n° 180 • Mai 2014 Les Cahiers 17
Cet homme de 47 ans a une hypermétropie bilatérale de
+1,25 et une addition de 0,75.
Kératométrie régulière et symétrique : œil droit 7,53 mm/
7,4 mm et œil gauche : 7,6 mm/7,54 mm (figure 1).
À noter la présence d’une pinguécula à droite.
Les lentilles calculées sont :
OD : K = 7,50, H = 1,25, P = 7,60,
OG : K = 7,60, H = 1,25, P = 7,65.
K : courbure centrale, P : courbure périphérique,
H (pour hypermétropie) : niveau de correction souhaité.
Première heure
La pose de lentilles d’orthokératologie DRL®donne dès la pre-
mière heure une image légèrement asymétrique à droite mais
bien centrée à gauche (
figure 2
).
L’acuité remonte à la dépose (après une heure) à 10/10 et P2
sans correction.
Au contrôle après une semaine de port
L’œil droit est légèrement douloureux et l’image topogra-
phique à droite beaucoup moins régulière qu’à gauche (
figure 3
)
et l’acuité à 7/10.
On repose la lentille et l’on s’aperçoit alors que son bord
nasal est soulevé par la pinguécula qu’il irrite (
figure 4
).
Réduction du diamètre
On change alors le diamètre de 11 à 10,4 mm et on obtient
une remontée de l’acuité visuelle après 15 jours de port, un œil
indolore et calme, 10/10 et P2 de chaque œil. La presbytie dans
ce cas d’hypermétropie faible est compensée par la modifica-
tion de l’asphéricité cornéenne (
figure 5
).
Correction de la presbytie
chez un hypermétrope par orthokératologie
Jean-Philippe Colliot
Chantilly, CHNO des Quinze-Vingts, Paris
En théorie, on peut envisager une correction de la pres-
bytie chez l’hypermétrope par ces lentilles d’orthokératolo-
gie quand sa valeur est d’environ la moitié de l’hypermétropie.
Figure 1. Kératométrie : œil droit 7,53 mm/7,4 mm ;
œil gauche : 7,6 mm/7,54 mm.
Figure 3. Image après une semaine de port.
Figure 5.
Équipement avec
une petite lentille
(topographie).
Figure 4. La pinguécula déborde le limbe nasal (a), et soulève le
bord nasal de la lentille (b).
Figure 2. Image à la première heure.
ab
Contactologie
Cas cliniques
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Cas cliniques
Penser à la LRGP…
Marie-Aude Lureau-Cornuot
Madame K. P., 48 ans, enseignante, souhaite un équipe-
ment en lentilles progressives.
Elle a bénéficié d’une chirurgie réfractive par lasik en 2002
en Russie pour correction d’un astigmatisme et d’une myo-
pie (puissance ? 4 ?). Elle a consulté un chirurgien réfrac-
tif en 2013 car elle souhaite une « retouche ». Le chirurgien
lui a conseillé un port de lentilles (!) et l’a équipée en Focus
Dailies Comfort Plus qu’elle ne supporte pas bien :
AV : -1,25(-0,75)0/-1(-1,25)0*add 1,50 10/10*p2/p2,
Km : OD : 8,96/170 8,77 80 ; OG : 8,75/5 8,52/95.
Belles cicatrices de lasik ODG, BUT : 7/7, OG préférentiel.
Premier essai en lentille souple
La patiente, pressée, veut quelque chose de simple. Nous ten-
tons une monovision avec Acuvue Oneday Moist car elle a un BUT
abaissé : -1(-1,25)180 OG. Mais elle essaie également une cor-
rection pour son œil droit : -1,25(-0,75)180 et confirme sa pré-
férence pour la correction de lœil gauche. Cependant, elle
revient mécontente de son essai car elle trouve le résultat visuel
très insuffisant.
Contrôle visuel : 6p2 en binoculaire. Avec une addition de 0,5 OG,
elle remonte à 8p2 en binoculaire.
Elle poursuit l’essai quelques jours avec une adjonction de
Hylovis®et revient pour hyperhémie de l’œil gauche. L’examen
retrouve la même acuité visuelle mais avec une kératite ponc-
tuée superficielle supérieure et inférieure OG. En effet, elle a
porté sa lentille quatre jours consécutifs et cela a entraîné alors
un inconfort malgré le traitement hydratant local. Il existe une
intolérance au niveau de la surface oculaire remaniée. Il est
donc décidé de faire un essai en LRGP.
Essai en LRPG
Menicon Z Progressive : OD : 9,8/-1,25/8,90 ; OG : 9,8/-1/8,90,
addition : 1 ODG,
contrôle visuel : 10fp2/10p2f ; 10p2 en binoculaire.
Le profil fluo est légèrement plat (
figure 1
) ; la mobilité et la
statique des lentilles sont bonnes (
figure 2
). La patiente ne se
plaint pas du tout d’inconfort.
Cependant, elle est très anxieuse et ne sait pas si elle veut
poursuivre et trouve qu’elle ne voit pas si bien !
Il est à noter que pour ce cas clinique, aucune topographie
de cornée n’a été réalisée. L’adaptation a été tentée de la façon
la plus simple et pratique possible. Il est certain que si le pre-
mier essai en LRGP avait échoué, il aurait alors fallu faire cette
topographie de cornée et opter pour une adaptation plus tradi-
tionnelle et basée sur l’image de la surface cornéenne.
Il convient de penser à tout moment à la lentille rigide mal-
gré certains a priori de l’ophtalmologiste ou du patient.
Les Cahiers
18 n° 180 • Mai 2014
Boulogne-Billancourt, CHNO des Quinze-Vingts,
Institut Vernes, Paris
Contactologie
Figure 1. Profil fluo de la LRGP progressive un peu plat avec une
lentille légèrement décalée vers le haut.
Figure 2. Photomobilité et dynamique de la LRGP sont
satisfaisantes.
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