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Kathy Martin, Ph.D.
Chercheure
Les gens croient généralement que les oiseaux construisent leur nid à la jonction des
branches d’arbre. C’est ce que certains oiseaux font, mais d’autres habitent dans des
cavités qu’ils percent ou trouvent dans les troncs. Ces cavités forment des nids plus chauds
et plus secs que ceux qu’on trouve sur les branches. Elles sont également plus sûres, car les
prédateurs sont généralement trop gros pour s’y introduire. Ainsi, les parents des oisillons
peuvent quitter le nid pour chercher la nourriture sans trop craindre pour la sécurité de
leurs petits. Comme les oiseaux qui nichent dans des trous d’arbre dépensent beaucoup
d’énergie et de temps pour percer ceux-ci, il est fréquent que d’autres espèces se livrent
concurrence pour s’approprier les trous abandonnés, qui sont déjà tout aménagés. Dès lors,
on trouve dans les forêts toutes sortes de cavités qui sont utiles à de nombreux animaux.
Le régime de la copropriété
elon une étude menée récemment dans des forêts de la région de Cariboo-Chilcotin,
dans le centre-nord de la Colombie-Britannique, environ le tiers des espèces
d’oiseaux qui y vivent nichent dans des trous d’arbre. La plupart de ces trous sont creusés
par des pics et utilisés ultérieurement par d’autres oiseaux, et même aussi des chauves-
souris et des écureuils. La taille et la forme des cavités varient selon l’espèce qui les
aménage, mais ils consistent généralement en une entrée étroite et arrondie qui débouche
sur un espace creux où les occupants nichent et se reposent. Les pics creusent les cavités
19 fois sur 20 dans le peuplier faux-tremble, un arbre à larges feuilles, et seulement une
fois sur 20 dans des conifères.
Les bâtisseurs et les squatters
a même étude a permis d’établir la structure de la communauté animale qui occupe
des trous d’arbre :
Constructeurs primaires. Huit espèces de pics mettent à profit leur puissant bec et
leur robuste cou pour creuser leur abri. Deux espèces en particulier, le Pic flamboyant
et le Pic à nuque rouge, creusent 75 % des cavités utilisées par l’ensemble de la
communauté et 90 % des cavités qu’habitent les nicheurs secondaires.
Nicheurs secondaires. Six espèces d’oiseaux chanteurs, dont des hirondelles et des
merlebleus, cinq espèces de canards, tels le Garrot à œil d’or et le Petit Garrot, et huit
espèces d’oiseaux de proie (crécerelle, chouettes et hiboux) nichent seulement dans des
trous d’arbre. Or, comme ces oiseaux ne peuvent pas creuser eux-mêmes leur cavité de
nidification, ils sont entièrement dépendants des trous creusés par les pics, à moins
qu’ils puissent trouver une rare cavité naturelle.
Constructeurs occasionnels. Quatre espèces de mésanges et de sittelles peuvent creuser
leur propre cavité si elles trouvent un arbre au bois mou qui est pourri. Parfois, elles
peuvent agrandir une cavité naturelle, comme un trou de noeud dans un tronc. Toute-
fois, les cavités creusées par ces oiseaux n’attirent par d’autres espèces, car elles sont
généralement trop petites et creusées dans des arbres fragiles que le vent risque
d’abattre. Mésanges et sittelles peuvent établir eux-mêmes leur domicile, mais elles
occupent parfois des cavités existantes et entrent ainsi en concurrence avec des nicheurs
secondaires.
Petits mammifères. Huit espèces de chauves-souris et deux espèces d’écureuils
occupent souvent des trous creusés par des pics.
Distribution des cavités
e nouvelles cavités sont creusées chaque année. Au fil du temps, les trous se
détériorent et offrent moins de protection, à force d’être occupés par des oiseaux et
des petits mammifères. L’arbre ou la branche finit par tomber et la cavité ne peut plus
servir.
Recherche parrainée par
le Service canadien de la faune
(Environnement Canada)
et
l’Université de la
Colombie-Britannique
Des maisons dans les arbres
Site de l’étude
Beaucoup d’oiseaux
des forêts
nichent dans des
trous d’arbre.
Préservons
leur habitat!