ENVIRONNEMENT ET CANCERS
Les cancers sont multiples et leurs cibles ont ceci de commun que les cellules tou-
chées se multiplient et envahissent les tissus sains en formant des métastases.
qMode d’action de l’agent cancérogène
Tout cancer démarre par une détérioration de cellules dites initiées où l’ADN est altéré
par un agent cancérogène. Cette phase d’initiation est irréversible, les cellules mutantes
se divisent de façon anarchique.
Les cellules initiées sont ensuite sti-
mulées par un promoteur qui cible cer-
tains tissus et se développent souvent
pendant une longue durée selon le
temps d’exposition à l’agent concerné;
cette promotion conduit à des lésions
précancéreuses. Cette étape importante
est parfois réversible, enfin le cancer
s’avère déclaré quand il est cliniquement
détectable lors de l’étape finale du pro-
cessus de cancérisation.
qLes principaux facteurs
Il est difficile de faire la part des
choses entre environnement et facteurs
génétiques dans la survenue de cancers,
tant il est vrai que l’environnement agit
sur les gènes et qu’inversement des pré-
dispositions génétiques empêcheraient
la réparation de l’ADN mutant. Toutefois,
certains agents cancérogènes ont pu
être dénoncés grâce aux statistiques.
Parmi les substances chimiques incrimi-
nées on peut citer l’amiante (mésothéliome), le radon, les fines particules atmosphériques
et les fumées de tabac (cancer du poumon), la dioxine (lymphome malin), les rayons UV
(mélanome). On peut ajouter à la liste quelques noms, à savoir les goudrons de houille et
autres hydrocarbures, diverses toxines, certains métaux lourds, les pesticides, etc. Le
mode d’action varie d’un composé à l’autre. Les agents physiques agissent de façon
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LES CANCERS
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Le cancer est favorisé par de multiples facteurs tant génétiques qu’envi-
ronnementaux. En constante augmentation (+ 35 % à âge constant
entre 1978 et 2000), on s’interroge sur l’incidence de l’environnement
sur cette maladie, deuxième cause de mortalité.
Les cancers et la mortalité
globale
L’augmentation du nombre de cancers a
été de 66 % chez les hommes et de
60 % chez les femmes entre 1980 et
2000. On peut imputer ces chiffres en
augmentation aux méthodes diagnos-
tiques beaucoup plus sensibles ou à la
prolongation de la vie des malades, tou-
tefois l’incidence n’est pas la même
selon les types de cancers. Les plus fré-
quents sont ceux qui concernent la
prostate, le sein, les lymphocytes MNH,
la peau, le colon, les poumons. Parmi
eux ceux du sein, de la prostate, du
poumon et du colon sont responsables
à eux seuls de la moitié des décès par
cancer. En 2002, la mortalité par can-
cer avait toutefois globalement diminué
de 13 % par rapport à 1968. Actuelle-
ment on déplore en France 150 000
décès par an.