Expérience initiale de 225 premiers cas d`urétéroscopie souple

Progrès
en
urologie
(2015)
25,
336—341
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
ARTICLE
ORIGINAL
Expérience
initiale
de
225
premiers
cas
d’urétéroscopie
souple
laser
dans
un
centre
hospitalier
périphérique
Initial
experience
of
first
225
flexible
ureteroscopy
with
laser
lithotripsy
in
a
primary
care
hospital
E.
Barbiera,,b,
M.
Statouaa,
A.
Mazdara,
D.
Hollarda,
F.
Houndetea,b,
J.
Hubertb
aService
d’urologie,
centre
hospitalier
de
Lunéville,
2,
rue
Level,
54301
Luneville,
France
bService
d’urologie,
hôpitaux
de
Brabois,
CHU
de
Nancy,
rue
du
Morvan,
54511
Vandœuvre-lès-Nancy,
France
Rec¸u
le
29
avril
2013
;
accepté
le
2
f´
evrier
2015
Disponible
sur
Internet
le
6
mars
2015
MOTS
CLÉS
Lithiase
;
Urétéroscopie
souple
;
Laser
Holmium
;
Haut
appareil
urinaire
Résumé
Introduction.
Au
cours
de
la
dernière
décennie,
l’apparition
de
l’urétéroscopie
souple
asso-
ciée
à
la
fragmentation
laser
(URSS-L)
a
révolutionné
la
prise
en
charge
des
calculs
du
haut
appareil
urinaire.
Notre
centre
est
un
hôpital
périphérique
qui
s’est
doté
en
janvier
2011
de
cette
technologie.
Nous
rapportons
ici
notre
expérience
initiale
basée
sur
les
225
premiers
cas.
Matériel
et
méthode.
Cette
étude
est
une
analyse
descriptive,
rétrospective,
monocen-
trique.
Les
dossiers
des
225
premiers
patients
opérés
de
manière
consécutive
sur
26
mois
par
3
chirurgiens
urologues
ont
été
analysés.
Les
données
épidémiologiques,
opératoires,
les
résul-
tats
et
enfin
les
complications
ont
été
recueillis
puis
analysés.
Nous
avons
utilisé
2
urétéroscopes
souples
(1
numérique
et
1
optique
fibré).
La
source
laser
était
un
laser
Holmium
(Stonelight)
à
une
puissance
de
5
watts.
Résultats.
L’âge
moyen
était
de
53
ans
(±
10,2)
et
la
taille
moyenne
des
calculs
de
11
mm
(±
2,3).
Dans
49
%
des
cas,
l’URSS-L
a
été
choisie
en
première
intention,
sans
aucun
autre
trai-
tement
préalable.
Dans
51
%
des
cas,
elle
était
utilisée
après
échec
des
autres
traitements
(LEC
dans
70
%
des
cas).
Les
durées
opératoires
et
d’hospitalisation
moyennes
étaient
respec-
tivement
de
72
minutes
(±
16,6)
et
de
2,6
jours
(±
0,8).
Dans
93
%
des
cas,
la
première
séance
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(E.
Barbier).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2015.02.001
1166-7087/©
2015
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
225
premiers
cas
d’urétéroscopie
souple
dans
un
centre
hospitalier
périphérique
337
d’urétéroscopie
a
permis
l’élimination
du
calcul
sans
fragment
résiduel
significatif
à
1
mois.
La
fréquence
des
complications
postopératoires
a
été
estimée
à
8
%,
et
toutes
les
complications
étaient
mineures
(Clavien
I
et
II).
Conclusion.
L’URSS-L
nous
est
apparue
comme
une
technique
sûre
et
efficace,
permettant
le
traitement
de
la
totalité
des
calculs
du
haut
appareil
urinaire,
notamment
en
cas
d’échec
des
autres
techniques.
De
ce
fait,
sa
place
en
première
intention
s’est
progressivement
répandue
dans
notre
pratique,
surtout
chez
les
patients
obèses,
sous
anticoagulant
ou
anti-agrégant
plaquettaire,
ou
ayant
un
calcul
du
calice
inférieur.
Niveau
de
preuve.—
Niveau
5.
©
2015
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
KEYWORDS
Stone
disease;
Flexible
ureteroscopy;
Holmium
laser;
Upper
urinary
tract
Summary
Introduction.
During
the
last
decade,
the
advent
of
flexible
ureteroscopy
with
laser
lithotripsy
has
revolutionized
the
management
of
upper
urinary
tract
stones.
Our
center
is
a
primary
care
hospital
that
is
equipped
with
this
technology
since
January
2011.
This
study
reported
our
initial
experience
of
first
225
cases.
Materiel
and
methods.
This
study
is
a
descriptive,
retrospective
and
monocentric
analysis.
The
first
225
cases,
operated
consecutively
by
3
surgeons
during
26
months,
were
analyzed.
We
have
used
2
flexible
ureteroscopes
(1
digital,
1
optical).
Laser
source
was
an
Holmium
laser
(Stonelight)
at
a
power
of
5
watts.
Results.
The
mean
age
was
53
years
(±
10.2)
and
the
mean
stones
size
was
11
mm
(2.3).
In
49%
of
cases,
ureteroscopy
was
chosen
for
the
first,
without
prior
treatment.
In
59%
of
cases,
ureteroscopy
was
used
after
failure
of
other
treatment
(ESWL
in
70%
of
cases).
The
mean
operative
time
was
72
minutes
(±
16.6)
and
the
mean
length
of
stay
was
2.6
days
(±
0.8).
The
first
session
of
ureteroscopy
was
a
success
in
93%
of
cases
without
residual
fragments
after
1
month.
The
frequency
of
postoperative
complications
was
estimated
at
8%
(Clavien
I
and
II).
Conclusion.
Flexible
ureteroscopy
with
laser
lithotripsy
was
a
safe
and
effective
technique,
allowing
the
treatment
of
all
upper
urinary
tract
stones,
especially
on
failure
of
other
treat-
ment.
Its
place
in
the
first
intention
is
widespread
in
our
exercise,
especially
among
obese
patients,
patients
on
anticoagulant
therapy
or
with
stone
of
the
lower
pole.
Level
of
evidence.
Level
5.
©
2015
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Abréviations
ASP
abdomen
sans
préparation
CHU
centre
hospitalier
universitaire
ECBU
examen
cytobactériologique
des
urines
LEC
lithotritie
extracorporelle
NLPC
néphrolithotomie
percutanée
Sfar
Société
franc¸aise
d’anesthésie-réanimation
TDM
tomodensitométrie
URS
urétéroscopie
semi-rigide
URSS
urétéroscopie
souple
URSS-L
urétéroscopie
souple
avec
fragmentation
laser
Introduction
Depuis
qu’Hampton
[1],
au
début
du
siècle
dernier,
a
réalisé
accidentellement
la
première
«
urétéroscopie
»
lors
d’une
cystoscopie,
l’approche
endoscopique
du
haut
appareil
urinaire
n’a
cessé
de
progresser
grâce
à
la
miniaturisation
des
urétéroscopes.
Au
cours
de
la
dernière
décennie,
le
développement
et
la
diffusion
des
urétéroscopes
souples,
associés
à
la
fragmen-
tation
laser
de
calculs,
ont
révolutionné
la
prise
en
charge
de
la
lithiase
du
haut
appareil
urinaire.
Cette
technologie
est
actuellement
en
pleine
expansion
et
sa
diffusion
ne
cesse
de
croître
en
France
[2].
Notre
centre
hospitalier
s’en
est
équipé
en
janvier
2011
et
nous
rapportons
dans
cet
article
notre
expérience
initiale.
Le
but
de
cette
étude
était
d’évaluer
rétrospectivement
nos
pratiques
pour
décrire
nos
résultats
et
analyser
nos
complications.
Matériel
et
méthode
Méthode
Notre
service
est
un
service
d’urologie
d’un
centre
hospi-
talier
périphérique,
qui
collabore
étroitement
avec
le
CHU
338
E.
Barbier
et
al.
de
Nancy,
notamment
par
le
biais
d’un
assistant
spécialiste
à
temps
partagé
et
d’un
praticien
attaché
(exerc¸ant
sur
les
2
sites).
De
plus,
notre
centre
a
été
pionnier
en
Lorraine
dans
l’acquisition
de
l’URSS.
Toutes
ces
données
expliquent
notre
recrutement
dans
ce
domaine.
Notre
étude
est
descriptive,
rétrospective
et
monocen-
trique.
Trois
opérateurs
ont
participé
à
la
constitution
de
cette
cohorte.
Nous
avons
étudié
les
dossiers
des
225
premiers
patients
opérés
de
manière
consécutive
sur
26
mois
(entre
janvier
2011
et
février
2013).
Les
données
épidémiologiques
préopératoires,
les
don-
nées
opératoires,
les
complications
postopératoires
et
enfin
les
résultats
ont
étés
recueillis
et
analysés.
Les
variables
quantitatives
ont
été
décrites
par
leur
moyenne
et
leur
écart-type
et
les
variables
qualitatives
par
leur
effectif
et
leur
pourcentage.
Le
but
de
notre
étude
était
d’effectuer
une
évaluation
objective
de
nos
pratiques
en
urétéroscopie
souple,
afin
d’en
évaluer
l’efficacité
et
les
complications.
Matériel
Nous
disposions
de
2
urétéroscopes
souples
de
marque
Olym-
pus
:
un
numérique
(WA
267
80
A)
et
un
optique
fibré
(WA
267
730
A).
Notre
source
laser
était
le
laser
Holmium
Stonelight
(AMS),
utilisé
à
une
puissance
de
5
W
(énergie
de
1
Joule
et
fréquence
de
5
Hz).
Nous
avons
utilisé
des
fibres
laser
à
usage
unique
de
273
microns
(Surflex
Fiber
AMS).
Nous
avons
travaillé
avec
la
pompe
d’irrigation
Endoflow
(SOCOMED),
permettant
une
bonne
visibilité
tout
au
long
de
l’intervention.
Nous
avons
utilisé
une
gaine
d’accès
urétérale
Flexor
(COOK
MEDICAL),
le
plus
souvent
en
charrière
12/14
et
lon-
gueur
35
mm
(mais
possibilité
d’adaptation
à
la
morphologie
du
patient).
Technique
Le
bilan
préopératoire
comprenait
systématiquement
:
une
consultation
d’anesthésie
;
un
bilan
biologique
avec
étude
de
la
coagulation
;
un
ECBU
;
un
ASP
de
référence
;
un
scanner
sans
injection
afin
de
déterminer
la
taille,
la
position,
et
la
densité
des
calculs
et
de
s’assurer
de
l’absence
d’atteinte
du
côté
controlatéral.
La
technique
chirurgicale
était
codifiée,
reproductible
et
différait
peu
d’un
opérateur
à
l’autre.
Toutes
les
interventions
ont
eu
lieu
sous
anesthésie
géné-
rale.
Conformément
aux
recommandations
en
vigueur
[3]
(Sfar),
l’intervention
était
réalisée
après
vérification
de
la
stérilité
des
urines
par
ECBU
et
sous
antibioprophylaxie
par
Céfazoline
2
g.
Un
fil-guide
était
monté
en
cystoscopie
jusqu’aux
cavités
pyélocalicielles
afin
de
mettre
en
place
un
cathéter
double
lumière,
permettant
de
mettre
un
deuxième
guide
en
sécu-
rité.
Une
gaine
d’accès
urétérale
était
montée
sur
un
des
guides.
Toutes
nos
interventions
étaient
donc
réalisées
avec
un
guide
de
sécurité
et
avec
une
gaine
d’accès
urété-
rale.
L’utilisation
de
la
gaine
d’accès
nous
a
toujours
paru
utile
afin
d’améliorer
l’irrigation,
de
favoriser
le
retour
du
liquide
d’irrigation
et
donc
de
diminuer
la
pression
dans
les
cavités
urinaires,
et
enfin
favoriser
les
allers-retours
de
l’urétéroscope
souple
notamment
chez
l’homme.
À
noter
qu’au
cours
de
notre
expérience
notre
technique
s’est
progressivement
simplifiée
:
utilisation
d’un
seul
fil-
guide
avec
la
gaine
Retrace
(COLOPLAST),
permettant
de
réduire
les
coûts
et
les
temps
opératoires.
Nous
avons
toujours
travaillé
sous
pompe
d’irrigation
à
une
pression
constante
de
90
cm
d’eau,
associée
à
une
pompe
manuelle
permettant
d’améliorer
l’irrigation.
Nous
introduisions
ensuite
l’urétéroscope
et
réalisions
une
urétéro-rénoscopie
complète.
La
rénoscopie
était
réa-
lisée
sous
contrôle
à
la
fois
visuel
et
radioscopique.
Dans
le
cas
de
calculs
en
position
calicielle
inférieure,
ceux-ci
étaient
ré-axés
idéalement
dans
le
calice
supérieur
à
l’aide
d’un
pince-panier
ou
d’une
pince
tripode
afin
de
pou-
voir
les
fragmenter
dans
l’axe
et
d’éviter
toute
altération
du
matériel.
En
fin
d’intervention,
nous
réalisions
une
opacification
par
urétéro-pyélographie
rétrograde
afin
de
s’assurer
de
l’absence
d’effraction
des
cavités
excrétrices,
de
l’absence
de
fragment
résiduel,
et
de
s’assurer
que
toutes
les
branches
calicielles
avaient
été
visitées.
Un
drainage
était
toujours
laissé
en
postopératoire
:
sui-
vant
les
cas,
soit
une
sonde
urétérale,
soit
une
sonde
double
J.
Cette
dernière
était
préférentiellement
laissée
lorsqu’on
avait
fragmenté
de
volumineuses
pièces
avec
un
risque
de
fragments
résiduels
longs
à
s’éliminer.
Un
ASP
postopératoire
était
réalisé
afin
de
s’assurer
de
l’absence
de
fragment
résiduel
et
de
la
bonne
position
de
la
sonde
de
drainage.
Sauf
complication,
la
sonde
urétérale
était
retirée
le
len-
demain
matin,
le
patient
sortant
l’après-midi
même.
Si
le
drainage
était
réalisé
par
sonde
double
J,
elle
était
retirée
lors
du
contrôle
postopératoire.
Tous
les
patients
étaient
revus
en
consultation
de
contrôle
à
15
jours
postopératoires
avec
une
imagerie
de
contrôle.
En
l’absence
de
doute
sur
le
caractère
stone-free
(petit
calcul
unique
retiré
à
la
pince,
calcul
de
taille
limi-
tée
totalement
fragmenté
en
une
séance),
nous
contrôlions
uniquement
par
un
ASP
postopératoire
avant
ablation
du
drainage
postopératoire.
Si
le
traitement
avait
été
complexe
(gros
calcul,
séances
multiples,
fragments
résiduels
de
taille
non
négligeable),
nous
réalisions
systématiquement
un
scanner
sans
injection
avant
ablation
de
la
sonde
double
J.
Résultats
Les
données
épidémiologiques
figurent
dans
le
Tableau
1.
Un
patient
sur
deux
a
eu
un
traitement
préalable
à
l’URSS-L
:
le
Tableau
2
en
décrit
la
répartition.
Parmi
les
110
patients
qui
ont
eu
une
URSS-L
de
pre-
mière
intention,
21
(19
%)
étaient
en
surpoids
ou
obèses
225
premiers
cas
d’urétéroscopie
souple
dans
un
centre
hospitalier
périphérique
339
Tableau
1
Données
épidémiologiques.
Nombre
225
Âge
(ans)
53
(±
10,2)
Sexe
Hommes
117
(52
%)
Femmes
108
(48
%)
Côté
Gauches
129
Droits
96
Taille
du
calcul
(mm) 11
(±
2,3)
Densité
Radio-opaque
164
(73
%)
Radio-transparent
61
(27
%)
Localisation
Calice
inférieur
90
(40
%)
Pyélique
61
(27
%)
Calice
moyen
45
(20
%)
Calice
supérieur
29
(13
%)
Calculs
bilatéraux
21
(9
%)
Calculs
multiples
16
(7
%)
Tableau
2
Traitement
préalable.
Non
110
(49
%)
Oui
115
(51
%)
Type
de
traitement
préalable
LEC
80
(70
%)
URS
26
(22
%)
NLPC
9
(8
%)
LEC
:
lithotritie
extracorporelle
;
URS
:
urétéroscopie
semi-rigide
;
NLPC
:
néphrolithotomie
percutanée.
(IMC
>
25
kg/m2),
24
(22
%)
étaient
sous
anti-agrégant
pla-
quettaire
et
9
(8
%)
sous
traitement
anti-vitamine
K.
Enfin,
43
(39
%)
avaient
un
calcul
du
calice
inférieur.
Nous
n’avons
pas
réalisé
de
préparation
systématique
par
sonde
double
J
:
dans
notre
série,
seuls
162
patients
(72
%)
en
ont
eu
une.
Les
données
opératoires
sont
rassemblées
dans
le
Tableau
3.
Seize
patients
ont
eu
à
l’issue
de
la
première
séance
d’URSS-L
des
fragments
résiduels
significatifs
(taille
>
3
mm),
nécessitant
une
seconde
séance,
concluante
celle-ci
dans
100
%
des
cas.
Le
taux
de
succès,
lors
de
la
première
séance
d’URSS-L,
était
de
93
%.
Tableau
3
Données
opératoires.
Durée
opératoire
(minutes)
72
(±
16,6)
Durée
d’hospitalisation
(jours)
2,6
(±
0,8)
Drainage
postopératoire
:
100
%
Double
J
99
(44
%)
Sonde
urétérale
126
(56
%)
Tableau
4
Complications
postopératoires.
Clavien
5
/
4
/
3
/
2Sepsis
urinaire
:
9
Hématurie
:
3
Embolie
pulmonaire
:
1
1
Douleurs
postopératoires,
lombalgies
:
5
Total
18/225
:
8
%
Toutes
complications
<
3
=
mineures
Nous
avons
noté
un
échec,
secondaire
à
une
hématurie
macroscopique
suite
à
la
mise
en
place
de
la
gaine
d’accès,
qui
a
nécessité
une
nouvelle
urétéroscopie
à
distance.
Les
complications
postopératoires
sont
rapportées
dans
le
Tableau
4.
Discussion
Efficacité
de
l’urétéroscopie
souple
Sur
225
patients,
nous
avons
eu
un
taux
de
succès
de
93
%.
Ce
taux
élevé
a
prouvé
l’efficacité
de
cette
technique
et
a
été
confirmé
par
plusieurs
études.
Pour
des
tailles
de
cal-
culs
similaires
(la
plupart
de
nos
calculs
étaient
inférieurs
à
20
mm),
El-Nahas
et
al.
[4]
avaient
un
taux
de
succès
de
86,5
%
sur
37
cas
et
Miernik
et
al.
[5]
un
taux
de
patients
sans
fragment
résiduel
de
96,7
%
sur
153
cas.
Néanmoins,
l’efficacité
de
l’URSS-L
ne
s’est
pas
limitée
aux
calculs
de
moins
de
20
mm.
Les
quelques
interventions
pour
lithiase
de
plus
de
20
mm
que
nous
avons
effectuées
ont
été
également
efficaces.
Ceci
avait
déjà
été
décrit
dans
une
méta-analyse
récente
faite
par
Aboumarzouk
et
al.
[6]
qui
avaient
un
taux
de
succès
de
93,7
%
sur
445
patients
ayant
des
calculs
de
plus
de
20
mm.
Dans
les
publications
comparant
l’efficacité
de
la
LEC
par
rapport
à
l’URSS-L,
il
apparaissait
que
l’urétéroscopie
donnait
des
taux
plus
élevés
de
succès
en
première
inten-
tion
que
la
LEC,
pour
des
calculs
de
10
à
20
mm
[4].
De
même,
concernant
le
comparatif
avec
la
NLPC,
Akman
et
al.
[7]
ont
mis
en
évidence
que
dans
le
traitement
des
calculs
de
20
à
40
mm,
l’URSS-L
pouvait
être
une
alternative
tout
à
fait
envisageable
à
la
NLPC,
mais
au
prix
de
plusieurs
sessions
(néanmoins,
dans
leur
étude,
le
groupe
«
URSS-L
»
avait
moins
de
complications
que
le
groupe
«
NLPC
»,
avec
une
durée
d’hospitalisation
plus
courte).
Knoll
et
al.
[8]
ont
comparé
l’urétéroscopie
souple
à
la
mini-NLPC
pour
les
calculs
de
moins
de
30
mm
et
arrivaient
à
des
conclusions
identiques
:
les
2
techniques
conféraient
de
très
bons
résultats
;
même
si
l’urétéroscopie
souple,
certes
moins
invasive,
nécessitait
cependant
plu-
sieurs
sessions
afin
d’obtenir
la
même
efficacité
que
la
NLPC.
Vingt-deux
pour
cent
des
patients
que
nous
avons
trai-
tés
en
première
intention
par
urétéroscopie
souple
étaient
en
surpoids.
Il
a
été
mis
en
évidence
que
la
lithotri-
tie
est
souvent
peu
efficace
chez
les
patients
obèses
[9].
340
E.
Barbier
et
al.
De
même,
la
NPLC
peut
s’avérer
de
réalisation
délicate
(notamment
la
ponction
calicielle).
Pour
nous,
l’obésité
était
une
très
bonne
indication
d’urétéroscopie
souple
en
première
intention.
Cette
attitude
a
été
confirmée
par
Delorme
et
al.
[10],
qui
ont
rapporté
d’excellents
résul-
tats
de
l’URSS
chez
les
patients
obèses
:
dans
leur
étude,
le
taux
de
succès
était
identique
à
la
population
de
poids
normal
et
la
morbidité
n’était
pas
plus
importante.
Chew
et
al.
[11]
ont
confirmé
ces
données
en
mettant
en
évi-
dence
que,
sur
une
population
de
292
patients,
les
taux
de
succès
et
de
complications
ne
différaient
pas
entre
patients
obèses
et
de
poids
normal
(contrairement
à
la
LEC).
Sécurité
de
l’URSS
L’URSS-L
a
été
classiquement
décrite
comme
une
technique
peu
morbide.
En
effet,
nous
n’avons
déploré
que
8
%
de
complications
postopératoires,
et
toujours
mineures
(Cla-
vien
I
et
II).
Les
plus
fréquentes
étaient
les
sepsis
urinaires
et
les
lombalgies
postopératoires.
Miernik
et
al.
[5]
avaient
un
taux
de
complications
de
l’ordre
de
9,1
%
et
de
type
identique
aux
nôtres.
Dans
les
traitements
des
calculs
de
moins
de
20
mm,
il
n’a
pas
été
mis
en
évidence
des
taux
de
complications
plus
importants
en
URSS-L
qu’en
LEC
[4]
ou
en
NLPC
[8].
Lors
du
traitement
de
patients
sous
anticoagulant
ou
anti-agrégant
plaquettaire,
nous
n’avons
pas
noté
plus
de
complications
hémorragiques.
L’URSS-L
paraissait
être
une
technique
intéressante
pour
ces
patients,
ce
d’autant
plus
qu’ils
sont
classiquement
contre-indiqués
à
la
LEC
ou
la
NLPC.
Une
méta-analyse
récente
[12]
a
mis
en
évidence
chez
les
patients
sous
traitement
anticoagulant
ou
anti-
agrégant
un
taux
de
succès
de
87,7
%
au
prix
d’un
taux
de
complications
de
11
%,
c’est-à-dire
identique
à
la
population
générale.
Au
vu
de
notre
expérience
et
des
données
de
la
litté-
rature,
il
nous
a
semblé
que
l’URSS-L
était
une
technique
à
la
fois
sûre
et
efficace,
permettant
d’obtenir
un
taux
de
succès
supérieur
à
la
LEC
et
au
moins
identique
à
la
NLPC
(même
si,
pour
les
calculs
les
plus
volumineux,
il
était
sou-
vent
nécessaire
d’effectuer
plusieurs
séances,
ce
dont
doit
être
prévenu
le
patient
en
préopératoire),
avec
un
taux
de
complications
qui
n’a
pas
été
plus
élevé,
mais
surtout
avec
une
approche
moins
invasive.
Ceci
était
particulièrement
vrai
dans
3
indications
:
l’obèse
(chez
qui
la
LEC
est
souvent
peu
efficace
et
la
NLPC
difficile),
les
patients
sous
traite-
ment
anticoagulant
la
LEC
est
contre-indiquée
et
la
NLPC
dangereuse,
et
enfin
les
calculs
du
calice
inférieur
même
si
la
LEC
peut
être
efficace,
l’élimination
des
fragments
est
souvent
problématique.
Conclusion
Notre
expérience
en
URSS-L
nous
a
fait
envisager
cette
tech-
nique
comme
étant
à
la
fois
sûre,
efficace
et
permettant
dans
la
quasi
totalité
des
cas
de
traiter
les
lithiases
du
haut
appareil
urinaire,
notamment
en
cas
d’échec
des
autres
techniques
habituelles.
Du
fait
de
ces
constatations,
au
fil
de
notre
expé-
rience,
nous
l’avons
de
plus
en
plus
choisie
en
première
intention,
notamment
chez
les
patients
sous
anticoagulant,
anti-agrégant
plaquettaire
ou
obèses
(qui
tous
trois
repré-
sentent
une
part
croissante
de
notre
patientèle).
Nous
avons
également
noté
l’intérêt
de
l’URSS-L
dans
la
prise
en
charge
des
calculs
du
calice
inférieur,
localisation
qui
est
deve-
nue
progressivement
pour
nous
une
indication
de
première
intention.
Bien
évidemment,
cette
approche
n’a
pas
présenté
que
des
avantages
:
se
sont
posés
notamment
les
problèmes
de
son
coût
[13,14]
(acquisition
du
matériel,
consom-
mables,
fragilité
des
urétéroscopes),
et
du
temps
nécessaire
à
sa
pratique
(technique
chronophage,
surtout
en
début
d’expérience
ou
en
cas
de
lithiase
volumineuse).
Déclaration
d’intérêts
Les
auteurs
déclarent
ne
pas
avoir
de
conflits
d’intérêts
en
relation
avec
cet
article.
Références
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intention
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percutaneous
nephrolithotomy
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flexible
nephrolithotripsy
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the
management
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2—4
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matched-pair
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Knoll
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urete-
rorenoscopy
versus
miniaturized
PNL
for
solitary
renal
calculi
of
10—30
mm
size.
World
J
Urol
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Huu
YN,
Lillaz
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Bernardini
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Chabannes
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Guichard
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Ureterorenoscopy
with
holmium-yttrium-
aluminium-garnet
fragmentation
is
a
safe
and
efficient
technique
for
stone
treatment
in
patients
with
a
body
mass
index
superior
to
30
kg/m2.
J
Endourol
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[11]
Chew
B,
Zavaglia
B,
Paterson
RF,
Teichman
JM,
Lange
D,
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pavigna
C,
et
al.
A
multicenter
comparison
of
the
safety
and
effectiveness
of
ureteroscopic
laser
lithotripsy
in
obese
and
normal
weight
patients.
J
Endourol
2013;22
[Epub
ahead
of
print].
[12]
Aboumarzouk
OM,
Somani
BK,
Monga
M.
Flexible
ureteroscopy
and
holmium
YAG
laser
lithotripsy
for
stone
disease
in
patients
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