Stève Desgré /LEA L1 Introduction au droit 2008-2009
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règle impérative et règle supplétive.
- La règle impérative : c'est celle qui est absolument obligatoire, sans exception. Elle ne
peut pas être contournée par la volonté des sujets de droit auxquels elle s'applique.
- La règle supplétive (de volonté) : Elle ne s'applique qu'à défaut d'expression de la
volonté des sujets de droit auxquels elle a vocation à s'appliquer. La règle « supplée »
cette absence de volonté exprimée.
- Identification de la règle impérative : Le législateur le précise, par exemple en édictant que
« Les dispositions de la présente loi sont d’ordre public » ou que « Toute clause contraire est
nulle ou non écrite ». Mais, le plus souvent, il est muet et c’est au juge de déterminer si le
texte est impératif ou supplétif.
C) La sanction du non-respect de la règle de droit est assurée par l’Etat :
Qui sanctionne ? : C’est l’Etat, l’autorité publique, qui veille au respect du droit. La règle de
droit se caractérise par le fait qu’elle est obligatoire et que son respect est sanctionné par
l’Etat avec le recours à la force publique.
Comment sanctionne-t-on ? On distingue trois formes de sanction : sanction-punition,
sanction-réparation, sanction-exécution.
III) Le droit et les autres sciences normatives :
A) Droit, morale, religion :
- Définitions : Le droit est une norme sociale, ayant pour but d’organiser la vie en
société. La morale permet de déterminer le bien et le mal, de dégager un ensemble de règles
de conduite considérées comme absolues (sens spirituel). La « règle religieuse » est la règle
qui veille au salut de l’Homme, édictée par un Dieu et ses représentants.
- Des sources différentes : Dans notre droit moderne des sociétés démocratiques, le droit
s’est détaché des règles religieuses et morales. Le droit ne sanctionne pas le non respect de
règles morales et religieuses et les règles juridiques prennent rarement en compte des
prescriptions et des objectifs moraux et/ou religieux. A l’inverse les rapports entre les
Hommes et Dieu ne concernent plus l’ordre public de même les rapports de l’Homme avec
lui-même.
- Des finalités différentes : Droit, Morale et religion ont des finalités sociales mais des
objectifs différents. Les objectifs de la morale et de la religion sont de tendre à la perfection
de la personne, à l’épanouissement de la conscience et au salut de l’âme. Alors que le droit est
facteur d’ordre, un régulateur de la vie sociale.
- Des sanctions différentes : Le droit est sanctionné de manière externe par les pouvoirs
publics. L’Etat détient pour cela le monopole de l’usage de la violence légitime. Cependant il
existe des régimes politiques, des organisations sociales dans lesquels les règles morale et
religieuse peuvent être sanctionnées par la règle de droit : régime d’ordre moral, régime
d’ordre religieux (théocratie).
B) Une influence de la morale et de la religion :
L’empreinte morale et/ou religieuse, fruit de l’histoire, subsiste dans notre droit.
Les convictions morales et religieuses influencent l’esprit du législateur.
Le droit ne peut pas faire totalement abstraction de ces ensembles de règles qui participent
également à l’organisation de la vie sociale. Le Droit est le reflet de valeurs communes, il
emprunte aux différents systèmes de valeurs sociaux normatifs comme la morale. Le Droit
réalise un équilibre entre un ensemble de systèmes de valeurs des différents groupes qui
composent la société.