2
- Le taux de mortalité infantile en 2013 était de 5,9 %0 aux EU et de 4,9 %0 au Canada contre 23 %0 en 2012 en moyenne en
Amérique latine. Si le Costa Rica, le Chili, Cuba et l'Uruguay restent en deçà de 10 %0, la mortalité infantile est plus élevée dans
les pays andins, caribéens et centraméricains, la Bolivie atteignant 40%0 et Haïti 59 %0.
- L'espérance de vie à la naissance, en 2013, était de 81 ans au Canada 78 ans et demi aux EU. En Amérique latine, la moyenne
était de 75 ans. Une fois de plus, les mêmes pays sont en tête de classement (Cuba, Costa Rica, Chili, Uruguay, Argentine) avec
une moyenne qui dépasse les 77 ans. Le Brésil atteint 74 ans et demi, le Paraguay et le Pérou frôlent les 72 ans. Haïti avec 67 ans
et la Bolivie avec 62 ans occupent les dernières places.
En Amérique latine, la pauvreté recule mais demeure importante:
- En 1997, l'Amérique latine comptait 204 millions de pauvres (population vivant avec moins de 2 dollars par jour) dont 50
millions d'indigents (population vivant avec moins de 1 dollar par jour). En 2012, on comptait 164 millions de pauvres dont 68
millions d'indigents pour une population totale de 609 millions d'habitants. cette pauvreté touche surtout la population rurale et
les quartiers urbains défavorisés où les populations noires et indigènes sont surreprésentées.
- Le taux de pauvreté dépasse 50% au Honduras, au Guatemala ou au Nicaragua.
- La malnutrition, quoiqu'en recul, touchait encore 53 millions de personnes en 2012.
La répartition des richesses au sein des pays latino-américains est une des plus inégalitaires au monde:
- en 2005, la Bolivie, la Colombie, le Paraguay, le Brésil et le Chili se distinguaient par la concentration d'au moins 60% des
revenus entre les mains des 20% de la population les plus riches.
- en 2005, en Bolivie, en Colombie, au Paraguay, au Brésil, au Panama, au Guatemala et au Salvador les 20% les plus pauvres
concentraient moins de 3% des revenus.
L'IDH (valeurs de 2012) montre une réduction des écarts de développement à l'échelle du continent américain:
- Etats-Unis (0,937/ 3ème rang mondial) et Canada (0,911 / 11ème rang mondial) appartiennent aux pays les plus riches et les
plus développés de la planète.
- Avec un IDH moyen de 0,741 (contre 0,680 en 2000), l'Amérique latine se situe loin devant l'Afrique subsaharienne (0,475)
et se rapproche des pays d'Europe centrale et orientale (0,771). Cette moyenne cache toutefois des évolutions différentes et de
grandes disparités selon les pays:
=> le Chili (0,819 / 40e) et l'Argentine (0,811 / 45e) figurent dans la catégorie "développement humain très élevé" (IDH > 0,8).
=> l'Uruguay, le Mexique, le Brésil, Cuba ou le Pérou appartiennent, entre autres à la catégorie "développement humain élevé"
(0,7-0,8).
=> avec un IDH inférieur à 0,7 le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et le Salvador en Amérique centrale, la Bolivie, le
Guyana, le Suriname et le Paraguay en Amérique du Sud figurent parmi les Etats les moins développés du continent. Haïti (0,456 /
161e) appartient à la catégorie es PMA.
2. Ces profonds écarts entre Nord et Sud sont à l'origine d'un système migratoire complexe qui se déploie à l'échelle
continentale:
Les flux migratoires au sein de l'Amérique latine et entre l'Amérique latine et les États-Unis/Canada sont les plus
importants du monde.
Bien que parfois hésitants, les EU sont le premier pays d'accueil pour les immigrants venant d'Amérique latine.
- Près de 50 % des migrants qui entrent aux États-Unis viennent du continent américain. Les migrations vers les États-Unis
proviennent du Bassin caraïbe, du Mexique (à la fois pays d'émigration séculaire vers les États-Unis et pays de transit pour les
populations centraméricaines) et, secondairement, d'Amérique du Sud.
- Ces migrations renforcent l'interdépendance économique entre EU et Amérique latine. Elles donnent lieu à des envois
d'argent vers les pays de départ, dont le montant dépasse celui de l'aide publique au développement. Ces remesas représentent
plus de 30 % du PIB en Haïti et au Guyana, plus de 15% au Honduras et en Jamaïque. En 2007, les Mexicains installés aux États-
Unis ont transféré la somme record de 24 milliards de dollars vers leur pays d'origine.
= remesas (remises): transferts financiers en provenance des travailleurs émigrés. Ils représentent pour certains Etats d'Amérique
latine jusqu'à 15% de leur PIB.
- Ces migrations contribuent à un brassage culturel au sein des pays d'accueil (EU, Canada) dont témoignent l'usage de
l'espagnol aussi bien à New York qu'à Chicago. Des quartiers ethniques (latinos, haïtiens...) assez étendus existent non seulement
« près » des zones de départ, comme Miami, mais aussi dans les principales métropoles des pays d’accueil, comme New York ou
Toronto. Miami est une ville dont plus de 60% de la population est d'origine latino-américaine.
- Ces migrations ont un impact géopolitique: le maintien d'une importante immigration illégale est à l'origine de politiques de
fermeture (murs à la frontière Mexique / EU, surveillance accrue des frontières, quotas d'immigration). C'est devenu l'un des
thèmes essentiels des rapports entre les États-Unis et l'Amérique latine.
Les flux migratoires au sein de l'Amérique latine reflètent les inégalités de développement: Brésil, Argentine et Chili
attirent des migrants venus des pays voisins plus pauvres. A cela s’ajoutent des flux liés aux violences qui caractérisent certains
États d’Amérique du Sud (trafic de drogue / guérilla en Colombie).
On enregistre également des flux migratoires croissants d'Amérique du Sud vers l'Union européenne (Espagne) et le Japon.
Le tourisme est un facteur d’intégration régionale puisqu’il met en contact des sociétés culturellement différentes ; il
engage aussi des flux financiers qui sont considérables. Les flux touristiques (principalement Nord-Sud) contribuent à diffuser
les modes nord-américaines. Miami est le 1er port de croisières du monde. La Floride et les Caraïbes sont l'une des principales
destinations des touristes nord-américains.