lettre d`information - Communauté de Communes du Chardon Lorrain

1870 - MUSÉE DE PLEIN CHAMP Histoire à suivre, mémoires à vivre
Inauguration!1
1870
Le 16 août
1870
Point de vue français
Conforté par les fruits du
décollage économique,
l'espoir de Napoléon III de
donner à l'Empire une
position dominatrice
rappelant celle de son
ancêtre Napoléon Ier,
échoue lamentablement
face à une Prusse
rassembleuse. Celle-ci,
mieux préparée, a
su, depuis plusieurs
années, rôder ses
armées et conforter
les ambitions du
chancelier
prussien
Bismarck par ses
victoires contre le Danemark puis
l'Autriche.
Battue, diminuée et secouée par la
révolution sociale parisienne de la
Commune, la France officielle
s'engage pour un demi-siècle
dans un discours de la
déploration et de la revanche.
Point de vue allemand
Le rêve d'une Allemagne
unifiée sur le plan politique
rejoignant l'union douanière
en place depuis un quart de
siècle, va se réaliser dans une
double approche stratégique;
susciter chez les Français un
réflexe d'orgueil pour les
amener à déclarer la guerre et
ainsi mobiliser habilement derrière la
Prusse, les composantes
germaniques éparpillées dans une
guerre de défense face à un
agresseur, un ennemi commun. (349
signes)
Le 16 août 1870, les troupes de
Napoléon III et du roi de Prusse
Guillaume Ier s’affrontent à proximité
de Mars-la-Tour.Le village et ses
environs ne
constituent qu’une
partie d’un champ
de bataille
beaucoup plus
vaste. Les
combats
s’étendent, en
effet, sur un front
de dix kilomètres
compris entre la
vallée de l’Yron à
l’ouest et le village
de Rezonville à
l’est. Mettant aux
prises 90 000
Replacer la bataille du 16 août dans son cadre
paysager puis en montrer les effets pour le siècle
qui a suivi, constitue le fil de la promenade
proposée par le musée de plein champ.
• Le parcours rappelle les moments forts et les
lieux tragiques de la journée, les forces en présence
et les mouvements des troupes. Il évoquera le fracas
des charges successives et l’effroyable bilan des
derniers assauts à l’ancienne, puisque la
mécanisation va désormais condamner l’art
millénaire mêlant dans la guerre fantassins et
cavaliers.
• Ensuite la promenade scande les conséquences
territoriales et militaires de la guerre, le long d’un
axe ferroviaire symbolisant les bouleversements
économiques et humains de la région jusqu’à nos
jours.
Mars-la-Tour Bruville Ville-sur-Yron
Inauguration 8 novembre 2013!Edition spéciale
1870 - MUSÉE DE PLEIN CHAMP Histoire à suivre, mémoires à vivre
2!Inauguration
La charge de cavalerie du plateau de l’Yron
soldats allemands et 120 000
soldats français, la bataille de
Rezonville, ou Vionville-Mars-la-Tour
pour les Allemands, est un des plus
grand affrontement du XIXe
siècle.De 1871 à 1914, Mars-la-Tour
devient un lieu de commémoration
pour les Français. L’église du village,
le monument Bogino, ou encore le
monument Chabal, sont autant de
lieux permettant de rappeler le
sacrifice des soldats de l’armée du
Rhin. Au-delà de l’évocation des
combats, la République entretient ici
le souvenir des provinces perdues
d’Alsace-Moselle. Gravelotte, qui se
situe à cette époque en Allemagne
constitue le pendant germanique de
« l’espace mémoriel » de Mars-la-
Tour.
Le 16 août 1870, les troupes de
Napoléon III et du roi de Prusse
Guillaume Ier s’affrontent à proximité
de Mars-la-Tour (Fond de la Cuve,
Grizières, …). Les combats
s’étendent sur un front de dix
kilomètres compris entre la vallée de
l’Yron à l’ouest et le village de
Rezonville à l’est. Mettant aux prises
90 000 soldats allemands et 120 000
soldats français, la bataille de
Rezonville, ou Vionville-Mars-la-Tour
pour les Allemands, est un des plus
grand affrontement du XIXe siècle.
Combats à Grizières.
Un des épisodes le plus sanglant de
la guerre de 1870 a lieu dans le
ravin du Fond de la Cuve. Lancée
sans préparation d’artillerie vers les
lignes françaises, la brigade
d’infanterie
prussienne Von
Wedell perd près
de 50 % de ses
effectifs dans
l’assaut. Ce
massacre
annonce les
heures les plus
sombres des deux guerres
mondiales... Chaque journée de
combat laisse plusieurs milliers de
blessés des deux camps. Autrefois
abandonnés à leur sort, ils sont
maintenant soignés et dirigés vers
des "ambulances" ou hôpitaux de
campagne installés dans des
châteaux, maisons de maîtres,
grosses fermes…La population
regroupée autour de la toute récente
Croix Rouge, du "Dr Grelois", des
Dames de Metz, des
médecins, des
aumôniers et des
religieuses,
s'affaire
autour d'eux.
Malgré tous
les efforts
des milliers
périront dans
les jours ou
les semaines
qui suivent.
73000 décèdent au cours du blocus
de Metz, du 23 août au 27 octobre
1870; ils sont enterrés au cimetière
de Chambière. D'autres meurent
chez l'habitant comme
Joseph Mouquin
inhumé au sein du
carré prussien du
cimetière de Mars-la-
Tour.
La guerre de 1870 a
apporté au moins trois
avancées pour la
médecine
l’isolement des infectés a préparé
à l’acceptation des travaux de
Pasteur.
l’application sur le terrain, par les
deux camps, des principes de la
Convention de Genève de 1864,
bientôt étendus aux civils.
le premier pas vers l'autonomie du
Service de Santé des Armées
adoptée en 1883.
Les prisonniers
Les armées prussiennes, au soir de
chaque bataille, sont confrontées à
un problème non prévu ou sous-
estimé, la gestion des prisonniers.
Ceux-ci par milliers sont dirigés vers
l’arrière en particulier vers la Prusse,
1870 - MUSÉE DE PLEIN CHAMP Histoire à suivre, mémoires à vivre
Inauguration!3
comme au camp de Lambinowice
qui "accueillit 4000 d'entre eux ". Le
conflit qui ne dura que cinq mois, fit
plus de 384000 prisonniers dont
11800 officiers. Nombre d'entre eux
ne reviendra pas.
Plateau de Ville-sur-Yron
La dernière grande charge de
cavalerie en Europe a lieu sur le
plateau de l’Yron le 16 août 1870
vers 17 heures. Elle met aux prises
de part et d’autre de la route qui
mène du village à la route de Jarny-
Mars-la-Tour, 8.000 cavaliers
français et allemands. Indécis, et
sans influence directe sur l’issue des
combats livrés entre Mars-la-Tour et
Rezonville ce jour-là, cet
engagement illustre la perte
d’influence des cavaliers sur les
champs de bataille moderne. Les
fusils et canons à tir rapide nés de la
Révolution Industrielle lui font perdre
son caractère décisif. En 1870, une
charge de cavalerie se traduit par le
massacre des escadrons lancés sur
les fantassins ou les artilleurs
équipés d’armes modernes.
Il faudra attendre l’invention du
moteur à explosion, puis la
généralisation de l’emploi des chars
d’assaut pour voir la cavalerie
retrouver pour un temps son rôle de
« fer de lance » sur les champs de
bataille.
Dans la guerre, les civils sont
encore relativement peu impliqués,
en dehors de ceux qui ont été pris
dans le feu de l'action. On songe
aussi aux Messins pris dans le
blocus. Mais après les combats, il
faut subir l'occupation et pour
certains le déracinement, passer
la frontière nouvelle qui partage
l'ancienne Moselle.
Certaines familles, Mosellans et
Alsaciens, les optants, ont choisi de
rester Français et vont
entamer un voyage qui les
conduit parfois bien loin
des territoires
annexés,
jusque
dans les
nouvelles
terres des
colonies,
comme
l’Algérie.
Schneider par exemple
La région doit faire face à la perte de
l'Alsace et de la Moselle et il faut
réorienter les infrastructures,
prospecter et équiper de nouvelles
aires. De rurale, la région devient
industrielle et à la veille de 1914, un
monde neuf va éclore. Un
bouillonnement
d'hommes venus d'Italie
et de toute la France
dynamise
l'arrondissement
demeuré français.
Industriels et
ouvriers, mineurs
et cheminots
donnent au
secteur un souffle
dont profiteront les
artisans et les
agriculteurs qui se
tournent vers
l'élevage pour la viande et le
lait. Les villes poussent à l'image de
Jarny avec la mine Senelle-
Maubeuge et celle de Droitaumont
où s'installe la maison Schneider du
Creusot. (564 signes)
Conséquences
Quelques années plus tard, la perte
des territoires miniers mosellans
poussera à la mise en valeur du
Bassin ferrifère de Briey et à des
flux de populations
inimaginables
jusqu'alors.
Le traité de
Francfort redéssine
la frontière franco-
allemande. La perte
de l'Alsace et de la
Moselle modifie les
circulations les plus
anciennes vers
Metz. Une nouvelle
voie
s'ouvre vers
la Belgique donnant à
Conflans son rôle de gare
carrefour en pleine zone
ferrifère et qui capte
désormais les circulations
du nord au nouveau chef
lieu Nancy.
1914-1918
Point de vue français et
point de vue allemand
Le 1er août la guerre éclate et rompt
un climat international de tensions
où chacun a cherché alliances et
bonnes raisons de précipiter à
nouveau des milliers d'hommes sur
les champs de bataille. La France
souhaite effacer les conséquences
de 1870, retrouver les provinces
perdues et affirmer à nouveau son
rang de grande puissance.
L'Allemagne de son côté a rallié
autour d'elle ceux qui souhaitent
redessiner les cartes entre vieilles
puissances et pays neufs. A
nouveau la Lorraine comme le Nord
1870 - MUSÉE DE PLEIN CHAMP Histoire à suivre, mémoires à vivre
4!Inauguration
vont subir plus de 4 années de
guerres. (450 signes)
Occupés
Au début de 1915, le front se
stabilise et de ce côté débutent de
longs mois d'occupation. Zone de
transit et de repos pour les troupes
allemandes, le secteur est vidé
d'une partie de ses civils dès le mars
1915. Long voyage de
femmes et d’enfants à
travers l'Allemagne et la
Suisse avant de trouver
refuge dans le Sud
surtout.
Pour ceux qui
restent, les
privations, la
germanisation
et la présence
de milliers de
soldats qu'il faut
nourrir, blanchir et côtoyer, devient le
quotidien.
Après le 8 septembre la région est
prise dans l' offensive américaine
des soldats du général Pershing
pour réduire le saillant de St-Mihiel
et enfin libérée après avoir suivi la
débâcle allemande.
En 1919 l'opinion lorraine a soutenu
la volonté de Clémenceau puis de
Poincaré d'effacer l’humiliant traité
de Francfort qui avait mis fin à la
guerre en 1871 par le sévère traité
signé à Versailles en 1919. La
France récupére l'Alsace-Moselle
sans discussion et exige des
réparations comme elle avait dû
l'accepter en 1871.
Mais l'application du traité de 1919
a du mal à se réaliser
dans une Allemagne de
Weimar secouée par les
révolutions et surtout
déstabilisée par les
nationalistes humiliés.
La crise de 1929
permet aux hitlériens de
rassembler tous les
mécontents et de
souffler à nouveau
dans les trompettes
guerrières de la revanche.
1939-1945: guerre,
occupation, pillage,
passeurs, résistants et
collaborateurs
La deuxième guerre est née en
partie du ressentiment né des traités
de 1919-1920 ! En partie seulement,
car elle n'est pas qu’une querelle de
territoires puisque la frontière est
cette fois plus idéologique entre le
nazisme et les démocraties.
La Moselle du III° Reich
est livrée au Gauleiter
Bürckel et le bassin de
Briey est inclus dans
la zone tampon de
l’Ostland où l’on ne
circule qu’avec un
laissez-passer ou
Ausweiss. La
collaboration
s'installe et
l'économie tourne
pour l'Allemagne.
Les privations sont
constantes. Passeurs
et rares résistants sauvent l'honneur
d'une France
officiellement ralliée à son
vainqueur. Les prisonniers, les
déportés du travail (STO), les
déportés politiques et quelques
familles juives payent
douloureusement le prix de ce
lâche abandon.
Llibération, reconstruction et
réconciliation
A nouveau la voie de la liberté est
tracée par des soldats des armées
américaines. Patton traverse le
secteur fin 1944 poursuivant la route
ouverte sur les plages de Normandie
et désormais jalonnée
de bornes
kilométriques
commémoratives
La reconstruction
va permettre au
secteur de connaître
une nouvelle embellie
tant agricole
qu'industrielle,
notamment grâce aux
aides du plan du général
Marshal pour le
redressement des
économies sinistrées
qui permettent en
partie la
modernisation des
mines locales.
Après 1949, l'OTAN
s'installe à Chambley
donnant à la petite
région une vocation
aéronautique toujours
vivante.
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