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La Manufacture – Haute école de théâtre de Suisse romande
Exigence partielle à la certification finale
Le « rôle travesti »
Du masculin au féminin
Pierre-Antoine Dubey
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« C’est le corps féminin. Tous les grands acteurs sont des femmes. Par la
conscience aiguë qu’ils ont de leur corps de dedans. Parce qu’ils savent que leur
sexe est dedans. Les acteurs sont des corps fortement vaginés, vaginent fort,
jouent d’l’utérus ; avec leur vagin, pas avec leur machin. […] Et qu’on veut les
en empêcher. D’être des femmes et d’vaginer. »
Lettre aux acteurs de Valère Novarina
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Michel Fau dans le rôle de l’Actrice
Le Soulier de Satin de Paul Claudel
Mise en scène d’Olivier Py, Théâtre de l’Odéon, 2009.
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RESUME
Ce mémoire est une réflexion, une sorte d’enquête, sur le jeu de l’acteur travesti dans
un rôle de femme, ainsi qu’une réflexion sur le regard, celui du spectateur, celui du metteur en
scène, posé sur l’homme qui joue. C’est une recherche qui porte sur cet endroit l’acteur,
jouant un rôle qui n’a pas le même sexe, produit une troublante confusion, de la théâtralité, et
peut-être du féminin. Le « rôle travesti », une déclinaison de soi, l’appropriation de sa propre
altérité, jouer à être un autre. Le propos reste bien d’approcher toujours un peu plus du cœur
de l’art de l’acteur, de comprendre comment marche cette mécanique humaine qui nous donne
à voir, à nous spectateurs, quelqu’un qui nous ressemble et qui pourtant est un pseudo,
quelqu’un qui provoque un sentiment de réel et également de totale inauthenticité.
Mais c’est aussi un aveu. Un aveu de mes propres folies d’acteur, celles qui sont plus
secrètes. Ce travail, c’est aussi étancher la soif de ma propre subjectivité. A travers ce
mémoire, je porte au devant mes désirs de jeu et essaie de trouver des fragments de réponses
pour comprendre ce que pourrait bien être le « rôle travesti ».
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REMERCIEMENTS
A mon père, André Dubey, et ma mère, Maria-Pia Dubey, pour leurs innombrables relectures.
A Rita Freda pour son aide précieuse quand je doutais.
A ma tutrice Florence Naugrette pour ses conseils qui m’ont fait avancer.
A Cédric Leproust pour avoir été mon garde-fou.
A ma sœur, Isabelle Dubey, pour son généreux regard de non « théâtreux ».
A Catherine Delmar pour s’être aussi attaquée au rôle travesti, et pour ces riches échanges.
A Nora Steinig dite « la grosse naze », pour me mettre chaque jour face à mon propre ridicule.
A Beethoven, Mozart et Schubert qui ont rempli mes heures de solitude d’écriture.
A toutes ces personnes avec qui j’ai parlé du travestissement (sans m’avoir ri au nez).
A ceux que j’ai sûrement oubliés…
Et j’aimerais surtout remercier Vincent Fontannaz, Christophe Ratandra et Jean-François
Sivadier pour s’être prêtés à mon jeu et pour la pertinence de leurs interventions.
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