LA FEUILLE DE CHOU
« Il pousse plus de choses dans un jardin qu’on a semé »
Proverbe serbo-croate
NUMERO 17 – FEVRIER 2015
Lettre de l’activité « Apprendre en jardinant » initiée par l’OCCE-OISE à destination des élèves et des enseignants.
Parution gratuite envoyée par courriel aux écoles de l’Oise. Responsable de la publication : OCCE OISE
Association OCCE- OISE - 12, rue du 27 Juin BP - 60945 - 60009 BEAUVAIS Cedex - Tel : 03 44 48 49 16 Courriel : ad60@occe.coop
Un petit coin sauvage.
Nous avons souvent évoqué, dans la « feuille de chou », l’importance du rôle des pollinisateurs et de tous
les autres auxiliaires du jardinier.
Et si nous installions un petit coin de sauvageonnes pour accueillir et observer ces petits hôtes au fil des
saisons ?
SOMMAIRE Dans notre numéro
1
Pourquoi un jardin…
2 – A la découverte d’une plante
2 – A la découverte d’une plante
3 – Le vocabulaire du jardinier
3 - Le vocabulaire du jardinier
4- jardinons ensemble
5 - Les amis ou ennemis du jardin
6 – Le geste écologique
7- Des travaux particuliers
8 – Des réponses à vos questions
9- Artiste et nature
10- Poésies
11 - Nos infos OCCE – DDEN
12 – Nouveau projet
Un petit coin sauvage
Le chardon
Les cousins du chardon
Une friche
Quelques plantes sauvages
Semons des coquelicots
Le chardonneret
Nourrir les oiseaux
Fabriquer des abris
Que faut-il faire d’un arbre mort ?
Monet et les coquelicots
Le pissenlit ……
Concours des écoles Fleuries
L’abécédaire du jardin
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1.Pourquoi un petit coin sauvage ?
Les habitats naturels des insectes, des oiseaux et des petits mammifères se raréfient. En nettoyant,
désherbant, traitant, on a supprimé leurs garde-manger. La chaîne alimentaire s’est peu à peu
interrompue et quelques espèces ont déjà disparu. Le nombre de papillons des prairies a été réduit de
moitié en vingt ans.
Sur Notre planète,70% des espèces cultivées directement consommées par les hommes bénificient ou
dépendent des pollinisateurs. Il est donc très important de favoriser leur activité. De nombreuses
plantes considérées comme mauvaises herbes sont détruites. L’ortie par exemple est indispensable à la
survie d’une dizaine de papillons et pourtant, dans la plupart des jardins, elle est systèmatiquement
arrachée. La petite faune sauvage a bien besoin de gîte et de couvert.
Récupérer un espace inutilisé, un petit coin à l’écart ou encore un ancien massif pour y faire venir
s’installer fleurs sauvages, herbes folles et nectarifères pourra contribuer à rééquilibrer un peu
l’écosystème et favoriser la biodiversité, créant un ilôt modeste mais riche de vie, fascinant à observer
et pour le bien de tous.
2 . A la découverte d’une plante ……..le chardon
Le chardon produit de magnifiques fleurs violettes qui dégagent un parfum de miel. Les feuilles sont
dentelées et piquantes (comme toute la plante). Il s’intègre parfaitement dans des bouquets secs. Il est
consommable comme ses cousins le cirse, le cardon et l’artichaut qui font partie des plantes potagères,
mais il faut prendre du temps et des précautions pour éplucher ses jeunes tiges et les faire cuire
(comme les asperges ou à la vapeur). Elles sont à la fois croquantes et tendres avec un goût relevé et
sucré. Certains animaux se régalent de chardons :
L’âne : dicton : « Même en mangeant de l’avoine, l’âne rêve de chardons »
Le bourdon : les colonies de bourdons arrivent à leur apogée au moment du plein épanouissement des
chardons (août) . Pour survivre ils ont besoins de chardons, en se gorgeant de leur nectar et jouent à ce
moment là totalement leur rôle de pollinisateurs.
Le chardonneret : voir rubrique « animaux amis » de ce numéro.
Les papillons : le vulcain, la vanesse, la petite tortue, le gamma, le macchaon en sont friands.
Dans certaines régions, la destruction des chardons est obligatoire. Heureusement, quelques espèces
ne sont pas concernées par ces arrêtés préfectoraux. Le chardon des Alpes est même une espèce
protégée que l’on n’a pas le droit d’arracher ni de cueillir tant il est rare.
Peut-être peut-on, comme le chardonneret, simplement en récolter les graines ?
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Les cousins du chardon
La cirse potager : C’est un chardon qui ne pique pas et qui est adapté aux
jardins ; Ses feuilles sont grandes, peu divisées, bordées de soies, au ton vert
clair ; Ses fleurs sont jaune pâle. Ses feuilles tendres s’ajoutent aux salades. Il
peut aussi être consommé cuit en gratin ou en flan. Même ses tiges peuvent
être croquées crues quand elles sont jeunes.
Le cardon : C’est une variété ancienne de légume. Il a un magnifique
feuillage gris bleuté et l’été, il produit une fleur de chardon rose vif de toute
beauté. Il est très joli en plate bande. Attention, l’hiver, il est sensible au gel(le
butter et l’envelopper). Lier les feuilles quelques jours avant de le consommer
pour faire blanchir son cœur, ainsi les feuilles seront plus tendres en gratin.
L’artichaut : l’artichaut est un chardon domestiqué. Il était déjà connu
chez les Egyptiens et les grecs. Il a été cultivé seulement dans le sud jusqu’au
XV siècle. Comme le cardon, il est du plus bel effet dans le jardin (massif de
fleurs) C’est une vivace qui peut rester en place 3 ou 4 ans. Récolter ses têtes
quand elles sont encore bien fermes et pas trop ouvertes. L’artichaut craint le
gel. Lui apporter du compost et le pailler avant l’hiver. Bien arroser l’été ;
Cueillir les têtes (4 à 5 par pieds) de juin à septembre pour les consommer.
Quand on ne coupe pas une tête (capitule), celle-ci devient la plus belle fleur
du potager avec des tons bleu-violet
3 . Une friche
C’est « une terre non cultivée, qui l’a été ou qui pourrait l’être », « une formation végétale qui résulte de
l’arrêt des cultures » ou encore « un jardin délaissé envahi par une végétation spontanée » (dictionnaires)
Notre petit jardin correspond-il à l’une de ces définitions ? il faut prendre le temps de bien l’examiner.
Est-il entièrement en friche ?
De quelles plantes spontanées est –il couvert ? Faut- il toutes les garder ? Serait-il optimisé avec quelques
aménagements ?
Comment s’y prendre pour ne pas bouleverser la biodiversité déjà en place, les microorganismes ?
Il faut de toutes façons être très délicat dans cette approche. Si le terrain est envahi par une herbe
dominante et le sol appauvri de ce fait, on peut le remanier et apporter quelques nutriments à la terre
pour qu’elle reprenne vie. Faire alors quelques semis ou repiquages de plantes sauvages choisies pour
leurs diverses qualités. Il faudra ensuite maîtriser la levée des nouveaux semis spontanés et surveiller les
plantes qui fâchent comme le chiendent et le liseron qui vont envahir la parcelle et anéantir notre projet.
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Quelques plantes sauvages
Le pissenlit : Mal aimé, il se multiplie très vite car ses graines nombreuses et légères
se dispersent au moindre souffle du vent. Ses racines sont très profondes et une fois installé,
il repousse inlassablement. Cependant ses fleurs jaunes attirent de nombreux insectes. On
peut aussi déguster ses feuilles tendres en salade dès le printemps et même en faire une
délicieuse confiture couleur or : la cramaillotte. On peut aussi faire un peu de musique en
soufflant dans sa tige creuse. Pour éviter sa prolifération, il suffit de couper ses fleurs, juste
avant la formation des graines.
Le trèfle blanc : Il se multiplie par ses graines et aussi par marcottage. Il est très
envahissant et doit être surveillé mais il est aussi très riche en nectar. Il est utile pour le sol
qu’il enrichit en azote. Pendant tout l’été il reste vert, ses racines s’enfonçant profondément
dans le sol pour capter l’humidité. Ainsi il attire de nombreux auxiliaires à la recherche de
fraîcheur
La marguerite : Elle n’est pas envahissante, même si elle se ressème facilement car
elle a une vie courte (2à 3ans). Sa corolle simple et son cœur jaune attirent les insectes
Les centaurées : L’une d’entre elles est le bleuet qui a presque disparu de nos
paysages ruraux. Au jardin, les semer au printemps ou en automne en exposition ensoleillée.
L’ortie : Son purin a une influence positive sur la résistance aux maladies des autres
plantes qu’elle fortifie. Elle accueille les chenilles de nombreux papillons dont elle est parfois
la seule nourriture. L’ortie est donc une amie dont il faut prendre soin. De plus on peut la
savourer en soupe ou avec des pommes de terre.
4. Jardinons ensemble : semons des coquelicots
Leur couleur est d’un rouge lumineux qui apporte beaucoup de chaleur au jardin. Autrefois les champs de
blés foisonnaient de coquelicots. On s’amusait à les cueillir pour faire de jolies poupées légères et
éphémères, à la robe formée de pétales (corolle), à la collerette en étamines et à la tête en pistil. On
accompagnait leur danse en chantant « gentil coquelicot » tout en maintenant leurs bras (en tige comme
leurs jambes) .
Comme les bleuets et les marguerites, ils ont déserté les champs. On en trouve encore un peu sur les talus
et ce serait agréable d’en avoir dans notre petit car sauvage. Mais les coquelicots n’aiment pas être
transplantés, il vaut mieux les semer. Il faut alors récupérer des graines qu’ils auront expulsées et qui
seront restées au fond de leur corolle. On peut les semer dès l’automne en place, leur floraison sera alors
avancée. Si on attend le printemps pour les semer en place, leur floraison sera plus tardive. Si on attend le
printemps mais qu’on les sème en godet à l’intérieur pour que les plants soient suffisamment forts pour
être repiqués enrobés de la terre du godet, alors on aura une floraison plus précoce.
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Les coquelicots préfèrent une terre bien drainée exposée au soleil, fertile mais pas trop riche sinon ajouter
un peu de sable. Eclaircir les plants et garder le terrain propre autour. Un seul pied de coquelicot peut
donner une centaine de fleurs.
5 - Les animaux amis : Le chardonneret
C’est un passsereau chanteur à plumage rouge, jaune, noir et blanc. Il a un
masque rouge autour de son bec étroit, idéal pour extraire les graines du chardon
ou de la bardane. Il se nourrit également d’herbacées, de bourgeons d’aulne et de
bouleau et d’autre plantes sauvages (centaurées, pissenlits). Il mange aussi
quelques insectes. Son chant est métallique et pointu et fait « tilip, dilit, didelit »l
C’est un oiseau peu sauvage qui peut faire son nid près des maisons. Celui –ci est très douillet, fait de brins
de laine et de mousse, disposés bien en rond et proprement. La femelle couve de 4 à 6 œufs pendant 12
jours. Le mâle s’occupe jour et nuit d’aller chercher à manger pour elle puis de toute la nichée.
Dès que les petits savent voler, après environ un mois, ils se nourrissent comme leurs parents.
Les chardonnerets aiment les climats ensoleillés et secs. Ils émigrent vers l’Espagne ou le Portugal dès la
fin des beaux jours. Pour cela, ils se regroupent pour être plus forts. Au cours de leur voyage, ils s’abattent
sur les plaines à la recherche de nourriture et doivent souvent se contenter, de semences de bouleaux, de
platanes ou d’épicéas. Comme tous les oiseaux, le chardonneret participe à la pollinisation des plantes. La
loi sur la protection de la nature votée en 1977 protège les chardonnerets
6 – Le geste écologique : nourrir les oiseaux
Pendant la saison froide certains animaux émigrent ou hibernent partiellement ou totalement, mais
d’autres, comme les petits oiseaux sédentaires ont parfois du mal à trouver de la nourriture.
Faut-il les nourrir au risque de les rendre dépendants de nous ?
Les nourrir est un engagement que l’on prend et il faut le faire tous les jours pour ne pas les désorienter ni
les rendre plus démunis encore.
Il faut aussi savoir arrêter de le faire le moment venu, au retour de la belle saison lorsqu’ ‘ils commencent à
disposer de tout ce qui leur est nécessaire dans la nature. Certes, ils continueraient à venir se nourrir et
c’est un joli spectacle, mais il est préférable pour leur bien, de supprimer peu à peu ce nourrissage jusqu’à
la prochaine période hivernale
Comment les nourrir ?
Essayer de créer un menu à la carte varié et riche chacun viendra picorer ce qui lui convient et attirer
ainsi de nombreuses espèces.
Recette d’une boule de graisse « libre service »
Dans la matière grasse (margarine, saindoux), jeter des graines, des noisettes pilées, des noix, des petits
bouts de viande : chauffer et verser dans un récipient puis démouler et suspendre avec des ficelles ou dans
des filets. Placer au niveau de la fenêtre ou aux branches d’un arbre proche.
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