Le roi voleur d’étoiles
(D’après un conte d’Agnese trouvé sur internet)
Il était une fois, il y très longtemps un roi qui se faisait appeler
Majestissimus.
Majestissimus voulait être le plus grand roi que la terre ait
jamais porté.
Il aimait par-dessus tout tout ce qui brillait, l’or qu’il possédait
mais aussi les pierres précieuses qu’il collectionnait sans trêve.
Il les portait en bagues, en collier en couronne mais aussi
brodées sur son ample cape en velours, bleu nuit pour mieux
les mettre en valeur, une cape qui ressemblait à un ciel tout
semé d’étoiles.
Majestissimus un soir prit ombrage de l’éclat du ciel. Ses
pierres étaient belles mais le soir venu leur éclat s’éclipsait
devant celui des étoiles, elles n’étaient plus que terne parure
face à la rivière diamantée de la voie lace. Et voilà que lui,
Majestissimus ne pouvait en être le maître, les posséder
comme il possédait déjà les richesses de la terre. Il ne pouvait
pas non plus en contrôler la marche et le jour venu elles
basculaient de l’autre côté de l’horizon.
Il ne supportait pas non plus qu’elles soient offertes aux
regards de tous, même des plus pauvres de son royaume
comme à lui, le Roi.
Cela n’était plus tolérable.
Majestissimus convoqua ses plus grands savants et leur promis
un monceau d’or s’ils lui amenaient le moyen de capturer pour
lui les étoiles du ciel.
On n’avait jamais entendu cela ! De mémoire d’homme le
paysage étoilé nocturne appartenait à tout le monde, comme
l’eau, comme l’air…mais l’or promis par le roi fit son effet et
bientôt les savants amenèrent à Majestissimus des chevaux aux
grandes ailes noires qui permettraient de voler dans le ciel
pour y récolter les étoiles.
Sans attendre Majestissimus les lança à la poursuite de tout ce
qui brillait dans le ciel nocturne, et ils firent des ravages. Ils
attrapaient dans leurs grandes ailes noires comme dans des
filets les étoiles qui paisiblement répandaient pour tout le
monde leur clarté.
Majestimus avait fait creuser par ses serfs, dans une grande
montagne, une immense caverne pouvant contenir la voûte du
ciel. Son astronome, Astrogodi, avait dessiné l’endroit exact de
toutes les constellations sur le grandiose planétarium. Sa
majesté, d’une voix impérieuse, lui désignait du bout de son
sceptre celle-ci, puis, celle-là, qu’Astrogodi marquait d’une croix
dans un grand registre. Majestimus possédait ainsi l’immensité
du ciel. Seules les étoiles filantes lui échappèrent, elles se
réfugièrent au fond des océans, là ou l’on découvre maintenant
des étoiles de mers. Quelques unes se cachèrent sur les plus
hauts sommets recouverts de neige, là où l’été fait naître les
sources des rivières et une étoile d’argent, tel l’edelweiss.
Pendant les journées ensoleillées inondées de lumière,
Majestimus, muni de sa clef d’or, ouvrait les portes de la nuit
et, béatement, s’extasiait devant les étoiles qui ne scintillaient
que pour lui.
Son peuple n’avait plus d’étoiles, les amoureux ne pouvaient,
dans les ténèbres voir les reflets étincelants de leurs amours;
les feux des baisers disparurent. Sans l’étoile polaire les marins
se perdaient en mer , sans celle du berger ceux-ci ne savaient
quand rentrer leurs troupeaux. La nuit était froide et triste .Les
hommes avaient perdu l’espoir, pensaient qu’il en serait ainsi
pour toujours.
C’est alors qu’apparut dans le ciel une étoile plus grande et plus
brillante que l’on n’ait jamais vu. Cette étoile se plaçait très
vite.
Les hommes en la voyant avaient relevé la tête, était il donc
possible d’échapper à Majestissimus ?
Celui-ci faillit défaillir en voyant cette étoile, la plus belle et la
plus brillante de toutes. Il la lui fallait absolument ! il donna
ordre à tous ses cavaliers de se précipiter pour la capturer
Chose étrange, il attendit toute la nuit leur retour, mais ils ne
revinrent pas.
Le soir suivant l’étoile était là, plus claire que jamais. Dans le
planétarium de Majestissimus régnait une agitation fébrile, on
aurait dit que les étoiles prisonnières sentaient que quelque
chose de grand se préparait.
Majestissimus fit seller son propre cheval et partit à bride
abattue en direction de l’étoile qui maintenant frôlait l’horizon.
Elle s’arrêta au dessus d’une petite maison, toute petite. Elle
s’arrêta d’elle-même, et sa clarté était comme un soleil.
Majestissimus entendit alors s’élever dans la nuit un rire
d’enfant, un rire clair neuf comme un nouveau matin. Et voilà
que l’étoile explosa en un feu d’artifice, elle éclata dans le ciel
en mille éclats qui reformèrent aussitôt toutes les
constellations disparues. Cette nuit là fut la plus lumineuse de
toutes les nuits, cette nuit-là on vit naitre une lumière qui ne
s’éteint jamais.
Les hommes voyant cela reprirent courage. Ils se rendirent à la
caverne et délivrèrent les étoiles prisonnières. Ils se rendirent à
la prison de Majestissimus et en ouvrirent les portes. Cette nuit
là fut celle de la libération.
Et Majestissimus ? Quand il vit son peuple libre il se fit tout
petit, c’est à son tour de se cacher. Mais méfiez vous, il n’est
pas mort. Parfois c’est lui qui vient nous souffler à l’oreille : « et
si tu devenais le plus grand roi de tous les temps ? et si tu
possédais seul toutes les richesses… »
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