Politique étrangère - Bureau d`Information du Parlement européen

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Politique étrangère
Membre fondateur de nombre d’organisations internationales, le Luxembourg a
continuellement basé sa politique étrangère sur une participation active à la
coopération multilatérale. Ce multilatéralisme est basé sur le respect du droit
international, la coopération entre Etats souverains et égaux afin d’œuvrer
collectivement pour la paix, le développement, le respect des droits de l’homme et la
résolution pacifique des problèmes internationaux d’ordre économique, social,
culturel, humanitaire, environnemental ainsi qu’en faveur du développement durable.
Le Luxembourg continuera de participer activement à l'élaboration et à la mise en
œuvre de la politique étrangère et de sécurité de l'Union européenne (PESC), qui
est fondée sur un développement de la solidarité politique mutuelle des Etats
membres, sur l’identification des questions présentant un intérêt général et sur la
réalisation d’un degré toujours croissant de la convergence des actions des Etats
membres.
Dans le monde nouveau en émergence le Luxembourg adapte son action
internationale à la fois pour défendre ses propres intérêts et agir pour un ordre
international mieux régulé et plus juste. La coopération au sein de l’Union
européenne renforce notre pays et sécurise notre économie. L’Union européenne
doit rester une communauté ouverte, basée sur les traités, et malgré certains défis
en matière de légitimation démocratique, le retour au nationalisme, au
protectionnisme et au contrôle des frontières intérieures ne constitue plus une
option. Le Luxembourg s’engage pour une Europe forte, démocratique, solidaire et
écologique, qui reste ouverte à tous les pays européens qui respectent les valeurs
fondamentales de l’Union et remplissent les critères d’adhésion, ceci dans le respect
de la capacité d’intégration de l’Union. C’est dans cette optique que le Luxembourg
prépare sa Présidence du Conseil de l'UE au deuxième semestre 2015.
Considérant les implications des politiques sectorielles européennes sur la politique
nationale, le Gouvernement entend renforcer la coordination de la politique
européenne pour assurer la cohérence de son expression dans les enceintes
bruxelloises. Cette coordination devra se faire de manière proactive au Comité
interministériel de coordination de la politique européenne (CICPE).
Dans le même esprit de coopération et de coordination, le Gouvernement souligne la
nécessité d’un réseau cohérent de représentations du Luxembourg à l’étranger qui
sont au service de l’ensemble des intérêts luxembourgeois, politiques, économiques
et commerciaux, culturels et consulaires. Les ambassades et représentations sont
appelées à contribuer activement à promouvoir une image positive et ouverte de
notre pays et de son économie à l’étranger. Dans ce contexte, la promotion de
l’image de marque à l’étranger relève d’une importance toute particulière.
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Notre voix porte également par les valeurs que nous défendons : la liberté, la paix, la
démocratie, le développement durable, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et le
changement climatique ainsi qu’un engagement sans faille pour le respect des droits
de l’homme. Dans ce contexte nous mettons notre diplomatie pas seulement au
service de nos seuls intérêts, mais aussi de ce que nous estimons
internationalement juste. Fort de cette conviction le Luxembourg mènera à bien son
premier mandat de membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations
Unies, au sein duquel il a l'opportunité de participer directement à l’objectif premier
de l’organisation universelle qu’est le maintien de la paix et de la sécurité
internationales. Le Luxembourg continuera d’œuvrer pour la prévention des conflits,
pour le maintien et la consolidation de la paix et pour le développement, fort de la
conviction qu'il existe un lien intrinsèque entre sécurité et développement qui est une
condition de la stabilité et de la démocratie de par le monde et que l'on ne saura
obtenir de paix et de sécurité durables, ni de développement, sans le respect des
droits de l'homme. Le Luxembourg œuvre constamment en faveur des droits
fondamentaux, des libertés publiques et de la promotion de l’Etat de droit. Ayant
signé et ratifié la plupart des grands textes internationaux relatifs aux droits de
l’homme et tenant compte des rotations du Benelux à Genève, le Luxembourg
souhaite poser, pour la première fois, sa candidature au Conseil des droits de
l’homme de l’ONU pour le mandat 2022-2024.
La communauté internationale s'est donné rendez-vous en 2015 pour évaluer la
mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et pour
adopter, lors d'un Sommet à New York en septembre 2015, de nouveaux Objectifs
du développement durable (ODD) combinant la lutte contre la pauvreté avec le
développement durable. Dans le contexte post-Kyoto, 2015 sera également une
date-clé pour les travaux en vue d'adopter enfin un nouvel accord contraignant pour
réduire les effets des changements climatiques. Le Ministère des Affaires étrangères
continuera d'assurer la coordination de la politique luxembourgeoise dans les
enceintes multilatérales qui préparent ces échéances importantes.
Le Gouvernement reste attaché à une action forte et volontariste dans le domaine de
la coopération qui continuera de mobiliser quelque 1% du RNB. Les Objectifs du
Millénaire ont permis des avancées dans la lutte contre la pauvreté qu’il s’agira à
l’avenir de mieux conjuguer avec les exigences du développement durable en ligne
avec les décisions de la conférence de Rio+20.
La défense est une partie intégrante de la politique extérieure de notre pays
conformément à l’approche dite des 3D (Diplomatie, Développement, Défense), en
même temps que l’effort de défense du Luxembourg permet d’assumer notre
participation à la politique de sécurité et de défense commune de l’UE (PSDC), et
notre rôle d’Etat membre de l’ONU et de l’OTAN.
Limmigration constitue un domaine complexe aux maints défis. Immigration et
intégration ne peuvent pas être dissociées et une intégration réussie se base sur un
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accord entre l’immigré et son pays hôte. Le Luxembourg met en place une
opportunité réelle au profit des nouveaux résidents de s’inscrire dans une trajectoire
commune en même temps que l’immigré s’engage à œuvrer en faveur de cette
trajectoire commune et des valeurs du pays hôte.
Immigration illégale et trafic humain sont intimement liés et doivent être combattus
tout en assurant que le droit d’asile est garanti par l’Etat de droit. Cependant, afin
d’éviter des attentes irréalistes, le gouvernement se doit de mettre en place une
politique d’information proactive tout en garantissant des procédures d’asile
équitables et justes.
L’accès à la nationalité et à la participation politique des citoyens doit être facilité
pour les citoyens étrangers vivant au Luxembourg.
Une diplomatie au service du pays.
Le Gouvernement aura à cœur d’affirmer et de défendre les intérêts du pays par une
démarche offensive et il veillera à adapter le réseau de nos représentations à
l’étranger continuellement à cette exigence aussi bien sur le plan de la défense de
nos intérêts politiques, de la promotion de nos intérêts économiques ou encore de
l’assistance à nos citoyens. Le Ministère des Affaires étrangères est appelé à
contribuer par une diplomatie économique active à l’effort général du Gouvernement
et du pays au redressement et à la dynamisation de son économie. Cette diplomatie
économique consiste à accompagner activement nos entreprises dans leur
expansion internationale, à les aider à conquérir des marchés et à développer
l’investissement étranger au Luxembourg. Les ambassades assumeront, en étroite
coopération et concertation avec les autres intervenants privés et étatiques,
Chambre de Commerce, agences de promotion, notamment un rôle de coordinateur
et de fédérateur dans la promotion de notre économie dans leur pays de résidence.
Aussi, la formation économique des diplomates sera-t-elle renforcée et des
programmes et initiatives d’échanges tant avec le secteur privé qu’avec les autres
Ministères, notamment ceux de l’Economie et du Commerce extérieur et des
Finances, poursuivis et approfondis. Le Ministère des Affaires étrangères veillera à
une coordination plus poussée des missions à l’étranger effectuées par d’autres
Ministères et les acteurs dans le domaine de la promotion économique. La
promotion culturelle à l’étranger, qui est organisée en étroite collaboration avec le
Ministère de la Culture, sera également renforcée. Les ambassades et
représentations permanentes veilleront par ailleurs à soutenir de manière active le
volet international des ambitions et actions du Gouvernement dans les domaines
des droits de l‘homme et du développement durable.
Politique européenne
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Le Luxembourg entend poursuivre une politique ambitieuse au sein de l’Union
européenne. Si l’Europe connaît aujourd’hui une phase de doute, à laquelle il
convient de répondre, le Gouvernement reste convaincu que l’Union – et avec elle la
promesse et l’engagement d’une collaboration entre Etats membres basée sur le
respect mutuel, la solidarité et la communauté de destins demeure le cadre et le
vecteur de l’avenir du Luxembourg comme de l’ensemble de ses citoyens. Une
Union européenne forte, qui fonctionne selon des règles et normes claires, dans le
respect du principe de la subsidiarité, et qui repose sur la participation entière de
tous les Etats membres doit être l’objectif poursuivi par le Luxembourg. Inscrire la
démarche gouvernementale dans la logique de la poursuite de l’intégration
européenne appelle un effort de coordination accru entre les différents départements
ministériels, rôle qui revient au ministère des Affaires étrangères. Cette coordination
renouvelée permettra par ailleurs de préparer dans les meilleures conditions la
Présidence du Conseil de l’UE que le Luxembourg assurera au deuxième semestre
2015.
Avenir de l’Europe
Le projet d’intégration européenne, qui a pendant des décennies été vécu comme
une évidence, grâce notamment au bien-être économique et social qu’il a su offrir
aux citoyens de l’Union, ne suscite plus naturellement l’adhésion de tous. Outre des
interrogations concernant le modèle économique, l’Europe se trouve face à une crise
de légitimité démocratique. Certains Etats membres ont lancé des processus de
réflexion interne sur l’Europe et leur place dans cet ensemble. Un débat sur l’avenir
de l’Europe est aussi nécessaire qu’inévitable : il faut l’aborder de manière proactive.
Les élections européennes de mai 2014 constitueront une bonne occasion pour
mener un tel débat au Luxembourg. Par ailleurs, le Gouvernement sensibilisera les
citoyens de l’UE ayant leur domicile au Grand-Duché à s’inscrire sur la liste
électorale afférente et à participer aux élections.
Le Luxembourg continuera à faire avancer l’intégration européenne et à assumer un
rôle de rassembleur au sein de l’UE. Le gouvernement entend explorer avec ses
partenaires européens des solutions permettant de relancer le projet européen
d’intégration. Ce faisant, il entend rester fidèle à une approche basée sur la méthode
communautaire, avec une Commission qui est en mesure de faire respecter les
intérêts de tous les Etats membres, quelque soit leur taille, et qui aura à cœur de
veiller au respect des Traités.
En ce qui concerne la perspective politique, la grande priorité devra être de
compléter la mise en œuvre de l’Union économique et monétaire telle que présentée
par les « quatre présidents » en décembre 2012, ainsi que de faire progresser les
grands chantiers de Lisbonne (Europe sociale, Justice et affaires intérieures,
politique étrangère). Ce n’est que sur cette base que l’Union pourra se projeter vers
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l’avenir. Ceci présuppose une volonté politique forte et un dessein cohérent, sur
base d’une solidarité vécue.
La valeur ajoutée de l’action à vingt-huit devra être à la base de toute politique
européenne. Pour la rendre plus tangible et lisible, le Gouvernement fera appel à la
prochaine Commission européenne, lors de sa mise en place, d’énoncer la
croissance et l’emploi, la dimension sociale, l’énergie, le marché intérieur, les
migrations, l’environnement et la politique étrangère comme secteurs d’action
prioritaire pour la durée de son mandat.
La gouvernance européenne et avec elle l’obligation de rendre des comptes est
assurément un des domaines dans lesquels les réponses apportées à ce jour sont
insuffisantes. Les engagements qui ont été pris en matière de gouvernance
économique et de consolidation budgétaire au niveau de l’Union exigent une plus
grande implication de la Chambre des Députés. Pour renforcer la compréhension
mutuelle entre parlements européen et nationaux, de nouvelles formes de
collaboration devront être explorées, notamment pour ce qui est de la zone euro. Le
Gouvernement accompagnera le débat au niveau européen en faveur de la mise en
place d’un budget spécifique de la zone euro capable de contribuer à compenser
des différentiels de croissance entre Etats membres, d’amortir des chocs
conjoncturels et de favoriser des réformes structurelles.
Élargissement de l’Union européenne
Le Gouvernement estime que l’adhésion à l’Union européenne doit rester possible
pour tout Etat européen dont il aura été démontré qu’il respecte les valeurs
fondamentales de l’Union et remplit les critères d’adhésion, ceci dans le respect de
la capacité d’intégration de l’Union.
Coordination et cohérence de la politique européenne au niveau national
Le Gouvernement entend renforcer la coordination de la politique européenne pour
assurer la cohérence de son expression dans les enceintes bruxelloises. Cette
coordination se fera via le Comité interministériel de coordination de la politique
européenne (CICPE) présidé par le Ministère des Affaires étrangères. Le CICPE
aura comme tâche de préparer, le cas échéant par une réunion au niveau du
Conseil de Gouvernement, les éléments sur lesquels un arbitrage politique s’impose.
Il jouera par ailleurs le rôle de forum pour des échanges de vues réguliers entre
Ministères et il veillera à promouvoir pour le compte du Gouvernement le dialogue
avec les secteurs économiques et sociaux sur les questions européennes.
Il convient par ailleurs de poursuivre l’effort des dernières années pour ce qui est de
la transposition des directives, au moyen notamment d’un examen régulier par le
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