Plan directeur réseau écologique du Plateau de Diesse Rapport explicatif
1 Préambule
1.1 Contexte
Le Plateau de Diesse est une terrasse de surfaces agricoles entre le Lac de Bienne et la chaîne
du Jura. Il a connu une modernisation et intensification de l’agriculture à partir des années
septante, quelques décennies après les régions de plaine, mais cependant dans une moindre
ampleur, gardant des spécificités des régions de montagne. C’est pourquoi que le Tarier des
prés, espèce typique des herbages exploités de manière peu intensive, a fortement régressé
depuis les recensements des années septante sur le Plateau de Diesse époque d’un
remaniement parcellaire important, mais y niche encore. La Station ornithologique suisse de
Sempach a mis en place en 2000 un projet pour favoriser cette espèce répertoriée sur les listes
rouges de presque tous les pays d’Europe centrale. Ainsi ont été signés des contrats avec des
agriculteurs volontaires pour l’exploitation d’herbages extensifs favorables au Tarier des prés.
En parallèle a été mené à bien un inventaire des habitats naturels et semi-naturels d’une partie
du Plateau de Diesse.
1.2 Démarche
Avec l’entrée en vigueur en mai 2001 de l’Ordonnance sur la qualité écologique OQE1 des
contacts ont été pris avec d’autres acteurs de la région dans l’optique de mettre en place un
réseau écologique grâce à ce nouvel instrument incitatif. Ainsi l’Association Régionale Jura-
Bienne (ARJB) et les quatre communes concernées se sont engagées financièrement pour un
concept de réseau écologique sur le Plateau de Diesse, élaboré par la Station ornithologique
suisse avec le soutien du Centre de vulgarisation agricole du Jura bernois. Ce concept
constitue la base scientifique de ce plan directeur dont l’objectif est de conserver et
d’encourager la richesse naturelle des espèces et de leur milieu.
1.3 Qu’est-ce qu’une mise en réseau selon l’Ordonnance sur la
qualité écologique 1 ?
La politique suisse a pendant un demi-siècle soutenu et encouragé une production agricole à
même d’assurer l’approvisionnement de la population. Dans les années nonante, alors que
l’introduction dans la Constitution fédérale de la notion de « durabilité » était discutée, la
politique agricole s’est aussi tournée vers le partenariat entre l’agriculture et la protection de
la nature afin de conserver les ressources naturelles et entretenir la paysage rural. Le but est la
préservation, la promotion et l’utilisation durable de la biodiversité. La biodiversité2 est donc
devenue, au même titre que les denrées alimentaires, un produit de l’agriculture. Depuis
1993, la « compensation écologique » sur la surface agricole utile (SAU) est promue par des
paiements directs, ce qui a permis de préserver des éléments naturels existants et d’en créer de
nouveaux. La part de surfaces de compensation écologique (SCE) représente aujourd’hui près
de 9 % de la SAU en Suisse (OFAG, 2003).
Constatant cependant que cette compensation écologique ne répond pas toujours aux besoins
de nombreuses espèces, l’Office fédéral de l’agriculture a édicté l’Ordonnance sur la qualité
écologique (OQE)1. Cette ordonnance prévoit des incitations directement liées aux résultats
souhaités et s’appuie sur des critères régionaux afin d’augmenter l’efficacité et l’efficience de
la compensation écologique. La participation aux programmes prévus par l'OQE est
facultative. Tout agriculteur qui exploite ses SCE de telle manière que les surfaces
1 Ordonnance du 4 avril 2001 sur la promotion régionale de la qualité et de la mise en réseau des surfaces de
compensation écologique dans l’agriculture (OQE), RS 910.14.
2 Biodiversité: diversité des organismes vivants qui englobe la diversité des systèmes écologiques, la diversité
des espèces et la diversité génétique.
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