CONCORDE, 2016, N 3
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25. Джувейни Ата Мелик. Чингисхан. История завоевателя мира. - М.: ЮНЕСКО/Магистр-Пресс,
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26. Roux J.-P. La religion des Turcs et des Mongols. - Payot, 1984. - 323 p.
27. Carrière J.-C. Croyance. - Odile Jacob, 2015. - 335 p.
28. Харрис C. Конец веры: религия, террор и будущее разума. - М.: Эксмо, 2011. - 496 с.
29. Ельдесов Д. Какой он, ислам, завещанный нам предками // http://www.altyn-
orda.kz/dastan-eldesov-kakoj-on-islam-zaveshhannyj-nam-predkami/
30. Томский Г.В. Система безошибочного определения математических талантов (FIDJIP-
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31. Томский Г.В. Анализ возможностей развития Искусства ЖИПТО (Projet JIPTO, N 3R). -
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(ЖИПТО и Система ДИП)
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(Использование ЖИПТО от детского сада до университета)
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(Элементарная геометрия преследования)
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38. Аляутдинов Ш. Стань Самым Умным и Самым Богатым. - Изд-во «Диля», 2014.
SCIENCE ET RELIGION
Islam et Tangrisme
Prof. Grigori Tomski
Académie Internationale CONCORDE
Nous analysons les modalités de la réconciliation des religions avec la science, proposées par
Claude Allègre, Nidhal Guessoum, Ziauddin Sardar est des autres penseurs et les comparons avec la
construction du tangrisme monderne.
Mots-clès : Religion et science, islam, tangrisme, credo du tangrisme, tolérance.
(Extraits de l'article publié dans Bulletin d'EUROTALENT-FIDJIP, 2016, N 2, p. 3-23)
Introduction
Cette article présente une traduction commentée d'un texte similaire en russe qui est destiné
principalement au scientifiques et aux autres intellectuels du Kazakhstan et autres pays «musulmans»
des descendants des anciens peuples des steppes.
Nous attirons leur sur attention sur la monographie de Nidhal Guessoum, professeur des
Emirats Arabes Unis, Réconcilier l'islam et la science moderne [1] et sur le livre de Claude Allègre
Dieu face à la science [2]. Ces livres sont analysés du point de vue, exprimé dans les œuvres de
l'auteur sur le tangrisme (tengrisme) moderne [3, 4].
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Commençons par les citations du livre Nidhal Guessoum :
« J'ai grandi dans un environnement culturel qui, tout en étant solidement enraciné dans la
tradition musulmane, encourageait l'esprit d'ouverture ainsi que la variété des explorations et des
sources d'apprentissage. Mon père, comme nombre de garçon à son époque, apprit par cœur
l'intégralité du Coran dans son enfance. Bien plus tard, il fit un magistère de philosophie à l'Université
du Caire et un doctorat à la Sorbonne ? À Paris, et devint par la suite doyen de l'Institut supérieur des
études religieuses à l'Université d'Alger. Ma mère avait un profil plus littéraire et obtint une maîtrise
en littérature arable. Fait intéressant, leurs cinq enfants sont tous devenus des scientifiques, des
médecins ou des professeurs de sciences, et ont tous é profondément imprégnés par le rationalisme
… » ([1], p. 25) ...
« Un fil rouge relie tous mes travaux intellectuels et éducatifs. Il comprend les entrelacements
suivants :
1. La science est important et pertinent pour la culture islamique, surtout contemporaine e et
pour d'autres cultures, naturellement.
2. La science peut aider à accomplir des progrès, non seulement d'ordre matériel (c'et évident),
mais également intellectuel, culturel et même religieux.
3. La science évolue, et la théologie devrait faire de même.
4. Si on les examine convenablement, rien l'exception du pur matérialisme) ne peut opposer
la science à l'islam. » ([1], p. 28-29)
Ces affirmations ressemblent avec aux principales conclusions de Claude Allègre, qui a
analy la relation entre la science et toutes les grandes religions. Nous allons comparer notre propre
perception de la relation entre la science et la religion [3] avec la perception de ces auteurs.
Le concept de Dieu dans la théologie moderne
Les religions monothéistes s’accordent sur le fait que toute représentation plus précise de
l’Être suprême ou de Dieu ne saurait être proposée par la philosophie.
Thomas d’Aquin pensait que : « En dernier ressort, tout ce que l’homme sait de Dieu, ce qu’il
ne le connaît pas, car il sait ce que Dieu surpasse tout ce que nous pouvons comprendre de lui. » (De
Potentia, Question 7, art. 5, ad. 14).
La force en physique est définie par son effet. Si un homme sent les effets positifs des forces,
des champs et des autres sources inconnues à la science moderne, il a certainement le droit d’appeler
un dieu un ensemble des sources de ces effets bénéfiques. On peut appliquer ce raisonnement à
l’homme préhistorique et antique, qui divinisait, par exemple, la foudre.
C’est pourquoi nous proposons de définir Dieu (Tangra) comme l’ensemble de toutes les
sources, des forces et des champs inconnus à la science moderne, capables d’aider l’homme.
Ainsi, nous ne considérons pas Dieu comme Créateur, car ce n'est pas prouvable et suscite des
discussions interminables...
Claude Allègre écrit que me le Dalaï Lama estime que pas plus de 1/5 des gens croient
sincèrement:
« Dans leme temps, si l'on faisait l'inventaire de ceux qui croient qu'au-dessus de la nature,
de nos actes quotidiens, de nos brèves vies terrestres, il existe « quelque chose », une transcendance,
une logique universelle, il dépasserait largement ce chiffre. Mon expérience m'apprend que même dans
le milieu scientifique, les véritables athées ne sont pas majoritaires. Les croyant en une religion définie
non plus. Les agnostiques sont probablement les plus nombreux.
Les religions ont créé le principe divin, mais la croyance en cet « Être suprême » dépasse
largement la sphère des religions. » ([2], p. 272).
Soulignons que dans Recueil des langues turques de XI siècle (composé par Mahmud al-
Kashgari), Tangra est identifié avec Allah [7]. L’Eglise orthodoxe a décidé, dans la traduction de la
littérature chrétienne en langue sakha, d’identifier Tangra (les Sakhas prononcent souvent « Tangara »)
avec Dieu.
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Rappelons que le Credo du tangrisme moderne dans les termes suivants compatibles avec sa
formulation classique ([3], p. 3) est formulé de la façon suivante : « Il y a plusieurs voies vers le Dieu
unique et la foi de chaque personne doit améliorer sa qualité de vie sans nuire aux autres. Que cette foi
contribue au rassemblement des gens de bonne volonté afin que l’Humanité puisse vivre en harmonie
et résoudre tous les problèmes qui surgissent! » ([3], p. 5)
Notre définition de Tangra (Dieu) comme de « l’ensemble de toutes les forces, de tous les
champs inconnus et des leurs sources, capables d’aider un homme », est compatible avec tous les
autres perceptions, par exemple, du Dieu comme du Créateur » ne dit rien de son rôle du Créateur, il
n'y a donc aucune négation formelle de ce rôle, ce qui la rend compatible avec la perception de Dieu
dans les religions monothéistes.
Le Credo du tangrisme confirme cette compatibilité :«Il y a plusieurs voies vers le Dieu unique
et la foi de chaque personne doit améliorer sa qualité de vie sans nuire aux autres » et appelle à la
tolérance envers les autres religions et la science : « Que cette foi contribue au rassemblement des
gens de bonne volonté afin que l’Humanité puisse vivre en harmonie et soudre tous les problèmes
qui surgissent! »
C'est pourquoi, nous n'analysons pas les arguments de Nidhal Guessoum sur le rôle du
Créateur et du Mainteneur des mondes d'Allah ([1], с. 59-92). Notons que Guessoum reconnaît
«l'impossibilité de comprendre et de décrire correctement Dieu, ainsi que la multiplicité des chemins
pouvant nous mener à Lui » ([1], p. 92), ce qui constitue en fait l'acceptation du credo du tangrisme.
Nous ne pouvons pas mentionner les affirmations douteuses sur la même page:
« - la cosmologie moderne réintrodura l'idée que la création a eu lieu à un moment spécifique,
donc apparemment la nécissité d'un Créateur...»
Notons, en particulier, que la théorie du Big Bang est rejeté dans les œuvres de Francis
Sanchez Valery Kotov, Christian Bizuard [8-13] et d'autres chercheurs.
Interprétations et personnalisation des religions
Nous percevons une religion comme un ensemble des croyances individuelles qui sont
compatibles. Même les adeptes des croyances traditionnelles perçoivent de façons très différentes leurs
religions. Chaque personne pensante aura bientôt son propre système de croyance. Les gens avec les
systèmes proches se réuniront dans les mouvement religieux, nouveaux ou modernisés.
Citons Sergeï Gladyshev, qui conseille ([14], p. 242-243):
« Comme une variante flexible de l'indépendance religieuse, je propose la personnalisation de
sa religion. Son essence réside dans la création de sa religion individuelle qui convient à votre propre
personnalité unique. Ce processus est très différent de celui des personnes qui veulent créer une
religion pour l'humanité. La personnalisation de la religion, même basée sur un système répandu de
croyance peut assurer la protection non seulement contre l'influence de la foule, mais aussi contre le
l'obsolescence et le dogmatisation d'une religion, car chaque croyant adoptera et modifiera cette
religion pour son identité, en la faisant passer à travers lui-même, en la transformant à SA religion.
Naturellement, une telle personnalisation d'une religion ne doit pas bloquer son esprit critique. De
plus, l'utilisation de sa religion personnelle rend possible sa modification durant toute sa vie en
fonction du développement naturel de la personnalité... »
Notons que parmi les 613 commandements du Juif, le dernier, l'ultime, est justement
l'obligation pour chaque homme et pour chaque femme d'écrire un livre - la Torah ou ses
commentaires, ou, de façon dérivée, toute autre forme d'écriture, poésie, roman, essai. » (Religions
pour la Paix // http://www.religionspourlapaix.org/modules.php?op=modload&name= News&file=article&sid
=348)
Allègre décrit en détail cette possibilité ... ([2], p. 235-237).
Guessoum écrit :
« J'ai avancé et encouragé une multiplicité de lecture (avec plusieurs strates de nuances) d'une
grande partie, sinon de la totalité, du Coran. Cette approche permet un éclairage intelligent de notre
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interprétation de nombreux versets coraniques, grâce aux divers outils, y compris la connaissance
scientifique, dont nous disposons. J'ai souligné le fait que cette approche s'articulait bien avec celle de
certains des savants de l'islam les plus intelligents, d'Ibn Ruchd à Mohamed Talbi.
Nous avons également vu la façon dont Mohammed Shahrout a rompu avec les règles
traditionnelles de l'exégèse, non seulement en établissant une nouvelle approche très original et
radicalement nouvelle du Livre saint, mais également en ouvrant les portes de l’interprétation à toute
personne ayant les capacités intellectuelles pour s'y adonner, y compris les non-musulmans et les non-
arabophones. De plus, il considère le fait d'inclure, dans notre lecture du Coran, la science moderne et
les théories philosophiques, comme une manière d'amplifier les potentiels du Livre et une façon
d'aider une société donnée à unir et harmoniser ses connaissances avec les vérités de Dieu. » ([1], p.
117).
Ainsi, pour tous les scientifiques et les gens créatifs du Kazakhstan, du Tatarstan et de tous les
autres pays musulmans et des régions ayant un bon potentiel scientifique éducatif, il existe une liberté
de personnaliser de leurs visions du monde.
Citons Claude Allègre :
« Si on prend les descriptions données par la Bible ou évoquées par le Coran dans leur
acceptation littérales, aucune n'est acceptable à la lueur des connaissances scientifiques actuelles. Il
faut le dire clairement. » ([2], p. 275) ...
« Ils ne peuvent donc inclure que les connaissances de l'époque ils ont été écrits et sont
obligatoirement dépassés par les progrès de la science. En revanche, rien n'empêche un croyant
scientifique de penser que ces récits sont des textes symboliques, que tout en respectant les
connaissances de leur temps, ils indiquent le chemin du futur inspiré par une pensée divine... »
La présentation écrite par une personne de sa vision du monde et de ses croyances est un
excellent exercice créatif qui caractérise bien son niveau intellectuel et ses qualités morales.
Fonction scientifique des religions
… Le véritable essor des sciences en Occident se produit avec la naissance des universités :
« L’institution universitaire ne résulte pas d’une décision d’un roi ou d’un archevêque
quelconque, elle est née de l’initiative privée, d’une « libre entreprise » de quelques clercs qui se sont
rassemblés pour réfléchir, dialoguer, enseigner…
La première université est créée à Paris à la fin du XIIe siècle. Viennent ensuite Oxford,
Bologne, Montpellier, Cambridge…
Le principal objet d’étude de ces universités est la Bible, les textes sacrés, et, à partir de là, la
philosophie Le texte est la référence, la connaissance est le but ultime. Pour l’Occident, on a à la
fois un programme « scientifique » issu de la Bible : comprendre la nature pour se rapprocher de Dieu
et un outil : l’Université. » ([2], p. 208-203).
Cette expérience historique est intéressante à l’époque actuelle quand la Science officielle,
influencée souvent par les idéologies et par les intérêts commerciaux, se montre incapable d’aborder
plusieurs tmes qui passionnent des gens, par exemple, les phénomènes dites « paranormaux ». Je
crois que ces phénomènes ne peuvent être étudiés avec succès qu’avec la participation active des
associations et des réseaux des chercheurs passionnés et honnêtes, professionnels et amateurs, qui ne
sont pas aveuglés par leurs hypothèses ou croyances. En fait, beaucoup de ces réseaux réuniront des
gens avec les religions personnelles compatibles et qui respectent les codes moraux identiques ou
proches. On peut rendre ainsi la culture scientifique accessible à tous, capable d’apporter le bonheur
intellectuel et créatif à un plus grand nombre.
Cette expérience historique est intéressante à l’époque actuelle quand la Science officielle,
influencée souvent par les idéologies et par les intérêts commerciaux, se montre incapable d’aborder
plusieurs thèmes qui passionnent des gens.
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Allègre cite dans son livre un fait surprenant car les catholiques en France représentent la
grande majorité des croyants et pourtant :
« Eugen Weber a établi qu'à l'Académie des sciences de Paris entre 1666 et 1866, il y eut 16
catholiques, 5 juifs et 71 protestants » ([2], p. 263).
Compte tenu de l'importance de cette information, nous citons les explications avancées :
« Pourtant, malgré la certitude de la véracité du dogme, les Églises, toutes les Églises, veulent
dans un premier temps apprivoiser la science, la domestiquer, pour asseoir la véracité de leur dogme.
La fascination des Églises pour la science est donc quasi générale...
Et pourtant cette attraction pour la science ne peut à terme qu'apporter aux tenants du dogme
des ennuis. Car la science est à l'opposé des mythes et des dogmes. Elle recherche avec passion la
vérité objective, tout en sachant que cette dernier est au mieux un idéal asymptotique ...
Le conflit est donc inévitable et il sera toujours si la croyance reste un dogme figé, immuable,
éternel. Si les religions ne comprennent pas que, liées à la société, elles doivent évoluer avec elle. »
([2], p. 251-252).
« Dans le monde catholique, les sciences ont été classées en fonction des conflits. Les sciences
nobles sont les sciences abstraites. Moins elles ont de rapport avec le réel, moins elles sont
susceptibles de contredire le dogme, plus elles sont nobles. Selon ces critères, les mathématiques sont
classées première, puis loin derrière suit la physique, parce qu'elle utiliseabondamment les
mathématiques …
Les sciences de la nature, ologie et biologie étant des sujets de conflits religieux, elles
étaient donc « inférieures » et ne méritaient pas qu'on les développât. » ([2], p. 257-258)
« Dans le monde protestant, il en allé tout autrement. La volonté de comprendre la nature pour
comprendre Dieu a donné aux sciences de la nature la priorité. Par ailleurs, le désir d'aider le
développement de la société a stimulé l'intérêt pour la technologie comme il a stimulé l'intérêt pour la
finance. Les sciences abstraites n'ont été bien considérées qu'en tant qu'outils susceptibles d'aider au
développement des sciences du concret.
Lorsqu'aujourd'hui on examine la carte mondiale du progrès scientifiques ou la liste des
« grands noms » de la science contemporaine, ceux de culture protestante et juive dominent très
largement même si les athées ou les agnostiques sont en nombre rapidement croissant. » ([2], p. 258).
« En Espagne, ou l'Inquisition et les Dominicains ont exercé une influence décisive, les
universités resteront fermées à la science comme des huîtres. Ce grand pays de millions d'habitants
n'a eu dans son histoire aucun prix Nobel scientifique. Et ce contre plus de soixante à la Grande-
Bretagne ou à l'Allemagne. Quant à l'Italie, d'où tout est parti, dont les universités étaient actives et
indépendantes, il existe une culture extraordinaire et des foyers intellectuels actifs et vivaces, la
papauté y a tout étouffé ou presque et État n'a jamais eu le courage de s'y opposer.
A contrario on peut demander pourquoi la science s'es développée dans le monde protestante.
Ni Luther, ni Calvin n'ont été des sympathisants de la science. » ([2], p. 262)
« La motivation de ceux qui rejoignaient la religion protestante n'est pas tant de suivre Luther
ou Calvin dans leur intransigeance théologique que la perspective de se libérer du joug catholique et
papal. La protestantisme est d'abord une libération. Cette aspiration va être favorisée par un second
facteur : la morcellement de l’Église en luthériens, calvinistes, anglicans, etc., qui vont eux-même se
subdiviser en chapelles multiples. Ce morcellement a naturellement favorisé les initiatives
intellectuelles. Puis Locke, Bayle, Kant et d'autres valoriseront cette liberté et du même coup en
imprégneront les universités protestantes, qui vont devenir elles aussi multiples et diverses dans leurs
styles d'enseignement et leurs liens théologiques, mais qui toutes resteront très attachées à leur
autonomie et à leur liberté d'initiative... Aussi dans le monde protestant le clergé n'a pas la vocation
d'être intermédiaire entre Dieu et le fidèle et l’Église n'a pas l'ambition de dire le vrai en matière
théologique, le pasteur n'est qu'un guide mis sur pied d'égalité avec le fidèle, l'interprétation
symbolique de la Bible va progresser constamment. Ainsi par exemple, nous l'avons déjà dit, les
protestants d'aujourd'hui ne croient pas en l'Eucharistie alors que Luther y croyait. La croyance dans
les miracles est très limitée. La virginité de Marie est niée. Ces raisons ont été amplifiées par un
facteur politique. Le protestantisme devra se développer en lutte constante contre le catholicisme et, au
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