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La Profession Comptable N°398 - Avril 2016© La Profession Comptable. Tous droits réservés.
Dossier Digitalisation
est un outil pour valoriser le métier en
permettant d’aller vers des contrôles
pertinents.
Il n’est pas question d’imposer un outil
de data mining aux confrères mais de
montrer en quoi tel ou tel outil peut
servir dans la mission de commissaire
aux comptes, dont l’une des compo-
santes est la recherche de fraudes (NEP
240).
Mais ils peuvent aussi lui servir dans
l’appréciation du contrôle interne
ou dans la réalisation de contrôles
substantifs. Les outils de data mining
permettent d’aller plus loin que les seuls
entretiens avec la direction ou les tests
de détail sur les processus.
LPC: Comment le data mining peut-il
aider les professionnels ?
F. Burband : Le data mining permet
l’analyse de données sur de très grandes
populations. Il permet de trier, de
comparer les données, de rapprocher des
informations pour mettre en évidence
des incohérences ; il peut intégrer des
règles statistiques. Il permet de travailler
de manière exhaustive pour rechercher
des anomalies ou des fraudes. Il assure
la fiabilité et la traçabilité des contrôles
et de leur restitution.
LPC: Comment ce data mining peut-il se
mettre en place pour les professionnels ?
F. B ur b a nd : Le FEC constitue un virage très
important pour la profession car il conduit
à une standardisation des formats de
fichiers des données comptables. Avec cette
standardisation, le data mining devient
particulièrement accessible.
LPC: Le FEC pose encore beaucoup de
problèmes, quel est le rôle du commis-
saire aux comptes par rapport à ces
dispositions fiscales ?
F. Burband : La première action du
commissaire aux comptes peut être de
s’assurer de la conformité du FEC aux
exigences de l’administration fiscale. A
l’heure actuelle, on sait que même les
ERP de certaines grandes entreprises ne
sont pas conformes.
Le commissaire aux comptes et
l’expert-comptable peuvent utiliser
l’outil de contrôle du FEC mis gratuite-
ment à leur disposition par l’administra-
tion, outil qui lui sera donc opposable.
Si le contrôle s’avère négatif, le
professionnel va rechercher les causes
et attirer l’attention de la direction sur
cette anomalie.
Cela n’empêche pas nécessairement
la comptabilité d’être régulière et sin-
cère par ailleurs, mais le profession-
nel se doit d’informer sur les sanctions
éventuelles qui, pour l’instant, se limitent
à une amende mais pourraient aller
jusqu’à un rejet de comptabilité et une
taxation d’oce (article L.74 du LPF). On
peut penser que l’administration accor-
dera une période d’adaptation aux entre-
prises avant d’aller jusqu’à ces sanctions.
LPC: Quel est l’apport essentiel du FEC
couplé au data mining ?
F. Burband : Jusqu’ici on intégrait
souvent uniquement la balance dans
les logiciels d’audit ; avec le FEC ce sont
toutes les données de la comptabilité
que l’on va pouvoir utiliser. En intégrant
le FEC dans un logiciel de data mining,
on enrichit les contrôles, les revues
analytiques, les investigations ; on peut
aller jusqu’à une reconstitution de la
comptabilité.
LPC: Le data mining va permettre le
full audit ?
F. Burband : A terme pourquoi pas ?
Cette technologie permet de revenir en
profondeur dans la matière comptable,
le cas échéant de façon continue.
Mais il faut constater que ces outils sont
également utilisés par les entreprises
elles-mêmes pour contrôler leurs propres
données ou les données dans certaines
zones de risque.
Le côté positif du data mining est qu’il
n’est pas qu’un outil de contrôle, c’est
aussi un outil d’analyse des comptes, des
données financières mais également non
financières. Car les entreprises inves-
tissent dans la collecte et la production
de données de toutes sortes, financières
et non financières et vont de plus en plus
chercher à les agréger et à les valoriser.
C’est le Big data.
Ces informations devront elles-mêmes
être contrôlées pour être « publiées »
et utilisées en confiance par l’environ-
nement. Le data mining va permettre de
développer le Big data des entreprises et
de le valider.
LPC: Quels sont les principaux utilisa-
teurs de ces outils ?
F. Burband : Les outils de data mining
sont utilisés à la fois par les auditeurs
et les audités. Les entreprises y voient
un moyen d’améliorer l’efficacité de
leur contrôle interne en détectant les
anomalies dans leurs propres flux de
données et d’enrichir leur data.
Les auditeurs vont y trouver un outil
d’amélioration de leurs processus de
contrôle. Le data mining est également
utilisé par les administrations fiscales et
sociales pour détecter des anomalies et
faire les recoupements qu’elles estiment
nécessaires à leurs contrôles.
« Le data mining permet
l’analyse de données sur de
très grandes populations. Il
permet de trier, de comparer
les données, de rapprocher
des informations pour mettre
en évidence des incohérences. »