MURZO
"
corse~
matin
Vendredi
1 juillet
2016
13
Le
dépistage
du
cancer
du
sein
une
vraie
cause
dans
le
rural
rent de malade. De
son
côté,
Jo
-
sée Cipriani, déléguée marke-
t
ing
à
la
CPAM,
en
a profité
pour
promouvoir les services
en
lig
ne
de
la
caisse
d'assurance-maladie. À savoir,
le compteAmeli, que
beaucoup
utilise
nt
déjà
pour
suivre le
ur
s
prestations
en
direct, mais aus-
si
un
nouveau service
de
santé
active, sous
la
forme
d'un
coa-
ch.ing
en
ligne gratuit.
Avec
ces
trois progranunes,
sur
le
cœur,
la
nutritio
n
ct
le dos,
chacun
pourra
désormais bénéficier de
conseils personnalisés. ·
lJne réunion riche, très
informa-
tive, et qui a permis
de
libérer
la
parole sur ce fléau
pour
lequel
l'OMS
annonce
une
recrud
es-
cence al
armante
des
cas
pour
U
ne
quarantaine
de
per-
sonnes
a participé à
la
réunion
d'information
sur
le
dépistage
du
cancer
du
sein
,
organ
i
sée
par
la
Ligue
qmtre
le cancer, en partenariat
avec la
CPAM,
la
MSA,
le
RSI
,
l'Arcod
ec
a et l
es
Uni
ons
profes-
sionnelles de médecins
et
infir-
miers.
Un
thèm
e
qui
a intéressé
une majorité
de
femmes, mais
aussi
qu
elques messieurs pré- .
sents
dans
l'
assistance.
Car
l'orateur, Sauveur Merlenghi,
médecin généraliste
et
prési-
dent
du
co
mité
de
Cor-
se-du
-S
ud
de
la
Ligue contre
le
cancer, a élargi le débat à
tous
les
types
de
ca
ncer.
Av
ec
pa
s-
sion,
apr
ès les exposés,
chacun
a pu
p~
<>er
des questions,
et
té-
moign
er
de
sa
propre
expérien-
ce
en
tant
que
malade
ou
pa-
La
campagne d'information sur
le
dépistage du cancer
du
sein réalisée l
es
années à verur. ··
dans le
rural
est passée
par
Murzo. 1
'H010
P.C.
P.C.
3
QUESTIONS
À
•••
SAUVEUR
MERLINGHI
"Déclencher des prises
de
conscience"
Le
D'
Sauveur Merlenghi est le président du
comité Corse-du-Sud
de
la Ligue contre le
cancer.
Pourquoi
sortir
de vos locaux
pour
venir
dans
le
rural
?
La
Ligue est un acteur independant de santé
publique, qui
lutte
sur tous les fronts de
la
ma-
ladie:
la
recherche,
la
préven
ti
on,
l'accompagnement des malades
et
les actions
de
mobilisation
de
la
société. L;informatlon
est donc un
de
nos objectifs.
En
2004, les mé-
decins libéraux ont mis
en
place I'Arcodeca, -
qui permet à
des
populations ciblées
de
béné-
fi
cier d'examens de
dépistag~
gratuits, pour
chercher des maladies débutantes plus faci·
les
à
traiter.
Or, le
con
stat montre
que
pour
fe
cancer du sein,
par
exemple, sur
26
ooo
fem-
mes invitées à
une
mammographie gratuite,
seules 10
ooo
ont
répondu. Il
faut
donc a
ll
er
chercher les 16
ooo
autres pour que le dépis-
tage fonctionne. Beaucoup sont dans le rural,
car si l'examen à pratiquer reste gratuit,
le
dé-
placement
pour
s'y rendre
ne
l'est pas,
et
coO·
te
en
argent t!t
en
temps.
concrèt~ment
,
comment agissez-vous pour
permettre
une
meilleure
proximité
des
soins?
Des
réunions
comme
celle
organisée
à
Murzo
pennettent
d'amener l
'i
nformation
à
ceux
qui
ne viendraient pas
la
chercher. Les
questions
posées,
les
débats
qui.
s'ensuivent, ne sont pas des conversations
inutiles. Il v
avait
dans l'assistance des an-
ciens malades
qui
ont
témoigné,
leur
expé-
rience est intéressante
et
déclenche quel-
ques prises
de
conscience. Plus concrète-
ment, nous avons aussi
distr
ibué
des tests
de
dépistage du cancer colorectal. Et rappe-
que
la
Ligue est
au
service du publi
c,
pour
lequel noos sommes prêts à
aller
très
loin,
en
apportant
des moyens
fi
nanciers plus
que tec
hn
iq
ues. Par exemple,
pour
pallier
à
des
trajets
fatigants
et
inconfortables,
ia
Li-
gue
met
à disposition, au
Stiletto,
cinq ap-
partements
thérapeu
tiques
co
nfortables,
prévus
pour
un
mal
ade
et
un
acccmpa·
gnant.
l'OMS annonce une
forte
hausse des
r~ou·
veaux
cas
de
cancer annuels,
en
raison
de
la
croissance démographique
et
du
vieill
isse·
ment
de
la
population. Avec des causes
prin:
ti
pales comme le tabac
et
l'alcool, mals aus-
si
la
pollution,
le stress
et
l'alimentation.
Le
rural
se démarque·t-tl
de
cette tendance ?
Les explications
sont
ai
ll
eurs. Avant 1945,
c'était
"l'âge
d'or"
: pas
de
pollution
et
une
alimentation
saine,
l'on
mangeait
des
produit
s
nustrale,
produits
sur
place. Le
seul
problème
était
que les anciens
culti·
v
aient
et
chiquaient
leur
tabac. Après 45,
on
a commencé à
modifier
l'environnement, et
les organismes ont
s'adapter à 5 ou 6
mil
·
lions de molécules nouvelles. Par exemple,
planter
des cyprès
il
n'
en
existait
pas
naturellement
peut
déclencher chez
ce
r-
tains
des allergies.
Le
ca
ncer
est
~ne
c.utoml!ti
l
atio
n
de
l'
organisme en réaction à que•que chose
d'a
priori
ino
ffe
nsif.
Et
puis
,
il
y a
eu
l'importation
de
tabac
blon
d de V
irgi
nie,
dont
on
savait
pourtant
dès le
début
q
u'il
provoquait
dE!s
cancers.
Aujourd'hui,
nos
modes de vie développent non seuleme
nt
des cancers, mais aussi des scléroses en pla-
que, pancréatites auto-immunes, et toutes
ces
maladies orphelines dont on parle de
pl
us
en
plus.
Propos recueillis par
Pascale
CHAUVEAU
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