Introduction et aperçu des temps d’attente
L’analyse des données canadiennes réalisée par l’ICIS conrme les conclusions de l’OCDE,
à savoir que les ajouts au système ne mènent pas nécessairement à une amélioration de
l’accès ou à une réduction des temps d’attente. Des facteurs interreliés peuvent toutefois
avoir une incidence sur les temps d’attente d’une province à l’autre : différences en matière
de politiques et de procédures, stratégies et structures de prestation des soins, gestion de
l’offre et de la demande, efcacité et productivité, pertinence et taux d’utilisation, et mesures
incitatives et dissuasives propres à chacun des modèles de nancement. Compte tenu des
contraintes en matière de dépenses de santé auxquelles sont confrontés les gouvernements,
il serait avantageux de chercher des stratégies autres que l’augmentation des dépenses an
d’améliorer l’accès aux soins.
Accords de réduction des temps d’attente
au Canada
En 2004, les premiers ministres canadiens ont reconnu que les temps d’attente constituaient
une priorité dans le Plan décennal pour consolider les soins de santé. Le plan reconnaît cinq
domaines prioritaires pour lesquels les temps d’attente devaient être réduits : l’oncologie, la
cardiologie, l’imagerie diagnostique, les remplacements articulaires et la restauration de la
vue. Les premiers ministres ont également convenu de travailler ensemble pour respecter les
points de référence factuels en ce qui a trait aux temps d’attente médicalement acceptables
déterminés à la n de 2005 pour certaines interventions prioritaires. Un échéancier a été
établi pour l’atteinte de réductions signicatives, mais chaque province devait établir ses
propres stratégies et cibles, ainsi que publier des rapports annuels. L’ICIS a reçu le mandat
de rendre compte des progrès réalisés dans l’ensemble des provinces et territoires au
chapitre de la réduction des temps d’attente6.
L’accord fédéral de 41 milliards de dollars convenu en 2004 prévoyait un fonds de 5,5 milliards
consacré à la réduction des temps d’attente et qui venait s’ajouter aux investissements déjà
effectués par les provinces et territoires pour réduire les temps d’attente dans les domaines
prioritaires. Le gouvernement fédéral s’est engagé à injecter 4,25 milliards sur cinq ans à
compter de 2004-2005. Les fonds ont été alloués selon un montant égal par habitant que
les provinces et territoires peuvent retirer à leur entière discrétion. À partir de 2009-2010, le
montant de 1,25 milliard restant a été versé aux provinces et territoires par l’intermédiaire du
Transfert canadien en matière de santé, à hauteur de 250 millions par année7. Le fonds devait
servir principalement à former et embaucher plus de professionnels de la santé, éliminer les
retards accumulés, préparer le terrain pour exploiter des centres régionaux d’excellence et
élargir les programmes et outils appropriés de gestion des temps d’attente dans les domaines
des soins ambulatoires et communautaires6. Le gouvernement fédéral a également réservé
1 milliard de dollars à l’appui des garanties concernant les délais d’attente pour les patients,
dont 612 millions pour le Fonds de ducie pour les garanties de délai d’attente pour les
patients, 400 millions de plus pour l’enveloppe de nancement d’Inforoute Santé du Canada et
jusqu’à 30 millions pour le Fonds pour les projets pilotes liés aux garanties sur les délais pour
les patients, un programme de contribution visant à aider les provinces et territoires à mettre à
l’essai des moyens d’instaurer les garanties8.
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