Contexte de grande échelle attendu sur le bassin pour l'été 2016-
2017.
A l'échelle du globe, l'important épisode El Niño de fin d'année 2015, qui avait été le moteur
principal de la variabilité climatique, s'est achevé à la fin du premier trimestre 2016. Depuis,
les conditions atmosphériques et océaniques sont revenues à des valeurs normales dans le
Pacifique équatorial tout en étant proches actuellement des seuils d'un faible épisode La Niña.
Au cours de la prochaine saison cyclonique de l'hémisphère Sud, des conditions neutres ou un
faible épisode La Niña sont envisagés. La faiblesse de ce signal suggère que, contrairement à
l'année dernière, l'ENSO (El Niño Southern Oscillation, acronyme qui désigne l'ensemble des
phases du phénomène, à savoir chaude pour El Niño et froide pour La Niña) ne devrait pas
être le moteur principal de la variabilité climatique à l'échelle globale.
Dans ce cas, ce sont alors les phénomènes régionaux à l'échelle de l'océan Indien, qui peuvent
prendre le pas pour devenir le moteur de la variabilité climatique régionale. Le Dipole de
l'Océan Indien (DOI ou IOD en anglais), qui traduit des anomalies de circulations
atmosphériques et océaniques entre l'est et l'ouest de l'océan Indien équatorial, a connu durant
l'hiver austral, une amplitude record associée à des conditions anormalement sèches sur
l'ouest du bassin (avec des températures de surface de la mer plus fraîches) et des conditions
plus humides sur l'est du bassin et l'Indonésie (avec des températures de surface de mer plus
élevées). Le composante océanique de cette oscillation est, comme à chaque printemps
austral, en voie de déclin et devrait complètement s'estomper d'ici la fin de l'année. La
configuration atmosphérique, elle, reste bien en place et devrait le rester une bonne partie de
l’été prochain en liaison possible avec le contexte global proche La Niña, qui a une réponse
similaire.
Ces anomalies sèches sur l’océan Indien tropical central notamment, devraient s’accompagner
de l’établissement tardif du flux de mousson alimentant en humidité la Zone de Convergence
Intertropicale (ZCIT), lieu de formation privilégié des phénomènes cycloniques sur le Sud-
Ouest de l’océan Indien. D’autre part, on devrait aussi observer des pressions atmosphériques
plus élevées que la normale sur une grande partie ouest et centre du bassin, signes de masses
d’air en moyenne moins sujettes à pouvoir développer des orages ou des fortes pluies.
Avec l’atténuation graduelle du Dipole de l’Océan Indien, on peut raisonnablement penser
que ces conditions anormalement sèches au sein de la ZCIT pourraient devenir moins
marquées en deuxième partie de saison. L’incertitude sur ce point est encore assez grande à
l’heure actuelle. Cela sera précisé au cours d’un communiqué de « mi-parcours », qui sera
édité fin janvier, pour actualiser l’activité attendue lors de la deuxième partie de saison.