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Situation économique et financière du
Nicaragua
Description de la structure de l’économie
Taille de l’économie : le Nicaragua est la plus petite économie d’Amérique centrale après le Belize (le PIB était
de 11,8 Mds USD courants en 2014) et dispose d’un marché intérieur plutôt limité de 6,1 millions d’habitants.
Degré d’ouverture : le Nicaragua est un pays relativement ouvert, aussi bien aux flux commerciaux qu’aux flux
de capitaux. Les changements de politique publique en faveur de l’attraction de flux d’investissement privés dans
les domaines des énergies renouvelables (éolien, géothermie, production d’électricité à partir de la biomasse) ont
à ce titre marqué un tournant. Les accords commerciaux du Nicaragua en vigueur sont peu nombreux : CAFTA-
DR, Accord de Portée Partielle (AAP) avec la Colombie et le Venezuela, ALE avec Taïwan, le Chili, le Mexique
(négocié au niveau de l’Amérique centrale, entré en vigueur le 1er septembre 2013). Le Nicaragua est cependant
le premier pays d’Amérique centrale à avoir ratifié l’Accord d’Association UE-AC en octobre 2012 (entré en
vigueur au 1er août 2013). Membre de l’Alliance Bolivarienne pour les Amériques (ALBA) depuis 2007, le
Nicaragua a ratifié fin 2012 son adhésion au Système Unitaire de Compensation Régionale (SUCRE), mécanisme
de paiement alternatif au dollar américain destiné à faciliter les transactions entre les pays membres de l’ALBA.
Niveau de développement : le Nicaragua reste un pays en développement et accuse d’importants retards en termes
de développement social et humain. D’après les Nations Unies, 6,9% de la population vivait en situation
d’extrême pauvreté en 2012. Le PIB par habitant (1 913 USD courants en 2014, 4 794 USD courants en parité
de pouvoir d’achat) continue de masquer de très fortes inégalités. Avec un indice de développement humain de
0,614, le Nicaragua se situe en 2014 au 132ème rang sur 187 pays.
Avantages comparatifs et structure de l’économie : le secteur agricole représente 15% du PIB nicaraguayen,
l’industrie 29% et les services 56%. Les exportations de produits alimentaires (sucre, café et viande bovine
surtout) et de produits textiles, ainsi que les transferts des Nicaraguayens établis à l’étranger, essentiellement aux
Etats-Unis, représentent une part importante de l’économie nationale.
Performances sur le long terme : portée par l’amélioration de la conjoncture internationale et la mise en œuvre
de projets de grands travaux, la croissance du pays a poursuivi ces dernières années une trajectoire dynamique
(+5,2% en 2012, +4,4% en 2013 et +4,5% en 2014).
Place du secteur privé : les revenus fiscaux sont relativement modérés au Nicaragua et représentaient 16,8% du
PIB en 2014 tandis que la dépense publique représentait 18,1% du PIB. Le crédit au secteur privé représente pour
sa part 34,1% du PIB.
Eléments d’analyse conjoncturelle
Performance récente de la croissance : en 2014, la croissance a légèrement rebondi à 4,5% et cette trajectoire
tend à se poursuivre en 2015
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. Elle reste supérieure à celle des autres pays d’Amérique centrale (hors Panama) et
est soutenue par la demande interne ainsi que par le dynamisme des exportations.
Moteurs de la croissance (consommation, investissement, commerce extérieur) : la consommation a représenté
83,6% du PIB en 2014, loin devant les importations (59%), les exportations (42%) et les investissements (27%).
Concernant les investissements, ceux réalisés par des agents privés domestiques ont représen20% du PIB,
devant les IDE (5%).
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Prévision de 4,6% de croissance selon le FMI.
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Situation du commerce extérieur : le déficit courant est structurellement élevé mais tend à se réduire
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. (Cf. Annexe
commerce extérieur).
Flux d’IDE : après avoir représenté 10% du PIB en 2010, les IDE ont marqué le pas au Nicaragua pour représenter
7,7% du PIB en 2012 et 6,2% en 2013. Ils sont néanmoins légèrement repartis à la hausse pour représenter 7,1%
du PIB en 2014.
Dépendance aux financements externes : les financements externes ont représenté 1,08 Md USD en 2014. Le
dynamisme de l’économie dépend en particulier de l’évolution des exportations à destination des Etats-Unis (1er
partenaire commercial, 31% des exportations en 2014), des transferts des migrants (9,4% du PIB) et de la
coopération avec le Venezuela (2ème destination des exportations avec 16% du total et 2,8 Mds USD d’aide
financière entre 2008 et 2012). En 2012, l’aide vénézuélienne sous forme de prêts concessionnels de long terme
2% sur 25 ans) a atteint 555 MUSD, soit plus de 40% de l’assistance totale reçue par le pays. Cette aide est
destinée au financement d’activités productives (énergie, développement rural) et de programmes sociaux
(logement). Une éventuelle requalification de ces flux (comptabilisés actuellement en dette extérieure privée) en
dette publique modifierait de manière significative la trajectoire et la soutenabilité de la dette publique
nicaraguayenne. Enfin, les transferts des migrants ont progressé de 5,3% en 2014, atteignant 1,13 Md USD.
Politique économique
Policy mix : la politique mise en œuvre par les autorités a jusqu’à présent permis au pays de maintenir la stabilité
macroéconomique. Le pays accuse toutefois des retards en termes d’infrastructures publiques malgré une hausse
substantielle de la dépense publique (+44% entre 2010 et 2014).
Pro ou contra cyclicité de la politique budgétaire : le budget était déficitaire à hauteur de 0,32% du PIB en
2014 : le FMI en déduit une volonté des autorités de réduire l’endettement afin de disposer d’une plus large marge
de manœuvre fiscale en cas de choc externe.
Inflation et politique monétaire/ de change : la volatilité des prix des hydrocarbures est un facteur de
vulnérabilité. En 2014, la légère baisse des cours mondiaux a eu un effet positif sur la réduction de 3,5% de la
facture pétrolière. Celle-ci représente cependant 19,5% du total des importations et plus de 10% du PIB.
L’inflation est l’une des plus élevées en Amérique centrale, même si elle tend à se réduire depuis 2012: +7,2%
en 2012, +7,1% en 2013, 6% en 2014 et prévision de 5,4% en 2015.
Dette externe/publique : le Nicaragua doit approfondir les réformes structurelles parmi lesquelles la poursuite
de la mtrise des finances publiques (budget du gouvernement central à l’équilibre et dette publique à 48,9% du
PIB en 2014) et la recherche d’une moindre dépendance aux financements extérieurs : l’endettement externe
représentait 89% du total de la dette publique en 2014, et le service de la dette publique externe représentait 1%
du PIB.
Secteur bancaire
Taille du secteur et structure : le secteur bancaire est peu veloppé, et les crédits bancaires au secteur privé,
malgré une tendance régulière à la hausse, ne représentaient que 34,1% du PIB en 2014. Le taux de capitalisation
des banques demeure satisfaisant à 15% malgré une tendance à la baisse.
Dollarisation et évolution des crédits (volume et taux) : Le système bancaire est fortement dollarisé. Indicateur
de la bonne tenue de la demande interne, le crédit au secteur privé a cru de 17,1% en 2014 ; la croissance des
crédits à la consommation a notamment été importante.
Mesures de soutien et réformes en matière de supervision : le FMI souligne que le pays doit réaliser des efforts
importants en termes de suivi de la qualité des actifs bancaires, et notamment des crédits en dollar au secteur
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9,8% du PIB en 2012, 8,9% du PIB en 2013, 6,2% du PIB pour 2014 et 6,8% du PIB en 2015 selon les prévisions du FMI.
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privé, afin de limiter la vulnérabilité externe du pays. Les autorités semblent vouloir recapitaliser les banques du
pays et doivent pour cela renforcer leurs mécanismes de supervision du secteur.
Perspectives et réformes structurelles
Stratégie et modèle de croissance : le pays cherche à développer ses infrastructures publiques dans le secteur de
l’énergie et des transports. S’il constitue le projet phare du gouvernement, le projet pharaonique de canal
interocéanique qu’une entreprise chinoise (HKND) se propose d’exécuter pour un montant total de 40 Mds USD
semble peu crédible au vu du manque d’informations sur son financement, de sa difficulté technique
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et de
l’absence d’étude d’impact sur le trafic, l’empreinte écologique, l’évacuation et le relogement des populations
expulsées.
Climat des affaires : le Nicaragua se classe 119ème au classement Doing Business 2015 de la Banque mondiale,
et gagne 7 places par rapport au dernier classement.
Forces et faiblesses structurelles (R&D, marché du travail, concurrence, corruption, éducation…) : le
Nicaragua reste soumis aux risques de catastrophes naturelles : les dommages causés par la dépression tropicale
12-E d’octobre 2011 ont représenté 4,6 % du PIB. Les investissements publics en R&D demeurent extrêmement
faibles (moins de 0,05% du PIB), et le poids du secteur informel reste important.
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Le projet inclut une voie de chemin de fer, un oléoduc, deux ports en eaux profondes, deux aéroports et des zones franches.
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Annexes
Commerce extérieur et échanges bilatéraux
Commerce extérieur : en matière de politique commerciale et d’intégration économique, le Nicaragua appartient
notamment au Marché Commun Centroaméricain (MCCA) et a signé l’accord de libre-échange entre les Etats-
Unis et l’Amérique Centrale (CAFTA). L’accord d’association entre l’Union Européenne et l’Amérique Centrale,
en vigueur depuis le 1er août 2013 au Nicaragua, devrait favoriser la diversification commerciale de l’économie
nicaraguayenne. En 2014, les échanges extérieurs de biens du Nicaragua se sont élevés à 10,7 Mds USD
(+5,9%/2013). Les exportations ont progressé de +8,2% en 2014 (5 Mds USD) et les importations de +4,5% (5,7
Mds USD). Le déficit commercial du Nicaragua s’est aggravé de +12,27% à 7 MUSD (5,9% du PIB). Les
principaux produits d’exportation sont les produits textiles (27,5% du total des ventes), les équipements
électroniques (11,5%), les produits carnés (9,4%) et le café (8%). En tête des importations se situent les produits
pétroliers avec 1 Md USD (17,5% du total), suivi des équipements industriels et agricoles (8,5%) et des
équipements électroniques (8,1%).
Principaux partenaires commerciaux : le Nicaragua est fortement dépendant de la conjoncture américaine.
Premier partenaire commercial, les Etats-Unis représentaient, en 2014, 47% des exportations du pays, 16,2% de
ses importations et 25,9% de ses investissements directs étrangers. En 2014, les transferts des migrants ont atteint
1,1 Md USD (9,4% du PIB). Le Nicaragua présente un profil d’émigration atypique au reste de l’Amérique
centrale (émigration vers les États-Unis essentiellement), réparti entre les États-Unis avec 43% et le Costa Rica
avec 44,5%.
Le MCCA (hors Panama) a été le deuxième partenaire commercial du Nicaragua avec 17,8% des échanges en
2014, suivi du Mexique (10,8%), de la Chine (8,2%), du Venezuela (7,9%) et de l’Union européenne (6,1%).
Au niveau européen, le principal partenaire nicaraguayen a été l’Espagne, suivi de l’Allemagne et de l’Italie. La
France s’est positionnée au 5ème rang européen.
Échanges bilatéraux : le Nicaragua est passé au troisième rang de nos partenaires commerciaux régionaux en
2014. Il a été notre 132ème client et notre 120ème fournisseur, mais également notre 110ème solde excédentaire sur
241 pays.
Les échanges entre la France et le Nicaragua ont progressé de 57,5% en 2014 pour s’établir à 94 M€. Nos
exportations vers le Nicaragua (50,2 M€) ont fortement augmenté de 386% en 2014. Nos importations (43,6 M€)
sont en baisse de -11,7% en 2014. En conséquence, la balance commerciale avec le Nicaragua est positive pour
la première fois depuis 10 ans.
Avec une augmentation des ventes de 722% (46,4 M€), les équipements mécaniques et électriques
(essentiellement turbines thermiques et alternateurs) constituent notre premier poste d’exportations vers le
Nicaragua (93% du total de nos ventes). Loin derrière, nous trouvons des produits chimiques, parfums et
cosmétiques avec 1,3 M € (en baisse de 27,7%), des produits en caoutchouc et en plastique et produits minéraux
divers (784 000 €, +606%) et des produits pharmaceutiques (679 000 €, +8,1%). Nos ventes de produits
agroalimentaires n’ont représenté que 1% du total avec 548 000 étant essentiellement composées de produits
laitiers et fromages (322 600 €, -74,5%) et de vins avec 102 150 € (-29,4%).
En 2014, les importations agroalimentaires (34,8 M€, -4,3%), ont constitué notre premier poste d’importation
(80% du total de nos achats au Nicaragua). Essentiellement portées par nos achats de préparations et conserves à
base de poisson et de produits de la pêche (30,9 M€, +41,9%) et de sucre (1,5 M€, +178%). Le deuxième poste
d’achats au Nicaragua a été celui des produits agricoles dont, notamment, les légumes et melons, racines et
tubercules (4,5 M€, -13,4%) et café (3,3 M €, -53,7%).
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Présence française : une dizaine d’entreprises sont implantées localement sous forme de bureaux de
représentation dans les secteurs des biens de consommation (Bic, huiles essentielles), des télécommunications
(Alcatel Lucent), des transports (CMA CGM), du matériel électrique (Legrand et Schneider Electric), et des
produits pharmaceutiques (Sanofi). Plusieurs entrepreneurs français sont installés au Nicaragua dans le tourisme,
l’exploitation forestière et la fabrication de meubles, dans l’aquaculture de crevettes et dans la production d’huiles
essentielles.
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