
Chapitre 8– Exercice 14
Électrostriction
1. Les transferts d’énergie s’écrivent respectivement, pour une évolution réversible élémentaire :
dQ=TdSdWm=−pdVet dWe=fdq
dqétant la variation infinitésimale de la charge de l’armature supérieure et fla tension aux bornes du condensa-
teur. Comme il y a trois types de transfert d’énergie, l’état thermodynamique du système dépend de trois variables
indépendantes que l’on choisit intensives pour des raisons de commodité expérimentale : T,pet f.
2. La fonction d’état G(T,p,f)adaptée aux variables T,p,fest : G=U+pV −TS −fq.Sa
différentielle s’écrit :
dG=dU+pdV+Vdp−TdS−SdT−fdq−qdf
Comme d U=dQ+dWm+dWe=TdS−pdV+fdq,ilvient: dG=−SdT+Vdp−qdf. La chaleur
reçue, au cours d’une évolution réversible élémentaire du système, peut se mettre sous la forme :
dQ=TdS=CpdT+kpdp+kfdf
les coefficients Cp,kpet kfétant fonctions de T,pet f:lepremier Cppermet d’exprimer la chaleur reçue
par le système à pression et tension constantes et le deuxième kp, celle reçue à température et tension constantes ;
quant au troisième kfqui représente la chaleur reçue à température et pression constantes, il est lié à la seule
évolution de la charge du condensateur.
En exprimant que d Gest une différentielle (totale exacte), on trouve les relations de Maxwell de ce système
à trois variables indépendantes (cf. annexe 1) :
−∂S
∂pT,f
=∂V
∂Tp,f
∂V
∂fT,p
=−∂q
∂pT,f
∂S
∂fT,p
=∂q
∂Tp,f
La première de ces relations ne contient pas de variables électriques. Elle décrit donc simplement le comportement
thermodynamique du système indépendamment de la présence du générateur et de l’échange d’énergie électrique ;
elle permet de trouver l’expression du coefficient k=−T(∂V/∂T)p,f.
3. La deuxième relation de Maxwell montre que, si une variation de pression, à température et tension
constantes, entraîne une variation de la charge du condensateur, une variation de tension à température et pres-
sion constantes doit nécessairement modifier le volume du système.
L’interprétation est la suivante : lorsqu’on augmente la pression du diélectrique à Tet fconstants, la di-
minution de volume qui en résulte provoque une augmentation de la polarisation volumique du système et par
conséquent une augmentation de εr. Comme la capacité augmente alors, la charge qaussi puisque la tension est
constante. On a donc : ∂q
∂pT,f
>0 ce qui donne ∂V
∂fT,p
<0
Il en résulte qu’une élévation isotherme et isobare de la tension faux bornes du condensateur ( d f>0 ) pro-
duit une diminution de volume ( d V<0 ) et par conséquent une contraction du diélectrique. Ce phénomène est
l’électrostriction. En tenant compte de la relation q=Cf=εrC0f,ilvient:
∂V
∂fT,p
=−∂q
∂pT,f
=−C0f∂εr
∂pT,f
La variation infinitésimale isobare et isotherme du volume, produite par une variation élémentaire fde la tension
est alors donnée par la différentielle :
(dV)T,p=−C0f∂εr
∂pT,f
df=−1
2C0
∂εr
∂pT,f
d(f2)