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La superficie de l’habitat potentiel dans le sud-est de l’île de Vancouver et sur
les îles adjacentes au large des côtes a considérablement diminué au cours du dernier
siècle, car des étangs printaniers ont été détruits au cours de l’aménagement des
terres à des fins résidentielles et récréatives. Les sites où subsistent les deux dernières
populations canadiennes de renoncule à feuilles d’alisme risquent peu d’être aménagés
dans un avenir proche, mais la superficie d’habitat propice à l’établissement de
populations remplaçant celles qui ont été perdues diminue sans cesse.
Les étangs printaniers où vit aujourd’hui l’espèce sont envahis par d’importantes
populations de graminées et d’herbacées à feuilles larges, et l’invasion d’arbustes dans
les prés adjacents influe négativement sur les plus petits étangs.
L’une des populations existantes se trouve au carrefour de plusieurs sentiers
pédestres dans un parc municipal très fréquenté. L’habitat est très touché par le
compactage du sol et occasionnellement endommagé par le piétinement de chiens.
Les employés municipaux fauchent régulièrement les principaux sentiers pour y
aménager des allées coupe-feu, et ce fauchage se déroule fréquemment avant la
grenaison. Des amateurs de vélo ont creusé le sol à proximité de plants de l’espèce
(et, dans un cas, ont directement endommagé des plants) afin d’ériger des tremplins
et des rampes.
L’une des populations existantes se trouve dans un parc administré par la
municipalité d’Oak Bay, tandis que l’autre est présente sur des terres domaniales
relevant du ministère de la Défense nationale. La majeure partie de l’habitat inoccupé
dans les étangs printaniers encore présents dans la zone des deux occurrences de
l’espèce se trouve surtout dans des parcs municipaux.
Biologie
La levée de la dormance des pousses s’amorce au début de mars, lorsque le
sol des étangs printaniers commence à se réchauffer, et la plupart ont repris leur
croissance à la fin de mars. Les premiers bourgeons floraux apparaissent avant la
fin d’avril, bon an, mal an, et la floraison culmine à la mi-mai. Des fruits verts se
forment en mai et au début de juin, et les akènes mûrissent vers la mi-juin. Dans les
deux semaines qui suivent, le sol s’assèche complètement, les plants se dessèchent
peu à peu, et les graines tombent. La plupart des graines se dispersent probablement
sur de courtes distances (moins de 10 m), par hydrochorie.
L’espèce ne se reproduit pas par voie asexuée, et sa longévité est inconnue.