etude morphologique et radio-anatomique du sillon

publicité
UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MAITRISE EN SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
MEMOIRE POUR LE CERTIFICAT D’ANATOMIE, D’IMAGERIE ET DE MORPHOGENESE
2000-2001
UNIVERSITE DE NANTES
ETUDE MORPHOLOGIQUE ET RADIO-ANATOMIQUE DU
SILLON CENTRAL
Par
BUDES Sébastien
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE
MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. J. LEBORGNE
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. C. BEAUVILLAIN
Dr F. CAILLON
Pr. P. COSTIOU
Pr. D. CROCHET
Pr. A. DE KERSAINT-GILLY
Pr. B. DUPAS
Pr. D. DUVEAU
Pr. Y. HELOURY
Pr. P.A. LEHUR
Pr. J.P. MOISAN
Pr. N. PASSUTI
Pr. R. ROBERT
Pr. D. RODAT
Je tiens à remercier tout d’abord :
-
Monsieur le Professeur A.De Kersaint-Gilly pour m’avoir
confié ce travail,
-
Monsieur le Professeur R.Robert pour son savoir et sa
disponibilité,
-
Monsieur le Professeur Scarabin pour son accueil et pour
m’avoir éclairé sur l’imagerie 3D,
-
Monsieur le Docteur E.Wafflart pour son aide précieuse,
pour le temps qu’il m’a accordé et pour m’avoir fait
connaître une nouvelle approche de l’imagerie.
Je tiens à remercier enfin le personnel du laboratoire
d’anatomie de la Faculté de médecine de Nantes :
- Mme Garçon-Lardoux M.C.
- M. Lagier S.
- M. Blin Y.
ETUDE MORPHOLOGIQUE ET RADIO-ANATOMIQUE DU
SILLON CENTRAL
SOMMAIRE
•
•
INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODE
A – Historique
B – Rappels Anatomiques
1. Organogenèse
2. Rapports anatomiques
3. Intérêts
4. Vascularisation
5. Données morphologiques
C – Etude Anatomique
1. Matériel
2. Méthode
a)Technique de dissection
b)Technique d’injection
c)Technique de coupe
D – Etude IRM et reconstruction surfacique 3D
•
RESULTATS
A – Repérage direct du sillon central
1. Sillon pré central et sillon frontal supérieur
2. « Le crochet »
3. Rapport avec la Pars Marginalis
4. Sillon post central et Pars Marginalis
5. Gyri pré- et post- centraux
B – Repérage Indirect du sillon central
1. Référentiel bicommissural : ligne CA-CP
2. Référentiel bicalleux
3. Référentiel Calloso-marginal
C – Exemple d’application en pathologie
•
•
CONCLUSION –DISCUSSION
BIBLIOGRAPHIE
INTRODUCTION
Depuis deux siècles, grâce entre autres aux travaux de Franz
Joseph GALL inventeur de la phrénologie, l’intérêt du sillon
central, ou de Rolando qui le nomma en 1831, devint
pluridisciplinaire.
En effet, de part son rôle premier de délimitation des régions
frontale et pariétale, et de sa situation entre les gyri préet post-centraux respectivement moteur et sensitif dans
l’homunculus de Penfield et Rasmussen, le repérage du sillon
central est désormais une priorité dès lors que l’on est
confronté à l’imagerie du cortex cérébral. Cet intérêt est à
la fois clinique, para-clinique et thérapeutique, et ayant
différentes finalités allant de la « simple » localisation à
la topographie interventionnelle.
Ainsi à travers une étude morphologique et radio-anatomique du
sillon
central,
et
une
comparaison
entre
des
pièces
anatomiques et l’imagerie chez le sujet sain, les travaux de
T. NAIDICH [6] et J. CLARISSE [2] ont pu être confirmés.
En s’appuyant sur la méthode directe et ses cinq points de
repère majeurs et la méthode indirecte, cette étude s’attache
à
corréler
des
points
quasi-constants
permettant
la
reconnaissance du sillon central en IRM, en introduisant des
techniques d’imagerie 3D.
MATERIEL ET METHODES
A – HISTORIQUE
En 1790, Franz Joseph GALL (1758-1828) [3] crée la « science »
de la cranioscopie : la phrénologie. Celle-ci délimite le
cerveau en régions ayant chacune une fonction spécifique. Ceci
grâce aux circonvolutions cérébrales.
On retient alors le nom d’OWEN (1804–1892), et des français
LEURET (1797-1851) et L.P. GRATIOLET (1815-1865) qui le
premier utilisa les termes de « Frontal », « Pariétal »,
« Occipital » et « Temporal » pour les différents lobes du
cerveau.
En 1831, L. Rolando décrit la seconde scissure majeure : le
sillon central (ou homonyme de son découvreur), succédant à la
scissure latérale (ou de Sylvius) décrite en 1641.
En 1861, BROCA, chirurgien et anthropologue français, qui
étudia de 1861 à 1865 les fonctions et localisations
cérébrales, décrit l’aphasie de BROCA, correspondant à une
lésion au niveau de l’opercule Rolandique.
Il fallut attendre 1957 pour que PENFIELD et RASMUSSEN
cartographient l’homunculus sur les gyri pré- et postcentraux, faisant une projection respectivement motrice et
sensitive du corps humain sur ces gyri.
Le sillon central se trouva alors en position majeure :
délimitant le frontal du pariétal, et de même le moteur du
sensitif.
B – RAPPELS ANATOMIQUES
1. Organogenèse
Lors de la croissance du cerveau dans la boîte crânienne,
l’augmentation considérable de la surface des hémisphères
et de celle, moindre, de leur enveloppe osseuse, permet
l’apparition des circonvolutions et des scissures [1].
Les premières scissures visibles sont : la scissure
calcarine et le sillon pariéto-occipital, dès les 19ème 20ème semaines.
Aux 22ème – 23ème semaines se creuse la vallée sylvienne au
fond de laquelle se trouve déjà l’insula.
Il faut attendre les 25ème – 26ème semaines [5] pour décrire
l’ébauche du sillon central, accompagné par le sillon précentral. Leur creusement commence à partir de la région
sylvienne
et
se
poursuit
vers
le
sillon
interhémisphérique pour s’y terminer.
Semaines
Vue latérale externe :
1.
2.
3.
4.
5.
6.
( x 1 1/3 )
Vue supérieure :
Sulcus centralis
1. Fissura longitudinalis cerebri
Area praecentralis
2. Sulcus centralis
Area postcentralis
3. Area praecentralis
Sulcus lateralis
4. Sulcus praecentralis
Insula
5. Sulcus parieto-occipitalis
Sulcus temporalis superior
2. Rapports anatomiques :
En haut,
Le sillon central est envahi par la pie-mère, suivie de
l’arachnoïde et la dure-mère. Celle-ci recouvrant tout le
cortex, recouvre le sillon central et porte à ce niveau
des veines.
Au niveau du sillon inter-hémisphérique, nous pouvons
décrire les granulations de PACCIONI.
En bas,
Le sillon central est limité par un pont de substance
grise entre le gyrus précentral et le gyrus postcentral :
l’opercule rolandique.
Le second rapport inférieur est la scissure de Sylvius.
Médialement,
Le sillon central continu jusque dans le sillon interhémisphérique où il est en rapport avec le sinus veineux
et la faux du cerveau.
Latéralement,
Le rapport principal est la « toile » constituée par les
méninges. Ensuite nous trouvons les vaisseaux de la duremère, surtout veineux, et enfin la face interne des os
frontal et pariétal.
Antérieurement,
De part sa topographie particulière, le sillon central
délimite le lobe frontal en avant et est en rapport direct
avec le gyrus précentral, moteur.
Postérieurement,
Il délimite donc le lobe pariétal et est en rapport avec
le gyrus postcentral, sensitif.
3. Intérêts du repérage du sillon central :
En clinique,
Cela permet la corrélation entre les signes cliniques et
la localisation radio-anatomique de la lésion.
Dans le domaine para-clinique,
Il permet la précision du compte-rendu du radiologue, en
imagerie. Tandis qu’en épreuves fonctionnelles, cela
permet la corrélation des résultats d’examens et la
topographie de la lésion.
D’autres disciplines auront des intérêts pré-thérapeutique
et thérapeutique.
En neurochirurgie,
Il s’agira de mieux préciser la voie d’abord, les limites
de l’exérèse, de savoir si une lésion est opérable, si une
biopsie est possible.
En radiologie interventionnelle,
On précisera la topographie du nidus d’un angiome de la
région centrale par exemple, ou les risques fonctionnels
d’une embolisation.
En radiothérapie multifaisceaux,
Enfin, le repérage du sillon central permet de déterminer
la cible par rapport au sillon central, ou d’adapter une
dosimétrie.
4. Vascularisation
Le sillon central, comme la plupart des sillons cérébraux,
permet le passage des vaisseaux qui nourrissent le cortex
cérébral.
La vascularisation artérielle du sillon central permet la
nutrition des gyri pré- et post- centraux. Ces contingents
viennent d’une part de l’artère cérébrale antérieure, qui,
par l’intermédiaire de l’artère calloso-marginale, donne
deux artères pour le sillon central.
Celles-ci
vont
s’anastomoser
à
un
réseau
artériel
provenant, d ‘autre part, d’un contingent de l’artère
cérébrale moyenne qui va donner deux artères pour le
sillon central. Cette division se fait juste à la sortie
de la scissure de Sylvius, comme on peut le voir sur la
photo.
Vue antéro-latérale droite du sillon central
Ht
Ant
Contingent supérieur
Contingent inférieur
Artère
callosomarginale
Gyrus postcentral
Artère
cérébrale
antérieure
Double contingent de
l’artère cérébrale moyenne
Artère
cérébrale
moyenne
Opercule rolandique
Ht
Vue antérieure du sillon central
(l’opercule étant disséqué)
Med
Réseau artériel du
sillon central
(artères du sillon
central)
Contingent supérieur
Contingent inférieur
Division au niveau de l’opercule
Artère cérébrale moyenne
Artère carotide interne
gauche
D’après le GRAY’S ANATOMY[4], le contingent cérébral
antérieur vascularise la partie interhémisphérique et le
tiers supérieur et latérale des gyri.
Les deux tiers inférieurs et latéraux des gyri sont
vascularisés par le contingent cérébral moyen.
Le retour veineux se fait vers le sinus veineux central et
la vallée sylvienne.
Vue latérale droite des méninges d’un cerveau injecté
Ht
Drainage veineux
interhémisphérique
Ant
Drainage veineux sylvien
Contingent artériel cérébral
moyen avec sa division
5. Données morphologiques :
Le sillon central présente une forme caractéristique en
« S » avec de haut en bas et d’arrière en avant une
première courbure à convexité postérieure, le genou
supérieur, une deuxième courbure à concavité antérieure et
le genou inférieur. A son départ supérieur, on peut
décrire le « crochet » correspondant à la région de la
main.
Dans la majorité des cas, l’extrémité inférieure n’atteint
pas la scissure de Sylvius. Le pont de substance grise
présent s’appelle l’opercule rolandique.
La profondeur du sillon varie de 15 mm dans sa partie
supérieure, 18 à 20 mm au niveau du genou supérieur et 16
mm au niveau du genou inférieur. L’extrémité inférieure se
termine
progressivement
au
niveau
de
l’opercule
rolandique.
Sa largeur ne dépasse pas les 5 mm et permet le passage
des deux artères du sillon central, de la pie-mère et de
l’arachnoïde.
Sur la face médiale, le sillon central est court, 10 à 15
mm, limité en bas par le lobule paracentral.
Le sillon central a une longueur moyenne de 10 à 12mm.
Vue supéro-latérale droite
Ht
Sillon
callosomarginal
Ant
Sillon interhémisphérique
Pars
marginalis
Gyrus precentral
Gyrus
postcentral
Sillon frontal supérieur
Sillon
postcentral
Sillon central
Sillon precentral
Opercule
rolandique
Sillon latéral
(de Sylvius)
Vue médiale d’un hémisphère cérébral gauche
Ht
Sillon central
Post
Lobule paracentral
Sillon
callosomarginal
Corps calleux
Synonymes :
Le sillon central est aussi nommé scissure de Rolando,
sillon rolandique, sulcus centralis.
C – ETUDE ANATOMIQUE
1. Matériel
- Deux sujets de sexe masculin, formolés.
- Un sujet de sexe masculin, frais. Il fut congelé pour
pouvoir obtenir des coupes de cerveau.
- Matériel de dissection : . Scalpel
. Pinces
. Ciseaux
. Scie manuelle et électrique
. Racleur
. Billots de bois
. Fil de fer
2. Méthode :
a) Technique de Dissection
•
Voie d’abord
La pièce anatomique, correspondant à une tête,
est tout d’abord calée par des billots de
bois.
Avec un scalpel, on incise le cuir chevelu du
front à l’occiput, puis tout le tour du crâne
sur une ligne passant par le bas du front, la
partie supérieure des oreilles et l’occiput.
Ensuite on enlève les deux morceaux de peau et
on nettoie les adhérences sur l’os afin que
celui-ci soit lisse.
A l’aide d’une scie électrique, nous ouvrons
la
boîte
crânienne
selon
les
lignes
précédemment décrites.
Afin d’enlever les deux morceaux d’os sans
abîmer
le
cortex
cérébral,
nous
raclons
l’intérieur
de
la
boîte
crânienne
pour
désinsérer la dure-mère.
•
Structures rencontrées
Nous avons ainsi la dure-mère recouvrant le
cerveau. Nous la coupons grâce à des ciseaux,
hémisphère
par
hémisphère,
en
décollant
progressivement l’arachnoïde et la pie-mère.
Ainsi nous nous retrouvons sur le sillon
central, en vue supérieure.
Pour enlever le cerveau du crâne, on pratique
une incision au niveau du mésencéphale, au
niveau du foramen ovale.
b) Technique d’injection
Nous utilisons un sujet frais sur lequel nous
disséquons les artères carotides internes.
Nous y plaçons un cathéter.
Nous bloquons l’une des deux artères pendant que
dans l’autre nous injection du latex néoprène coloré
en rouge.
Nous devons avoir alors un retour de latex au niveau
de l’autre artère carotide interne.
Nous injections ensuite de l’acide acétique afin de
précipiter le latex.
Ainsi le sujet a toutes ses artères « rigides » et
visibles.
c) Technique de coupe
Grâce à une scie électrique verticale, nous pouvons
faire des coupes d’un centimètre environ.
D – ETUDE IRM ET RECONSTRUCTION SURFACIQUE 3D
Un sujet frais doit être utilisé pour obtenir un signal en
IRM.
L’IRM utilisé est un IRM Siemens d’1,5 Tesla.
Les séquences sont prises en T1 MPR 3D en écho de gradient,
acquise en coupe coronale ou axiale.
Les images natives font 1,6 mm d’épaisseur, jointives,
permettant des reconstructions multiplanaires (MPR).
Après travail de ces images natives sur une console MA GIC VIEW
pour ôter l’os et la peau du scalp, on transfert les images
travaillées
sur
une
console
VIRTUOSO
pour
faire
une
reconstruction 3D surfacique du cerveau et une reconstruction
MPR (en coupes).
On peut aussi créer une animation vidéo, présentant l’image
tridimensionnelle sous l’angle souhaité.
Ant
Vue supérieur 3D avec coupe axiale
supérieure
Droite
Sillon central
Vue supérieure et postéro-latérale avec
coupe oblique de l’hémisphère gauche
Ant
Ht
Sillon central visible sur
quasiment toute sa
longueur
RESULTAT
A – REPERAGE DIRECT DU SILLON CENTRAL
On peut décrire cinq points de repère directs du sillon
central sur des coupes axiales ou sur la surface du cortex.
1. Sillon précentral et sillon frontal supérieur
Dans
85
%
des
cas,
on
peut
décrire
une
image
caractéristique en « T » formée par la réunion en angle
droit du sillon précentral, dans un plan transversal,
avec le sillon frontal supérieur, étant antéropostérieur.
Cette image se retrouve aussi bien à la surface du cortex
qu’en profondeur, sur une coupe, du fait de la profondeur
relative des deux sillons.
Coupe axiale haute
Ant
Gauche
Sillon frontal
supérieur
«T»
Sillon
precentral
Sillon central
Vue supérieure
Ant
Coupe axiale en T1
Droite
Sillon frontal supérieur
«T»
Sillon precentral
Sillon central
2. « crochet »
A une distance d’environ 30 mm de la ligne médiane, nous
pouvons observer une image en « crochet » du sillon
central. Elle est très caractéristique car présente dans
95 % des cas.
Ce crochet correspond à la zone de la main, dans
l’homunculus de PENFIELD et RASMUSSEN.
Vue supérieur
Ant
Gauche
Gauche
Sillon central
« Crochet »
3. Rapport avec la pars marginalis
Sur une vue de la face interne de l’hémisphère cérébral,
on peut individualiser la pars marginalis.
Elle correspond à un petit sillon hémisphérique interne,
transversal, présent dans 98 % des cas et donnant un
aspect de « parenthèses » par symétrie (Pars Bracket
signe en terminologie anglo-saxon).
Dès lors, à une distance de 15 à 16 mm, on peut trouver
l’extrémité interne du sillon central.
Vue supérieure
Coupe axiale en T1
Ant
Gauche
Gauche
Sillon central
Pars marginalis
(parenthèses)
4. Sillon postcentral et pars marginalis
On peut remarquer que le sillon postcentral, dans son
extrémité interne, entoure la pars marginalis par une
bifidité caractéristique, et ceci dans 80 % des cas.
Ceci forme une image en « Y ».
Vue supéro-latérale droite
Coupe axiale en T1
Ht
Ant
Ant
*
Droite
Sillon central
Sillon postcentral
Image en « Y »
Autour de la pars
marginalis *
*
5. Gyri pré- et post- centraux
On peut remarquer que la circonvolution postcentrale est
moins épaisse que la circonvolution précentrale, et ceci
dans 95 % des cas.
Cette différence varie de 40 mm à 120 mm, mais à quelques
endroits, comme le genou supérieur, la différence n’est
pas visible.
Vue supéro-latérale droite
Ht
Ant
Coupe axiale en T1
Droite
Ant
Différence
significative
entre les deux
gyri
B – REPERAGE INDIRECT DU SILLON CENTRAL
La méthode indirecte est bien sûr moins précise que la
précédente, mais reste utile lorsque cette dernière est
défaillante, c’est à dire dans environ 10 % des cas en IRM et
50 % des examens en scanner.
Cette méthode s’appuie sur trois systèmes de référence établis
selon des structures anatomiques médianes caractéristiques et
fixes :
-
commissures blanches antérieure et postérieure
(CA-CP)
genou et rostrum du corps calleux
morphologie
particulière
de
l’extrémité
du
sillon calloso-marginal.
1. Référentiel bicommissural : ligne CA-CP
Sur une image en coupe sagittale médiane, on peut
tracer
une
ligne
entre
la
commissure
blanche
antérieure et la commissure blanche postérieure
correspondant
à
la
réunion
des
pédoncules
de
l’épiphyse. Ce n’est donc pas une commissure,
anatomiquement parlant.
A
partir
de
cette
droite,
on
trace
des
perpendiculaires passant par CA et CP.
Ainsi
le
sillon
de
Rolando
se
projette
approximativement sur une ligne oblique allant de CA
vers l’extrémité supérieure de la perpendiculaire
passant par CP.
Cette « diagonale » peut toutefois dépasser, en
arrière, cette perpendiculaire.
Cette méthode correspond au topogramme de Salamon, et
au référentiels utilisés en stéréotaxie, décrit par
Talairach [7].
Coupe sagittale médiane en T1
Ht
Ant
Ligne représentant l’orientatio n
du sillon central
CA
CP*
(*CP : Emplacement car non visible ici)
2. Référentiel bicalleux
A.OLIVIER décrit cette technique utilisable qu’en
angiographie ou en IRM.
On trace la ligne bicalleuse, tangente au bord
inférieur du genou et du splénium du corps calleux.
Les perpendiculaires à cette ligne sont tracées,
passant par le bord antérieur du genou et le bord
postérieur du splénium.
Le sillon central est oblique et se projette en
arrière du plan médiocalleux, dans le troisième quart
postérieur du cadre ainsi déterminé.
Coupe sagittale médiane en T1
Ht
Ant
B. DEVAUX utilisa la même ligne bicalleuse et les
deux mêmes perpendiculaires, mais deux autres lignes
sont tracées : deux lignes horizontales, parallèles à
la ligne bicalleuse passant par le sommet des
hémisphères cérébraux d’une part, et par le bord
inférieur de la fosse temporale d’autre part.
La ligne rolandique qu’il décrit est la diagonale, à
direction postérieure et supérieure, de ce rectangle.
Coupe sagittale médiane en T1
Ht
Ant
Ligne rolandique
3.Référentiel calloso-marginal
On peut repérer le sillon central grâce au sillon
calloso-marginal, du fait de son extrémité supérieure
et interne caractéristique.
En effet, sur une vue sagittale médiane, ce sillon
« descend » verticalement pour décrire un genou à
concavité antérieure, et ensuite suivre la courbure
du corps calleux, à 20 mm au-dessus de celui-ci.
Le début du sillon calloso-marginal est entouré par
la pars marginalis.
Ainsi le sillon central se retrouve en avant du
sillon calloso-marginal, de 10 mm.
Vue sagittale médiane d’un hémisphère
gauche
Coupe sagittale médiane en
T1
Ht
Ht
Ant
Post
Distance de 2 cm
Sillon callosomarginal
Distance du sillon central
de 1 cm
C – EXEMPLE D’APPLICATION EN PATHOLOGIE
Dans les lésions complexes, le sillon central sera d’autant
plus difficile à repérer que ses points de repère auront
disparus.
On peut alors s’aider de la déviation
pouvant de surcroît nous indiquer la
lésion : pré- ou post- centrale.
du sillon central,
topographie de la
La méthode indirecte y trouve sa plus grande utilité, on
repérera alors, sur le trajet de la diagonale ou sur la ligne
rolandique ou dans la partie spécifique du référentiel
bicalleux, des structures plutôt sensitives ou motrices,
toujours en comparaison avec la situation du sillon central.
Ht
Planche d’IRM de coupes axiales en T1 montrant
une lésion dans la région rolandique
Droite
Oedeme
Sillon central bien visible
car bordé d’oedeme
La ligne blanche nous montre que le « crochet » droit (sain) se
trouve plus antérieure que le « crochet » pathologique de gauche :
La lésion serait plutôt précentral et refoulant le sillon central
postérieurement.
Lésion au
niveau du
sillon central
CONCLUSION-DISCUSSION
CONCLUSION
Central : de part sa topographie et son rôle, le repérage du
sillon de Rolando reste inévitable lorsque l’on exploite
l’imagerie cérébrale.
C’est
pourquoi
cette
étude
s’applique
à
confirmer
la
littérature afin de mieux préciser cette « ponctuation »
permettant d’aborder le cortex cérébral avec plus de sécurité,
en l’organisant et le cartographiant à partir du sulcus
centralis.
Par une méthode directe et précise, utilisant cinq points
quasi-constants
que
sont
le
« T »,
l’ « Y »,
les « parenthèses », le « crochet » et les gyri pré- et postcentraux,
le
repérage
devient
relativement
aisé.
Naturellement, plus les points exploités seront nombreux, plus
le pointage du sillon sera sûr. Mais dans certains cas,
pathologique ou atypique, la méthode indirecte sera plus
fiable car relativement précise du fait de cette systématique
des trois référentiels : bicommissural, bicalleux et callosomarginal. Mais son utilisation reste moins rapide.
De même, le repérage sur des coupes axiales basses, ou
frontales reste très difficile, même avec de l’expérience.
DISCUSSION
C’est
pourquoi,
l’avènement
des
techniques
d’imagerie
tridimensionnelles ont facilité considérablement le travail,
entre autre, des neurochirurgiens.
En effet, la reconstruction 3D, possible grâce à des consoles
informatiques très performantes, améliore les techniques de
repérage pré-opératoire que sont la stéréotaxie et les
corrélations IRM-Angiographie.
Désormais, le neurochirurgien peut cumuler des informations
morphologiques et fonctionnelles, et faire des superpositions
entres ces données, les images acquises soit en 2D, soit en
3D, et celles provenant des atlas.
Ainsi, le but initial étant :
« Comment atteindre une
structure
cérébrale
et
connaître
son
environnement
morphologique
et
fonctionnel ? »,
la
démarche
consiste
désormais en une acquisition d’imageries 3D multimodales
(morphologique et fonctionnelle) afin de créer un planning
thérapeutique assisté par ordinateur.
La finalité étant la capacité en per-opératoire de localiser
un point du cerveau (en l’occurrence le sillon central) grâce
à un pointeur, et d’obtenir en temps réel sa localisation
précise (de l’ordre du millimètre) sur les trois plans de
coupe usuels, à savoir axial, frontal, et sagittal.
Mais
l’utilisation
de
ces
techniques
avancées
reste
relativement peu répandue (Grenoble, Paris ou encore par le
Professeur Scarabin à Rennes), en sachant qu’à l’avenir,
l’association de la 3D à la neuronavigation sera ubiquitaire.
BIBLIOGRAPHIE
1. Aimé-Genty Nicole, « Le cerveau : dictionnaire
encyclopédique » ; Vuibert ; 1997.p.44-45
2. Clarisse J., G.Soto Ares, B.Pertuzon, M. Ayachi, J.-P.
Francke ; « Repérage du sillon central en scanner et en
Irm » ; Journal of Neuroradiology ; 1997, 24, 187-204
3. Clarke E. & K. Dewhurst ; « Histoire illustrée de la
fonction cérébrale » ; Edition Dacosta ; 1984
4. Churchill Livingstone ; « Gray’s anatomy » ; 1995
5. INSERM CNRS ; « Le développement du cerveau foetal
humain ; atlas anatomique » ; Masson ; 1987
6. Naidich Th., Brightbill TC. ; « Systems for localizing
fronto-parietal gyri and sulci on axial CT and RMI » ;
International Journal of Neuroradiology ; 1996 ; 4: 313338, 32 références
7. Talairach ; « Atlas de Talairach »
8. G.Paturet, « Traité d’anatomie humaine : Système
nerveux »
Téléchargement