Renoncule à feuilles d`alisme (Ranunculus alismifolius)

Mise à jour
Évaluation et Rapport
de situation du COSEPAC
sur la
Renoncule à feuilles d'alisme
Ranunculus alismifolius
au Canada
EN VOIE DE DISPARITION
2009
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut
des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante :
COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la renoncule à feuilles d'alisme
(Ranunculus alismifolius) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en
péril au Canada. Ottawa. vii + 21 p. (www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).
Rapports précédents :
COSEPAC. 2000. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la renoncule à feuilles d'alisme
(Ranunculus alismaefolius var. alismaefolius) au Canada. Comité sur la situation des espèces en
péril au Canada. Ottawa. vii + 17 p. (www.registrelep.gc.ca/Status/Status_f.cfm).
ILLINGWORTH, J.M., et G.W. DOUGLAS. 1996. Rapport de situation du COSEPAC sur la renoncule à
feuilles d'alisme (Ranunculus alismaefolius var. alismaefolius) au Canada. Comité sur la situation des
espèces en péril au Canada. Ottawa. Pages 1-17.
Note de production :
Le COSEPAC remercie Matt Fairbarns qui a rédigé la mise à jour du rapport de situation sur la
renoncule à feuilles d’alisme (Ranunculus alismifolius) au Canada dans le cadre d’un contrat conclu
avec Environnement Canada. Erich Haber, coprésident du Sous-comité de spécialistes des plantes
vasculaires du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.
Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :
Secrétariat du COSEPAC
a/s Service canadien de la faune
Environnement Canada
Ottawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : 819-953-3215
Téléc. : 819-994-3684
Courriel : COSEWIC/[email protected]
http://www.cosepac.gc.ca
Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Water-plantain Buttercup
Ranunculus alismifolius in Canada.
Photo de la couverture :
Renoncule à feuilles d'alisme – Photo par Jenifer Penny.
Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2009.
No de catalogue CW69-14/582-2009F-PDF
ISBN 978-1-100-91942-3
Papier recyclé
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COSEPAC
Sommaire de l’évaluation
Sommaire de l’évaluation – Avril 2009
Nom commun
Renoncule à feuilles d'alisme
Nom scientifique
Ranunculus alismifolius
Statut
En voie de disparition
Justification de la désignation
Cette espèce est réduite à deux petites populations présentes dans l’écosystème très perturbé du chêne de Garry,
dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique. Les impacts des activités humaines et la propagation des plantes
envahissantes dans les habitats de mares printanières et aux environs de ceux-ci continuent de mettre l’espèce en
danger de disparition du pays.
Répartition
Colombie-Britannique
Historique du statut
Espèce désignée « en voie de disparition » en avril 1996. Réexamen et confirmation du statut en mai 2000 et en avril
2009. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
iv
COSEPAC
Résumé
Renoncule à feuilles d'alisme
Ranunculus alismifolius
Information sur l’espèce
La renoncule à feuilles d’alisme (Ranunculus alismifolius) est une plante vivace qui
produit d’une à plusieurs tiges à partir d’une base commune. Sa feuille, dont la longueur
est au moins le double de sa largeur, est lancéolée, entière ou légèrement dentelée,
et jamais profondément lobée. Sa fleur porte habituellement cinq pétales d’un jaune
brillant, mesurant de 5 à 10 mm chacun. Il existe plusieurs variétés de l’espèce, mais
seule la variété alismifolius est présente au Canada.
Répartition
La renoncule à feuilles d’alisme se trouve dans presque toute la portion ouest
de l’Amérique du Nord, de la Colombie-Britannique jusqu’en Californie, vers le sud,
et jusqu’aux États du Montana, du Wyoming et du Colorado, vers l’est.
Au Canada, l’espèce n’est actuellement présente que dans deux emplacements
extrêmement fragmentés, situés sur la côte du sud-ouest de la Colombie-Britannique.
La zone d’occurrence de l’espèce serait d’environ 500 km2; l’indice de la zone
d’occupation est 8 km2, selon une grille de 2 km sur 2 km.
Habitat
Au Canada, la renoncule à feuilles d’alisme se trouve dans des étangs
printaniers côtiers de basse altitude associés aux écosystèmes du chêne de Garry.
Les températures estivales sont fortement adoucies par la proximité de l’océan.
Les brouillards côtiers et la proximité du littoral tendent à atténuer les gels hivernaux
(particulièrement la nuit), retardent l’accumulation de chaleur et peuvent ralentir la
croissance végétale, surtout en fin de printemps. Les étangs printaniers côtiers sont
dépourvus de végétation ligneuse parce qu’ils sont saturés d’eau plusieurs mois durant,
entre novembre et avril, et qu’un important déficit hydrique s’y produit en période
estivale.
v
La superficie de l’habitat potentiel dans le sud-est de l’île de Vancouver et sur
les îles adjacentes au large des côtes a considérablement diminué au cours du dernier
siècle, car des étangs printaniers ont été détruits au cours de l’aménagement des
terres à des fins résidentielles et récréatives. Les sites où subsistent les deux dernières
populations canadiennes de renoncule à feuilles d’alisme risquent peu d’être aménagés
dans un avenir proche, mais la superficie d’habitat propice à l’établissement de
populations remplaçant celles qui ont été perdues diminue sans cesse.
Les étangs printaniers où vit aujourd’hui l’espèce sont envahis par d’importantes
populations de graminées et d’herbacées à feuilles larges, et l’invasion d’arbustes dans
les prés adjacents influe négativement sur les plus petits étangs.
L’une des populations existantes se trouve au carrefour de plusieurs sentiers
pédestres dans un parc municipal très fréquenté. L’habitat est très touché par le
compactage du sol et occasionnellement endommagé par le piétinement de chiens.
Les employés municipaux fauchent régulièrement les principaux sentiers pour y
aménager des allées coupe-feu, et ce fauchage se déroule fréquemment avant la
grenaison. Des amateurs de vélo ont creusé le sol à proximité de plants de l’espèce
(et, dans un cas, ont directement endommagé des plants) afin d’ériger des tremplins
et des rampes.
L’une des populations existantes se trouve dans un parc administré par la
municipalité d’Oak Bay, tandis que l’autre est présente sur des terres domaniales
relevant du ministère de la Défense nationale. La majeure partie de l’habitat inoccupé
dans les étangs printaniers encore présents dans la zone des deux occurrences de
l’espèce se trouve surtout dans des parcs municipaux.
Biologie
La levée de la dormance des pousses s’amorce au début de mars, lorsque le
sol des étangs printaniers commence à se réchauffer, et la plupart ont repris leur
croissance à la fin de mars. Les premiers bourgeons floraux apparaissent avant la
fin d’avril, bon an, mal an, et la floraison culmine à la mi-mai. Des fruits verts se
forment en mai et au début de juin, et les akènes mûrissent vers la mi-juin. Dans les
deux semaines qui suivent, le sol s’assèche complètement, les plants se dessèchent
peu à peu, et les graines tombent. La plupart des graines se dispersent probablement
sur de courtes distances (moins de 10 m), par hydrochorie.
L’espèce ne se reproduit pas par voie asexuée, et sa longévité est inconnue.
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