu’un seul spectateur dans la salle. Dans Joseph, le public est filmé en continu grâce à une webcam et projeté sur scène. Pourquoi privilégiez-vous ces dispositifs où le public n’est jamais mis à part ? C’est une question de dramaturgie, qui dépend vraiment de la pièce. Dans Untitled, la pièce de jonglage, une énergie intense est présente sur scène, sans qu’il y ait pour autant une participation du public. Celle-ci ne se décide pas à l’avance, mais seulement si l’on sent le besoin de l’utiliser. Pour Folk-s, le concept a été décidé sept jours avant la première. À la base, la pièce durait cinquante minutes mais pour moi, reproduire sur scène cette danse traditionnelle (le schuhplattler ndlr) était bien plus qu’une simple chorégraphie. On se demandait souvent comment cette danse répétitive commençait et finissait. Nous-mêmes ne connaissons pas les origines de cette danse, créée il y a très longtemps, et encore pratiquée par de nombreuses personnes dans le Tyrol. On s’est alors demandés jusqu’à quel moment un spectateur pouvait la regarder. Dans Jospeh, je ne sais pas vraiment. Dans la première partie de la pièce, il y a un homme qui se regarde dans un miroir et qui apprend à manipuler des images. Et quand vous avez du plaisir à jouer avec vous-même, vous voulez aussi jouer avec les autres. C’est dans cette perspective que j’ai décidé d’aller sur Chatroulette dans la seconde partie de la pièce. Utiliser Chatroulette dans un spectacle implique qu’une part de roulette russe puisse s’immiscer dans le cours du spectacle. Cela se manifeste aussi avec le rôle décisif du public dans Folk-s. Quelle part d’improvisation intégrez-vous dans vos spectacles ? Je choisis moi-même les musiques dans Joseph et elles peuvent changer selon les représentations. Mais ce qui change vraiment, ce sont les échanges avec les personnes. Parfois, sur Chatroulette, personne n’arrête sa webcam sur moi pour me regarde danser. Dans ce cas-là, je danse tout de même devant l’écran et la pièce prend une autre signification, devenant plus mélancolique. Dans Folk-s, seules les quinze premières minutes sont fixes. Mais on ne sait ni comment le groupe va ensuite se déplacer sur scène, ni comment les mouvements seront exécutés. Nous avons aussi une playlist, dont nous utilisons à chaque représentation un morceau. Nous voulons vraiment que la pièce préserve une certaine fraîcheur. Certaines représentations peuvent ne durer qu’une heure dix, d’autres deux heures trente, ou deux heures comme à Paris (aux Rencontres chorégraphiques 2013 ndlr). Dans Untitled, chaque interprète dispose de plusieurs quilles de jonglage mais aucun ne sait quand l’autre se décidera à en utiliser une de plus. Réfléchissez-vous à de nouvelles créations ? J’étais récemment à Copenhague, pour travailler sur la fin de la trilogie initiée avec Folk-s puis Untitled. Au centre de cette troisième partie, il y aura un sport pratiqué par les aveugles, le goalball. PROPOS RECUEILLIS PAR LUCIE BERAHA, ALEXANDRE MINEL POUR LE SOUFFLEUR ALESSANDRO SCIARRONI JOSEPH TRAILER DU SPECTACLE Trailer de Joseph © https://vimeo.com/24195360 Joseph © Ufficio Stampa DOCUMENTATION ET IMAGES EN HAUTE RÉSOLUTION À télécharger sur www.vidy.ch ou sur demande à : Sarah Turin [email protected] +41 (0)21 619 45 21 7